L éconime à la lumière des philosophes
154 pages
Français

L'éconime à la lumière des philosophes , livre ebook

154 pages
Français

Description

Ce livre permet de comprendre que les tentatives des économistes contemporains pour disqualifier la philosophie du processus d'élaboration des modèles, des lois et des principes économiques sont vouées à l'échec. Elles omettent souvent le dénominateur commun de l'économie et de la philosophie : l'épanouissement de l'homme, le maintien de l'équilibre social. Les problèmes que traitent les philosophes relèvent du domaine de la vie pratique de la société dont l'économie n'est qu'un des éléments constitutifs.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 21
EAN13 9782296537231
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JeanRodrigueElisée EYENE MBA
L’ÉCONOMIE À LA LUMIÈRE DES PHILOSOP
PHILOSOPHER EN AFRIQUE
HE
S
L’économie à la lumière des philosophes
Collection ‘‘Philosopher en Afrique’’ Créée et dirigée par Jean-Rodrigue-Elisée EYENE MBA
En proie à des conflits ethniques croissants, au recul des droits de l’homme et aux impasses économiques, dans un contexte où l’Europe et l’Amérique du nord redéfinissent leurs programmes universitaires, politiques, économiques, sociales et stratégiques pour mieux s’affirmer dans le monde, l’Afrique a plus que jamais besoin des réflexions, positions et propositions de ses philosophes, lettrés, intellectuels et universitaires. C’est à cette fin que voudrait répondre la présente collection, « philosopher en Afrique ». En Afrique, le besoin d’une conscience critique qui ne se satisfait d’aucune vérité établie, figée et abstraite, est de plus en plus nécessaire et urgent. Face à la demande accrue de la part des populations en quête de points de repères, de sens et de valeurs dans un monde hybride et soumis à l’emprise du capitalisme sans borne, comment ne pas nous interroger sur nous-mêmes, sur notre ouverture au monde qui nous entoure et sur le sens de cette ouverture ? Dans ce cadre, « philosopher en Afrique », c’est dire vers quels hori-zons voulons-nous pouvons-nous et devons-nous aller. Mais, précisément, c’est chercher des réponses à des questions suivantes : Comment les Afri-cains lisent-ils les philosophes européens et américains ? Quelles interpréta-tions donnent-ils des corpus de ces philosophes étudiés par des universitaires européens et américains ? Comment s’approprient-ils les dispositifs concep-tuels élaborés en Europe et en Amérique pour forger leurs propres juge-ments sur le devenir de l’Afrique, en particulier, et sur l’évolution du monde, en général ? Comment ajustent-ils les connaissances que leur offrent ces philosophes à leur compréhension du monde où ils vivent et questionnent leur style de vie ? Comment ajustent-ils la connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes avec les systèmes ethnophilosophiques et les mouvements philoso-phico-littéraires fabriqués par leurs pairs ? Comment prennent-ils part aux débats sur la consolidation de la culture démocratique et des droits de l’homme dans leurs sociétés et dans le monde ? Comment pensent-ils le positionnement politique, économique, culturel et scientifique de leurs Etats dans la mondialisation ? Réfléchir à ces questions, dans le contexte de la présente collection, c’est, au total, vouloir revitaliser la fonction de la philosophie comme lieu au sein duquel et par lequel une culture et une nation prennent conscience de leurs propres limites et parviennent à discerner leurs ressorts de progrès, mais également pouvoir dévoiler les constances culturelles qui fondent l’évolution des sociétés post-traditionnelles, lesquelles constantes ne pour-ront être utiles qu’en étant également reconnues et adoptées comme telles par les acteurs politiques et sociaux.
Jean-Rodrigue-Elisée EYENE MBA
L’ÉCONOMIEÀ LA LUMIÈREDES PHILOSOPHESEssai de philosophie économique sur les Anciens et les Modernes
L’Harmattan
Du même auteur : Démocratie et développement en Afrique face au libéralisme. Essai sur la refondation politique, Paris, L’Harmattan/coll. « Points de vue », 2001, 142p. L’Afrique sur le chemin de la croissance et de l’évolution 1 : Les défis du NEPAD, préface de Philippe Hugon, Paris, L’Harmattan/coll. « Etudes Africaines », 2003, 247p. Le libéralisme de Hayek au prisme de la philosophie sociale de Hegel. Economie, Dialectique et Société, préface de Jean-François Kervégan, Paris, L’Harmattan/coll. « Ouverture Philosophique », 2007, 263p. L’Etat et le marché dans les théories politiques de Hayek et de Hegel. Convergences et contradictions,Paris, L’Harmattan/ coll. « Ouverture Philosophique », 2007, 283p. – (Avec Irma Julienne Angue Medoux),Richard Rorty, la fin de la métaphysique et la pragmatique de la science, Paris, L’Harmattan/coll. « Philosophie en commun », 2007, 237p. Jusnaturalisme et contractualisme. Lecture rousseauiste. Suivi de l’erreur fatale de Rousseau selon Hayek, Libreville, Editions ODEM/coll. « Connaître l’essentiel », 2013, 82p.
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-30160-0 EAN : 9782336301600
A mes étudiants
Présentation
Peut-on philosopher sans chercher à comprendre les réalités par lesquelles l’économie joue un rôle décisif dans les façons dont nous agissons envers les autres et organisons le monde qui nous entoure ? Répondre à cette question requiert que l’on interroge les racines antiques et les sources modernes de l’économie. Depuis qu’Adam Smith a défini l’économie comme la science qui « se propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain », on sait désormais que le travail de l’économiste est de découvrir les principes et les règles qui engendrent et font croître la richesse nationale. Même si l’économiste polo-nais Oskar Lange, prenant appui sur la révolution margina-liste, complète la définition classique en ramenant l’économie à la science de l’administration des biens rares et en insistant, par là même, sur le fait que le but du praticien est de réduire la tension qui existe entre le caractère rare des ressources, le caractère illimité des désirs humains et le caractère limité des moyens disponibles, il ne fait pas de doute que, selon l’esprit des traités économiques modernes, l’économie existe comme science autonome. Or, dans les Cités-Etats de la Grèce antique, l’économie était complètement intégrée au problème global de la gestion de la cité. Elle apparaissait inséparable du champ de l’éthicité
8L’ÉCONOM IE À LA LUMIÈRE DES PHILOSOPHESet de la politique, en tant que partie de la philosophie qui traite de la question du bonheur — de la vie bonne ou vie heureuse. Ainsi, d’après Aristote, l’économique suppose et appelle la politique. Car, alors que l’économie désigne l’art d’administrer la sphère privée des biens, la politique englobe l’économie, en ce sens qu’elle étudie les principes qui per-mettent aux hommes de vivre dans une harmonie parfaite, sans laquelle chacun serait incapable de poursuivre ses inté-rêts privés. Il s’ensuit logiquement que, dans la mesure où la politique est l’objet de la philosophie, et que l’art de gérer les biens privés qu’est l’économie est subordonné à la politique, la philosophie et l’économie sont indissociables. D’autant que les connaissances pratiques que le philosophe développe dans le champ social aident chacun à rechercher son bien privé, conformément aux lois garanties par la constitution politique. Il y a donc là une conception qui pose comme nécessaire une hiérarchie de valeurs à l’intérieur de la cité pour amener les individus à ne pas confondre, par exemple, bien privé et bien public. Dans l’échelle des biens, matériels et moraux, recher-chés par les individus, l’harmonie sociale est première : c’est le bien suprême, synonyme de bien commun ; c’est égale-ment le Souverain Bien, qui conditionne les autres biens, tel que le désir d’enrichissement personnel. C’est pourquoi, dans le premier chapitre du Livre 1 de l’Ethique à Nicomaque, Aristote établit que la connaissance du Souverain Bien est d’un grand poids pour la conduite de la vie, et « dépend de la science suprême et architectonique par excellence ». Or la science en question ici n’est rien d’autre que la Politique, « qui dispose quelles sont parmi les sciences celles qui sont nécessaires dans les cités, et quelles sortes de sciences chaque classe de citoyens doit apprendre, et jusqu’à quel point l’étude en sera poussée ». Dans ce cadre, de même que la Métaphysique est la science suprême et architectonique dans l’ordre de la sagesse spéculative, la Politique est la science première et fondamentale dans l’ordre de la sagesse pratique.
PRÉSENTATION9
Cela signifie que les activités des autres sciences pratiques comme la stratégie et l’économique dépendent de la Poli-tique. Pour permettre à chacun de se faire une idée exacte du caractère architectonique de la Politique chez Aristote, nous citerons intégralement ce passage : Et puisque la Politique se sert des autres sciences pra-tiques, et qu’en outre elle légifère sur ce qu’il faut faire et sur ce dont il faut s’abstenir, la fin de cette science englobera les fins des autres sciences ; d’où il résulte quela fin de la Politique sera le bien proprement humain. Même si, en effet, il y a identité entre le bien de l’individu et celui de la cité, de toute façon c’est une tâche manifestement plus importante et plus par-faite d’appréhender et de sauvegarder le bien de la ci-té : car le bien est assurément aimable même pour un individu isolé, mais il est plus beau et plus élevé à 1 une nation ou à des cités .Comprenons bien ici que si le « bien proprement hu-main » coïncide avec la « fin de la Politique », c’est seulement en raison de la vérité énoncée parLes Politiques, selon la-quelle « l’homme est un animal politique ». Ainsi, le bien-être économique est une catégorie de la vie heureuse ou du bon-heur ; et, en tant que tel, il ne peut être détaché de la con-naissance de la finalité de la cité, pour la simple raison que seule la constitution de la cité permet à chacun de vivre et de 2 « mener une vie heureuse ». Dans ce cas, la vie politique est le fondement de la vie économique. Plus nettement : du fait que la cité est le lieu où l’homme réalise sa vie bonne, la morale individuelle — au sens d’ensemble de mœurs propres à un individu — doit,
1 Aristote,Ethique à Nicomaque, Trad. J. Tricot, Ed. Vrin, 1990, 1, 1094 b. 2 Aristote,Les Politiques, Aristote,Les politiques, trad. P. Pellegrin, Ed. Garnier Flammarion, 1993, I, 2, 1252-b, p. 90.
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