L économie congolaise de 2007 à 2016
286 pages
Français

L'économie congolaise de 2007 à 2016 , livre ebook

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286 pages
Français

Description

Ce livre analyse la situation économique de la République démocratique du Congo sur la période 2007-2016. Pour la première fois depuis 40 ans, des élections présidentielles et législatives furent organisées. Elles présageaient une nouvelle ère de paix et de prospérité. Mais la démocratie voulue par le constituant fut cependant une parodie et la population est restée pauvre suite à la mauvaise gouvernance. Le mauvais climat des affaires, la faiblesse de l'État et des institutions a poussé les pays voisins à phagocyter les RD Congo et à piller ses richesses.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2016
Nombre de lectures 18
EAN13 9782140024443
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

dans des paradis fiscaux. La population est restée pauvre suite
Études économiques & financières, Conseils en management
Etudes africaines
Série Economie
Gaston M L
L’économiecongolaisede2007à2016
Persistancedesfacteursd’enlisementenRDC
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com ISBN : 978-2-343-10566-6 EAN :9782343105666
L’économie congolaise de 2007 à 2016
Collection « Études africaines » dirigée par Denis Pryen et son équipe
Forte de plus de mille titres publiés à ce jour, la collection « Études africaines » fait peau neuve. Elle présentera toujours les essais généraux qui ont fait son succès, mais se déclinera désormais également par séries thématiques : droit, économie, politique, sociologie, etc.
Dernières parutions
Hervé LADO,Dynamiques politico-économiques dans l’histoire du Nigéria, Évolution historique des rapports de force entre élites et non-élites, 2016. Paul LANDO,Territoires du vodoun en milieu urbain, Le cas de Ouidah en République du Bénin, 2016. Josué GUÉBO,Dictionnaire des mots et expressions du français ivoirien, 2016. Christine THÉODORE,Objets d’initiation. Rencontre avec un chasseur dozo. Échanges d’objets et modifications des interactions, 2016. e Pierre Kamé BOUOPDA,Histoire politique du Cameroun au XX siècle, 2016. Théophane AYIGBÉDÉ,Déchets solides ménagers et risques environnementaux au Bénin, 2016. Tidiani SIDIBE,L’essentiel du management d’une banque commerciale. Du front office au back-office,2016. Justelle MATSITSA KIANGATA,Conscience historique et devenir des États africains, 2016. Alhousseini MOULOUL,Les Touaregs du Niger.Chroniques des années de braises,2016.Emmanuel KAMDEN,Innovation entrepreneuriale et développement durable en Afrique : défis et opportunités,2016. Albert B. KALONGA LUSE-LUA-NZAMBI,Désarmement, démobilisation et réintégration des enfants-soldats. Échec au Sud-Kivu ?, 2016. Zakaria FADOUL KHIDIR,Anthropologie des populations tchadiennes. Les Béri du Tchad, 2016. Célestin HITIMANA,Rwanda : deux siècles de crimes contre l’humanité, 2016. Maximin Lucien DA,La noix de cajou, levier de développement local au nord-est de la Côte d’Ivoire, Contribution au développement socialement durable, Cas du district du Zanzan : Gontougo et Bounkani, 2016. Ousmane KOUANGBE HOUZIBE,L’impasse démocratique en Afrique francophone : le cas du Tchad. Les dimensions juridiques, politiques et institutionnelles de la démocratisation en Afrique subsaharienne, 2016.
Gaston MUTAMBALUKUSAL’économie congolaise de 2007 à 2016Persistance des facteurs d’enlisement en RDC
Du même auteur
MUTAMBA LUKUSA Gaston,L’économie congolaise de 2003 à 2011. Défis et opportunités,L’Harmattan-RDC, Paris 2012, 205 pages. MUTAMBA LUKUSA Gaston,Le jour ne savait pas que l’obscurité tomberait.L’Harmattan, Paris 2010, 256 pages. MUTAMBA LUKUSA Gaston,Redresser l’économie du Congo/Kinshasa. Bilan et Conditionnalité, L’Harmattan, Paris 2003, 326 pages. MUTAMBA LUKUSA Gaston,Congo/Zaïre. La faillite d’un pays. Déséquilibre macro-économique et ajustements (1988 – 1999) », Cahiers africains,Institut africain – L’Harmattan, Bruxelles-Paris 1999, 190 pages. MUTAMBA LUKUSA,Déséquilibre macro-économique et ajustements au Zaïre (1976 - 1987),Universitaires du Zaïre, Presses Kinshasa 1990, 215 pages.
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Introduction
La période 2007 à 2016 se caractérise par une stabilisation du cadre macro-économique. La croissance économique a repris. Le taux de change de la monnaie nationale est relativement stable par rapport à la devise étrangère. Les pressions inflationnistes se sont atténuées. Ce qui est un fait marquant au cours des dernières années de l’histoire de la République démocratique du Congo caractérisée par l’hyperinflation, par la dépréciation monétaire et par des taux de croissance négatifs du PIB. Ces performances fragiles sont dues non seulement à la hausse des cours des produits de base (cuivre, cobalt, pétrole, etc.) exportés, mais aussi à une gestion prudente de la politique monétaire et budgétaire. Mais le pays est resté vulnérable aux chocs extérieurs comme l’a démontré la baisse des cours des matières premières à partir de 2015.
Des tensions politiques et sécuritaires récurrentes ont continué à être enregistrées par suite d’une mauvaise organisation des scrutins électoraux en 2006 et en 2011. La révision de quelques articles de la constitution ainsi que des élections présidentielles et législatives bâclées de 2011 ont alimenté ces tensions. Celles-ci vont s’amplifier à partir de 2015 avec la perspective de la fin du deuxième mandat en 2016 du Président Kabila. Suivant la constitution, le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Mais ses adversaires politiques le soupçonnaient de vouloir rempiler à tout prix en usant de subterfuges, notamment la prolongation du mandat n'en organisant pas les élections dans les délais constitutionnels. Pour concilier les points de vue des uns et des autres, un Dialogue politique national fut convoqué à la fin de 2015 par le Président de la République. L’insécurité dans le pays a continué à faire des victimes et des ravages sur l’économie. Comme on le sait, l’incertitude est mauvaise pour l’investissement. En 2007, des troupes gouvernementales s’affrontent dans les rues de Kinshasa contre les soldats du MLC. En 2009, des rebelles du CNDP s’emparent de plusieurs localités dans l’Est du
pays. Trois ans plus tard, c’est au tour du M23 de semer la mort et la désolation dans cette partie du pays. D’autres groupes armés ont continué à pulluler dans la région. Dans la Province du Kongo Central, des adeptes d’une secte mystico-religieuse, BUNDU DIA KONGO, s’affrontent à la police nationale. Pour combattre toutes ces rébellions, des ressources financières furent utilisées au détriment des dépenses sociales et d’investissement.
En vue de rapprocher les citoyens des dirigeants et de mieux gérer le territoire national, un processus de décentralisation a été déclenché. Les provinces sont passées de 11 à 26. Plusieurs lois furent votées par le parlement, mais l’administration du territoire ne s’en est pas pour autant améliorée.
er Le Président Kabila a placé son 1 mandat constitutionnel (2006-2001) sous le thème des « Cinq Chantiers » basé sur la réhabilitation ème et la construction des infrastructures de base. Le 2 mandat (2011-2016) aura comme thème principal « La Révolution de la modernité ». Les outils de mise en œuvre de la Révolution de la Modernité sont l’Etude Nationale Prospective (ENP) 2035 et des plans de développement à court et à moyen terme. Ils sont censés permettre à la RD Congo d’atteindre le rang de pays intermédiaire à l’horizon 2020, celui de pays émergent à l’horizon 2030 et celui de pays développé à l’horizon 2050. Ce sont des objectifs impossibles à atteindre dans l’état actuel de l’économie nationale. L’industrie manufacturière est en régression par suite des pillages, des guerres et du mauvais climat des affaires qui se traduit par le désintérêt des investisseurs. Le déficit en énergie électrique est un autre facteur qui handicape fortement l’industrie nationale et contribue à son manque de compétitivité. Par suite du rétrécissement du tissu industriel, le pays vit essentiellement des importations. Le secteur agricole est négligé malgré que le pays soit doté de vastes étendues de terre arable, de rivières et de lacs poissonneux. Des produits agricoles subventionnés dans les pays développés concurrencent déloyalement les produits locaux et découragent les agriculteurs. L’économie nationale pouvait être impulsée par la classe moyenne. Mais celle-ci est inexistante suite à l’absence d’une politique nationale en la matière. Malgré l’adhésion au Traité de l’OHADA et quelques réformes, le climat des affaires est toujours très peu porteur. Cette situation décourage plusieurs hommes d’affaires et freine des investissements.
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Ceux-ci se sont concentrés télécommunications.
dans
le
secteur
minier
et
des
Le taux de croissance économique est resté élevé. Ce taux de croissance n’est pas la résultante d’une action économique intérieure. Il est plutôt la conséquence des éléments extérieurs. Il s’agit des investissements des groupes étrangers dans les télécommunications et dans les mines suite à la hausse des cours des matières premières. Cette croissance est fragile et sujette à des chocs externes. Ce fut le cas lors de la crise économique mondiale de 2008 et de la crise des matières premières de 2015. Dans les deux cas, cela s’est traduit par la fermeture de certaines mines et par des licenciements des ouvriers. Par ailleurs, cette croissance n’est pas inclusive. Elle ne crée pas d’emplois comme ce sont les secteurs qui l’alimentent utilisent peu de personnel. En conséquence, l’indice de pauvreté reste élevé. La misère est omniprésente et fait craindre des révoltes populaires à tout moment. Suivant la Banque mondiale, la pauvreté persistante est de l’ordre de 63% en 2012. L’économie ne crée pas d’emplois surtout pour les jeunes qui représentent 70% de la population (68% ont moins de 14 ans). La population n’a donc pas pu profiter du boom des matières premières. Des actifs miniers furent vendus à vil prix à des compagnies étrangères qui s’empressèrent de les revendre à leur valeur réelle en empochant au passage de substantiels bonus. C’est à la suite d’une telle vente que le FMI décida, en décembre 2013, de suspendre le programme d’ajustement qui était en cours.
D’aucuns affirment que la faible contribution des recettes minières au budget de l’Etat provient du fait que le Code minier a été mal négocié et privilégie les sociétés étrangères. D’autres par contre sont d’avis que c’est dû au fait que le code minier n’est pas entièrement appliqué. Contrairement à ceux qui l’affirment, le pays n’est pas frappé par la malédiction des matières premières. Il souffre plutôt de la mauvaise gouvernance.
Dans l’optique de rendre les entreprises publiques plus rentables et d’améliorer la qualité de leurs services, une réforme du portefeuille de l’Etat fut entreprise. Certaines entreprises appartenant à l’Etat furent liquidées et d’autres, transformées en sociétés commerciales. Cela est d’autant important que ce sont ces entreprises qui gèrent les infrastructures existantes dans le pays (ports, chemins de fer, eau,
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