L économie entre savoir et illusion
160 pages
Français

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L'économie entre savoir et illusion , livre ebook

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Description

Quel est le sens du mot science dans l'expression "science économique" ? Quelle est la nature véritable d'un discours dont l'extrême mathématisation ne dissimule pas toujours la fragilité ? Quel périmètre de validité assigner à ce "savoir" dans le champ plus vaste de la théorie, de l'hypothèse, voire de l'opinion ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 72
EAN13 9782336279978
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉCONOMIE ENTRE SAVOIR ET ILLUSION
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55041-4 EAN : 9782296550414
Alain Dulot Philippe SpieserL’ÉCONOMIE ENTRE SAVOIR ET ILLUSION Critique de la raison économique
Collection « L’esprit économique » fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996 dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement... Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions. La collection est divisée en six séries : Dans la sérieEconomie et Innovation sont publiés des ouvrages d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles. La sérieL’économie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de l’économie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective. Dans la sérieLe Monde en Questionspubliés des ouvrages sont d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications. La sérieKrisisa été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques. La sérieClichésété créée pour fixer les impressions du monde a économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations. La sérieCours Principauxcomprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
Les « sciences humaines » ne sont des sciences que par une flatteuse imposture. Elles se heurtent à une limite infranchissable, car les réalités qu’elles aspirent à connaître sont du même ordre de complexitéque les moyens intellectuels qu’elles mettent en œuvre. De ce fait, elles sont et seront toujours incapables de maîtriser leur objet.
Claude Lévi-Strauss
Avant-propos Non, il ne s’agit pas ici d’un nouvel ouvrage sur « la crise » – un énième essai qui tenterait de l’éclairer, une millième thèse qui ne vaudrait pas mieux que les neuf cent quatre-vingt dix-neuf autres qui l’auraient précédée : les étals des librairies croulent sous les interprétations lumineuses et les explications définitives… La crise ? Elle a bel et bien eu lieu, à Manhattan, le 15 septembre 2008, lorsque la banque Lehman Brothers, comme à quelques encablures de là les Twin Towers sept ans plus tôt, s’est écroulée avant de sombrer corps et biens. Le « krach des krachs » : milliers d’actionnaires ruinés et d’employés licenciés, répliques sismiques à la City, énorme impact planétaire. La crise fut protéiforme : bancaire, puis financière, puis sociale et même morale, tant elle a fragilisé la foi en un système économique que l’on croyait inébranlable, conforté qu’il avait été par la reddition sans conditions du communisme, un soir de novembre 1989, à Berlin, et par l’avènement d’une « fin de l’histoire » hâtivement proclamée. Sur ce second 11 septembre, économique cette fois, tout ou presque a été dit. Tout sauf l’essentiel. Car si la crise proprement dite a reflué, plus rapidement d’ailleurs que ne l’annonçaient les Cassandre, elle laisse derrière elle plusieurs victimes collatérales. On ne s’attardera guère ici sur les agences de notation, à l’époque unanimement fustigées et vilipendées. Ces agences dites derating, qui sont trois à se partager le
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marché – « les trois sœurs » – et dont le métier consiste à évaluer la solvabilité des entreprises et des États qui empruntent, le font, comme chacun sait, en attribuant des notes : de AAA, pour les meilleurs élèves, jusqu’à D pour les cancres. Elles ont, pendant des années, décerné des AAA à des sociétés financières ou à des fonds de placement que la crise financière a emportés comme fétus de paille, prouvant tout à la fois la fragilité financière de ces institutions et l’absurdité de leur notation. À l’égard 1 des fameux empruntssubprimes ,ont fait preuve elles d’un coupable laxisme. Inutile donc de s’appesantir : décernons-leur le « D » qu’elles méritent et étonnons-nous seulement qu’elles aient survécu sans avoir rien perdu ni de leur morgue ni surtout de leur influence. Une deuxième catégorie parmi les victimes de la crise, plus utile à notre propos, est celle des prévisionnistes. Car nos prévisionnistes n’ont rien prévu. Ou plutôt, s’ils ont prévu, aucune de leurs prévisions ne s’est réalisée. Ils n’ont prévu ni la survenue de la crise, ni les étapes de son déroulement, ni la réalité de son impact. Il n’est pas un chiffre avancé au cours des années 2008 et 2009 qui n’ait été infirmé par la réalité. Une science, comme une chaîne, vaut ce que vaut son maillon le plus faible, et les prévisionnistes sont sans conteste le maillon le plus faible de la chaîne « science économique ». Mais leur impéritie préexistait à la crise, qui n’a été que son révélateur. La météorologie économique s’est toujours trompée. Il serait aisé de dresser le cruel inventaire de toutes les prévisions qui, 1 Rappelons que lessubprimessont des prêts immobiliers consentis à des ménages très modestes (voire insolvables), fondés sur la perspective d’un marché toujours haussier qui garantirait la valeur des hypothèques sur ces biens ; l’effondrement du marché immobilier a ensuite rendu ces hypothèques sans rapport avec ces prêts, cependant que la « titrisation » de ces actifs toxiques – leur blanchiment ! – contaminait l’ensemble du système bancaire.
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