L économie équitable
189 pages
Français

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L'économie équitable , livre ebook

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Description

Il n'y aurait "pas d'alternative" à la société capitaliste ? Cet ouvrage s'efforce, à partir d'expériences et de travaux, d'éclairer les points essentiels abordés : comment échanger et évaluer équitablement hors du déséquilibre marchand ; comment travailler librement, hors de la sujétion salariale au capital ; comment financer l'activité hors de la prédation affairiste ; comment rémunérer les apports de savoir, les services ; comment coopérer solidairement, etc.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 113
EAN13 9782296935044
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉCONOMIE ÉQUITABLE

Un nouveau projet de société
Collection « L’esprit économique »
fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996
dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis

Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement…
Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions.

La collection est divisée en six séries :

Dans la série Economie et Innovation sont publiés des ouvrages d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles.

La série Economie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de Péconomie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective.

Dans la série Le Monde en Questions sont publiés des ouvrages d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications.

La série Krisis a été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques.

La série Clichés a été créée pour fixer les impressions du monde économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est ; mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations.

La série Cours Principaux comprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
Maurice DÉCAILLOT


L’ÉCONOMIE ÉQUITABLE

Un nouveau projet de société


L’Harmattan
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12149-2
EAN : 9782296121492

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
INTRODUCTION
On sait aujourd’hui, alors que, bien au-delà d’une crise financière ou de « gouvernance », les manifestations d’une crise profonde des échanges et des activités mondiales marchandes capitalistes se précisent, que l’un des besoins les plus profonds de toute stratégie libératrice est de préciser les voies d’un possible renouvellement économique et social permettant, de façon essentielle, d’échapper aux pesanteurs des trafics marchands concurrentiels, conflictuels, inégalitaires, destructeurs d’activités, d’emplois, de potentiels humains, de solidarités, qui dérivent actuellement vers de profondes secousses économiques, sociales et politiques mondiales.
Le présent travail se veut une description d’outils de l’action économique qui seraient utiles à des initiatives économiques socialement innovantes. Il s’inscrit, de ce point de vue, dans le prolongement de travaux précédents (Décaillot 2001 ; Décaillot 2003), avec l’ambition d’apporter, sur les points centraux des problèmes accompagnant de telles initiatives, et concernant les outils de diagnostic, de décision, de gestion, de coopération, de régulation, les précisions nécessaires à une concrétisation cohérente et efficace, applicable dans le présent, de projets communs.
Un tel exposé ne peut être fidèle à lui-même qu’appuyé sur une formulation explicite, même dans son inévitable brièveté, des raisons, certes complexes et multiples, sur lesquelles se fondent les propositions offertes. C’est ce second point qui retiendra dès l’abord note attention.
Il nous semble en effet nécessaire de souligner ceci. Il est important de tirer les leçons du passé, non seulement en ce qui concerne les réalités économiques et leurs modes de transformation, mais aussi en ce qui concerne les processus historiques en cause. Et l’un des points méritant considération est que, trop souvent, les acteurs innovateurs, non seulement individuels mais aussi collectifs, ont affronté des situations et des nécessités complexes et non pleinement déchiffrées sans disposer des analyses et des outils permettant d’y faire face, et recourant dès lors, y compris sous des formes lourdement prescriptives, à l’improvisation empiriste nourrie d’impressions et d’apparences, avec pour conséquences les échecs et trop souvent les désastres que l’on a connus. C’est pourquoi, et ceci en dépit des modes actuelles préférant ostensiblement l’empirisme, réputé démocratique, à une réflexion rationnelle, vite qualifiée de fatras autoritaire, on assume ici la hardiesse qu’il y a à proposer une abondance d’outils cohérents d’analyse et de proposition, plutôt que de contribuer à perpétuer une naïveté exploratrice qui, même déguisée en écoute du « terrain », alimenterait les causes profondes de déceptions renouvelées. C’est pourquoi on va ici exposer, même de façon abrégée et à très grands traits, les grandes leçons du passé qu’il semble nécessaire de tirer afin de définir des propositions viables.
CHAPITRE I LES FONDAMENTAUX
LES BUTS, LES VOIES
Changer l’échange des travaux
L’échange des travaux, et sous forme réalisée, l’échange des biens et services, accompagnant la division sociale du travail (Décaillot 2003) est, depuis les origines, une dimension essentielle fondatrice des sociétés humaines ; il alimente, outre les possibilités de vie de tous et de chacun, le langage, la vision de l’avenir et les savoirs, le rapport essentiel de réciprocité avec l’autre. Il se déroule, au cours du temps, dans une complexité concrète dont témoignent les mouvements multiples de l’histoire longue, y compris les déviations, contournements, distorsions aboutissant aux sociétés de marché (Gombeaud, Décaillot, 1997)
Les dislocations mondiales actuelles, après des millénaires de désordres accrus, le montrent assez : le marché, au sens du trafic marchand dans sa réalité (non dans ses homélies libérales) est intrinsèquement dissymétrique, inégalitaire, fondé sur la possibilité pour le fort d’imposer au faible des termes de l’échange défavorables. Le refus séculaire de toute régulation véritable, de toute équité garantie par des institutions, de toute règle d’évaluation, l’exigence d’une maîtrise marchande de la monnaie (aujourd’hui, de l’« indépendance » des banques centrales…) l’attestent. La dynamique de distorsion cumulative du marché, bien loin d’un prétendu équilibre, contribue à recréer sans cesse, par la spoliation des plus démunis, les conditions de leur assujettissement perpétu

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