L'économie souterraine

Liliane Bensahel, Jacques Fontanel

Description

L'économie souterraine se développe dans le monde entier. Elle concerne les activités illicites (vols, rackets), les normes des comportements informels (fausses factures) ou les formes de corruption actives ou passives. Les raisons de son développement concernent toujours la faiblesse du pouvoir des autorités publiques, la corruption de leurs membres ou la violence d"un système... Voici une étude historique, une réflexion théorique sur la réalité de l'économie russe notamment à Saint Petersbourg.

Sujets

• Économie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mars 2006
• Nombre de lectures: 373
• EAN13: 9782336250953
• Langue: Français

Extrait

L’édition de ce livre a été effectuée sous la responsabilité de Pierre CROCF, Chargé de mission sur la politique de publication de l’Université Pierre Mendès France, Grenoble
Tous nos remerciements aux traductrices Russes : Marie Madeleine Baniakina, Elena Bocq, Anna Kroutchinina, ainsi qu’aux correcteurs : Fanny Coulomb, Pierre Croce et Marine Jacquemoud-Collet.

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L.122-5, 2 e et 3 e a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L.122-4).
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© L’Harmattan, 2006
9782296003484
EAN : 9782296003484
L'économie souterraine
L'exemple de la Russie

Liliane Bensahel
Jacques Fontanel
Collection
LES IDÉES ET LES THÉORIES Á L’ÉPREUVE DES FAITS
Collection dirigée par JACQUES FONTANEL, Professeur d’économie et Vice-président chargé des relations internationales, à l’Université Pierre Mendès France, Grenoble et par LILIANE BENSAHEL, Directrice adjointe du Pôle d’Études sur les Politiques Sociales et Economiques (PEPSE), Espace Europe, Université Pierre Mendès France, Grenoble.
« Les idées et les théories à l’épreuve des faits » est une collection des Éditions L’Harmattan. Elle est destinée à recevoir de petits ouvrages couvrant tout le champ des sciences sociales. Les auteurs proposent de chercher dans les faits ce qui permet de conforter ou d’infirmer les théories et les idées d’aujourd’hui. L’observation vient alors au secours de la recherche de l’exactitude et de la science, en mettant en évidence les explications insuffisantes ou les incontestables de la réalité contemporaine fournies par une idée ou par une théorie.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection - LES IDÉES ET LES THÉORIES Á L’ÉPREUVE DES FAITS Les auteurs AVANT-PROPOS INTRODUCTION CHAPITRE 1 - LES ETAPES JURIDIQUES DE LA LUTTE CONTRE L’ECONOMIE INFORMELLE CHAPITRE 2 - APPLICATION DES METHODES DE SONDAGE ET D’OBSERVATION POUR EVALUER LE SECTEUR INFORMEL DE L’ECONOMIE RUSSE CHAPITRE 3 - ECONOMIE INFORMELLE ET LEGALISATION DES PRODUITS ILLICITES CHAPITRE 4 - LES FACTEURS, LA STRUCTURE ET LES METHODES D’EVALUATION DE L’ECONOMIE SOUTERRAINE : ASPECTS REGIONAUX CHAPITRE 5 - L’ECONOMIE SOUTERRAINE EN RUSSIE LE CAS DE KALININGRAD CHAPITRE 6 - ECONOMIE INFORMELLE ET EQUILIBRE SOCIO-ECONOMIQUE EN GUISE DE CONCLUSION - L’ECONOMIE RUSSE FACE A LA QUESTION DE L’ECONOMIE SOUTERRAINE
Les auteurs
L. Bensahel Directeur adjoint du PEPSE, Espace Europe, Université Pierre Mendès France, Grenoble N. Bourova Maître de conférences, Université d’Economie et des Finances de Saint-Pétersbourg. A.N. Chtchirina Maître de conférences, Université d’Economie et des Finances de Saint-Pétersbourg. D.I. Daougavet Centre d’études de l’environnement de marché. I.I. Elissééva Professeur, Responsable de la Chaire de statistique, Université d’Economie et des Finances de Saint- Pétersbourg, membre correspondant de l’Académie des Sciences de Russie. J. Fontanel Professeur d’Economie, Vice-Président des relations internationales, Directeur du Pôle d’Etudes des Politiques Sociales (PEPSE), Université Pierre Mendès France, Grenoble 2. Th. Fontanel Master à Lyon II et à HEC. N. M. Golovanov Directeur de la filiale de l’Académie de la Police fiscale de Saint-Pétersbourg. E.B. Kapralova Maître de conférences, Université d’Economie et de Finances de Saint-Pétersbourg. V.V. Kolesnikov Professeur, Responsable de la chaire de sciences sociales de l’Institut juridique de Saint-Pétersbourg. A. Kouznetsov Conseiller économique, Agence de développement régionale de Kaliningrad. I.V. Kréménitskaïa Centre de recherche « Krona Korsinto ». V. Lamande Chercheur PEPSE/GTD), Université Pierre Mendès France, Grenoble 2. V.E. Pérékislov Responsable du bureau des recherches scientifiques de la filiale de l’Académie de la Police fiscale de Saint-Pétersbourg. A.A. Veikher Assemblée législative de Saint-Pétersbourg.
AVANT-PROPOS 1
par Jacques Fontanel ¤
Cet ouvrage aborde la question difficile de l’économie souterraine. La disparition soudaine des règles de l’époque communiste a laissé la société sans règles du tout. Dans les premières années, les « Nouveaux Russes » et les entrepreneurs en vinrent à concevoir que le « marché » signifiait l’absence totale de règles. Evoquer ce terme était même compris comme une tentative pour revenir à l’économie administrée (Sapir). Dans la seconde moitié de la décennie, on vit apparaître des recherches universitaires en « éthique des affaires ( business ) ». Le souci de « respectabilité » des oligarques russes, manifeste à la fin de la décennie, correspond au même souci d’apprendre et de se conformer aux règles en vigueur dans le monde des affaires occidental. Si la transformation de l’économie russe a favorisé l’essor des relations économiques informelles, celles-ci héritent d’une vieille tradition dans un pays qui, du fait même du manque de souplesse de sa gouvernance, favorise les comportements de fuite à l’égard de l’économie officielle. Cependant, son ampleur s’est accrue avec la désétatisation de l’économie nationale, le développement des petites et moyennes entreprises, les failles du droit des affaires et l’exercice violent de l’économie criminelle. L’activité économique « de l’ombre » est aujourd’hui très importante en Russie, sans doute comparable au Produit Intérieur Brut officiel.
INTRODUCTION
par Jacques Fontanel et Natacha Bourova
Dans un système économique aux rapports sociaux incertains, aléatoires, aux règles formelles peu reconnues, l’économie souterraine bénéficie d’un terreau fertile à son développement. Elle se transforme d’ailleurs assez vite en un système social structuré, qui se reproduit, disposant d’une organisation propre et d’une certaine reconnaissance sociale. Quatre pratiques définissent l’économie de « l’ombre » : les activités illicites (vols, rackets, etc.), les normes des comportements informels (fausses factures), les formes de corruption actives ou passives (protection des hommes d’affaires par la police ou « conseils » des contrôleurs des impôts aux entreprises) et la création de nouvelles activités illégales fondées sur de nouvelles réglementations (notamment dans le domaine des transactions monétaires). Au début des années 1990, les centres d’innovation ont surtout cherché à transférer au secteur privé les activités des entreprises de l’Etat. En outre, des sociétés spécialisées se sont engagées dans la conversion de la monnaie scripturale (avec un très haut rendement). Enfin, les employeurs versent toujours une partie des salaires « au noir ».
Les raisons de ces activités « souterraines » sont nombreuses. D’abord, l’Etat a parfois renoncé à ses fonctions régaliennes. Les tribunaux n’étaient pas financés, les policiers étaient mal payés (et avec retard) et les universités restaient très pauvres. Dans ces conditions, une économie parallèle s’est instaurée. La médecine est devenue payante (du moins si l’on veut être soigné dans les normes occidentales) et les étudiants ont souvent été amenés à payer des droits d’admission. Ensuite, une « phobie de l’Etat » est apparue en réaction au contrôle totalitaire de la vie sociale des années soviétiques. Enfin, les entreprises ont souvent été tributaires de leurs rapports avec les fonctionnaires, qui disposaient de prérogatives importantes données par l’Etat et qui en ont profité pour transformer leurs activités publiques en de véritables productions privées à l’aide d’officines quasi privées. Ainsi, la th