L Iconomie pour sortir de la crise
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L'Iconomie pour sortir de la crise , livre ebook

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Description

Pour sortir de la crise, Christian Saint-Étienne propose la seule solution viable pour la France : entrer dans l’iconomie qui est une économie de l’innovation et du numérique portée par une grande vague entrepreneuriale. Nous sommes en train de rater cette troisième révolution industrielle qui se déploie sous nos yeux en modifiant les équilibres du monde. Que recouvre cette mutation du système technique ? Comment va-t-elle changer nos vies ? En serons-nous les acteurs ou bien les victimes ? Il est temps de réagir. Il ne tient qu’à nous de saisir nos chances, qui sont réelles. Auteur notamment de France : état d’urgence, Christian Saint-Étienne, après avoir enseigné vingt ans à l’université Paris-Dauphine et travaillé au FMI, est depuis 2009 professeur titulaire de la chaire d’économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers. Il a reçu de nombreux prix universitaires et académiques, notamment le prix Grammaticakis-Neumann de l’Académie des sciences morales et politiques en 2012. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 septembre 2013
Nombre de lectures 5
EAN13 9782738175793
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Odile J ACOB, SEPTEMBRE 2013
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-7579-3
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Introduction
Chapitre 1 - L’iconomie entrepreneuriale
L’émergence d’un nouveau système technique
De la finance débridée à la finance entrepreneuriale
La métropolisation de la croissance
Chapitre 2 - La France tourne le dos à l’iconomie entrepreneuriale
Notre système productif et de financement est-il adapté à l’iconomie ?
Quelles orientations pour demain ?
Chapitre 3  - Quelle stratégie politique et économique pour la France ?
Modèle industriel et système institutionnel
Une stratégie économique
Conclusion
Du même auteur chez Odile Jacob
Introduction

La troisième révolution industrielle est à l’œuvre depuis le début des années 1980. Elle devrait continuer de se déployer au cours des deux prochaines décennies sous la forme de ce que je propose d’appeler l’« iconomie entrepreneuriale ». Que recouvre cette mutation du système technique dans lequel nous opérons ? Comment va-t-elle changer nos vies et l’avenir de la France ?
Surtout, cette iconomie entrepreneuriale peut-elle provoquer la renaissance de notre pays et à quelles conditions ?
La révolution de l’intelligence en cours va déconstruire les systèmes massifiés et hiérarchisés. Comment vont évoluer les institutions et les organisations sous l’effet de cette mutation ?
Les deux premières révolutions industrielles ont suivi des dynamiques très proches, qu’on pourrait schématiser ainsi : une accélération du progrès technique, sous forme de grappes d’innovations, est intervenue en deux décennies, puis, au cours de celle qui a suivi, l’une de ces grappes a atteint un point de maturation tel que s’est enclenchée une mutation du système technique, créant un processus dit de révolution industrielle.
Lors de la première révolution industrielle, plusieurs grappes d’innovations se sont développées dans les années 1760-1780 grâce à la maîtrise de la machine à vapeur, de la machine à tisser et de la métallurgie. Toutefois, c’est le perfectionnement de la machine à vapeur qui a déclenché la première révolution industrielle au cours des années 1780. Jusqu’alors, l’homme ne pouvait démultiplier sa force qu’en faisant appel aux animaux qu’il avait domestiqués ou en mobilisant et en organisant les tâches de grandes masses de travailleurs pour construire les pyramides, les cathédrales ou encore les réseaux routiers. L’utilisation de l’eau ou du vent ne représentait qu’un appoint d’énergie aux effets limités. Au contraire, la machine à vapeur appliquée à un véhicule pour donner la locomotive a changé l’espace-temps des hommes. Il fallait approximativement le même temps pour amener le vin de Bourgogne à Paris au XVIII e  siècle qu’au Moyen Âge, alors que, avec la locomotive, on est passé de trois semaines à quelques heures pour le même transport. Les élites européennes ont également pu voyager plus facilement à travers le continent, et le commerce des marchandises a connu un essor remarquable.
Lors de la deuxième révolution industrielle, des progrès sont intervenus dans le domaine de la métallurgie et de la chimie à partir des années 1860, mais ce sont les innovations liées à l’électricité et au moteur électrique qui ont constitué ce qu’on peut nommer la « grappe d’innovations de rupture » qui a été décisive alors. En effet, la maîtrise de la vapeur étant complexe, dans les premières usines, le nombre de sources d’énergie restait limité, et les machines de production étaient reliées à elles par des systèmes de courroies encombrants et fragiles. Les entreprises étaient de petite taille. En revanche, on peut intégrer un moteur électrique à chaque machine : à l’âge de l’électricité, les usines ont grandi et ont gagné en souplesse d’utilisation. Surtout, l’électricité est devenue le support du déploiement du téléphone, de la radio, puis de la télévision. Le moteur à explosion et l’automobile, puis l’aviation, représentaient des grappes d’innovations marquantes, mais c’est l’électricité avec le moteur électrique, le transformateur et l’éclairage, puis les équipements de bureau et les équipements domestiques qui ont constitué la « grappe d’innovations de rupture ».
Lors de la troisième révolution industrielle, les grappes d’innovations qui se sont développées dans les années 1960-1980 portaient sur l’électronique, l’informatique, les systèmes guidés, la chimie ou les céramiques industrielles, les biotechnologies et la pharmacie, etc. Dans cet ensemble, ce sont les innovations liées à l’informatique et à l’électronique qui ont formé la « grappe d’innovations de rupture ». On ne peut imaginer Internet, le séquençage du génome, les robots ou les nanotechnologies sans l’informatique et la microélectronique. Les systèmes de production et de distribution dans l’ensemble de l’économie ont été bouleversés depuis les années 1990 par le développement des applications informatiques et les systèmes logiciels en réseau par Internet. Et c’est à nouveau l’espace-temps dans lequel opèrent les hommes qui s’est transformé. L’information et les émotions circulent en temps réel. Les chocs perçus à l’autre bout de la Terre se répercutent dans l’immédiat.
Alors que les innovations provoquées par l’informatique et l’électronique ont touché tous les secteurs économiques, comme nous le montrerons dès le chapitre 1, certains auteurs ont privilégié l’analyse d’un d’entre eux, comme l’énergie, la communication ou la finance. Jeremy Rifkin s’est intéressé à l’énergie et aux autoroutes info-énergétiques qui vont permettre de mieux gérer les systèmes énergétiques et plus particulièrement l’électricité. Toutefois, il a le tort de présenter l’émergence de ces autoroutes info-énergétiques comme une troisième révolution industrielle apparue au début des années 2000 et devant se déployer dans les vingt prochaines années 1 . En réalité, ces nouveaux systèmes info-énergétiques sont la conséquence de la troisième révolution industrielle qui a instauré depuis les années 1980 une iconomie entrepreneuriale rendant possible la mise en place de ces systèmes info-énergétiques. L’iconomie nous conduit bien vers de nouveaux systèmes info-énergétiques permettant d’optimiser la production et l’usage de l’électricité et qui seront largement déployés vers 2030, comme le note Rifkin, mais il ne faut pas confondre la cause et la conséquence. Et, surtout, l’iconomie entrepreneuriale décrit un phénomène infiniment plus large que celui concernant la seule optimisation des réseaux électriques.
Comprendre les transformations entraînées par la mutation associée à chaque révolution industrielle est un préalable à l’action individuelle et collective pertinente. Comment la presse, la banque, la musique ou le tourisme, par exemple, sont-ils affectés et changés par cette mutation technique ? Ce n’est qu’en répondant clairement à ces questions qu’on pourra mettre en œuvre des politiques et des stratégies adaptées à un monde complètement transformé. Sans oublier que les dimensions culturelles et politiques des mutations du système technique sont des éléments clés de compréhension des changements à l’œuvre.
Alors que nous avons été un leader lors des deux premières révolutions industrielles, et notamment de la deuxième, nous sommes en train de rater la troisième, qui a démarré dans les années 1980 avant de s’accélérer depuis le milieu des années 1990 avec la mise en réseau des ordinateurs. Il ne faut pas penser que nous maintiendrons dura blement notre pouvoir d’achat si nous ne réagissons pas ! Il faut rompre, après quinze ans d’errements, avec la vision fausse d’un monde postindustriel alors qu’il est hyperindustriel. Comme il apparaîtra dans ce livre, l’industrie qui se développe aujourd’hui n’est pas celle de la deuxième révolution industrielle. Et ce n’est pas en pointant du doigt les créateurs de richesses et en détruisant fiscalement l’écosystème de création de richesse actuel que nous allons revenir dans la course.
Que la France et ses élites comprennent que nous sommes entrés dans la troisième révolution industrielle, et tout redeviendra possible, car notre peuple est intelligent et travailleur ! Nous pouvons même repasser devant l’Allemagne en quinze ans. Qu’elles continuent de gouverner dans la « médiocrité consentie 2  » et les archaïsmes du monde des années 1970, et nous continuerons de chuter. Comme je l’ai écrit dans mes derniers ouvrages, rejetons le déclinisme au profit d’un volontarisme orienté résolument vers l’avenir.
À propos de la mutation technique en cours, certains analystes confondent « avancées techniques » et « révolution industrielle », considérant ainsi que la troisième révolution industrielle évoquerait l’essor des ordinateurs, tandis qu’une quatrième révolution serait provoquée par leur mise en réseau. C’est évidemment confondre une mutation systémique avec des étapes de cette mutation. La troisième révolution industrielle en cours va connaître de nouvelles avancées techniques pour se déployer pendant encore plusieurs décennies.
Le mot « industrie » est devenu un gros mot en France depuis le milieu des années 1990. On l’associe aux aciéries du XIX e  siècle fonctionnant au charbon et à la paupérisation ouvrière. L’industrie du XXI

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