L industrie musicale à l aube du XXIe siècle
212 pages
Français

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L'industrie musicale à l'aube du XXIe siècle , livre ebook

212 pages
Français

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Description

La filière phonographique, bouleversée par le peer-to-peer et la numérisation des contenus, a servi de cheval de Troie, dans le secteur des industries culturelles, aux acteurs du logiciel, du Web ou de la fabrication de matériel. Alors que la musique n'a jamais été autant écoutée et consommée, ces firmes l'utilisent principalement pour vendre d'autres produits et services ou pour asseoir leur stratégie de marque. Ces contributions analysent aussi l'évolution des pratiques des auditeurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 155
EAN13 9782296510562
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation... Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Derniers ouvrages parus

Hubert LEVY-LAMBERT et Laurent DANIEL (dir), Les douze travaux d’Hercule du nouveau Président, 2012.
Tony FERRI, Qu’est-ce que punir ? Du châtiment à l’hypersurveillance, 2012.
Abou-Bakr Abelard MASHIMANGO, La dimension sacrificielle de la guerre. Essai sur la martyrologie politique, 2012.
Jordane ARLETTAZ, Séverine NICOT (dir.), Le cadre juridique de la campagne présidentielle, 2012.
Alain BÉNÉTEAU, Louis MALLET, Michel CATLLA, Les régions françaises au milieu du gué, Plaidoyer pour accéder à l’autre rive, 2012.
Jean BRILMAN, Réconcilier démocratie et gestion, 2012.
André PRONE et Maurice RICHAUD, Pour sortir du capitalisme. Éco-partage ou communisme ?, 2012.
Christophe du PAYRAT, Pourquoi avoir fait de Mayotte le 101 e département français ?, 2012.
Jean-Michel VINCENT, L’invention de la maîtrise d’œuvre urbaine. De la ville nouvelle aux ateliers, 2012.
Simon DOLAN, Martine GUIDONI, Succès et valeurs. Les valeurs pour un mieux-être professionnel et personnel, 2012
François-Gabriel ROUSSEL, Les mondes virtuels. Panorama et perspectives, 2012.
Rémi RAHER, La signature en politique. Entre attribut du pouvoir et contrainte matérielle, 2012.
Henri MALOSSE et Laure LIMOUSIN, La construction européenne. Histoires et avenir d’une Europe des peuples, 2012.
Rémi GUILLET, Propositions pour une économie équitable, 2012.
Thorsten BOTZ-BORNSTEIN, La Chine contre l’Amérique, Culture sans civilisation contre civilisation sans culture ?, 2012.
Mireille GIRAUD, Être et vivre seule : le harcèlement quotidien, 2012.
Patrick PILLON (dir.), La faim par le marché, Aspects sénégalais de la mondialisation, 2012.
Kilien STENGEL, Une cantine peut-elle être pédagogique ? La place de la transmission dans la restauration scolaire, 2012.
Titre
Sous la direction de
Jacob T. Matthews et Lucien Perticoz




L’INDUSTRIE MUSICALE
À L’AUBE DU XXI e SIÉCLE

Approches critiques
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98884-2
EAN : 9782296988842
I NTRODUCTION
Prendre au sérieux l’industrie musicale
Jacob T. Matthews
Financés par la fondation des Maisons des Sciences de l’Homme et l’üniversité Paris 8, les travaux ayant nourri cet ouvrage 1 émanent d’une double interrogation. D’abord, il nous a semblé que les délimitations courantes des diverses composantes de l’industrie musicale devaient être fondamentalement réexaminées. Il s’agissait ainsi de s’interroger sur la viabilité, notamment à l’ère des réseaux numériques, du modèle traditionnel de structuration de la filière entre des acteurs alternatifs/indépendants, d’un côté, et l’oligopole, les majors, de l’autre. Nous sommes en effet partis de l’hypothèse que ladite « crise » de l’industrie musicale était peut-être à concevoir comme un bouleversement des équilibres traditionnels, une mutation de la structuration de cette filière. Cette intensification de partenariats et de collaborations relativement inédits, entre acteurs de tailles différentes et aux logiques fort diverses a été pressenti par Bernard Miège dès la fin des années 1990 :

« [les industries du contenu] connaîtront effectivement l’essor généralement attendu (...) seulement si l’auto-médiation laisse la place – hypothèse maintenant très vraisemblable – à l’intermédiation, c’est-à-dire à la multiplication (et à la superposition) d’espaces de médiations individuels et collectifs, de dimension très variable, fonctionnant ou non dans une temporalité instantanée et impulsés selon les cas par des agents sociaux spécialisés ; ces espaces sont susceptibles de se constituer en “places de marché”. Et si cette perspective se vérifie, ce n’est pas à la fin des médiations qu’il faut s’attendre, mais au contraire à leur renforcement, ou plutôt à leur prolifération. » (MIÈGE, 2000 : 101)

Notre travail d’observation et d’analyse des rapports entre les différents acteurs de l’industrie musicale s’est accompagné d’un second constat préliminaire, à savoir que cette « crise » apparaît en même temps comme l’occasion d’expérimenter un certain nombre de nouvelles modalités de valorisation économique de la musique. En attestent aussi bien l’importance croissante de la promotion en ligne et du marketing dit « viral », ainsi que la place prise par de nouveaux acteurs tels que les sites de streaming et les sites d’échange de vidéos, les distributeurs numériques ou les agrégateurs de contenus, sans parler des échanges de pair-à-pair. Les conditions dans lesquelles se déroule cette valorisation ont en effet évolué de manière significative au cours des quinze dernières années. Un des exemples les plus probants de cette mutation est sans doute le phénomène du crowd-funding. En permettant aux fans d’acquérir des parts en vue de la production d’enregistrements d’artistes de leur choix, avec une rémunération correspondante en cas de succès de l’album, ce modèle suppose non plus uniquement un investissement symbolique de l’auditeur, mais un véritable engagement économique, à la fois dans le financement de la production et en matière de promotion. Sur un registre analogue, des acteurs organisés au sein de réseaux de labels indépendants invitent les auditeurs à télécharger gratuitement « pour découvrir », mais à acheter « pour soutenir ». Selon certains commentateurs, nous assistons ainsi à l’éclosion de dispositifs inédits, qui contribuent à redéfinir fondamentalement les positions et les prérogatives qui ont historiquement caractérisé la filière de la musique enregistrée, entraînant notamment un affaiblissement supposé des acteurs industriels au profit de réseaux d’acteurs du Web collaboratif.

Une analyse plus nuancée des phénomènes en cours dans les champs de la production, la diffusion, la communication et la réception musicales nous incite toutefois à davantage de prudence. Même si la musique n’a sans doute jamais été aussi partagée – comme le rappelle à juste titre Lucien Perticoz – nous soutenons que cette expansion s’insère bien dans un processus d’intensification de l’industrialisation de la culture et de la communication (BOUQUILLION, 2008). Ce processus implique, entre autres, que les contenus musicaux deviennent, de plus en plus, de simples « produits d’appel » insérés dans le cycle de valorisation d’autres biens et services.

Partant de ces observations, notre ouvrage se subdivise en deux parties : une première qui éclaire les évolutions de la valorisation de la musique en tant que dynamiques résultant à la fois de mutations de l’offre industrielle et de pratiques individuelles et collectives renouvelées ; une seconde qui interroge plus précisément la question des transformations de la structuration de la filière industrielle et des enjeux soulevés par ces modifications, notamment du point de vue des acteurs économiques.

Dans un premier chapitre, Lucien Perticoz montre en quoi nos deux constats préliminaires sont proprement corrélatifs à la question des transformations des pratiques d’écoute musicale, en ce sens qu’une certaine musicalisation du quotidien et une nécessaire gestion de la profusion musicale vont de pair avec des éléments de restructuration de la filière du côté des acteurs économiques (pp. 21-44). Dans un second temps, Vincent Rouzé s’interroge sur les opportunités qu’impliquent ces mutations, tant pour des auditeurs dont la pratique semble a priori s’être affranchie d’un certain nombre de contraintes traditionnelles, que pour des acteurs économiques redoublant d’ingéniosité afin de 

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