L innovation sociale
338 pages
Français

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Description

Comment s’est construite l’approche québécoise de l’innovation sociale, qui aujourd’hui fait école? Cet ouvrage présente la trajectoire intellectuelle empruntée par Benoît Lévesque et divers collaborateurs proches des milieux sociaux pour étudier et expérimenter d’autres façons de produire de la richesse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 mars 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782760539655
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399   Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca Internet : www.puq.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :

L’innovation sociale : les marches d’une construction théorique et pratique

(Collection Innovation sociale)

Comprend des références bibliographiques et un index.

ISBN 978-2-7605-3963-1
ISBN EPUB 978-2-7605-3965-5

1. Économie sociale – Québec (Province). 2. Innovations – Aspect social – Québec (Province). 3. Changement social – Québec (Province). I. Lévesque, Benoît, 1939- . II. Fontan, Jean-Marc, 1953- . III. Klein, Juan-Luis, 1951- . IV. Collection : Collection Innovation sociale.

HN110.Q8I56 2014  306.309714  C2013-942 266-8

Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.

Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.


Conception graphique
Richard Hodgson

Mise en pages
Info 1000 mots


Dépôt légal : 1 er trimestre 2014
› Bibliothèque et Archives nationales du Québec
› Bibliothèque et Archives Canada

© 2014 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés

Ce livre, constitué de travaux choisis de Benoît Lévesque, montre comment a émergé et évolué l’approche québécoise de l’innovation sociale, approche qui établit un lien entre l’innovation sociale et la transformation sociale et qui fait école aujourd’hui. Benoît Lévesque a été l’un des précurseurs de cette approche et demeure l’un de ses principaux penseurs. Rappelons que si les travaux sur l’innovation sociale sont aujourd’hui légion et que si celle-ci est fréquemment mentionnée par des organisations internationales et des instances publiques, il y a juste trente ans, rares étaient celles et ceux qui en parlaient. Jadis, lorsqu’il était question d’innovation dans les milieux scientifiques et de pratique, on faisait essentiellement référence au concept d’innovation technologique. La dimension sociale de l’innovation était certes évoquée, mais seulement pour référer aux processus en amont ou en aval, soit ceux de diffusion et d’appropriation de l’innovation technologique. Cette vision postulait que l’invention technique nécessitait certes un changement social pour se diffuser, mais laissait sous-entendre que cette dimension sociale n’était pas essentielle au processus innovant en tant que tel. Ce changement s’inscrivait dans une vision du monde qui privilégiait la croissance économique, laquelle était associée à l’augmentation des revenus et de la consommation. Le rôle de l’État et celui des politiques publiques étaient de mettre en place les conditions nécessaires au développement de l’innovation technologique. Ces politiques publiques, inspirées par l’approche keynésienne, faisaient de l’État l’acteur central du mode de régulation fordiste, qui se cristallisait par des acquis économiques et sociaux et véhiculait une vision de la démocratie fondée sur la redistribution des revenus et sur l’accessibilité aux services publics.
Or la crise du mode de régulation fordiste, qui marque le début des années 1980, a remis en question ces acquis. Cette crise est caractérisée par la désindustrialisation des sociétés occidentales, l’ouverture des frontières, l’abandon de la protection des économies nationales ainsi que par la volonté de généraliser les principes économiques d’inspiration néolibérale à l’ensemble des secteurs de la société.
En réaction, des organisations et des groupes affectés par ces changements ont expérimenté d’autres façons de produire de la richesse en contexte de pauvreté ou de dévitalisation territoriale. Plusieurs observateurs de ces changements ont su porter attention aux réagencements sociaux et aux nouvelles pratiques qui, dans les milieux de travail et de vie, dans des entreprises ou dans des entités territoriales (régions, quartiers), cherchaient à lutter contre la dévitalisation provoquée par la crise. Ces réagencements sociaux mettaient en place de nouvelles formes de desserte de services pour des groupes défavorisés, de nouvelles ententes dans des entreprises en vue de garder les conditions de rentabilité et donc de conserver les emplois, enfin, de nouvelles formes de gestion des organisations et des territoires. Ainsi, afin d’apporter des réponses aux nouveaux problèmes sociaux non pris en compte ou mal gérés par les institutions en place, des expérimentations se mettent en œuvre dans des organisations de la société civile, dans des entreprises et dans certains segments de l’appareil public. Émerge alors un intérêt, des chercheurs tout autant que des praticiens, pour comprendre et identifier les facteurs de réussite de ces actions novatrices répondant aux nouvelles aspirations sociales et aux nouveaux besoins sociaux générés par la crise. Des actions qui seront qualifiées comme des innovations, non pas techniques, mais sociales. Prennent ainsi forme un champ d’observation et une demande sociale pour expliquer les transformations en cours.
C’est dans cet esprit que Benoît Lévesque, avec divers collaborateurs, a mis l’accent sur ce qui était en train de se reconstruire, sans délaisser pour autant l’analyse des causes de la crise, examinées surtout dans ses premiers travaux. L’ensemble de ces travaux s’inspire indirectement de Schumpeter pour qui les crises correspondaient à des processus de destruction créatrice. L’intuition de l’innovation sociale permettait ainsi de mettre l’accent sur les processus de recomposition et de reconfiguration du social. C’est dans ce contexte que Benoît Lévesque, Paul R. Bélanger et d’autres collaborateurs et collaboratrices ont mobilisé, au milieu des années 1980, une équipe de chercheurs et d’étudiants au sein d’un collectif proche des milieux sociaux, équipe qui s’est avérée féconde d’interrelations nombreuses et variées et de partage de savoirs. Ce collectif a évolué au cours des années 1990 pour devenir un centre multiuniversitaire et multidisciplinaire : le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES ; voir < http://www.crises.uqam.ca >). Ce qui au départ était une intuition, avec le Québec comme laboratoire d’analyse et d’intervention, s’est transformé progressivement en une approche scientifique, voire une école de pensée, traitant des transformations sociétales induites par des processus socialement innovants.
Cette école de pensée s’est structurée en étroite collaboration avec des acteurs collectifs (syndicats, mouvement communautaire, mouvement coopératif, économie sociale) et en interaction avec des dispositifs ouverts à ces acteurs, tels les Services aux collectivités de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ainsi que le Centre interdisciplinaire de recherche et d’information sur les entreprises collectives (CIRIEC-Canada) et le CIRIEC international (où des représentants des entreprises coopératives et des sociétés d’État siègent à côté des chercheurs). L’approche de l’innovation sociale ainsi construite est portée par une double préoccupation : celle de la production d’outils théoriques et méthodologiques répondant aux exigences du monde académique et celle d’une production susceptible de contribuer au changement social en fournissant des analyses et des perspectives pertinentes aux acteurs collectifs.
Précisons-le, l’approche de l’innovation sociale est le résultat d’un virage, un virage qui n’a pas manqué de susciter des remises en question de la part des chercheurs et des acteurs, en synchronie d’ailleurs avec les tensions et les critiques que suscitaient les organisations et pratiques innovantes dans divers milieux. Pensons aux débats provoqués en 1983 dans le monde syndical qu&

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