La Banque de France et l Etat
228 pages
Français

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La Banque de France et l'Etat , livre ebook

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Description

Le mur d'argent a longtemps désigné l'opposition des milieux financiers à la réussite d'un gouvernement de gauche. Cette problématique est ici revisitée dans le contexte du retour de la gauche au pouvoir en 1981. Une attention particulière est portée au rapport entre la Banque de France et la puissance tutélaire de l'Etat. La banque centrale est-elle toujours la figure de proue de l'opposition des milieux financiers ? Comment parvient-elle à influencer les décisions gouvernementales ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 81
EAN13 9782296468672
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA BANQUE DE FRANCE ET L’ETAT
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56467-1
EAN : 9782296564671
Vincent Duchaussoy
LA BANQUE DE FRANCE ET L’ETAT
De Giscard à Mitterrand : enjeux de pouvoir ou résurgence du mur d’argent ? 1978-1984


Préface d’Olivier Feiertag


L’Harmattan
Remerciements

Je tiens en premier lieu à remercier chaleureusement Olivier Feiertag, mon directeur de recherches qui, depuis mes premiers pas à l’Université, a toujours su me délivrer de judicieux conseils et de précieuses recommandations. Son expérience m’a permis de recadrer ma pensée et d’affiner mes analyses. Je lui dois également cette passion pour la recherche qui m’anime.
Je tiens également à remercier tous les membres du jury du prix Master de l’Institut François Mitterrand de m’avoir décerné ce prix. Je mesure la reconnaissance qui est porté à mon travail et l’honneur qui m’est fait de pouvoir le publier. Comment ne pas saluer également la bienveillance de Georges Saunier, dont l’accueil a toujours été chaleureux. Au cours de ce long travail de réécriture nécessaire à la présente édition, son interface et ses conseils se sont avérés précieux.
Il me faut ensuite remercier les archivistes de la Banque de France, Fabrice Reuzé et Frédérik Grelard, pour leur accueil bienveillant et toute l’aide qu’ils ont pu apporter à cette recherche. Que Jean-Charles Bédague, responsable du fonds de la présidence Mitterrand aux Archives nationales, soit également remercié de sa gentillesse et de sa disponibilité. Je tiens enfin à remercier la Mission historique de la Banque de France qui a soutenu mes travaux par l’attribution d’une allocation de recherche.
Je remercie Mélanie Bescond et Floriane Galeazzi, étudiantes de l’université de Rouen. Pendant ces deux années de Master, le petit groupe que nous avons formé a constitué pour moi un solide soutien et un perpétuel encouragement.
Enfin, je tiens à remercier ma femme et mes proches pour tout le soutien qu’ils m’ont manifesté au cours de ces années de recherche.
Préface
Voilà un livre pionnier, dans tous les sens de ce mot magnifique.
Pionnier, car il s’agit du premier ouvrage de Vincent Duchaussoy. Il présente le résultat de son premier travail de recherche mené pour son diplôme de Master, à l’issue d’une brillante formation d’historien à l’université de Rouen. Que les membres du jury qui a bien voulu lui décerner en 2010 le premier prix de Master de l’Institut François Mitterrand soient ici remerciés de lui permettre d’être ainsi publié et largement diffusé.
Mais ce livre est pionnier aussi par son sujet. L’histoire du mur d’argent et de la gauche, assurément, ne date pas d’hier. Elle renvoie d’abord au temps du Cartel des gauches. Arrivée au pouvoir en juin 1924, la majorité électorale radicale et socialiste du Cartel, conduite par Herriot et Blum, est immédiatement confrontée à la méfiance des « capitalistes », petits ou gros : demandes de remboursement des bons de la Défense nationale souscrits du temps de la Première Guerre mondiale et prolongés après 1918, retraits des dépôts dans les caisses d’épargne, fuite des capitaux hors du territoire national et ventes de francs contre dollars ou livres sterling qui dévalorisent continument le cours de la monnaie française sur le marché des changes.
Les banques françaises, inquiètes des intentions affichées de la SFIO d’aller « prendre l’argent là où il est », contribuent-elles à organiser le « plébiscite des porteurs de bons » en leur conseillant de ne pas les renouveler à échéance ? La question reste largement ouverte. Il est avéré, en revanche, que la Banque de France, banquier de l’Etat mais toujours société privée, menace le gouvernement par la voix de ses régents de révéler que les avances consenties au Trésor public ont abouti à crever le plafond du maximum légal des billets de banque en circulation. La publication délibérée du bilan véritable de la Banque de France est la cause, parfaitement mise en lumière par Jean-Noël Jeanneney, de la chute du cabinet Herriot le 10 avril 1925. Pour la première fois, une majorité politique de gauche se heurtait au « mur de l’argent ». La formule a fait florès même si la question de sa paternité, attribuée le plus souvent à Herriot mais sans plus de précision, est encore loin d’être établie. Indication supplémentaire que le slogan est entré très tôt dans la mythologie politique du XX e siècle – en France comme dans quelques autres pays, pour n’en plus sortir jusqu’à nos jours.
Leçon d’histoire, donc, chaque fois que la gauche revient au pouvoir, au moment du Cartel comme en juin 1936 ou en mai 1981 ? C’est tout l’intérêt du livre de Vincent Duchaussoy que de poser cette question en interrogeant l’histoire de la victoire électorale de la gauche en 1981 dont on marque cette année le trentième anniversaire, signe que le temps de l’histoire est sans aucun doute venu pour cette période. C’est en ce sens que le sujet de ce livre est pionnier car il contribue utilement au chantier de cette histoire du temps présent dont le front, comme la ligne d’horizon sur la mer, recule au fur et à mesure que les générations se renouvellent. Examiner l’hypothèse du mur d’argent dans la première moitié des années 1980 revient donc à tenter de saisir les formes éventuellement nouvelles du mur d’argent, comme l’économiste François Morin nous y invite à travers son analyse récente du « nouveau mur de l’argent » qui est aussi un « essai sur la finance globalisée ». L’histoire en effet ne se répète jamais à l’identique. C’est certainement la seule leçon véritable de l’histoire.
Avançant sur ce terrain neuf ou à peu près, la recherche de l’historien du temps présent se fonde d’abord ici sur de très belles sources d’archives. Celles de la Banque de France au premier chef, en 1981 comme en 1925. Il faut saluer la libéralité avec laquelle l’Institut d’émission donne aujourd’hui, sous l’égide des archives de France, aux chercheurs accès à ses archives, appliquant plus volontiers que d’autres institutions les dispositions de la loi sur les archives du 15 juillet 2008 qui a ramené à 25 ans le délai de communicabilité, ne contribuant pas peu à l’essor de l’histoire en cours des années 1980. Mais ces sources ont été ici croisées avec bien d’autres, au ministère de l’Economie et des Finances ou au parti socialiste. Elles ont enfin été confrontées, privilège de l’histoire très contemporaine, aux sources orales des nombreux témoins toujours présents de cette histoire.
Les apports de cette enquête, ainsi menée avec la rigueur de la méthode historique la plus positiviste, sont notables et peuvent sans excès de prétention ou de modestie contribuer à l’intelligence des évolutions de cette période cruciale de l’histoire de France (et peut-être de l’histoire tout court) qui va de 1978 à 1983. En cela également ce livre, enfin et peut-être surtout, est pionnier. Entre 1978 et 1983, du troisième gouvernement Barre au troisième gouvernement Mauroy, d’un tournant de la rigueur à l’autre, la politique financière de la France a connu de fortes variations en apparence opposées, faisant alterner phases de désinflation monétaristes et de relance inflationniste keynésienne, avant le retour aux réalités de l’ultime tournant de la rigueur à compter de mars 1983. Ce contraste fonde la vulgate de l’alternance historique de 1981. Il est aussi au cœur de l’hypothèse selon laquelle la gauche en 1981 se serait, une fois de plus heurtée au mur de l’argent. Le « tournant de la rigueur » de mars 1983 n’aurait pas d’autre explication. Cette piste est d’autant plus forte que nombre des acteurs de cette histoire, à commencer par François Mitterrand lui-même, auraient vécu la période avec la hantise du mur d’argent et du précédent du Cartel et du Front Populaire. Les nationalisations des banques en 1982 n’auraient pas eu d’autres motifs. Cette hypothèse est lourde de conséquences tant la déception reste forte aujourd’hui encore au sein de toute une partie de l’opinion qui estime que la gauch

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