La crise de 2008 : pour qui sonne le glas ?
161 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La crise de 2008 : pour qui sonne le glas ? , livre ebook

-

161 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La crise de 2008 relève-t-elle des crises cycliques qui ont jalonné l'histoire du capitalisme ? Est-elle une crise du capitalisme ? S'inscrit-elle dans la continuité ou constitue-t-elle une rupture ? Remet-elle en cause le projet sociétal occidental ? Est-elle le prélude d'une nouvelle époque ou correspond-elle à une phase dans l'histoire du capitalisme ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 76
EAN13 9782296707559
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA CRISE DE 2008 :
POUR QUI SONNE LE GLAS ?
Collection « L’esprit économique »

fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996
dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis

Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement…
Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions.

La collection est divisée en six séries :

Dans la série Economie et Innovation sont publiés des ouvrages d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles.

La série Economie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de l’économie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective.

Dans la série Le Monde en Questions sont publiés des ouvrages d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications.

La série Krisis a été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques.

La série Clichés a été créée pour fixer les impressions du monde économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations.

La série Cours Principaux comprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
Mohammed Chiguer


LA CRISE DE 2008 :
POUR QUI SONNE LE GLAS ?


Grande transhumance du capitalisme


L’Harmattan
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12881-1
EAN : 9782296128811

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Introduction
La nature de la crise financière, déclenchée en août 2007, et qui a pris de l’ampleur à la fin de 2008, soulève des questions de fond. Relève-t-elle des crises cycliques qui ont jalonné l’histoire du capitalisme ? Est-elle une crise du capitalisme ? S’inscrit-elle dans la continuité ou constitue-t-elle une rupture ? Remet-elle en cause le projet sociétal occidental ? Est-elle le prélude d’une nouvelle époque ou correspond-elle à une phase dans l’histoire du capitalisme ?
L’idée selon laquelle le capitalisme se nourrit des crises traduit bien la nature de ce système, mais se fonde sur une hypothèse erronée et comporte un risque majeur. L’hypothèse est que le capitalisme est, implicitement, éternel. Une telle conception rejoint celle de la fin de l’histoire. Ce système est tout ce que peut inventer de mieux l’humanité dans le meilleur des mondes possibles. Quant au risque, il est en rapport avec cette vision panglossienne. Puisque c’est ainsi, il faut accompagner l’économie en œuvrant pour limiter les dégâts tant qu’elle n’a pas atteint le creux de la vague, puis l’aider à remonter la pente avant de retrouver sa vitalité et entamer un nouveau cycle haussier. Comme l’humanité a été prise au dépourvu par la crise, comme elle a été prise de court par son ampleur, il n’est pas exclu qu’elle sera demain surprise par sa vraie nature. Qui des plus avertis s’attendait à la destruction du mur de Berlin en 1989 ?
Depuis la dernière crise de 1929 et jusqu’à la veille de celle de 2008, les crises qui se sont succédé, selon une cadence plus ou moins régulière, ont constitué des réponses à des blocages et à des situations critiques. Néanmoins, le capitalisme joue à la roulette russe. Des crises dont il se sert pour retrouver sa vitalité et son dynamisme, une est « mortelle ». Celle-ci, qu’on peut qualifier de crise fatale, est difficile à détecter. Le risque de se tromper sur sa nature est réel, car elle présente les mêmes symptômes qu’une crise majeure, mais ordinaire, et partage avec elle son caractère systémique. En outre, sa détection est d’autant plus difficile que ceux qui tirent profit du statu quo et qui sont complètement aliénés par le système, se refusent de voir la réalité en face et se comportent à la manière de l’autruche. Ce comportement est favorisé par le temps que prend le processus de la déliquescence de la société. La décadence, sauf exception (catastrophes naturelles apocalyptiques ou guerres dévastatrices faisant usage des armes de destruction massive), ne se produit pas brutalement. Généralement, il y a un décalage entre le déclenchement de ce processus et son impact sur l’activité économique en raison des effets de la période faste qui continuent à se faire sentir pendant un certain temps et à agir sur sa vitesse.
Il ne faut pas perdre de vue qu’une crise majeure peut en cacher une autre beaucoup plus grave. Le capitalisme, à l’instar des systèmes qui l’ont précédé et de ceux qui vont lui succéder, a son talon d’Achille. La crise de nature systémique peut ouvrir de nouvelles perspectives comme elle peut annoncer la fin d’une époque et constituer le prélude d’une rupture sociétale. Une crise fatale n’est généralement pas perçue ainsi. Elle se présente sous la forme d’une crise classique, du déjà vu. De fait, on ne se rend compte de sa nature qu’une fois le point de non retour atteint. La disparition des civilisations, la chute des empires, la spirale du sous-développement, la destruction du mur de Berlin et nous en passons, sont les conséquences des ruptures provoquées par des crises fatales qui n’ont pas été bien diagnostiquées et dont on a sous-estimé l’impact. La sortie de la crise ne saurait se décréter. La riposte inadaptée entretient la crise si elle ne l’aggrave pas. L’engagement soutenu de l’État à travers des plans de relance et une implication sans faille de la collectivité entérinant la socialisation des pertes, risque de doper l’économie sans extirper le mal. C’est pourquoi toute crise, aussi bénigne soit-elle, doit être soumise à un diagnostic approfondi en application du principe de précaution. L’observation de ce principe est d’autant plus importante que les conditions d’analyse, qui seront évoquées ci-après, n’offrent pas toutes les garanties d’un diagnostic scientifique de la crise.
Il est difficile de s’affranchir de l’apriorisme, de transcender la pesanteur idéologique ou de prendre du recul, alors que la crise n’en est qu’à ses débuts, pour appréhender d’une manière objective sa nature, réfléchir aux remèdes et anticiper la sortie. L’objectivité peut être affectée par la subjectivité. Au mieux, elle se trouve fortement altérée par l’intersubjectivité. La raison en est que le sujet n’est pas à une distance suffisante de l’objet pour neutraliser le subjectif. De par son essence sociale, l’objet ne se prête pas à une analyse en laboratoire et ne se plie pas aux exigences de l’expérimentation. De même, le sujet a besoin de temps pour se détacher de l’objet et s’affranchir de l’instant en vue de proc

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents