La Révolution du solaire
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La Révolution du solaire , livre ebook

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Description

Nous vivons une révolution sans précédent mais qui en a conscience ? Bientôt l’homme disposera, grâce au soleil, d’une ressource énergétique quasi inépuisable et presque gratuite. La révolution du solaire est en marche. Pourtant, et ce livre le montre amplement, elle risque de produire ses effets partout sauf en France. Au-delà d’un discours de façade, tout est en effet mis en œuvre pour que rien ne change dans notre pays. Désireuse de poursuivre à n’importe quel prix l’aventure nucléaire, EDF contribue largement au statu quo. En outre, une certaine conception de l’écologie, rétrograde, est devenue l’alliée inattendue de la filière atomique. Ce livre est un plaidoyer raisonné pour un autre futur. L’humanité est en passe de devenir la régulatrice de son environnement. En dépassant le vieux conflit entre écologie et économie, une nouvelle voie se dessine. C’est un changement de civilisation qui s’annonce. Yves Jacquin Depeyre est économiste et chef d’entreprise. Dans une forêt qu’il a reboisée, il a créé des centrales solaires, dont il assure lui-même l’exploitation. Il est également l’auteur de La Réconciliation fiscale. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 février 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9782738154514
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , FÉVRIER  2021 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-5451-4
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Composition numérique réalisée par Facompo
Aux enfants des enfants de nos enfants, qui vivront je l’espère sur une planète durable et pacifiée.
« C’est le fait de la diversité qui doit être sauvé, non le contenu historique que chaque époque lui a donné et qu’aucune ne saurait perpétuer au-delà d’elle-même ».
Claude L ÉVI- S TRAUSS 1 .
INTRODUCTION
La signature d’une civilisation

Le processus d’adaptation de Sapiens n’est pas achevé. Tout comme Internet est la suite du premier langage articulé, la fabrication des tranches minces de silicium nécessaires à la production de cellules photovoltaïques est l’héritière directe du premier caillou taillé par nos ancêtres. À ceci près que cette évolution aboutit à une transformation radicale car, si l’homme, son langage et ses outils doivent être pensés comme un tout, le passage de l’âge du silex à celui du panneau solaire est le signe annonciateur d’une révolution qui nous conduira de l’ère du prélèvement et de la destruction à celle de la cohabitation et de la régulation de l’écosystème Terre. Les plus grands bouleversements de notre civilisation ne viendront pas d’une évolution fantasmée vers le transhumanisme ou de la multiplication des OGM, mais d’un changement fondamental du positionnement de l’homme sur sa planète. En même temps se diffusera la prise de conscience de la primauté de notre appartenance commune à une même espèce, bien avant tout marqueur différentialiste de religion, de culture ou d’ethnie.
La pandémie du coronavirus y aura contribué à sa façon, si nous savons en saisir le sens profond. Il ne faut en effet pas y voir la revanche imaginaire d’une nature agressée, ni la conséquence d’une faute commise par une partie de la population, mais l’occasion de prendre conscience de notre unité face à l’agression d’un agent pathogène extérieur. Le fait que sa propagation ait été pour la première fois suivie de façon simultanée et dans une crainte partagée par l’humanité tout entière nous a soudainement contraints à une nouvelle forme de solidarité. L’urgence sanitaire nous a aussi rappelé les horreurs du passé et l’incohérence qu’il y a à refuser le progrès, quand on en réclame en même temps l’accélération pour se soigner. Cela ne signifie pas qu’il ne faille pas écouter notre sensibilité lorsque celle-ci nous porte à rechercher l’harmonie avec le milieu qui nous entoure, ce qui est l’essence même de l’écologie. Mais cela ne passe ni par un retour au passé, ni par une crispation sur l’état actuel des choses.
Grâce au silex, l’homme s’armait pour devenir un animal dominant. Avec le solaire s’ouvre la perspective d’une humanité apaisée, aussi parfaitement adaptée à son milieu que l’est le monde végétal. Les cellules photovoltaïques pourraient être demain à notre civilisation ce que les feuilles sont à un arbre : le moyen, tout à la fois, de trouver l’énergie nécessaire à la vie et de régénérer l’atmosphère, voire les océans. La photosynthèse, ressort fondamental du monde végétal, lui permet de capturer le carbone et de se développer grâce à l’énergie du soleil. On l’oublie souvent mais le principal matériau dont sont composés feuilles, branches et troncs n’est pas puisé dans le sol, mais dans l’air. C’est le tristement célèbre CO 2 , accélérateur du réchauffement climatique, qui est aussi le matériau de construction de la végétation. En faisant, elle aussi, usage d’une partie de l’énergie du soleil, l’humanité pourrait cesser de détruire la planète qui la fait vivre et parvenir enfin à un niveau supérieur d’adaptation à son milieu, non plus à l’instar d’un vulgaire animal dominant, mais comme régulateur de l’écosystème Terre. Cette voie est tout sauf le chemin de l’extinction. En revanche, il s’agit bien d’une révolution, même si elle n’aura pas pour conséquence que nous vivions moins bien qu’aujourd’hui, mais mieux demain.
Le changement ne se limitera évidemment pas au basculement de notre principale source d’énergie. On le verra, celui-ci aura d’inévitables conséquences en cascade. Il n’est donc pas surprenant que les résistances soient considérables. Elles sont à la hauteur de l’enjeu. Tout le paradoxe de la situation est de voir les défenseurs autoproclamés de l’écologie aveuglés par un réflexe d’opposition au progrès, au risque de refuser à l’humanité de changer de statut et de cesser d’être prédatrice pour devenir la régulatrice du milieu auquel elle appartient. Le parti de l’immobilisme s’oppose sans le savoir à l’objectif qu’il croit défendre. La biodiversité ne pourra en effet que sortir renforcée des changements à venir. En revanche, la crispation française sur les conflits d’usage des sols et le refus de tout changement radical de leur affectation ne peuvent que contribuer à prolonger l’économie du pétrole et de l’atome, avec leurs cortèges de guerres et de pollutions. Il est temps de renverser la table et que chacun choisisse son camp.
Au-delà des enjeux techniques, que nous nous efforcerons d’exposer de telle sorte qu’on puisse les saisir sans difficulté, le sujet qui nous occupe n’est donc pas seulement écologique et économique. Il est également politique et philosophique. Demain, en raison des dispositifs techniques mis en place, la production d’énergie ne demandera quasiment plus aucun effort. Qu’est-ce que cela va changer ? Rien n’est plus malaisé que les prédictions. Au moment où la Ford T est sortie des usines, qui aurait pensé aux conséquences évidentes de la multiplication des véhicules individuels qu’elle annonçait ? Il n’y aurait pourtant rien eu de bien difficile à prévoir les autoroutes, les banlieues, les supermarchés, voire les McDrive et les encombrements, conséquences logiques de la prolifération des automobiles.
De la même façon, c’est un raisonnement rigoureux qui nous conduira ici à envisager la possibilité d’un monde meilleur et la nécessité d’un nouvel humanisme écologique. Nous aurons alors tiré toutes les conséquences du changement de paradigme qui est en train de se produire en toute discrétion : un petit miracle né de la rencontre du génie humain et du rayonnement du soleil, capable de rendre obsolètes les théories de l’effondrement si largement médiatisées. Les cellules photovoltaïques sont, comme les mémoires informatiques, un produit qui suit une courbe d’amélioration constante, toujours moins chères, toujours plus efficaces. Cela fait soixante ans que cela dure et le mouvement n’est pas près de s’arrêter. Et maintenant ce sont les batteries qui sont en progrès constant.
Nouvelles mobilités et connectivité ont déjà transformé notre quotidien, mais ces innovations ont déployé leurs effets à un niveau individuel. Le changement va être, cette fois, structurel. Au lieu de satisfaire des envies nouvelles, voire superflues, l’accès à l’énergie du soleil est une innovation de rupture, qui répond à un besoin primaire et structurant. Son potentiel révolutionnaire en est d’autant plus grand. Ce n’est plus un changement superficiel, mais essentiel. Comment cuire les aliments, se déplacer, se réchauffer en hiver et se rafraîchir en été ? Où est la source de notre énergie ? La réponse à cette question est la signature d’une civilisation. Quitter le pétrole et l’atome pour une énergie sans cesse renouvelée, produite sans pollution aux quatre coins de la planète, sera la première étape d’une révolution riche d’enchaînements vertueux.
C’est le propre de certaines révolutions de ne pas s’annoncer. Chacun est à ce point immergé dans la réalité du moment, que nul ne perçoit les multiples avertissements qui annoncent avec certitude un total bouleversement du monde. Des signaux majeurs ont pourtant commencé à se manifester. Le P-DG de Total, grand pétrolier, devenu producteur d’électricité solaire, déclarait ainsi au début de l’année 2020 : « La question de la pérennité des compagnies pétrolières est posée 1 . » Trois mois plus tard il ajoutait : « Total pétrole va devenir Total énergies avec un grand S », tandis que Royal Dutch Shell voulait devenir le numéro un mondial de l’électricité. Au même moment apparaissaient les premiers projets de centrales photovoltaïques engagés par des entrepreneurs privés sans aide des États. Les signes ne trompent pas. Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle. L’âge des énergies fossiles est révolu. Bientôt, c’en sera fini du charbon, du pétrole et même de l’atome. Ceux-ci n’étaient que des succédanés. Le temps du soleil apprivoisé est venu. Dans un avenir proche, l’humanité va pouvoir capter l’énergie à sa source d’abondance. Il s’agit d’un changement de civilisation aux promesses encore inconnues, l’aboutissement de la marche vers le progrès engagée par l’humanité depuis des millénaires.
La révolution du solaire se heurte pourtant à des résistances beaucoup plus fortes en France que nulle part ailleurs. Ce sont celles-ci qu’il faudra vaincre et, pour y parvenir, commencer par les identifier et en comprendre les ressorts conscients et inconscients. L’enjeu est important. Notre pays pourrait bien se ruiner à double titre, d’un point de vue écologique mais aussi économique, faute d’avoir compris que la lumière est une force plus abondante, plus accessible et infiniment moins dangereuse que celle enfermée au cœur des atomes. C’est pourtant en Fr

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