La visée hégémonique de la Chine
210 pages
Français

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La visée hégémonique de la Chine , livre ebook

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Description

La suppression des protections douanières, lancée avec un dogmatisme absolu et maintenue en dépit de l'énorme sous-évaluation du yuan, a produit un déséquilibre extrême des échanges internationaux. La Chine refusant de réévaluer le yuan, les déficits commerciaux occidentaux ne se résorbent pas, la crise se prolonge. La Chine mène une stratégie conquérante pour ravir l'hégémonie mondiale aux Etats-Unis. Face à l'agression de la Chine, les pays développés doivent se mobiliser et se tenir prêts, s'il le faut à quitter l'OMC pour fonder une OMC bis avec les pays qui rejettent l'attitude de la Chine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296454347
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA VISÉE HÉGÉMONIQUE DE LA CHINE
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13916-9
EAN : 9782296139169
Antoine BRUNET
Jean-Paul GUICHARD
LA VISÉE HÉGÉMONIQUE DE LA CHINE
L’impérialisme économique
L’Harmattan
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J. P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Derniers ouvrages parus
Louis R. OMERT, Le Sursaut. Essai critique, social et philosophique , 2011.
Jean-Pierre DARRÉ, De l’ère des révolutions à l’émancipation des intelligences , 2011.
Jean-Pierre LEFEBVRE, Pour une sortie de crise positive , Articuler la construction autogestionnaire avec le dépérissement de l’État, 2011.
Jean-René FONTAINE et Jean LEVAIN , Logement aidé en France , Comprendre pour décider , 2011.
Marc WIEL, Le Grand Paris , 2010.
Theuriet Direny, Idéologie de construction du territoire , 2010.
Carlos Antonio AGUIRRE ROJAS, Les leçons politiques du néozapatisme mexicain, Commander en obéissant , 2010.
Florence SAMSON, Le Jungle du chômage , 2010.
Frédéric MAZIERES, Les contextes et les domaines d’interventions de l’Attaché de Coopération pour le Français , 2010.
Noël NEL, Pour un nouveau socialisme , 2010.
Jean-Louis MATHARAN, Histoire du sentiment d’appartenance en France. Du XII e siècle à nos jours , 2010.
Denis DESPREAUX, Avez-vous dit performance des universités ? , 2010.
Vincent TROVATO, Marie Madeleine. Des écrits canoniques au Da Vinci Code , 2010.
Ricciarda BELGIOJOSO, Construire l’espace urbain avec les sons , 2010.
Collectif des médecins du travail de Bourg-en-Bresse, La santé au travail en France : un immense gâchis humain , 2010.
Cyril LE TALLEC, Petit dictionnaire des cultes politiques en France , 2010.
Steven E. Stoft, Dépasser Copenhague : Apprendre à coopérer. Proposition de politique mondiale post-Kyoto , 2010.
Bernard OLLAGNIER, Communiquer, un défi français. De l’illusion du tout com’ à la communication réelle , 2010.
Jean-Pierre CASTEL, Le déni de la violence monothéiste , 2010.
INTRODUCTION
« Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera. »
Napoléon Bonaparte
Sainte-Hélène, 1816
1789, 1989... Il est des dates que l’on retient ! 1789 : la prise de la Bastille constitue un symbole de liberté, pour l’humanité toute entière ; 1989 : le monde célèbre de diverses façons le bicentenaire de cet événement ; on retient principalement cet immense espoir que suscitèrent la chute du mur de Berlin, la « Révolution de velours », l’écroulement de l’empire totalitaire soviétique, les peuples qui retrouvent leur liberté paisiblement. On oublie un peu vite que, cette année-là, il y eut le « printemps de Pékin » et que le 30 mai, les étudiants installèrent même sur la place Tiananmen une statue, une allégorie de la démocratie... en face du portrait de Mao ! Le pouvoir était divisé, il hésitait, mais il ne tarda pas à répondre à cette exigence de liberté et de démocratie : le 4 juin, la statue fut écrasée par un char et les étudiants furent massacrés par la glorieuse armée populaire de Chine. Une nouvelle fois avait été fait le choix du totalitarisme, d’une façon très spectaculaire.
On oublie ces évènements, la mémoire est sélective. On ne retient de l’œuvre de M. Deng Xiaoping que la restauration du capitalisme en Chine et on occulte la guerre qu’il fit contre le Vietnam, en 1979, le soutien qu’il accorda aux Khmers rouges, la répression impitoyable en Chine en 1989 et surtout, la nature même du capitalisme totalitaire qu’il aura promu en Chine et que l’Europe avait trop bien connu sous Mussolini et Hitler ! On oublie cela car on ne veut voir dans la Chine d’aujourd’hui que le partenaire incontournable avec lequel le monde fait de « bonnes affaires ». On ne veut pas voir, ou pas croire, que le projet de la Chine consiste rien moins qu’en la domination du monde et la généralisation du mode d’organisation totalitaire qui prévaut déjà chez elle.
Pas réjouissant, certes ; perspective invraisemblable ? Ce qui suit est destiné à montrer que, si le monde ne réagit pas, tel est bien le sort qui l’attend. Il faut rompre une bonne fois avec cette affirmation, répétée mais jamais démontrée, selon laquelle le capitalisme, pour pouvoir s’épanouir pleinement, aurait besoin de la démocratie, et qui suppose que la Chine, parce que capitaliste, serait inévitablement sur la voie de la démocratie…
Sur ce point, Deng Xiaoping et les dirigeants du Parti communiste chinois ont pourtant donné en 1989 une réponse très nette : ils entendent bien empêcher l’instauration de la démocratie en Chine. Maintenant, ils entendent bien démontrer qu’en pratique, le capitalisme totalitaire est le modèle « gagnant » face au capitalisme démocratique.
Depuis un peu plus de deux siècles, le monde a été successivement dominé par deux grandes puissances : la Grande-Bretagne, puis les Etats-Unis ; le destin impérial de l’une et de l’autre s’est accompagné de l’exportation de normes et de valeurs « démocratiques », héritage de l’Europe des Lumières du XVIII e siècle, franco-anglais pour l’essentiel. Le monde a vécu ainsi sous la domination de puissances qui développèrent un capitalisme « démocratique ».
Les enjeux essentiels se situaient déjà au niveau du commerce extérieur, ce qui a donné lieu à bien des oppositions, parfois très violentes. Chaque grande nation percevait l’avantage majeur que pouvait constituer un excédent extérieur renouvelé. Mais le commerce mondial étant à somme nulle, seule une grande nation pouvait accéder à un tel résultat.
L’Angleterre fut la première nation à mener durablement et de façon efficace une stratégie mercantiliste, c’est-à-dire une stratégie visant à lui assurer des excédents extérieurs renouvelés. Son atout essentiel résidait dans la maîtrise des mers de sa marine. Il lui fallut toutefois surmonter d’abord la résistance de la France (de Louis XIV jusqu’à Napoléon), puis celle de l’Allemagne impériale de 1870 à 1918.
Les Etats-Unis, grâce à une main-d’œuvre bon marché et à des ressources naturelles très abondantes, accédèrent à leur tour au statut de champion mondial de l’excédent extérieur au début du XX e siècle, et plus encore, après la première guerre mondiale. A partir de 1940, cette performance permit aux Etats-Unis de succéder à l’Empire Britannique en tant que puissance hégémonique. Il leur fallut surmonter toutefois, entre 1942 et 1945, le défi que leur adressaient les puissances capitalistes totalitaires (Allemagne nazie, Italie fasciste, Japon militariste). Il leur fallut ensuite, en 1989, vaincre (sans affrontement militaire direct toutefois) l’Union Soviétique qui proposait au monde un modèle alternatif au capitalisme, la bureaucratie totalitaire. Dans le même temps, les Etats-Unis mirent fin à la rivalité insupportable du Japon, qui mettait en œuvre une stratégie mercantiliste appuyée sur un protectionnisme monétaire.
Le Japon d’abord, entre 1960 et 1989, puis la Chine qui l’imite depuis 1989, ont en effet en commun d’avoir développé un modèle de développement capitaliste basé sur des excédents commerciaux considérables, eux-mêmes liés à une sous-évaluation non moins considérable de leurs monnaies respectives. Ces deux cas de « protectionnismes monétaires » suscitèrent toutefois, dans les pays occidentaux, des réactions fort différentes.
Alors que l’industrie du Japon propose au monde des produits finis en concurrence directe avec ceux issus de l’industrie des pays occidentaux, la Chine capte tout ce qui relève de la fabrication, en sous-traitance. Les entreprises américaines subissaient la rivalité japonaise, alors qu’elles bénéficiaient d’une forte hausse de leurs marges grâce à un approv

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