Le Choc des capitalismes
191 pages
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Le Choc des capitalismes , livre ebook

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Description

Ce livre part d’un constat simple : né en Occident, le capitalisme entrepreneurial a changé de camp. Aujourd’hui, les créateurs d’entreprises et les capitaines d’industrie visionnaires ne se trouvent plus aux États-Unis ni en Europe, mais en Inde, en Chine ou au Brésil. Les patrons occidentaux se sont transformés en producteurs de résultats trimestriels asservis à un actionnariat financier évanescent. En perdant le lien émotionnel entre l’actionnaire et l’entreprise, notre capitalisme se suicide à grande vitesse. L’Occident est-il donc condamné à perdre la partie face aux puissances émergentes ? Pourquoi ne serions-nous pas capables de retrouver le « mode d’emploi » de la croissance ?   Dressant un réquisitoire sans concession des mondes de la finance et de l’entreprise qu’il connaît intimement, à l’Ouest comme à l’Est, Daniel Pinto propose des solutions originales pour redynamiser le capitalisme et retrouver l’équation magique État-entrepreneurs-marché qui en avait fait le succès. Daniel Pinto est cofondateur et P-DG de Stanhope Capital, l’un des principaux groupes indépendants de gestion d’actifs et de conseil en Europe. Il a également fondé New City Initiative, un think tank visant à remettre la finance au service de l’économie. Diplômé de Sciences-Po et de la Harvard Business School, il siège aux conseils d’administration et comités d’investissements de plusieurs sociétés à travers le monde. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2013
Nombre de lectures 10
EAN13 9782738177452
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , FÉVRIER  2013
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-7745-2
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À la mémoire de mon père Isaac Jack Pinto qui m’a appris à voir le monde pour ce qu’il est, mais sans jamais perdre l’espoir de le changer .
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Introduction
Première partie - Du capitalisme des créateurs au capitalisme des apparatchiks
Chapitre 1 - La fin des illusions
L’illusion, moteur du déclin
Les forces en présence
« À eux la croissance, à nous la dette ! »
Banques et États : pompiers pyromanes
La corde pour nous pendre ou nous tirer de l’ornière ?
Les fonds souverains, bras armés d’une offensive stratégique des émergents
La partie émergée de l’iceberg
Chapitre 2 - L’impossible pari du partage sans croissance
L’implosion des modèles de société occidentaux
L’impuissance publique : des États trop rapides pour l’économie, trop lents pour les marchés
La déconstruction européenne
Chapitre 3 - Des bâtisseurs aux administrateurs : chronique d’une mort économique annoncée
La fin des grands bâtisseurs, racine du mal occidental
Peut-on encore faire danser les éléphants ?
L’avènement de l’investisseur nomade
De la myopie financière à l’érosion de la compétitivité
L’asymétrie des intérêts érigée en système
Gouvernance d’entreprises : quand l’arbre cache la forêt
Culture du litige et peur du risque
Requiem pour un entrepreneur
La fin des partnerships et le sacre du banquier-roi : « pile je gagne, face tu perds »
Deuxième partie - Leurs conquêtes, nos recettes : comment les puissances émergentes se sont approprié notre capitalisme
Chapitre 1 - Puissances émergentes : la mécanique de la conquête
Deux modèles de conquête, un seul horizon
Les secrets du capitalisme étatico-entrepreneurial
La revanche du capitalisme familial
La conquête intérieure : l’explosion des classes moyennes
Chapitre 2 - Ce capitalisme qu’on nous a volé
Le triangle entrepreneur-État-marché : une invention occidentale
Les architectes d’hier et de demain
Chapitre 3 - Vers une géopolitique de l’argent
L’arme de la dissuasion financière
À l’assaut des organisations internationales
La tentation du protectionnisme
La guerre des devises
Comment acheter un continent : le cas de l’Afrique
La propriété intellectuelle : dernier rempart du capitalisme occidental
Protection de l’environnement : la raison du plus fort
Troisième partie - Pour régénérer le capitalisme occidental
Chapitre 1 - Première étape : casser les mythes
Les puissances émergentes ont conquis mais sauront-elles régner ?
Le fantasme d’une ligne Maginot économique : la richesse des uns n’est pas la pauvreté des autres
Chapitre 2 - Transformer le P-DG apparatchik en entrepreneur
Réconcilier nos entreprises cotées avec le long terme
Pour que les dirigeants pensent en propriétaires : « Put your money where your mouth is ! »
Évaluer et récompenser les dirigeants en donnant du temps au temps
Désaseptiser les conseils d’administration et casser la « fausse bonne gouvernance »
Redonner un visage à nos actionnaires et les fidéliser
Chapitre 3 - Instrumentaliser la finance plutôt que la punir
Punir la finance, c’est punir l’économie
Remettre les banques au service du client et de l’économie
Responsabiliser aussi la finance non bancaire
Pour stabiliser le système financier, favoriser la compétition et revenir à l’esprit des partnerships
Chapitre 4 - Repositionner le créateur d’entreprises au centre de l’édifice capitaliste
Sans entrepreneurs, pas de capitalisme
Une « zone franche » fiscale et administrative pour les jeunes entreprises
Faciliter la transmission des entreprises familiales
Banaliser l’entreprenariat dès l’université
Reconstruire les ponts entre grandes entreprises et PME
Inciter les banques à prêter aux PME
Redynamiser le capital-risque
Conclusion - Réinventer le « triangle magique »
Remerciements
Introduction

En quelques années seulement, la crise de la dette aura causé l’effondrement des « tours jumelles » du capitalisme occidental et défait deux siècles de domination de l’Europe et des États-Unis sur le reste du monde. Depuis, l’obsession du déclin est devenue une spécialité occidentale. Les centaines d’ouvrages rédigés par les « déclinistes » constituent aujourd’hui un véritable genre littéraire et, selon le profil de l’auteur, on s’y complaît tantôt dans l’autoflagellation tantôt dans l’autosatisfaction. Tout le monde semble y trouver son compte. D’obscurs économistes en mal de célébrité se transforment en chevaliers de l’Apocalypse que l’on reçoit en prime time sur CNN. Des traders repentis se réinventent en Torquemada d’un système dont ils ont pourtant usé et abusé. Des démagogues de tout poil, qui bien avant la crise avaient déjà démonisé la mondialisation et le capitalisme de marché, peuvent à présent crier haut et fort qu’il faut vouer la finance aux gémonies et se replier derrière une ligne Maginot économique pour résister à l’assaut des puissances émergentes.
L’objet de cet ouvrage n’est pas d’ajouter une énième pierre à l’édifice du déclin mais au contraire de jeter les bases de la reconstruction et de la reconquête. Toutefois, on ne peut s’attaquer réellement à un mal que si l’on en a d’abord bien compris les causes. Or, ce qui frappe dans toutes ces analyses quasi médico-légales du mort-vivant que serait devenu le capitalisme occidental, c’est à la fois l’erreur de diagnostic sur le patient et l’absence presque totale d’imagination sur les moyens de le remettre sur pied. L’enfer, c’est les autres : le banquier de Wall Street, le spéculateur de la City, le fabricant chinois, l’entrepreneur indien ou l’oligarque russe. Et pourtant, comment ne pas voir que, depuis presque trois décennies, c’est en tuant nous-mêmes l’entrepreneur et l’esprit d’entreprise en Occident que nous nous sommes condamnés à une croissance anémique et que nous avons ainsi fait le lit de nos principaux concurrents ?
Ce qui se cache en réalité derrière le réalignement historique des grandes puissances amorcé bien avant la dernière crise, c’est une véritable confrontation à l’échelle planétaire entre deux types de capitalismes aux philosophies devenues diamétralement opposées. À l’Ouest, un capitalisme qui a fini par étouffer ses entrepreneurs, ceux-là mêmes qui en créant des sociétés, devenues leaders de leurs secteurs, avaient pourtant assuré à la fois la prospérité et l’influence de leurs pays à travers le monde. Ce capitalisme occidental souffre aujourd’hui d’une maladie chronique de la décision, d’une profonde crise de gouvernance où l’on voit les principaux acteurs économiques succomber à la pression du court terme, trop souvent à la recherche de l’intérêt immédiat et personnel. Alors que les entreprises des pays émergents sont entre les mains de « décideurs-propriétaires » qui ont la fibre de bâtisseurs d’empires, les entreprises occidentales sont maintenant guidées par des sortes d’administrateurs en chef, des apparatchiks du capitalisme moderne gérant plus habilement leur carrière que l’avenir de leur entreprise. Ces professionnels peu aventureux se voient offrir les moyens de gagner des fortunes salariales en cas de succès, alors qu’ils n’ont rien ou si peu à perdre à titre personnel en cas d’échec. Peu enclins à effectuer les investissements lourds requis pour assurer le leadership de leur entreprise dans la durée, ils sont à présent inféodés à une base actionnariale nomade composée principalement de fonds de pension, de compagnies d’assurances ou de hedge funds , pour lesquels l’entreprise n’est qu’une « ligne » en portefeuille. La relative passivité de ces patrons occidentaux face à l’agressivité et à l’ingéniosité de compétiteurs qu’ils méprisaient hier est bénie par des conseils d’administration où le culte de l’indépendance et des normes de bonne gouvernance a fini par aseptiser les processus de décision et par ériger le consensus réducteur en règle opératoire. Nos grandes entreprises sont ainsi devenues des bastions du conservatisme managérial.
À l’Est et au Sud en revanche, c’est la grande victoire d’un capitalisme entrepreneurial conquérant, audacieux et surtout patient, inspiré paradoxalement du modèle qui fit pendant longtemps la gloire de l’Occident. Dans ces puissances émergentes, ce ne sont pas les résultats trimestriels qui président aux décisions des grands groupes, mais c’est la volonté de bâtir pour l’avenir, de façon déterminée et préméditée. Qu’il s’agisse de la Chine, où c’est l’ensemble de l’appareil étatique qui s’est transformé en force entrepreneuriale aux côtés d’un secteur privé en plein essor, ou de l’Inde, où règnent de véritables dynasties familiales d’entrepreneurs, les décideurs n’ont qu’une question en tête : que peuvent-ils faire aujourd’hui pour propulser leurs groupes aux sommets de leurs secteurs dans cinq ou dix ans ?
Cet horizon temps n’existe plus aujourd’hui en Occident. Il n’existe plus dans l’entreprise et il existe encore moins dans la sphère politique. Là est la cause de notre déclin, pas dans une globalisation que l’on aime rendre responsable de tous nos maux alors même que nous en avons largement profité. L’enjeu est pourtant grave car on oublie l’évidence : sans

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