Les activités entrepreneuriales en Centrafrique
166 pages
Français

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Les activités entrepreneuriales en Centrafrique , livre ebook

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Description

L'auteur étudie la spécificité des activités entrepreneuriales en Centrafrique, dans une approche diachronique. Il tente d'aborder la genèse de ces activités économiques pendant la période coloniale et postcoloniale de 1960 à nos jours. Il s'interroge sur l'identité des structures économiques dans une dimension structurale et praxéologique. Il met également l'accent sur les facteurs de succès ou de déclin de certains secteurs d'activités entrepreneuriales, en rapport avec l'environnement économique, politique et social.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 303
EAN13 9782296935952
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ACTIVITÉS ENTREPRENEURIALES
EN CENTRAFRIQUE
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12548-3
EAN : 9782296125483

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Christophe OUAPOU


LES ACTIVITÉS ENTREPRENEURIALES
EN CENTRAFRIQUE

De l’époque coloniale à nos jours


L’Harmattan
AVANT-PROPOS

"L’approche diachronique des activités entrepreneuriales en Centrafrique’’ est un thème que nous avons choisi à dessein. Il ne s’agit pas de revenir sur les approches théoriques de la définition des activités entrepreneuriales en générale, qui ont d’ailleurs été décrites, discutées, modélisées pour mieux comprendre l’importance du phénomène et la spécificité du concept, par des chercheurs tels que ; Thierry Verstraete, Bertrand Saporta, Emile-Michel Hernandez et bien d’autres, que nous recommandons au lecteur qui souhaiterait approfondir la question.
Le but de cet ouvrage est de mettre l’accent sur la dimension praxéologique et structurale des activités entrepreneuriales en Centrafrique. C’est une approche diachronique qui s’étend de l’époque coloniale (genèse) jusqu’à nos jours (contemporaine).
Loin de nous la prétention de mettre en exergue toute la dimension diachronique de l’acte entrepreneurial de l’Oubangui Chari, cette partie de l’Afrique Centrale devenue la République Centrafricaine. Des écrits d’historiens talentueux de l’économie de l’Afrique précoloniale tels que le Professeur Cheik Anta Diop confirment l’existence de l’acte entrepreneurial en Afrique depuis des temps.
De l’Egypte ancienne au Royaume Ashanti en passant par la Bénoué pour l’Afrique Centrale, du Royaume du Bakongo au royaume Zandé dans l’espace de l’actuelle Centrafrique décrit par le Professeur Maurice Saragba.
Notre étude porte sur une période où a commencé à se profiler la délimitation par le fait de la colonisation française de l’espace territorial de l’Afrique centrale dénommé l’Oubangui Chari et devenu République Centrafricaine après l’indépendance.
Cette délimitation diachronique a le mérite d’user des données historiques et contemporaines accessibles. La collecte des informations à travers les diverses archives de l’époque coloniale et de l’après indépendance, avec une période de floraison de diverses activités entrepreneuriales qui faisaient déjà de l’Oubangui Chari et ensuite de la République Centrafricaine de 1960 à 1970 l’une des premières économies (en termes de PNB) de l’Afrique centrale, par la diversité des activités minières, agricoles, tissu industriel diversifié, ainsi que des activités commerciales filiales des grandes sociétés commerciales de la métropole {1} disséminées sur le territoire centrafricain qui constituaient de véritables pôles de développement ; ensuite ce fut le déclin pour diverses causes que nous tenterons de mettre en exergue dans cet ouvrage.
Puisse cet ouvrage contribuer à une meilleure visibilité de l’Oubangui Chari ou de la République Centrafricaine, parmi les nombreuses publications d’éminents chercheurs.
Mes remerciements à mes étudiants de maîtrise qui ont contribué aux collectes des données et mes collègues pour leur bienveillante relecture.
DÉDICACE
À mon épouse et mes enfants : Barbara, Bertrand, Mar-
tial, Tanya, Sabrina, Princia, Brayan, Christopher-Lee
‘‘Quoique tu puisses faire, ou rêver
de faire, entreprends.
L’audace a du génie, de la puissance
et de la magie…’’
- Goethe-
INTRODUCTION

L’actuelle République Centrafricaine, Ancien Oubangui-Chari, membre de la Fédération d’Afrique Equatoriale Française (AEF), doit son nom à des considérations à la fois géographique et historique. Sa position montre qu’elle est au cœur du continent africain.
Limité à l’Ouest par le Cameroun, au Nord par le Tchad, à l’Est par le Soudan et au Sud par le Congo et la République démocratique du Congo (RDC), le pays couvre une superficie de 623.000 Km 2 . Il est enclavé. Son économie, rendue fragile et totalement dépendante de l’aide extérieure, est incapable de décoller. Le fait que la RCA dépend des voies de communication de ses voisins, le Cameroun et le Congo, a des conséquences sur l’industrie, l’agriculture et le commerce. La distance qui sépare Bangui du port de Douala est de 2000 km par voie terrestre. Et celle qui sépare Bangui du port de Pointe noire est de plus de 1.500km par voie fluviale. 80% de la population pratique l’agriculture de subsistance. Par ailleurs, on peut noter certaines cultures d’exportations (coton, café, cacao, caoutchouc). Sur le plan des ressources minières, le sous-sol centrafricain, bien que très riche, est sous-exploité. Pour l’instant, seuls le diamant et l’or, extraits de manière artisanale, constituent la principale source d’exportation du pays.
La RCA n’a jamais pu, en dépit de ses richesses potentielles réelles, atteindre un stade de développement encourageant, et sa situation économique et financière est en dégradation continue.
L’histoire de l’Oubangui-Chari a montré que les dirigeants des sociétés concessionnaires avaient pour seul but, « l’exploitation anarchique » des richesses du pays. Ils avaient très vite opté pour une méthode de gestion inhumaine. Les hommes étaient soumis aux travaux forcés. Très souvent, femmes et enfants étaient pris en otages afin d’obliger les hommes à faire le portage. Certaines femmes supposées braves n’y échappèrent pas. Cent cinquante femmes et enfants privés de nourritures sont morts et leurs cadavres ont été découverts dans un camp d’otages le 23 Décembre 1901 {2} .
La philosophie coloniale consistait à obliger les hommes à travailler dans les champs de caoutchouc de 4 heures du matin à 16 heures sans le moindre repos. Les durs travaux de construction du chemin de fer Congo-océan (CFCO) avaient également causé des pertes humaines considérables. Sur les 127.000 hommes recrutés de force pendant la période de 1921 à 1932, 25.000 moururent d’épuisement, de maladies ou de mauvais traitements. Il faut aussi noter l’injustice au niveau du salaire qui ne se payait qu’en nature. Il était difficile pour les travailleurs africains de cette époque d’évaluer les produits européens qu’ils recevaient en contrepartie de leur travail. Par exemple, une vieille chéchia constituait le salaire de plusieurs heures de travail. Tous les fruits des activités concessionnaires ne profitaient qu’aux Européens et les richesses étaient inégalement réparties.
Les analyses des économistes classiques sur le traitement des classes ouvrières et la répartition des richesses mondiales, rejoignent la pensée de Karl Marx qui disait :
« Nous pourrions nous demander d’où vient ce singulier phénomène qui fait qu’on trouve sur le marché un groupe d’acheteurs en possession du sol, de machines, de matières premières et des moyens de subsistance, toutes choses qui même, la terre dans son état primitif, sont des produits du travail, et, de l’autre côté, un groupe de vendeurs n’ayant rien à vendre que leur force de travail, leurs bras et leurs cerveaux agissants. Que l’un des groupes achète continuellement pour réaliser du profit et s’enrichir pendant que l’autre groupe souffre continuellement pour gagner sa vie… » {3} .
Nous ne saurions oublier Proudhon quand il disait : « La société future idéale doit préserver la justice, la liberté et l’indépendance ; l’organisation économique doit être au service de ces objectifs…» {4} .
L’étude de ces pensées permet de constater que les gestionnaires de ces sociétés concessionnaires ne respectaient pas les normes économiques et sociales. L’incohérence de la gestion coloniale à travers les sociétés concessionnaires laisse un terrifiant passif financier et humain, dont l’apurement reste problématique. Qu’en est-il de la situation économique de la période postcoloniale ? La RCA présentait un déficit de près de 4 millions de dollars dans son commerce extérieur en 1995. En 1994, sa dette extérieure totale était d’environ 89

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