Les démondialistes pourraient-ils demain nous sauver ?
184 pages
Français

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Les démondialistes pourraient-ils demain nous sauver ? , livre ebook

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Description

La mondialisation est perçue comme une menace, les thèses démondialistes recueillent aujourd'hui un large écho. Il est donc indispensable de regarder au plus près si leurs propositions sont de nature à nous permettre de sortir à l'avenir de la crise... Un réflexion s'impose à l'heure où les questions de "mondialisation-démondialisation-remondialisation" sont au coeur de tous les débats, de ceux de la campagne présidentielle française en particulier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 5
EAN13 9782296488175
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES DÉMONDIALISTES POURRAIENT- ILS DEMAIN NOUS SAUVER ?
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96516-4
EAN : 9782296965164
Pierre PASCALLON



LES DÉMONDIALISTES POURRAIENT- ILS DEMAIN NOUS SAUVER ?



















L’Harmattan
INTRODUCTION GÉNÉRALE
– Depuis les années 1980-1985, il n’est bruit chez nous, que de « mondialisation » 1 .
Il est vrai que nous venons de vivre en effet dans nos années 1990-2000 une grande mondialisation, et pour préciser les choses - et il le faut - une grande mondialisation libérale sous domination américaine.
– Une grande mondialisation ?
Depuis les années 1980, nous avons eu une ouverture et une insertion de plus en plus étroite des économies nationales dans un tissu de relations commerciales, financières, monétaires à l’échelle du monde : les échanges - avec la libre circulation des produits et des services, l’explosion des flux de toute sorte, l’interdépendance et l’intégration des économies nationales - se sont tellement accrus qu’on a eu de plus en plus un espace unique mondial de production et de marché.
– Une grande mondialisation libérale ?
Il est certain - tout ceci était déjà implicite dans le point précédent -, que le contexte de ces années 1990-2000 est bien celui de la libre circulation des produits, de la dynamique du libre-échange et de l’ouverture dans le cadre de la généralisation du marché à l’échelle planétaire. Faut-il rappeler d’un mot qu’après 1989-91 - avec et suite aux changements géo-stratégiques que l’on sait -, on va assister en effet à une extension sans limite de l’économie libérale de marché sur le plan mondial.
À la Russie en effet, mais aussi à la Chine, … Bref, on a bien dans les années 1990 une entrée mondiale de tous les pays dans l’économie de marché. Et corrélativement et simultanément, on va observer bien sûr un affaiblissement sinon une érosion des États, de tout ce qui est « public » 2 .
La mondialisation de nos décennies 1990-2000 est bien une mondialisation libérale, la mondialisation sous l’impulsion et avec les marchés à l’échelle de la planète.
Mais si cette analyse en termes de mondialisation libérale apporte déjà un éclairage substantiel sur la réalité de nos années 1990-2000, elle risquerait néanmoins - si on en restait là - de masquer l’essentiel ou presque, à savoir que cette mondialisation libérale a été une occidentalisation planétaire ; mieux, un processus d’américanisation du monde suite à l’hégémonie des États-Unis 3 .
– Une mondialisation libérale sous domination des États-Unis ?
Si le XIXe siècle a été en effet le siècle de l’Europe et de la Grande-Bretagne en particulier, on sait que le XXe siècle a été le siècle américain, avec 4 étapes :
– les États-Unis, puissance moyenne, de la fin du XIX siècle jusqu’en 1914 ;
– les États-Unis, grande puissance de 1914 à la fin de la seconde guerre mondiale ;
– les États-Unis, superpuissance après la seconde guerre mondiale, statut à partager à cette époque avec l’Union Soviétique ;
– et enfin et surtout - pour « notre » mondialisation ici en réflexion -les États-Unis, « l’hyper puissance » selon l’expression heureuse d’Hubert Védrine 4 des années 1990 aux années 2000, après l’effondrement du mur de Berlin, de l’U.R.S.S. et du Pacte de Varsovie en 1989-90.
– Cette grande mondialisation libérale sous domination américaine n’a cessé au vrai d’être sous le feu des critiques depuis quasiment le début de sa mise en œuvre :
– La contestation de la mondialisation libérale s’est développée en effet dans les années 1980 dans les pays du Sud avec la lutte contre les plans d’ajustement structurel du FMI, la demande d’alléger la dette des pays pauvres, l’organisation des premiers contre-sommets à partir de 1984.
– Cette opposition à la mondialisation libérale va s’accuser à partir du début des années 1990. On va assister en effet dans la première partie des années 1990 à la création d’organisations et de réseaux contestataires, au développement de campagnes internationales menées par exemple sur l’annulation de la dette à partir de 1996. Les initiatives diverses se multiplient alors un peu partout de par Le Monde : on a notamment en France en 1997 la création de l’Association ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne).
Toutes ces initiatives convergent en grande partie dans cette décennie 90 à Seattle en 1999, moment fort de cette histoire.
Seattle, en 1999, aux États-Unis, on le rappelle, c’est la 3 ème Conférence ministérielle de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), du 30 novembre au 3 décembre 1999.
Son objectif était d’ouvrir un nouveau cycle de négociations multilatérales sur la base des Accords de Marrakech (1994) qui avaient conclu le Cycle de l’Uruguay Round.
L’un des enjeux de la négociation portait sur l’élargissement des discussions aux sujets suivants : la concurrence, l’investissement, la transparence dans les marchés publics, l’environnement, les normes sociales.
Elle s’est conclue sur un échec : les délégations des 135 pays membres de l’OMC se sont séparées sans lancer le « Cycle du Millénaire ».
Seattle, c’est surtout pour notre propos ici le moment où les opinions publiques ont fait véritablement irruption sur une scène jusque-là réservée aux négociateurs spécialisés. A Seattle en effet, le débat, jusque-là de nature principalement académique, est devenu « public », « politique » avec les premières manifestations médiatisées du « peuple de Seattle » demandant avec force la prise en compte des valeurs non marchandes dans la sphère économique : droits de l’homme, droits fondamentaux du travail, valeurs éthiques en matière de biodiversité, développement durable…
– Ce mouvement de contestation qui a ainsi émergé à plein sur le devant de la scène mondiale à Seattle en 1999 va bien sûr continuer et s’amplifier dans la décennie 2000.
On pense, au début de cette décennie 2000, au Rassemblement de Gênes contre le Sommet du G8 en 2001, aux forums sociaux de Porto Allegro en 2001 2003, etc. C’est le foisonnement mais aussi rapidement l’éparpillement qui apparaissent ainsi comme la règle dans la première partie de la décennie 2000. On est de plus en plus en effet alors avec une nébuleuse contestataire, fragmentée, aux multiples têtes - la visibilité est difficile vu le flou et l’ambiguïté chez les auteurs et les commentateurs eux-mêmes.
Il est sûr - années 2004-2005 - que si l’on a bien toujours un terreau commun de protestations, il n’y a plus désormais - à y regarder de près - un mouvement unique, mais bien deux perspectives, sinon deux « Écoles » qu’il convient de tenter de distinguer :
– d’une part, le mouvement des « altermondialistes » ou le mouvement de « l’altermondialisation » - qui essaie de s’imposer à partir du début du XXIe siècle -et il recueille au vrai beaucoup d’écho et d’adhésion en France 5 , au 9 ème forum social mondial de Belém en mars 2009 6 jusqu’à la dixième édition à Dakar en 2011 ;
– et d’autre part le mouvement des « antimondialistes » ou le mouvement de « l’antimondialisation » qui n’entend pas fusionner, être confondu avec le mouvement précédent.
André Bellon le dit chez nous avec force en 2004 : « Pourquoi je ne suis pas altermondialiste. Éloge de l’antimondialisation » 7 .
Essayons de préciser un peu mieux ces deux mouvements :
Le mouvement altermondialiste s’appuie et réunit des sensibilités très diverses si ce n’est très hétérogènes : le catholicisme social, le néo-keynésianisme, les mouvances anarchistes, l’écologie et le développement durable…
– Les altermondialistes contestent le modèle libéral de mondialisation des années 90-2000. Leur point de départ est

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