Les Grandes Questions d’ économie contemporaine
240 pages
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Les Grandes Questions d’ économie contemporaine , livre ebook

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Description

De Keynes à Internet : soixante années de pensée économique remises en perspective à la lumière des débats actuels. Que retenir de la science économique, souvent brocardée pour ses erreurs de prévision ? Sont-elles plus graves aujourd’hui que dans les années 1920-1930 ? Quels sont les progrès récents de cette discipline ? Qu’apporte-t-elle vraiment à la compréhension de notre monde ? Alain Bienaymé dresse un panorama de la façon dont les économistes éclairent les transformations et le cours de l’activité économique, comme ses ruptures. Il remet en perspective les grandes évolutions de la pensée économique sur la théorie du marché, sur l’entreprise, sur le couple industrie-finance, sur l’État, ou encore sur des questions toujours essentielles comme la croissance, l’ouverture à la concurrence, le développement. Pour en finir avec l’économie réduite à l’économétrie, la réflexion d’un grand universitaire sur ce que peut aujourd’hui cette science décriée mais cruciale. Alain Bienaymé est professeur émérite à l’université Paris-Dauphine. Il a notamment été président du jury d’agrégation de sciences économiques. Pour en savoir plus : Cliquez

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 septembre 2006
Nombre de lectures 8
EAN13 9782738189752
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , SEPTEMBRE  2006
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
EAN 978-2-7381-8975-2
www.odilejacob.fr
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Remerciements

Ce livre vécu comme une aventure au long cours ne fut pas un exercice totalement solitaire. Ses débuts doivent beaucoup aux encouragements que nous a prodigués Jean-Marie Chevalier, professeur à l’université Paris-Dauphine. Nous avons par la suite bénéficié du soutien constant et des conseils judicieux de Michel Drancourt. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.
J’exprime aussi ma gratitude à l’égard de Mme Françoise Naudot et de mes collègues Claude Jessua et Émile Lévy, qui ont pris connaissance d’une première version et m’ont ainsi donné le recul et le regard critique nécessaires pour en améliorer la version finale.
Définition des sigles utilisés

ALENA : Zone de libre-échange associant aujourd’hui les États-Unis, le Canada et le Mexique
ACP : Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique reliés à l’Union européenne par des accords préférentiels
AOC : Produits d’appellation d’origine contrôlée
BM : Banque mondiale
BRI : Banque des règlements internationaux
CAC 40 : Cotation assistée en continu des 40 actions les plus actives du règlement mensuel sur la place de Paris
CEE : Communauté économique européenne, dénomination au stade précédant l’Union européenne
CNUCED : Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement
CP : Concurrence dite pure (de tout élément de monopole) et parfaite (sans coûts d’entrée sur le marché, ni coûts de sortie)
CMC : Aérosol composé de chlorofluorocarbone
COB : Commission des opérations de Bourse, remplacée par l’Autorité des marchés financiers
Comecon : Ensemble des pays satellites de l’ex-URSS
CSG : Cotisation sociale généralisée (France)
EFC : Économie fondée sur la connaissance
ECT : Économies de coûts de transaction
FED : Federal Reserve System, désignant la banque centrale des États-Unis.
FMI : Fonds monétaire international
GATT : Accord général sur les tarifs douaniers et les échanges commerciaux
GES : Gaz à effet de serre
G 8 : Groupe des 7 plus grands pays exportateurs + la Russie
IDE : Investissements directs des firmes à l’étranger
IDH : Indices du développement humain
Ifrap : Institut français pour la recherche sur les administrations publiques
IFRI : Institut français de relations internationales
IFRS : International Financial Reporting Standards : nouvelles normes comptables orientées vers la communication financière des entreprises
INED : Institut national des études démographiques (France)
INRA : Institut national de la recherche agronomique (France)
IRPP : Impôt sur le revenu des personnes physiques
ISF : Impôt sur la fortune
Legos : Laboratoire de recherche en économie et gestion des organisations de santé (université Paris-Dauphine)
LOLF : Loi d’orientation des lois de finances
Mercosur : Zone de libre-échange associant Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay
NEI : École de pensée dite « nouvelle économie institutionnelle »
NEM : Les nouveaux États membres de l’UE-25
OCDE : Organisation de coopération et de développement économique
OGM : Organismes génétiquement modifiés
OMC : Organisation mondiale du commerce, successeur du GATT
ONG : Organisation internationale non gouvernementale
OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole
PAC : Politique agricole commune
PED : Pays en voie de développement
PIB : Produit intérieur brut mesurant la richesse annuellement produite par un pays
PMB : Produit mondial brut, somme des PIB nationaux
PNUE : Programme des Nations unies pour l’environnement
PPA : Taux de change théorique établissant une équivalence dans le pouvoir d’achat entre deux monnaies
R & D : Recherche et développement (de nouveaux produits et procédés de production)
RMI : Revenu minimum d’insertion
TGEIM : Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie : le livre le plus célèbre de Keynes
TIC : Technologies (nouvellement apparues) de l’information et de la communication
TIPP : Taxe intérieure sur les produits pétroliers (France)
UE-15 ; UE-25 : Union européenne à 15 ou à 25 après l’admission de 10 nouveaux membres
ZMO : Zone monétaire optimale regroupant n pays pour le plus grand bien de ses membres
Avec le bois tordu de l’humanité, on ne saurait rien façonner de droit.
K ANT
Prologue
De Keynes à internet : économie et science économique en perspective

Cette durée, que la science élimine,
qu’il est difficile de concevoir et d’exprimer,
on la sent et on la vit.
B ERGSON

Deux ruptures
Keynes , Internet   : ce rapprochement est insolite. Quel point commun y a-t-il entre cette grande figure de la science économique et l’irruption soudaine d’une innovation susceptible de transformer notre monde ? Le savant comme le phénomène Internet marquent en fait deux ruptures. Ils inaugurent deux époques. Keynes (1883-1946) signe l’avènement d’une nouvelle conception de la science économique. Une science enfin étayée par un ensemble de données observables et chiffrées. Une science qui légitime les interventions des autorités publiques désireuses de relancer un capitalisme en panne. Le soleil de la « révolution keynésienne » se lève en 1936 à la publication de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie par le professeur de Cambridge 1 . Si la guerre en a retardé la diffusion, ce livre a ébloui toute une profession dans les années 1950. Il a inspiré les cercles dirigeants désireux d’éviter les erreurs commises lors de l’entre-deux-guerres.
Keynes était déjà renommé en 1936. N’avait-il pas dénoncé par avance, mais en vain, l’erreur des pays vainqueurs de la Première Guerre mondiale et de leurs gouvernants dans Les Conséquences économiques de la paix (1919) ? Le traité de Versailles avait en effet infligé à l’Allemagne des indemnités de réparation d’un montant excessif. « À notre avis, bien avant que les fonds ne soient collectés, les gouvernements alliés découvriront peut-être et même probablement qu’une telle collecte leur infligera autant de dommages qu’à l’ennemi 2 .  » L’Angleterre, autre erreur, avait en 1925 rétabli l’étalon-or de la livre sterling à sa parité d’avant-guerre tout en en limitant la convertibilité afin d’économiser ses réserves d’or. C’était oublier que des années d’inflation avaient ruiné l’industrie britannique et miné sa compétitivité. Quoique rétabli au cinquième de la valeur du franc germinal, le franc-or de Poincaré tint insuffisamment compte de ce que les prix à la consommation avaient sextuplé entre 1910 et 1928. Ces erreurs dues à l’instinct de vengeance des vainqueurs et à leur ignorance des réalités économiques se payèrent très cher. D’un côté, l’Allemagne fut contrainte pour régler sa dette de dégager un fort surplus de production exportable, ce qui engendra chez elle une pénurie sans précédent et y déclencha une inflation dévastatrice. De l’autre, les États-Unis, la France et l’Angleterre noyés sous la concurrence des produits allemands subirent un chômage de 25 à 30 % de leur population active. Le tissu social des pays industriels et le climat politique international se dégradèrent. La grande dépression de 1929-1933 fit le lit du nazisme. La science économique de l’époque manquait des instruments nécessaires pour sortir lucide d’un conflit meurtrier doublé d’une guerre commerciale. Keynes, ses contemporains et ses nombreux disciples allaient les lui donner.
Internet procède d’une innovation collective surgie de la base. Il relaie quarante ans de croissance économique sans précédent. Une croissance d’abord soutenue en Occident et qui depuis 1980 s’étend à de nouvelles régions du monde. La galaxie Internet prend son essor dans les années 1990. Ce jaillissement spontané manifeste avec éclat les effets pratiques de la rencontre entre un grand nombre de technologies nouvelles qui se prêtent à des combinaisons infinies. L’information  développe de multiples usages. Certains avaient été anticipés, mais beaucoup d’autres émergent aujourd’hui alors que le public n’en soupçonnait pas l’éventualité il y a seulement vingt ans. Tout en conservant son statut de matière première permettant des traitements variés, l’information joue maintenant le rôle clé d’un produit fini très élaboré, aux ramifications illimitées. Même si l’appellation de « nouvelle économie » s’avère excessive, même si les esprits se sont calmés et envisagent un retour aux « fondamentaux » de l’économie, Internet marque un tournant entre le monde des années 1945-1990 et ceux du présent et du proche avenir. Les transformations de l’économie contemporaine méritent d’être mises en perspective. Elles demandent un changement dans le regard de l’économiste préfigurant un nouveau discours sur le monde.
Sous l’influence de Keynes et de son école, les gouvernements se sont efforcés de commettre moins de bêtises qu’auparavant. Curieusement, l’économie qui se qualifiait autrefois de politique a perdu cette épithète. La politique économique comme la théorie du même nom se veulent aujourd’hui scientifiques . Elles y réussissent en partie, mais en partie seulement. L’ambition est là. La science économique est devenue la plus « dure » des sciences sociales, si l’on considère aujourd’hui les moyens qu’elle emploie – principalement en informatique et en données

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