Les mots de l eau
336 pages
Français

Les mots de l'eau , livre ebook

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336 pages
Français

Description

Ce siècle sera celui de l'eau rare, précieuse, convoitée et difficile à partager. Mais de quoi est-il question ? Il y a l'eau des ingénieurs et celle des poètes, l'eau des agriculteurs et celle des urbanistes, l'eau des stratèges et celle des pèlerins. Il y a le miracle de l'eau qui vivifie les déserts et la malédiction de la grêle ou de la crue. Ce dictionnaire présente diverses formes, usages et symboles de l'eau en assumant les approches du scientifique, de l'ingénieur et du poète.

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Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 22
EAN13 9782296508682
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

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Extrait

Jacques BETHEMONT
LeDsictiomnnaoiretsdesdeaeuxdlouceesau De la métrique à la symbolique
LES MOTS DE L’EAU Dictionnaire des eaux douces
Photo de couverture :Wörlitz-sur-Elbe (Allemagne),cliché J. Bethemont©. © L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00562-1 EAN : 9782336005621
Jacques BETHEMONTLES MOTS DE L’EAU Dictionnaire des eaux douces De la métrique à la symbolique
Du même auteur : Le thème de l’eau dans la vallée du Rhône, Saint-Etienne, Le Feuillet Blanc, 1972, 642 p. De l’eau et des hommes, essai géographique sur l’utilisation des eaux continentales, Paris, Bordas, 1977, 280 p. L’Italie, géographie d’un espace en crise,Paris, Bordas, 1979, 195 p. (en coll. avec Jean Pelletier). L’Egypte et le Haut-barrage d’Assouan, de l’impact à la valorisation, Saint-Etienne, Presses de l’Université, 1980, 182 p. (en collaboration avec M. Bakre, R. Commère et A. Vant). Les richesses naturelles du globe,Paris, Masson, 1987, 253 p. Les Etats-Unis, une géographie régionale, Paris, Masson, 1989, 304 p. (en coll. avec J.M. Breuil). Les Etats-Unis, une géographie thématique,Paris, Masson, 1991, 280 p. (en coll. avec J.M. Breuil). Les grands fleuves, entre nature et société,Paris, Armand Colin, 1999, 255 p. e Géographie de la Méditerranéeéd. 2001., Paris, A. Colin, 2000, 313 p. 2 La vallée du Sourou, Burkina-Faso, genèse d’un territoire hydraulique dans l’Afrique soudano-sahélienne(en coll. avec Pierpaolo Faggi et Tanga Pierre Zoungrana) Paris, L’Harmattan 2003, 200 p. La Méditerranée en partage,Paris, La Documentation française, 2004, 63 p.
Avant-propos De prime abord, rien de plus simple que l’eau : il suffit d’ouvrir le robinet. Rien de plus complexe à la réflexion et il suffit pour en convenir que survienne la crue, l’étiage, une forte pluie d’orage, que l’on admire une fontaine dite miraculeuse ou les grandes eaux de Versailles, que l’on s’effraie d’une avalanche ou que survienne un conflit ou une guerre de l’eau. Car l’eau est tour à tour cela et affecte bien d’autres aspects encore. Place donc à un moment de réflexion sur la nature de l’eau, sur ses usages et sur les enjeux qui lui sont liés et qui font d’elle le fondement de toute vie. L’eau douce ou plus exactement les eaux douces, car le pluriel s’impose, ne constituent pourtant que 2,6% de la masse totale des eaux, qui sont pour l’essentiel, marines à 97,4%. Mais alors que la masse océanique est une, les eaux douces qui sont présentes sous les trois aspects solide, liquide ou gazeux, revêtent les formes les plus diverses, nuages, glaciers, nappes souterraines, eau cellulaire, sans parler des multiples formes des eaux courantes, depuis la source jusqu’à l’estuaire. Et loin d’être un simple élément physique, elle est à la fois milieu de vie et agent morphologique. Multiple dans ses formes, l’eau est à l’origine et demeure le support de multiples techniques, qu’il s’agisse des plus élémentaires comme la cuisson des aliments, des plus répandues comme l’irrigation ou des plus complexes, tels les processus de fabrication ou de production d’énergie. Pour la maîtriser, ingénieurs et architectes ont mis au point au fil des siècles, les techniques de la voûte, du barrage et de l’aqueduc, du moulin devenu turbine. L’eau se fait également enjeu lorsqu’il s’agit de se l’approprier ou de la partager. Elle sert à délimiter ou contrôler des territoires, elle peut devenir le moteur de politiques, générer des conflits ou des lois. Elle constitue également un élément de sociabilité à travers les plaisirs de l’eau qui vont de l’hygiène au dévergondage. Pour les solitaires, pêcheurs à la ligne ou philosophes, elle devient passe-temps ou adjuvant à l’introspection. Au-delà de ces multiples aspects et de ces multiples usages, l’eau est devenue avec l’explosion démographique et l’accroissement exponentiel de la demande, une denrée rare et donc une marchandise plus encore qu’un élément naturel. Et comme cette marchandise devient rare, elle devient un enjeu et il est possible d’affirmer que dans les décennies à venir, l’eau sera au centre des accords, des partages et des conflits à venir.
Jacques Bethemont
Au-delà de ces fonctions matérielles, sociétales ou géopolitiques, l’eau est également le support des rêves et de multiples symboles. Elle est l’élément purifiant par excellence, le support de mythes, celui de l’Éternel retour comme celui du Jardin d’Éden. Bref, au-delà de l’eau, il y a l’au-delà. Sa diversité et sa complexité sont telles que par une pente naturelle de l’esprit, les représentations de l’eau propres aux uns ou aux autres, sont fractionnées. Il y a l’eau des hydrologues, l’eau des ingénieurs, l’eau des géopoliticiens, l’onde des poètes, l’élément sacré des prêtres, et il semble en théorie que ces divers registres communiquent peu entre eux, du moins de façon consciente et ordonnée. Pourtant, il ne manque pas d’ingénieurs, qui ayant endigué tel fleuve, l’assimilent à une force brutale de la nature domptée par l’homme. Ils parlent alors en changeant de registre, d’un fleuve-dieu dompté par leur génie. Ce n’est là qu’un exemple, mais il laisse entendre que de façon consciente ou non, la disjonction entre les diverses représentations de l’eau n’est pas irréductible à une conception globale. Est-il besoin de rappeler que Bachelard écrivit simultanémentL’eau et les rêves etLa formation de l’esprit scientifique? La référence aux bons auteurs incite également à rompre les barrières de l’esprit d’analyse pour associer de façon constructive les contraires. Edgar Morin ne dit pas autre chose lorsque dansLa Méthode il s’appuie simultanément sur le rationnel et l’irrationnel, la culture scientifique et la culture humaniste qu’il juge complémentaires dansMes démons: « La culture humaniste séparée de la culture scientifique, ce sont deux sous-cultures. Aujourd’hui je comprends que la culture c’est la jonction de ce qui est séparé, et j’ose affirmer que je milite ainsi pour la culture, c’est-à-dire pour la communication entre ce qui est fragmenté et dispersé en morceaux de puzzle, enfermé entre compartiments hermétiques, que j’œuvre pour une articulation réintégratrice de ce qui est désintégré. En d’autres termes, la culture c’est la polyculture ». Pour ma part, j’ai mis un certain nombre d’années à opérer cette jonction. Parti de la valorisation des ressources en eau et des questions d’aménagement, j’ai intégré à mes recherches, comme à mes centres d’intérêt, l’hydrologie puis la notion d’hydrosystème. Et c’est en fréquentant sur le terrain, aussi bien les ingénieurs-aménageurs que les agriculteurs ou les décideurs politiques, que j’ai perçu et apprécié les glissements qui vont de l’une à l’autre des représentations de l’eau, jusque à intégrer ses valeurs symboliques et à concevoir une approche globale et transdisciplinaire de l’eau. Je dis bien une approche, et non une compréhension globale ou une démarche scientifique, tant la masse des
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Les mots de l’eau
combinaisons qu’impliquent la nature de l’eau, ses usages, ses enjeux, ses symboles et ses mythes est telle que tout programme exhaustif est exclu d’entrée de jeu. Il y a tout de même dans ce propos un défi qui peut être relevé, fut-ce de façon incomplète et, faute d’un traité, la formule du dictionnaire qui aborde les divers aspects de l’eau à partir des mots qui lui sont propres constitue un premier jalon offert à la lecture des spécialistes, depuis l’hydrologue jusqu’au philosophe, en passant par l’ingénieur et le politologue, de façon à ce que les uns comprennent et partagent les points de vue des autres. L’ouvrage né de cette réflexion affecte donc la forme d’un dictionnaire où figurent aussi bien le fleuve que le ruisseau, le geyser que le robinet, l’eau miraculeuse que l’égout. Certaines entrées sont purement factuelles et offrent au lecteur une référence objective sur la spécificité de tel phénomène ou sur les enjeux liés à tel site fluvial ou lacustre. Mais pour d’autres items, qu’il s’agisse de la source ou du lac, une dérive du sens premier court de l’aspect matériel à l’imaginaire et cette dérive s’accompagne de références littéraires ou poétiques. Foin donc d’un dictionnaire au sens convenu du terme, place à une ouverture sur l’unité et la complexité des eaux douces. L’avantage d’une présentation alphabétique tient à la possibilité de parcourir cet ouvrage à partir de n’importe quelle entrée puis de se référer aux liens qui relient les uns aux autres divers concepts, en s’appuyant sur les astérisques qui renvoient à un article connexe. À chacun d’organiser sa propre lecture, selon ses premiers centres d’intérêt mais en acceptant le risque de dérives qui peuvent être heureuses, l’ingénieur passant au symbole, et l’honnête homme s’initiant aux enjeux modestes ou essentiels des eaux douces. Il ne saurait pour autant être question d’établir ici le catalogue raisonné de tous les fleuves, lacs ou marais d’importance ou des problèmes que pose leur gestion. Si les références aux fleuves ne manquent pas, rares sont ceux qui ont fait l’objet d’un traitement particulier. Au lecteur de chercher pourquoi le Rhin et le Jourdain plutôt que l’Amazone ou le Mississippi, et pourquoi le Rhône, fleuve des plus modestes à l’échelle mondiale ?. Les astérisques (*) renvoient au mot figurant dans le dictionnaire.
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