Les patrons horlogers de La Chaux-de-Fonds
238 pages
Français

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Les patrons horlogers de La Chaux-de-Fonds , livre ebook

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Description

Qui sont les patrons horlogers qui font de la ville de La Chaux-de-Fonds une métropole horlogère de renommée mondiale durant la seconde partie du 19e siècle ? D'où viennent-ils et quelles sont les raisons de leur succès ? En cherchant à répondre à ces questions, ce livre nous offre un large panorama des familles d'industriels qui ont marqué l'histoire de l'horlogerie. Le lecteur découvrira, au fil des pages de cet ouvrage fondé sur une riche documentation inédite, les sagas des différents types d'entrepreneurs qui se sont illustrés dans les sociétés horlogères de La Chaux-de-Fonds : les anciennes familles chaux-de-fonnières actives dans le métier depuis le 18e siècle, les fabricants juifs d'origine alsacienne, les banquiers locaux qui investissent dans l'horlogerie, les petits fabricants devenus de véritables industriels grâce à la mécanisation de leurs activités, sans oublier les nombreux sous-traitants, fabricants de boîtes en or, faiseurs d'aiguilles, graveurs et guillocheurs, qui participent eux aussi à la prospérité industrielle de la ville. Au final, un magnifique portrait collectif d'une élite industrielle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 0
EAN13 9782940489862
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Les patrons horlogers de La Chaux-de-Fonds
L ES PATRONS HORLOGERS DE L A C HAUX-DE- F ONDS

D YNAMIQUE SOCIALE D’UNE ÉLITE INDUSTRIELLE

(1840-1920)
Dans la même collection
Dans la même collection :
Pierre-Yves D ONZÉ , Les patrons horlogers de La Chaux-de-Fonds. Dynamique sociale d’une élite industrielle (1840-1920) , Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2013 ;
Patrick L INDER , De l’atelier à l’usine : l’horlogerie à Saint-Imier (1865-1918). Histoire d’un district industriel. Organisation et technologie : un système en mutation , Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2008 ;
Aline B URKI & Leana E BEL , « A l’heure des petites mains . .. » L’embauche d’ouvrières italienne : enjeux d’une politique d’emploi sexuée dans l’horlogerie, 1946-1962 , Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2008 ;
Pierre-Yves D ONZÉ , Histoire de l’industrie horlogère suisse de Jacques David à Nicolas Hayek (1850-2000) , Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2009.

La collection Histoire & Horlogerie a pour but de développer la recherche en histoire de l’horlogerie et d’en diffuser les résultats. Elle vise à une meilleure connaissance des processus sociaux, économiques, techniques et culturels qui touchent les personnes et institutions qui participent à l’industrie horlogère. La collection est dirigée par Pierre-Yves Donzé.
Titre
P IERRE- Y VES D ONZÉ




L ES PATRONS HORLOGERS DE L A C HAUX-DE- F ONDS

D YNAMIQUE SOCIALE D’UNE ÉLITE INDUSTRIELLE

(1840-1920)



C OLLECTION H ISTOIRE & H ORLOGERIE
DIRIGÉE PAR P IERRE- Y VES D ONZÉ



É DITIONS A LPHIL-PRESSES UNIVERSITAIRES SUISSES
Copyright
Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2013 (1 re édition, 2007)
Case postale 5
2002 Neuchâtel 2
Suisse

www.alphil.ch
Alphil Distribution
commande@alphil.ch

EAN Epub : 978-2-940489-86-2

La publication de ce livre a reçu le soutien de :
– la ville de La Chaux-de-Fonds ;
– la Manufacture de Haute Horlogerie Girard-Perregaux

Photos de couverture : Constant Girard-Perregaux et Louis-Constant Girard-Gallet, photos mises à disposition par la Manufacture de Haute Horlogerie Girard-Perregaux

Graphisme et mise en pages : Nusbaumer-graphistes sàrl, Delémont
Responsable d’édition : Alain Cortat
Dédicace
À Jean-François Nussbaumer,
qui m’a transmis sa passion de l’histoire
R EMERCIEMENTS
Si le travail d’historien est parfois solitaire, il doit aussi beaucoup aux personnes qui contribuent à le rendre possible. Aussi, j’aimerais en préambule à cet ouvrage remercier toutes celles et tous ceux qui, par leur aide, leur écoute et leurs conseils, m’ont permis de le réaliser. En premier lieu, je tiens à exprimer toute ma gratitude à Laurent Tissot, professeur à l’Université de Neuchâtel, sous la direction duquel cette recherche a été initiée. De même, j’adresse mes remerciements au personnel des archives et des musées qui m’ont accueilli dans leurs institutions et qui ont cherché à faciliter mon travail. Un merci particulier à Laure Luginbuhl, du Musée international d’horlogerie, à Sylviane Musy, des Archives de la ville de La Chaux-de-Fonds, à Pierrette Reichenbach, du Service financier de la ville de La Chaux-de-Fonds, à Vincent Rivier, du Registre du commerce du canton de Neuchâtel, et à toute l’équipe des Archives de l’État de Neuchâtel. Je remercie aussi mes collègues historiens, en particulier Yves Froidevaux et Marc Perrenoud, qui m’ont transmis des informations issues de leurs propres recherches, contribuant ainsi à mon travail. Enfin, un grand merci à Alain Cortat, directeur des Éditions Alphil, pour son enthousiasme et son soutien.
I NTRODUCTION
La Chaux-de-Fonds, « métropole mondiale de l’horlogerie 1 » : une ruche bourdonnante de milliers d’horlogers qui s’affairent, dans des fabriques, des ateliers ou à domicile, à produire des montres de qualité, de formes, de fonctions multiples, qui sont ensuite écoulées dans l’ensemble des pays du monde et vendues comme des objets à la fois d’art et d’excellence technique. L’organisation de la fabrique horlogère collective, éclatée entre des centaines de centres de production interdépendants les uns des autres, ne connaît pas de grandes entreprises industrialisées exploitant une classe ouvrière prolétarisée. Bien au contraire, dans ce monde fait de cohésion et d’homogénéité sociale, l’ouvrier est un artiste et le patron un fabricant. Facilitée par les faibles capitaux nécessaires à la mise sur pied d’un petit atelier à domicile, l’ascension sociale des horlogers, qu’ils soient Chaux-de-Fonniers de souche ou frais immigrés, repose d’abord sur l’effort au travail, la responsabilité individuelle et le sens de l’épargne. La fabrique horlogère collective porte en elle quelque chose de républicain et d’égalitaire, voire d’utopique, qui explique les succès du radicalisme puis du socialisme dans cette « ville américaine » bâtie à mille mètres d’altitude.
Le cliché est connu. Pendant plus d’un siècle, les élites de La Chaux-de-Fonds ont ainsi produit un discours de nature mythique sur leur cité horlogère, tendant à atténuer les disparités et conflictualités sociales, grâce à l’exaltation d’un esprit communautaire et volontariste, ainsi que d’une histoire partagée qui, remontant aux mythes fondateurs de Daniel JeanRichard, l’inventeur de l’horlogerie 2 , et de l’incendie de la ville en 1794 3 , explique les succès de La Chaux-de-Fonds par une volonté quasi prométhéenne de vivre, de travailler et de prospérer ensemble. Il convient toutefois de dépasser de tels poncifs, qui ont profondément marqué l’historiographie horlogère, et de voir ce qui se cache derrière ces discours. Dans une ville qui voit le nombre de ses habitants passer de 12 600 en 1850 à 37 700 en 1910, l’immigration se renforcer (49,6 % de non-Neuchâtelois en 1850 ; 61,6 % en 1910 4 ) et l’horlogerie rester la principale activité économique, les dynamiques sociales ne peuvent apparaître aussi simplificatrices. En abordant l’histoire des acteurs du formidable essor de l’horlogerie à La Chaux-de-Fonds dans les années 1840-1920, cet ouvrage a pour but de mettre en lumière la dynamique sociale de cette élite industrielle. Le patronat horloger a déjà donné lieu à plusieurs publications académiques, ainsi qu’à des ouvrages à caractère commémoratif ou hagiographique 5 . Pourtant, ces publications portent généralement sur des individualités dont il apparaît souvent difficile de tirer des généralités. Aussi, la perspective adoptée dans cet ouvrage n’est pas strictement biographique : plus que la trajectoire de quelques individus, c’est celle de l’ensemble d’un groupe social – les patrons horlogers – qui fait l’objet de cette recherche. L’approche proposée ici est celle d’une histoire sociale des élites économiques.
Inspirée par les travaux de la business history américaine, particulièrement ceux d’Alfred Chandler 6 , et les recherches de l’historien français Louis Bergeron 7 , la prosopographie patronale vise à mettre en avant le rôle des entrepreneurs dans la dynamique économique. En Suisse, l’histoire sociale du patronat industriel abordé de manière collective est relativement peu développée. Certes, il faut mentionner les travaux fondateurs de François Jequier, qui affirmait en 1979 que « l’histoire des maîtres, des patrons, des détenteurs de moyens de production ou, pour reprendre l’expression de Jean Bouvier, des propriétaires des moyens d’enrichissement, bref, cette histoire des possédants, fait nécessairement partie de toute étude générale de la dynamique sociale […] 8 ». De même, on trouve aussi bien un certain nombre de biographies patronales, notamment d’industriels horlogers, au sein de collections généralistes telles que le Dictionnaire historique de la Suisse 9 et les Biographies neuchâteloises 10 , ainsi que de séries spécifiques comme les Pionniers suisses de l’économie et de la technique , mais ces contributions abordent des trajectoires individuelles et non collectives. Parmi les rares études d’histoire collective du patronat en Suisse, il faut citer les recherches de Béatrice Veyrassat sur l’industrie cotonnière de la fin du XVIII e et du début du XIX e siècle 11 et de Geneviève Billeter sur les grandes entreprises des métaux et des machines durant l’entre-deux-guerres 12 , ainsi que les ouvrages collectifs édités par la Société suisse d’histoire économique et sociale 13 et le Cercle d’études historiques de la Société jurassienne d’émulation 14 . Quant à l’historiographie horlogère proprement dite, elle a produit un portrait assez peu contrasté du patron horloger des XIX e et XX e siècles. Les travaux académiques de François Jequier et de Jean-Marc Barrelet, publiés durant une période de crise économique et de mutation industrielle de l’horlogerie, ont largement contribué à mettre en avant le caractère peu innovateur, voire conservateur, du patronat horloger face aux nouvelles technologies 15 . Des travaux plus récents, portant sur des industriels de régions nouvellement industrialisées, comme le canton de Berne, insistent au contraire sur le caractère modernisateur de ces élites économiques 16 . De manière synthétique, les publications académiques opposent deux types de patrons horlogers au cours des années 1840-1920 : d’un côté, des anciennes familles horlogères établies dans les Montagnes neuchâteloises et la vallée de Joux (VD), travaillant dans un cadre artisanal et rejetant la mécanisation des modes de production ; et d’un autre côté, de nouvelles élites industrielles qui créent des fabriques mécanisées dans de nouvelles régions horlogères (Bienne, Jura, Soleure, Bâle-Campagne).
Il convient toutefois de tempérer cette bipolarisation et de mettre en évidence les facteurs qui ont pu amener les diverses élites horlogères à promouvoir de nouveaux modes de production, à s’attacher à un cadre de travail traditionnel ou à chercher une voie médiane. La ville de La Chaux-de-Fonds offre dans cette perspective un ex

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