Marché de détail de l énergie
382 pages
Français

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Marché de détail de l'énergie , livre ebook

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Description

Cet ouvrage détaille les évolutions du marché français de la vente d'électricité et de gaz naturel, leurs impacts sur les choix des consommateurs d'énergie et les stratégies des acteurs historiques et des nouveaux entrants. Il s'adresse plus particulièrement aux professionnels acheteurs, vendeurs ou producteurs d'énergie souhaitant se forger une culture approfondie du contexte réglementaire, économique et concurrentiel prévalant sur le marché de détail de l'énergie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2015
Nombre de lectures 110
EAN13 9782336370330
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Xavier PINON et Thomas VÉRON







LE MARCHÉ DE DÉTAIL DE L’ÉNERGIE


La concurrence en action dans l’électricité et le gaz
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72044-9
Remerciements

Remerciements à Agnès, Nicolaï, Marguerite
Arthur et Claire pour leur relecture attentive
ainsi qu’à Tony dont l’aide, dans la dernière ligne droite, fut précieuse.

Remerciements également à Julien Tchernia de Lampiris , Mehdi Gheribi,
Nadine Bertin et Nathalie Maingret de Sélia / Séolis , Sylvain Gomont
d’ Alterna / Sorégies et à Nadège Noé de Proxelia . Leurs interviews nous ont
aidé à mieux cerner un marché en pleine mutation.

Remerciements enfin à Selectra , dont le support
et la bienveillance ont rendu ce projet possible.
Introduction
Une réforme profonde mais inachevée

La France a connu, la décennie passée, un bouleversement important de l’organisation de son système de production, de transport, de distribution et de fourniture d’électricité et de gaz. Conçues depuis 1945 comme partie d’un même service public, ces activités étaient traditionnellement exercées par des monopoles publics, communément regroupés et connus sous le nom d’« EDF-GDF ».
L’année 2004 a consacré l’aboutissement de l’ouverture à la concurrence du segment des clients professionnels pour certaines de ces activités (production et fourniture), tandis que d’autres (transport et distribution) demeuraient exercées par des monopoles publics. En 2007, l’ouverture était finalisée par le segment des clients particuliers, qui représente, s’agissant de l’électricité, un tiers de la consommation nationale répartie sur un peu moins de 31 millions de ménages et, pour le gaz, un quart de la consommation nationale répartie sur un peu moins de 11 millions de foyers. Une autorité indépendante, la CRE, était mise en place pour assurer la régulation de ce marché estimé à 43,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour l’électricité et 26,7 milliards pour le gaz. Aboutissement de ce processus, les consommateurs sont aujourd’hui libres du choix de leur fournisseur d’énergie.
Si l’ouverture est bien complète sur le plan réglementaire, elle est encore, de fait, imparfaite . Le marché reste en effet toujours dominé par les anciens monopoles et ancré dans une logique politique de fixation artificielle de prix bas difficilement conciliable avec la logique de libre-jeu de la concurrence. Les tarifs réglementés, déterminés par les pouvoirs publics, et des offres de marché coexistent, les premiers représentant encore 92% des contrats d’électricité et 79% des contrats de gaz naturel, tout type de sites confondus. Cet état de fait peut être imputé à un relatif manque d’information des consommateurs. Plus de la moitié, par exemple, ignorent encore qu’ils peuvent changer de fournisseur. La part des offres de marché est toutefois en croissance rapide, et ce d’autant plus chez les professionnels, qui sont mieux informés sur l’organisation du marché. Les tarifs réglementés ne représentent ainsi plus que 59% du volume d’électricité et 21% du volume de gaz fournis aux professionnels.
L’ouverture de ce secteur à la concurrence, même imparfaite, est aujourd’hui au cœur de débats animés sur son utilité, et parfois sur ses dangers. Au-delà des réalités économiques, les observateurs pointent du doigt un changement culturel. Si la conception française du service public est toujours présente, comme en témoigne l’existence, par exemple, d’un tarif spécial de solidarité pour l’électricité et le gaz, « EDF-GDF » a disparu, suscitant des interrogations parfois, de la nostalgie souvent, voire de la défiance, chez certains.
En réalité, ces évolutions peuvent paraître prometteuses dans la logique économique qui veut que la concurrence aboutisse à une baisse des prix. Après leur ouverture à la concurrence, les prix sur les marchés des télécoms en Europe (et en particulier en France) ont par exemple fortement baissé dans le courant de la décennie 2000. Par transposition, on peut souhaiter que les prix de l’énergie baissent également du fait de l’ouverture des marchés à la concurrence. Mais en parallèle des questions de prix, l’enjeu de l’ouverture des marchés de l’énergie à la concurrence est celui d’une prise de conscience. Longtemps considérée comme un service public, la fourniture d’électricité et de gaz naturel apparait pour beaucoup de consommateurs comme un acquis universel. L’apparente simplicité du dispositif et la stabilité du prix de l’électricité au fil des saisons dissimulent les coûts environnementaux engendrés en hiver par le recours à des centrales thermiques fortement émettrices de gaz à effet de serre, tandis que les bars et cafés se dotent fièrement de chauffages électriques. EDF-GDF, du temps du monopole public, a longtemps fait écran entre les consommateurs et une organisation qui, de fait, est complexe. Cet écran n’a pas favorisé la prise de conscience de ce qu’il n’y a rien de magique ni de gratuit dans l’énergie. Aujourd’hui, à l’heure de la transition énergétique, ce décalage pose question. L’enjeu de l’ouverture à la concurrence se trouve donc peut-être ici : démystifier l’énergie, rapprocher le prix facturé au consommateur final de son prix réel pour la collectivité et, en définitive, favoriser une prise de conscience, des économies d’énergie et une évolution vers un mix énergétique moins carboné.
Toutefois, l’ouverture à la concurrence des marchés de l’énergie n’est pas sans présenter des risques . Les Français quittent une organisation relativement performante, le monopole public ayant, depuis sa création en 1946, rempli avec succès sa mission. A l’opposé, l’ouverture des marchés de l’énergie en Californie, commencée en 1996, se traduisait par une crise d’une grave ampleur. En raison des pratiques illégales et spéculatives de la société Enron, plusieurs coupures d’électricité eurent en effet lieu en 2000 et 2001. Surtout, l’ouverture des marchés de l’énergie en France s’effectue dans un contexte économique qui lui est peu favorable. Les prix de vente au détail de l’énergie n’ont pour l’instant pas baissé. Au contraire, ceux-ci se sont renchéris de manière significative, les tarifs réglementés de vente de l’électricité aux particuliers augmentant de 23% entre 2003 et 2013, alors que ceux du gaz grimpaient de plus de 68% entre 2005 et août 2014. Ces augmentations traduisent en fait l’alourdissement des coûts supportés par les fournisseurs d’énergie : montée des coûts de maintenance des centrales nucléaires dans le contexte de l’après-Fukushima, impact de la transition énergétique et du développement de moyens de production décarbonés, coûts du gaz naturel dont la demande en provenance des pays émergents (s’agissant du GNL) est en augmentation, efforts importants de modernisation des réseaux d’acheminement d’électricité et de gaz naturel, coûts du développement des smart grids 1 . Ces augmentations, qui ne doivent donc rien à l’ouverture des marchés à la concurrence, font pourtant le lit des critiques à son encontre.
Quoique l’objet de débats, l’ouverture des marchés de l’énergie semble bel et bien en marche . Elle se traduit concrètement par l’émergence d’acteurs devenus notables, aux ambitions de parts de marché affichées. Certains, comme Direct Energie, sont le fruit de la volonté d’investisseurs privés français de profiter de l’ouverture, quand d’autres, comme eni, sont les succursales de groupes étrangers attirés par les opportunités du marché français. Les fournisseurs historiques français, EDF et GDF Suez, ont pour leur part amorcé leur mutation en vue de s’adapter à une nouvelle réglementation porteuse de nombreuses promesses de croissance. Pour rester compétitives, les entreprises locales de distribution s’efforcent également de s’adapter. Pour les consommateurs, ces évolutions se traduisent par un foisonn

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