Microfinance et réduction de la pauvreté de la femme rurale en Afrique
124 pages
Français

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Microfinance et réduction de la pauvreté de la femme rurale en Afrique , livre ebook

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Description

La mise en place des mutuelles communautaires de croissance (MC2) au Cameroun doivent permettre aux ruraux de bénéficier des crédits pour renforcer leurs activités économiques. Concernant les femmes rurales, leur analphabétisme, leur manque d'information sur les avantages de ces crédits et leur manque de confiance vis-à-vis des MC2 les empêchent d'y accéder massivement. C'est pourquoi on constate que les activités des MC2 profitent plus aux commerçants et aux fonctionnaires des grandes villes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 79
EAN13 9782296489264
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MICROFINANCE ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ DE LA FEMME RURALE EN AFRIQUE
Comprendre la dérive vers le monde urbain
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

Dernières parutions

Kanel ENGENDJA-NGOULOU, Le développement des industries culturelles au Gabon , 2012.
Francis NKEA NDZIGUE, La procédure pénale au Gabon , 2012.
Moussa BOUREIMA, L’économie agricole au Niger , 2012.
Yaya SY, Mémoires d’ancêtres, 2012.
Essé AMOUZOU, Mouammar Kadhafi et la réalisation de l’Union africaine , 2012.
Jean-Pierre LEHMANN, Prophètes-guérisseurs dans le sud de la Côte d’Ivoire, 2012.
Melchior MBONIMPA, Guérison et religion en Afrique, 2012.
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Hygin Didace AMBOULOU, Traité congolais de procédure civile , commerciale, administrative, financière et des voies d’exécution , 2012.
Jean-Nazaire TAMA, Droit international et africain des droits de l’homme , 2012.
Khalifa Ababacar KANE, Droit portuaire en Afrique. Aspects juridiques de la gestion et de l’exploitation portuaires au Sénégal, 2012.
Ibrahim GUEYE, Les normes de bioéthique et l’Afrique , 2012.
Jean-Bruno MUKANYA KANINDA-MUANA, Les relations entre le Canada, le Québec et l’Afrique depuis 1960 , 2012.
Célestin NKOU NKOU, Manuel de gestion simplifiée , 2012.
Jean-Pierre MISSIE, Histoire et sociologie de la pauvreté en Afrique, Regards croisés sur un phénomène durable , 2012.
André MBATA MANGU, Barack Obama et les défis du changement global. Leçons pour le monde, l’Afrique et la politique étrangère américaine , 2012.
Bouyo Kwin Jim Narem
MICROFINANCE ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ DE LA FEMME RURALE EN AFRIQUE
Comprendre la dérive vers le monde urbain

Cas des mutuelles communautaires de croissance
de Foréké-Dschang et de Fongo-Tongo
(Ouest-Cameroun)

Préface du Dr Aristide Yemmafouo

L’Harmattan
Nous sommes conscients que quelques scories subsistent
dans cet ouvrage. Vu l’utilité du contenu, nous prenons
le risque de l’éditer ainsi et comptons sur votre compréhension


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96714-4
EAN : 9782296967144
A mes parents, pour tous les sacrifices
et les efforts qu’ils ont consentis
pour que je parvienne à ce stade,
qu’ils trouvent en ce travail l’expression
de notre profonde gratitude
Préface
De l’Inde d’où la microfinance s’est mondialisée, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer sa refondation. Il est aujourd’hui évident que les établissements de microfinance ont dérivé de leur rôle initial, à savoir celui de permettre aux couches exclues des circuits bancaires classiques d’accéder au microcrédit nécessaire pour mener des activités devant les sortir de la pauvreté. Même si la microfinance pèse de plus en plus lourd dans la masse monétaire mobilisable par les banques des pays en développement, on constate que l’objectif de faire du profit prime nettement sur l’objectif social. Cette dérive n’étant pas seulement le fait de l’Inde, l’ouvrage que nous propose Mme Bouyo nous montre qu’à l’Ouest Cameroun, elle est même déjà très avancée. Au final, la microfinance a des bilans mitigés et on ne doit affirmer ou infirmer son succès que par rapport à un bénéficiaire précis et par rapport à la durabilité des résultats obtenus. Pour cela, Mme Bouyo nous propose de suivre l’action des MC² de Foréké-Dschang et de Fongo-Tongo envers les femmes rurales pour constater qu’elle est non seulement minimale, mais qu’il existe en plus une dérive globale des objectifs de soutien au développement du monde rural vers le financement des activités de la ville.
Les approches actuelles du rapport entre microfinance et développement rural montrent bien la nécessité d’un recentrage du rôle de la microfinance et d’un suivi plus accru des bénéficiaires de microcrédit. La nécessité de financer le développement du monde rural ne se démontre plus, mais plutôt les ambiguïtés des actions des financiers et des bénéficiaires de microcrédit. L’échec bien que relatif de la microfinance en ce qui concerne la réduction de la pauvreté de la femme rurale est un fait. Sa réflexion justement construite autour des concepts de pauvreté, microfinance et empowerment des femmes rurales montre bien que les systèmes de substitution à la crise de l’économie de rente sont problématiques. Le Cameroun compte plus de 558 institutions de microfinance et la MC² couvre l’ensemble du territoire national. En disséquant les MC² et leurs modes opératoires, on arrive à comprendre les raisons de la dérive actuelle vers le financement du monde urbain. Mais cela n’est pas suffisant pour condamner les MC², car de lourdes contraintes socioculturelles empêchent les femmes rurales de tirer le meilleur parti de l’offre proposée. Malgré tout, la microfinance contribue tant peu soit-il à l’amélioration des conditions de vie des femmes qui bénéficient du microcrédit. L’empowerment des femmes rurales s’éveille et s’affirme tant au niveau de l’épanouissement individuel, au sein du foyer qu’au sein de la société. Mais, constate l’auteure, il reste fragile et peu durable.
Tout compte fait, on a trop porté d’espoirs sur la microfinance face à la déroute du financement du monde rural par l’Etat, en oubliant que les établissements de microfinance n’étaient pas des sociétés de bienfaisance. Ils ne sont non plus les seuls financiers au chevet du monde rural en crise. Les systèmes d’entraide traditionnelle comme les tontines, les « Njangies » et bien d’autres ont bien résisté aux chocs de la crise.
Je suis certain que les lecteurs trouveront dans cette étude de cas que nous propose Mme Bouyo, une réelle source d’inspiration pour réfléchir à leur propre contribution pour le développement de leur milieu rural et surtout à l’amélioration des conditions de vie de ces femmes rurales qui se battent tous les jours soit pour survivre, soit pour nourrir le monde.


Dr. Aristide YEMMAFOUO
Chargé de Cours de géographie
Responsable adjoint du Centre de Recherche sur les Hautes
Terres au département de géographie
Université de Dschang
CHAPITRE 1 : DES THEORIES ET DES CONCEPTS AUTOUR DU FINANCEMENT RURAL ET DE LA QUESTION DES FEMMES
La microfinance a donc déjà une histoire, mais il reste que depuis la fin des années soixante-dix, elle suscite de toute évidence un regain d’intérêt. L’échec des banques de développement et des systèmes bancaires importés du Nord, l’exacerbation des « coûts sociaux » des plans d’ajustement structurel, la prise de conscience du dynamisme et des vertus de l’« informel » et enfin la très forte médiatisation de la Grameen Bank relancent les débats. Si les succès ont été très variables selon les pays, une chose est certaine : les femmes en sont exclues. Du fait du principe d’épargne préalable, les IMF restent axées sur les classes moyennes, voire aisées. Les instances de décisions sont monopolisées par les hommes, lesquels ont tendance, plus ou moins délibérément, à exclure la clientèle féminine.
I - Contexte de l’étude
Dans les années 80, une combinaison de facteurs naturels ainsi qu’anthropiques et une crise économique mondiale ont affecté bien de pays africains, les précipitant dans une récession du fait de la forte croissance de leur dette. Ils n’ont pas pu allouer des crédits, au titre du budget national à la santé, à l’éducation et à d’autres services publics.
Les pays en crise se sont donc tournés vers la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. Ces deux institutions ont exigé des reformes en échange des prêts pouvant les aider à faire face à la crise. Ces reformes encore appelées PAS (Programme d’Ajustement Structurel) visaient deux principaux buts : orienter davantage ces pays vers l’économie de marché et donner un plus grand rôle au secteur privé. Le PAS a obligé les pays endettés à adopter une série de mesures économiques austères. Celles ci comprenaient la réduction des salaires et des effectifs de la fonction publique.
De plus, suite à la mise en œuvre des plans de restruct

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