Mondes en mutation dans un système en crise
250 pages
Français

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Mondes en mutation dans un système en crise , livre ebook

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Description

Ce livre expose les conséquences de l'implosion de l'Union soviétique, les causes du déclin relatif de l'Europe et des Etats-Unis et la marche accélérée des pays émergents pour s'assurer une première place dans l'économie réelle. Les problèmes d'alimentation, de santé, d'éducation et d'emploi du monde dit "en développement" sont analysés. La remise sur pied de l'économie mondiale ne pourra se faire qu'en privilégiant le développement durable et en retrouvant les bases saines d'une économie réelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296473263
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MONDES EN MUTATION DANS UN SYSTEME EN CRISE
Questions Contemporaines

Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland


Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.



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Jean Rivière





MONDES EN MUTATION DANS UN SYSTEME EN CRISE
L’HARMATTAN
Du même auteur

W.D.Howells, pionnier et coordinateur du mouvement réaliste américain (1837-1920), Lille : Atelier de publication des thèses, 1972.


Le monde des affaires aux Etats-Unis, Paris : Armand Colin, 1973.


Les Etats-Unis à l’horizon de la troisième révolution industrielle, Presses Universitaires de Nancy, 1986.


Le système économique américain : emprise et entreprise, Presses universitaires de Nancy, 1988. Seconde édition en 1991.


Enfance suspendue, jeunesse confisquée, essai historique, Paris : Editions Thélès, 2007.














© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55379-8
EAN : 9782296553798
DANS L’ŒIL DE TROIS CYCLONES FINANCE, ÉMERGENCE, NUISANCES
Le premier cyclone dans lequel nous sommes entrés à l’automne 2008, en ayant fermé les yeux sur les signes évidents qui l’annonçaient, a fait s’écrouler en quelques jours le fragile château de cartes d’un système financier et boursier, au fur et à mesure que s’ouvraient les places financières de Tokyo à Wall Street. Une bulle éclatait qui avait vu la masse monétaire mondiale enfler de 12 000 milliards de dollars en 1980 à 200 000 milliards en 2008, soit près de trois fois le PIB mondial. Les flux de capitaux d’un pays à l’autre avaient augmenté chaque année d’un pourcentage cumulé à deux chiffres, passant de 1 100 milliards de dollars en 1990 à 11 000 milliards en 2008. Tous les Etats se trouvaient ainsi, aussi bien pour les dettes privées que pour leurs emprunts, à la merci de flux financiers souvent difficiles à identifier et qu’ils ne pouvaient contrôler. Ensuite, dans un contexte de pure spéculation, il s’échangeait et s’échange toujours chaque jour environ 4 000 milliards de dollars qui contribuent à affaiblir, conforter ou ruiner les monnaies nationales. Enfin, la « titrisation » (conversion en valeurs financières) de la dette privée (crise des subprimes) avait mis sur le marché, sans que le public les repérât, des « valeurs pourries », comme si on avait mis un peu de cyanure dans du chocolat. La sphère financière une fois écroulée, il ne restait plus qu’à mettre en place de toute urgence un plan de sauvetage, tous les gouvernements passant ainsi d’un libéralisme débridé à un apparent keynésianisme massif. On sauva ainsi l’essentiel du système financier, mais cela n’empêcha pas la propagation du mal à l’économie réelleet au tissu social. En augmentant l’endettement public, le sauvetage contribua à approfondir la dette, en particulier celle des Etats, et à rendre la reprise réelle de l’économie plus aléatoire. Le monde en développement voyait, quant à lui, le nombre de ses mal nourris passer de 850 millions à un milliard. On se serrait la ceinture dans le monde développé, on mangeait de moins en moins à sa faim ailleurs.
Un second cyclone, en apparence bénéfique, allait, au moins provisoirement, déconnecter une partie du monde de ce cycle infernal : les pays émergents, Chine, Inde et Brésil, ont tenu bon et vite retrouvé des taux de croissance annuels proches de deux chiffres.
Ils devaient leur position avantageuse, en Asie en particulier, au fait qu’ils avaient réagi de façon sensée à la crise financière qu’ils avaient subie en 1997-98 : au lieu d’ouvrir leur économie à l’ultralibéralisme, ils avait compté sur l’Etat pour remettre le système en ordre, éponger leurs dettes et accumuler quelques surplus qui leur servent aujourd’hui. Problème : la récession du monde développé, dont ils subissent partiellement les conséquences, n’allait-t-elle pas freiner leur dynamisme ? Nous leur avons emprunté, surtout les Etats-Unis, sans compter et s’ils devaient vendre un jour leurs emprunts étrangers, la panique boursière et financière serait extrême. La Chine est l’élément le plus essentiel au maintien de l’équilibre général, car une surcapacité dans la production et les investissements industriels, une spéculation immobilière née du désir des classes moyennes chinoises d’acquérir un logement, un renchérissement de l’énergie et des matières premières et une inflation qui rognerait les revenus vitaux des plus pauvres pourraient mener à une instabilité mondiale majeure. En plus, très légitimement, les salariés chinois revendiquent davantage et les augmentations de revenus qu’ils obtiendront pèseront sur les coûts de revient et sur les prix et propageront à la longue un malaise social difficile à maîtriser. En fait, Chine, Inde et Brésil par leur dynamisme annoncent la fin de trois siècles de domination occidentale de la Renaissance à la Révolution industrielle et de deux siècles de contrôle par le Nord de l’économie mondiale. Les pays émergents ont certes leur élan propre, mais toute crise majeure chez eux affecterait nécessairement le reste du monde.

Ce sont ces deux siècles d’expansion sans partage et sans retenue qui nous ont mis dans l’œil du troisième cyclone, celui qui, jour après jour, s’attaque à notre environnement, multiplie les nuisances les plus diverses et nous oblige à repenser notre façon de produire, de consommer et de vivre. De même que nous n’avons pas voulu voir qu’il existait des limites à la financiarisation débridée de notre économie, qui nous éloigne de plus en plus de la réalité tangible des contraintes de production et de consommation, de même nous ne nous sommes pas rendu compte que nous ne disposions que d’une seule planète dont les quatre éléments constitutifs (eau, air, terre et feu sous la forme d’énergie) pouvaient se raréfier et se polluer, réchauffant inexorablement notre univers et y rendant la vie plus précaire. Au moment où l’économie financière s’écroule, où les nations émergentes font entendre et, pourquoi pas, prévaloir leur point de vue (car leur pouvoir réel se mesure au fait qu’elles ne veulent pas s’intégrer à l’ordre en déclin du monde développé), le défi écologique ajoute à la complexité de tous les problèmes. Il s’inscrit dans l’urgence, c’est sûr, mais nous ne pouvons pas forcément la mesurer exactement et il faudra prendre des décisions internationales (comme le nuage de Tchernobyl les nuisances ne connaissent pas de frontières) et demander à la majorité des habitants de notre planète de réparer les pots que le monde développé a cassés. N’oublions pas cependant que depuis 1945 jamais notre monde n’a fait autant de progrès avec une augmentation de 20 ans environ de l’espérance de vie moyenne, mais cette courbe pourrait se briser et l’épidémie de sida en Afrique subsaharienne le prouve déjà. Notre point de vue ne sera donc jamais nostalgique d’un ordre ancien qui était forcément injuste.

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