Patronats et intégration européenne
180 pages
Français

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Patronats et intégration européenne , livre ebook

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Description

L'objectif de cet ouvrage est de définir l'objet "patronat européen" et de préciser les labels (Business History, European studies, histoire des relations internationales, économie politique, etc.). En essayant de penser l'européen à l'aune de processus nationaux, transnationaux, supranationaux ou internationaux, il s'agit non pas de trancher sur la nature de l'Union européenne mais de se donner les moyens de repenser la définition d'un processus qui dépasse les catégories nationales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2011
Nombre de lectures 56
EAN13 9782296467330
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Patronats et intégration européenne

Pour un dialogue disciplinaire raisonné
Cahiers de fare n° 1


Patronats et intégration européenne

Pour un dialogue disciplinaire raisonné


Sous la direction de Laurence Badel et Hélène Michel
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55498-6
EAN : 9782296554986

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Éditorial
En lançant sa revue en cette année 2011, les Cahiers de fare , le laboratoire de recherche Frontières, Acteurs et Représentations de l’Europe (fare), créé en 2007 par un groupe d’historiens internationalistes, poursuit son déploiement au sein d’une Université de Strasbourg de plus en plus visible au cœur de l’Europe.
Cette revue publiera les actes de journées d’études ou de séminaires organisés par des chercheurs du laboratoire, seuls ou en collaboration avec d’autres centres de recherche. Elle entend aussi être un lieu d’expression pour les jeunes chercheurs qui ont besoin de rendre publics les premiers résultats de leurs travaux avant de les présenter à une audience élargie.
fare est un laboratoire ouvert aux disciplines relevant du domaine des relations internationales – une spécialité inexistante dans l’université française, présente néanmoins chez la plupart de nos voisins – et des études européennes. Portés surtout par des historiens, les Cahiers de fare ont pour vocation, non seulement de publier des articles d’historiens dont l’analyse est ancrée dans la durée, mais également des articles de science politique, de sociologie et de droit dans cette aire des relations internationales et des questions européennes.
Bienvenue à tous ceux qui souhaitent publier dans ces colonnes.

Laurence B ADEL ,
Professeur à l’Institut des hautes études européennes

Denis R OLLAND ,
Professeur à l’Institut d’études politiques de Strasbourg,
Directeur de fare
Introduction
L’objet « patronat » dans les études
sur la construction européenne
Pour un dialogue raisonné entre histoire
et science politique


Ce volume réunit des contributions d’historiens et de politistes qui ont été présentées et discutées lors d’un séminaire pluridisciplinaire sur « patronats européens et intégration européenne » {1} . À la différence des appels désormais convenus à l’interdisciplinarité qui en restent, le plus souvent, à des déclarations de principe ou, pire, à des affichages stratégiques, et qui conduisent à une dilution des méthodes de recherche propres à chaque discipline, ce séminaire qui croisait des approches d’histoire et de science politique se voulait à la fois plus modeste et plus ambitieux. Plus modeste, puisqu’il s’agissait avant tout de mettre à la portée des deux communautés disciplinaires des éléments permettant de se repérer dans la vaste production scientifique sur le patronat et la construction européenne. Plus ambitieux aussi, puisqu’on entendait contribuer, grâce à la connaissance réciproque des différentes approches, sinon à de nouveaux questionnements du moins à une réflexion collective sur les problématiques et les méthodes de recherche.
À la découverte de l’objet de l’autre discipline
Comme le lecteur pourra le constater à la lecture des articles de ce numéro, tous les contributeurs ont accepté de participer à la présentation, la plus pédagogique possible, des différentes approches de l’objet qu’ils étudient depuis plusieurs années.
Un tel exercice obligeait, dans un premier temps, à rappeler que, pas plus sur cet objet que sur d’autres, il n’y avait consensus ou homogénéité des recherches et, surtout, que l’objet « patronat européen » avait été construit différemment selon la tradition disciplinaire dans laquelle s’inscrivaient ses observateurs. Rappelons-le : pour reprendre Saussure, c’est « le point de vue (qui) crée l’objet ». Pour l’objet « patronat européen », cette affirmation est d’une grande acuité. Si pour l’histoire économique, il s’agit d’abord d’un acteur économique parmi d’autres, plus ou moins sectorisé, qui participe, selon des engagements divers, à la construction européenne, pour l’histoire des relations internationales, la spécificité de cet acteur est surtout son caractère transnational et sa participation à un projet qui déborde, lui aussi, le cadre national. En science politique, l’objet « patronat européen » ne mobilise pas les mêmes chercheurs, les mêmes questionnements et les mêmes références selon qu’il est considéré comme un groupe d’intérêt européen appréhendé dans ses interactions avec les institutions européennes, ou selon qu’il est un « partenaire social » prenant part, avec les organisations syndicales, à la constitution de normes communautaires, ou encore selon qu’il renvoie aux entreprises qu’il représente implantées sur l’ensemble du territoire et/ou ayant des intérêts dans plusieurs États. Il s’agissait donc de distinguer des approches et, aussi, de préciser des labels (« Business History », « European Studies », « histoire des relations internationales », « sociologie politique européenne », « économie politique », « relations professionnelles », etc.) et, ce faisant, d’éclaircir et de complexifier tout à la fois les champs disciplinaires de l’histoire et de la science politique.
Restituer les concurrences entre des points de vue différents invitait, dans un second temps, à expliciter tout un ensemble de présupposés qui restent, la plupart du temps, connus des seuls chercheurs de la discipline considérée, rompus à ses enjeux internes propres. En faisant cet effort à destination de chercheurs extérieurs à une discipline, les contributeurs ont dû revenir sur les origines et les « pères fondateurs » de ces approches (René Girault, Jean-Noël Jeanneney, Jean Meynaud et Dusan Sidjanski, Ernst Haas, etc.), rappeler les écoles par rapport auxquelles ils avaient pris position (l’histoire diplomatique, le marxisme), les mythologies qu’ils tentaient de contrer (sur les dénonciations du patronat et des forces obscures) de manière à rendre compte de la manière dont s’étaient différenciées, structurées et autonomisées ces approches, au point parfois de n’entretenir entre elles que peu de relations et de dialogues. Même si aujourd’hui ces luttes intellectuelles appartiennent au passé et sont remplacées par d’autres, elles continuent de structurer les recherches sur le patronat européen et d’orienter les choix des méthodes tels que l’analyse d’archives privées, en complément d’archives publiques et diplomatiques, la production de ses propres sources statistiques pour ne pas être dépendant des seules « données » institutionnelles, la confrontation des discours aux pratiques, l’ancrage territorial des recherches contre une approche qui s’en tient aux seules organisations faîtières…
L’exercice historiographique était d’autant plus louable qu’il invitait en troisième lieu à rappeler les liens entre les commandes institutionnelles (en provenance des États comme en provenance des institutions européennes) et les recherches en sciences sociales, qu’elles se fassent en histoire ou en science politique {2} . L’intérêt des pouvoirs publics pour les analyses de la construction européenne s’est traduit par une forme d’enrôlement d’équipes de recherche sur un objet, a priori nouveau, mais sur lequel étaient mis en œuvre des questionnements et des méthodes d’investigation forgées dans des cadres nationaux. Tout l’enjeu a alors été de faire avec ces contraintes pesant sur l’accès aux sources, le traitement de l’information et l’élaboration des problématiques. On saisit par conséquent l’importance de restituer, à l’usage des jeunes chercheurs comme des chercheurs relevant de disciplines différentes, ces conditions matérielles et institutionnelles qui ont permis à des disciplines et, en leur sein, à des approches distinctes, de traiter de l’objet « patronat européen ».
Il ne s’agissait donc pas de donner des leçons à l’autre m

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