Pétrole et développement dans le monde arabe: des révolutions en chaîne
304 pages
Français

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Pétrole et développement dans le monde arabe: des révolutions en chaîne , livre ebook

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Description

Ce livre cherche à évaluer les formes et le rôle des ressources pétrolières dans le développement des pays arabes. Le constat est sans appel : les ressources pétrolières ne participent que très peu au développement économique de ces pays car elles sont utilisées surtout à d'autres fins qui servent les régimes en place quand elles ne sont pas détournées par la corruption. L'auteur examine les approches qui permettraient d'inverser cette situation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 100
EAN13 9782296807860
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pétrole et développement dans le monde arabe : Des révolutions en chaîne
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54811-4
EAN : 9782296548114
Monzer Makhous
Pétrole et développement dans le monde arabe : Des révolutions en chaîne
L’Harmattan
INTRODUCTION
L’uniformité relative des pays en développement se caractérise par certains critères dont les plus importants sont les suivants : la place particulière des pays qui ont accédé à l’indépendance dans l’économie mondiale qui est déterminée par différents modes d’économies, un niveau bas de développement de la production et une dépendance unilatérale (soit par une interdépendance asymétrique) aux centres développés mondiaux.
Ces 20 à 30 dernières années ont vu apparaître une différenciation socio-économique et politique de plus en plus visible entre les pays en développement.
L’étude des particularités de la différenciation de ces pays en général, et dans certaines régions de l’ex-périphérie coloniale de l’économie mondiale, permet, premièrement, de mieux vérifier et de concrétiser les idées sur les axes principaux, et notamment sur les particularités du développement de différents groupes, et, deuxièmement, de préciser l’état des forces économiques (politiques) dans telle ou telle région pour dégager les caractéristiques spécifiques et les profils économiques particuliers des États qui en font partie.
Comme le pouvoir dans les pays en développement en général, et dans les pays arabes en particulier, appartient, en règle générale, aux classes politiques totalitaires, la rente pétrolière favorise surtout leur propre enrichissement et le renforcement de leurs positions. Tel est le revers de la médaille des changements importants dans le système de répartition qui ont eu lieu dans l’économie mondiale à la suite du rôle grandissant du facteur pétrolier dans celle-ci.
La base de la modernisation contient les lourds vestiges des structures traditionnelles, et le système lui-même présente une structure arriérée, alimentée par les rentes pétrolières. La superstructure archaïque demeure. La société qui se construit sur cette base peut être caractérisée comme "un capitalisme féodal" dans le cadre duquel s’est formé "un capitalisme étatique et monopolistique", intimement lié à des centres industrialisés et monopolistiques. La solution aux contradictions objectives entre la nouvelle base et l’ancienne superstructure se mettra en place au travers d’une évolution souhaitée.
Les revenus pétroliers stimulent le développement dans la plupart des pays arabes et leur intégration toujours plus profonde dans l’économie mondiale. Les milieux dirigeants des monarchies pétrolières arabes en accord avec la grande bourgeoisie financière et commerciale se sont transformés en une « pétrocratie », nouvelle couche de l’oligarchie internationale. Sans sous-estimer aucunement l’impact positif du facteur pétrolier sur le développement économique du monde arabe et la montée de son poids dans l’économie mondiale et les relations internationales, il faut reconnaître que sur le plan sociopolitique, du point de vue du renforcement des positions des forces démocratiques de la région, il a joué un rôle négatif.
Sur le plan politique, on voit persister la coexistence des institutions traditionnelles et modernes. En dépit de grandes difficultés, la modernité se fraye un chemin même dans ce domaine. La stabilité autoritaire a été ébranlée par une forte aspiration à la démocratisation. À la fin des années 1980, on pouvait parler déjà d’un commencement de démocratisation, quoique à peine perceptible, des systèmes politiques. La pression « du bas », qui a servi d’impulsion à ce processus, mène parfois au résultat inverse, le retour à l’autoritarisme, mais surtout à l’impasse politique traduite sous forme d’extrémisme et de fondamentalisme religieux.
Au cours de dernières quatre décennies, le nationalisme arabe, mais aussi l’islamisme, qui à la suite d’un triomphe de plus de dix ans est devenu l’un des éléments clés de la vie de la société arabe moderne, ont connu des hauts et des bas. Quelques facteurs permettent d’envisager une éventuelle synthèse du nationalisme et de l’islamisme reconstitué par l’abandon de certains fondements nationalistes séculaires et de certains principes fondamentalistes.
Étant donné que l’activité non productive gagne du terrain, le caractère contradictoire du développement s’accentue considérablement : la polarisation sociale de la société se base sur l’approfondissement de l’inégalité des chances. La montée de la tension sociale est suivie de l’exacerbation des problèmes économiques, par l’émergence des restrictions supplémentaires à la croissance, ce qui est lié à l’utilisation insuffisante des unités de production, au chômage et au renforcement de la concurrence sur le marché extérieur.
Les groupes sociaux comprennent entre autres « la couche parasitaire ». Cette couche sociale apparaît et croît dans le secteur des entreprises et du commerce en union avec la bureaucratie de l’appareil d’État et le secteur public, en se transformant lentement mais sûrement en une force d’influence. Ce groupe social est très proche de la grande bourgeoisie marchande et bancaire des pays pétroliers de la péninsule arabe, dont l’apparition et l’union avec les instituts monarchiques traditionnels de ces pays sont devenues un trait caractéristique de leur développement socio-économique.
Le parasitisme de ces couches puissantes des pays pétroliers arabes est confirmé par les statistiques, selon lesquelles 90 % des revenus pétroliers ont été dépensés sur la période 1973-1990 pour des besoins et des services non industriels, et seuls 10 % ont été investis dans la production. Le caractère social de la politique économique des régimes monarchiques arabes conduit finalement à leur affirmation au pouvoir, à l’élargissement de la base du développement.
Les pays arabes ont affiché un progrès dans certains aspects du développement socio-économique. Ainsi, en ce qui concerne le PIB par habitant, les monarchies pétrolières faiblement peuplées se hissent aux premières positions dans le monde entier.
Cependant, en matière d’autres indicateurs, surtout sociaux, elles n’y sont pas encore parvenues. En outre, aux problèmes existants, non encore résolus, s’ajoutent de nouveaux problèmes sous forme de dette extérieure, tant en valeur absolue que par habitant.
La suppression de la féodalité ne s’opère pas par un mouvement ascensionnel ; elle est soumise à des fluctuations et elle n’aboutira qu’après nombre de collisions, conflits intestinaux et interétatiques, accords, crises, explosions sociales, etc. Ce processus peut se caractériser par des écarts, des abandons de ce qui a été déjà atteint sous l’influence des guerres, des calamités, de la chute des prix des matières premières sur le marché international, etc.
La situation des pays arabes est compliquée par le fait que la majorité écrasante de ceux-ci se maintient dans des conditions où le pouvoir d’État est concentré entre les mains des groupes sociaux souvent dépourvus de compétences et de sincérité politiques.
Les dirigeants qui agissent selon la volonté de ces groupes sont incapables de se lancer dans la résolution des problèmes mentionnés et cherchent à y remédier en servant leur propre intérêt et non celui des citoyens. Donc, le progrès en matière de suppression de la féodalité d’après une analyse est parfois à peine visible. Cependant, si l’on prend une plus longue période, une décennie, un quart ou un tiers de siècle, le progrès socio-économique sera bien évident.
Les pays arabes ne forment pas un ensemble pour de nombreuses raisons. Leur niveau de développement économique est très disparate et ils sont très hétérogènes sur le plan sociopolitique. En même temps, la diversité des conditions n’exclut pas des problèmes socio-économiques du même type qui se dressent devant les pays arabes. Les plus importants d’entre ceux-là sont le dév

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