Pour sortir du capitalisme
254 pages
Français

Pour sortir du capitalisme , livre ebook

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254 pages
Français

Description

A partir de la confrontation fraternelle sur deux paradigmes a priori différents naît l'idée d'un "espace collectif" regroupant tous les courants de pensée révolutionnaires et dynamisant la saine confrontation des citoyens, afin d'élaborer et de mettre en oeuvre les divers projets et actions régissant tous les aspects de la vie publique et sociale. Dans cet esprit il est possible d'imaginer un front commun révolutionnaire, capable de déjouer la crise.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 52
EAN13 9782296506008
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Éco-partage ou communisme
André Prone et Maurice Richaud Questions contemporaines ÉcQo-partage ou communisme POUR SORTIR André Prone et Maurice RDichauUdCAPITALISME
Questions contemporaines
Préface d’Yvon Quiniou
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POUR SORTIR DU CAPITALISME
Illustration de couverture : collage d’André Prone. «Symbolique de la sortie du capitalisme : compréhension, confrontation, émancipation»© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-99242-9 EAN : 9782296992429
André PRONEet Maurice RICHAUDPOUR SORTIR DU CAPITALISME Éco-partage ou communisme ? Préface d’Yvon Quiniou
Questions contemporaines Collection dirigée par B. Péquignot et D. Rolland Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Derniers ouvrages parus Christophe du PAYRAT,Pourquoi avoir fait de Mayotte le e 101 département français ?,2012. Jean-Michel VINCENT,L’invention de la maîtrise d’œuvre urbaine.De la ville nouvelle aux ateliers, 2012. Simon DOLAN, Martine GUIDONI, Succès et valeurs. Les valeurs pour un mieux-être professionnel et personnel, 2012 François-Gabriel ROUSSEL,Les mondes virtuels. Panorama et perspectives, 2012. Rémi RAHER, La signature en politique. Entre attribut du pouvoir et contrainte matérielle, 2012. Henri MALOSSE et Laure LIMOUSIN,La construction européenne. Histoires et avenir d’une Europe des peuples, 2012. Rémi GUILLET,Propositions pour une économie équitable, 2012. Thorsten BOTZ-BORNSTEIN,La Chine contre l’Amérique, Culture sans civilisation contre civilisation sans culture ?, 2012. Mireille GIRAUD,: le harcèlementÊtre et vivre seule quotidien, 2012. Patrick PILLON (dir.),La faim par le marché, Aspects sénégalais de la mondialisation, 2012. Kilien STENGEL,Une cantine peut-elle être pédagogique ? La place de la transmission dans la restauration scolaire, 2012.
Préface Deux intellectuels militants s’engagent, à des titres divers et avec chacun son angle d’attaque et son langage propre, en faveur du communisme. Voilà qui est déjà en soi intéressant et révélateur d’un nouvel air du temps, lié à la crise considérable que connaît aujourd’hui le capitalisme, avec son cortège de souffrances qu’il génère un peu partout dans le monde : l’Idée communiste refait manifestement surface et cet ouvrage participe d’un mouvement général, marqué aussi par le « retour à Marx » (même le journalLe Mondelui a consacré un hors-série !), dont on peut prédire, sans prophétisme, qu’il n’est pas fini. Mais, bien entendu, cet ouvrage est aussi intéressant en lui-même : non qu’il entende rivaliser conceptuellement avecLe Capital– c’est plutôt duManifestequ’il faudrait le rapprocher, si l’on y tient –, mais il nous offre une bonne synthèse, claire et accessible, parfois même originale, de la manière dont on peut, quand on milite depuis longtemps dans le camp du communisme, se réapproprier ce projet après la disparition du bloc soviétique qui prétendait l’incarner et qui, en réalité, l’a disqualifié aux yeux de beaucoup. C’est André Prone qui inaugure ici ce travail. Et il le fait lucidement, en prenant d’abord la mesure, précisément, de l’échec dudit « socialisme réel » dont il affirme sans ambages, et malgré les qualités qu’il a pu présenter (voir son analyse nuancée de la RDA qu’il a connue de l’intérieur), qu’« il s’est autodétruit » : à la racine, il y a eu un étatisme excessif qui a emprisonné la société civile, a laissé peu d’initiative aux acteurs sociaux et a carrément versé, longtemps et un peu partout, dans la « dictature » politique, concept pourtant antinomique avec l’idée d’un mouvement révolutionnaire porté par « l’immense majorité » comme le voulait Marx (et Engels), dans lequel la liberté individuelle devait être non seulement l’objectif mais la base de la transformation sociale. D’où aussi, faute d’un contrôle démocratique, des dérives comme le bureaucratisme, le productivisme, la police des mœurs ou l’oubli de la question écologique.
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Du coup, l’auteur peut, en opposition et sans nier à aucun moment l’apport de la pensée marxiste, proposer de la prolonger à la lumière de suggestions visant à définir une nouvelle matrice idéologique pour ce qu’il appelle un « éco-partage » ou un « écomunisme ». J’en retiens quelques idées-forces, qui s’appuient à la fois sur une critique de la social-démocratie qui a abandonné son projet originel d’aller au socialisme, sur une analyse fouillée de certains courants de gauche, comme l’écologie politique, qui ne refusent pas vraiment le capitalisme et, enfin, sur les idées de Michel Clouscard. D’abord celle qu’il faut cesser de se focaliser sur la production et la croissance des biens matériels car, comme il le dit en distinguant justement l’évolution et le progrès, « une communauté humaine peut avancer à reculons ». Il faut donc aussi cesser de s’abandonner à cette « idéologie du désir » dont Clouscard a montré qu’en mettant au premier plan une consommation du futile, elle enferme les hommes dans une fantasmagorie individualiste de la jouissance qui nous coupe des autres, masque les rapports sociaux véritables et sert le capitalisme. La télévision, y compris telle qu’elle fonctionne dans un pays « communiste » pauvre comme le Laos qu’il a visité, lui permet de concevoir ce qu’il nomme « l’enjeu parabole », celui d’un média dont les images occultent la perception de la réalité sociale. Du coup, il met au premier plan l’importance et la nécessité d’un « éco-partage », d’un partage des biens et des acquis de la civilisation dans ce qu’elle a de meilleur comme la culture, ce qui suppose que l’on restaure l’ordre éthique de valeurs humanistes comme la fraternité, la solidarité ou même l’imagination qui permet de concevoir la possibilité d’un autre monde contre la soi-disant fatalité du cours des choses. Enfin, contre un égalitarisme sommaire que Marx ne proposait surtout pas mais que le « marxisme-léninisme » s’est cru le droit d’imposer, Prone avance la belle idée de « l’égale différence » qui permet à tout être humain (= égalité) d’affirmer sa singularité (= différence), tout cela non dans la concurrence haineuse qui nous sépare des autres, telle que la préconise le libéralisme, mais dans l’émulation qui nous relie positivement à eux. Tout cela ne saurait évidemment être imposé et suppose à la fois une « démocratie maîtrisée » (nous
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aurons donc toujours besoin d’un État) dans laquelle le corps social joue pleinement son rôle, mais aussi un travail sur soi, mettant en œuvre, dirai-je clairement, une exigence proprement morale, sur laquelle l’auteur aurait peut-être pu davantage insister.L’approche de Maurice Richaud est différente, mais c’est aussi cette différence des propos qui rend cet essai à deux voix intéressant. Il se réclame d’une vision classique, peut-on dire, du communisme, dont il rappelle l’histoire ancienne (qu’on a tendance à oublier parce qu’elle est censurée : Platon, T. Münzer, les divers communistes utopiques, etc.) avant qu’elle ne donne naissance au communisme scientifique marxien, dont il rappelle les principes de base et l’insistance principale, et même fondatrice, mise sur la division de la société en classes antagonistes, qui traverse toute l’histoire, hormis le communisme primitif. Cette division repose sur l’exploitation de la force de travail telle que Marx l’a révélée, à propos des « prolétaires » (au sens large) qui produisent plus de « valeur » qu’ils n’en perçoivent sous la forme de salaire. Il peut alors se livrer à une vaste fresque, à la fois polémique, indignée et très concrète, évoquant les formes successives de cette exploitation, les mécanismes changeants sur lesquels elle repose sans cesser d’exister – par exemple, sa forme keynésienne, fondée sur la demande de consommation et profitant aux salariés, très différente de sa forme néo-libérale actuelle, qui se traduit par une catastrophe sociale sans précédent à l’heure de la mondialisation, dans tous les champs de l’existence. Son diagnostic est implacable et il a raison de dénoncer le règne du mensonge généralisé qui nous masque cette réalité, voire nous fait croire que les avancées sociales que cette histoire comporte seraient dues à une générosité spontanée des capitalistes. En réalité, c’est au nom de son intérêt que le capitalisme les a consenties – comme la conquête de l’instruction pour tous, au e XIX siècle, dont Richaud signale, avec raison, qu’elle correspondait au besoin d’une main-d’œuvre plus qualifiée ; et, tout autant, il indique que ces avancées, quand elles n’étaient pas profitables au Capital, lui ont toujours été imposées ou arrachées par la lutte de classe des opprimés – comme les « libertés républicaines » – et ce même Capital n’a cessé de
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