Rationalité africaine et développement économique
234 pages
Français

Rationalité africaine et développement économique , livre ebook

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234 pages
Français

Description

Aujourd'hui, la rationalité africaine, véritable socle pour le développement de l'Afrique, peut être systématisée et retransmise à l'humanité à travers l'école du savoir africain. Cette école est fondé sur les sources d'inspiration et de savoir chez l'Africain, puis sur l'initiation. Partant des cultures africaines et de la culture bassa en particulier, l'auteur a identifié et recensé des savoirs et des valeurs, qui peuvent être convertibles en base d'un développement économique authentique et multipolaire pour l'Afrique.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2013
Nombre de lectures 119
EAN13 9782336329468
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Charles Jean Marie MINYEM
R ATIONALITÉ AFRICAINE ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
L’école du savoir africain
PENSÉE AFRICAINE
Préface de Robert Ndebi Biya
RATIONALITÉ AFRICAINE ETDÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE L’école du savoir africain
Collection « Pensée africaine » e En ce début du XXI siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les Etats et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socioculturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui. L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la collection « Pensée africaine » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine. Dernières parutions Toto Jérôme BALOU BI,Élection présidentielle en Côte d’Ivoire ou le pouvoir néocolonial dans tous ses états, 2013. Samuel SAME KOLLE,La quête identitaire du sujet africain moderne. Perspective psychohistorique et comparée, 2013. Jules MAIDIKA Asana Kalinga,Métaphysique et technique moderne chez Martin Heidegger, 2013. Basile-Juléat FOUDA,La philosophie négro-africaine de l’existence. Herméneutique des traditions orales africaines, 2013. Claver BIBANG,Approches naïves du Noir dans les médias français, 2012.Augustin RAMAZANI BISHWENDE,Dieu dans la modernité. Supprimer la religion, n’est-ce pas supprimer l’homme ?,2012. Dieudonné EKOUMA ASSEKO,Essai d’initiation à la philosophie, 2012 Philippe VERDOL,Déshumanisation et surexploitation coloniale.Démounaj etPwofitasyon dans la Guadeloupe contemporaine, 2012. Emmanuel OKAMBA,L’éthique du Kébé-kébé et la promotion du leadership chez les Mbosi du Congo.Le réveil d’Odi, 2012.
Charles Jean Marie MINYEM RATIONALITÉ AFRICAINE ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE L’école du savoir africain
© L'Harmattan, 2013 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00442-6 EAN : 9782343004426
PRÉFACE
Lorsque Charles Jean Marie Minyem présentait en mon absence, le résumé de la première mouture de ce travail devant un panel de doctorants et d’enseignants universitaires de philosophie, une question lui a été posée par un professeur sur un ton de défi. « Mr Minyem, est-ce avec lensoñque vous comptez1 développer le Cameroun ? » Qu’est-ce que cela veut dire ? Le professeur en question, épistémologue de son état, ne conçoit peut-être pas que le développement, matériel surtout, soit possible sans passer par la méthode cartésienne. Sans abolir cette dernière, Charles Jean Marie Minyem ajoute seulement que : 1-Le modèle occidental de développement économique a montré ses limites là où il est né. 2-L’inadaptation de ce modèle est patente par rapport aux réalités sociocosmiques de l’Afrique. 3-« L’Afrique ne peut donc véritablement se développer et de façon durable que si elle origine son développement économique d’une rationalité qui lui est propre.» (pp. 105-106) Sur ce dernier point, celui d’une rationalité d’un discours africain, je rapporte un fait d’expérience vécue personnellement il y a une vingtaine d’années. Avec l’accord de mon évêque, j’ai assisté toute une nuit à la réunion des tradipraticiens et des chefs traditionnels. Vers trois heures du matin, un docteur en médecine, en même 1 Lensoñrelève de la métonymie où la partie est prise comme la totalité. C’est un rite singulier de la culturebassaou de l’Afrique de transmission mystique du mal. 7
temps tradipraticien assis à côté de moi, me souffle à l’oreille qu’il sentait l’odeur de mort. Je répliquai en disant qu’il oubliait que nous avons trouvé un décès dans le village et qu’une veillée funèbre a lieu non loin de la maison dans laquelle nous nous trouvons. Non, réagit le docteur, c’est l’odeur d’ici, c’est comme si quelqu’un parmi nous doit mourir prochainement. Alors, je lui demandai si c’était moi cette personne qui doit mourir prochainement ? Ce fut ensuite le silence. Vers six heures du matin, à la fin de la réunion, un autre tradipraticien prit la parole et reprocha au chef traditionnel chez qui la réunion siégeait. Il lui dit : «Pourquoi méprisez-vous la tradition, vous-même chef traditionnel ? Hier au début de la réunion, aucune libation aux ancêtres, nous sommes sur le point de partir de cette maison sans aucun mot aux défunts. Voici donc que votre feu père est survenu la nuit le visage courroucé devant la porte, il est tout de même entré dans notre salle par la fenêtre et est passé devant le prêtre et le médecin. (Toute de suite, le médecin m’interpelle en me regardant : « qu’est-ce que j’ai dit ? Que je sentais l’odeur de mort). Nous devons donc apaiser les ancêtres pour conjurer la mort dans cette maison. » Voilà donc un cas de figure où le non initié reste désarmé pour comprendre et maîtriser une telle situation. Si le docteur en médecine ne croyait pas à la limite de la médecine occidentale, il ne se serait pas initié aux soins indigènes. Des exemples de ce genre peuvent être multipliés même dans le domaine purement de transformation ou de production matérielle, dans les secteurs de la médecine, de déplacement à distance, de la fécondité, etc.… En somme, le dialogue avec les ancêtres, la maîtrise de la parole, l’expérience quotidienne du contact avec les éléments naturels (minéral, végétal, animal) influent sur tout milieu, fût-il nécessairement au départ technoscientifique. Raison pour laquelle, l’homme doit toujours orienter son propre
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développement, compte tenu de sa culture et de son milieu de vie. Quel regard portons-nous au rêve et à l’entreprise de Descartes qui ont abouti au modèle de développement occidental ? Certes nous admirons cette découverte de l’organisation intime de la matière qui octroie à l’homme, la maîtrise de l’univers, cependant, cette maîtrise n’est pas totale puisque l’homme n’est que le gérant et non le créateur, d’autre part l’homme est encore loin de se gérer lui-même. La non maîtrise de soi-même peut le précipiter à la mort, dans la mesure où l’homme se met en guerre contre lui-même, ou contre son frère. Malgré les accidents inévitables dans le traitement de la matière, l’homme peut encore par la science et la technique, améliorer de jour en jour, son jeu d’apprenti-sorcier. D’où l’importance de la culture sans laquelle, l’homme devient le premier ennemi de l’homme.« Une science sans conscience, n’est que ruine de l’âme. » C’est pourquoi, même si par la mathesis, le cartésien maîtrise et possède l’univers, sans la conscience, cette victoire ne reste que de courte durée. La culture (africaine) doit donc la préserver. En dehors du fonctionnement interne de la matière que le savant peut accélérer, ralentir, ou même arrêter, n’y a-t-il pas lieu d’agir sur elle à partir d’une nouvelle dimension ? N’y a-t-il pas une physique ancienne, classique ou mécanique à la quelle succède celle qui est moderne, ondulatoire ? Et plus tard ? Aujourd’hui, aura-t-on le courage d’harmoniser cette dernière avec les traditions mystiques millénaires, identifiées injustement aux superstitions où tout est énergie ? Voilà le chemin et la direction que je suggère aux jeunes générations africaines.
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Robert NDEBI BIYA Professeur
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