Risques globaux et développement durable
114 pages
Français

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Risques globaux et développement durable , livre ebook

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Description

L'augmentation de risques tel que le changement climatique ou encore la raréfaction des sources d'énergie fossiles constitue autant d'indices annonçant une prochaine phase de rupture. Dépassant les clivages entre les discours spécialisés, trop éloignés des préoccupations concrètes des gens, et les discours simplificateurs déployés par les médias, cet ouvrage propose une synthèse entre la visée socio-économique et la visée scientifique pour un développement durable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 253
EAN13 9782336266800
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296023604
Risques globaux et développement durable
Fausses pistes et vraies solutions

Laure Dolique
REMERCIEMENTS
A Christophe et Jean-Michel pour leur relecture et leurs conseils ; à Pierre, Maria, Frédéric et François pour la logistique ; à Max le visionnaire
Sommaire
Page de Copyright Page de titre REMERCIEMENTS INTRODUCTION - DEFINIR LE DEVELOPPEMENT DURABLE PREMIERE PARTIE - LES TERMES DU DEBAT DEUXIEME PARTIE - UNE APPROCHE DES RISQUES GLOBAUX TROISIEME PARTIE - SOLUTIONS SECTORIELLES ET SOLUTIONS SYSTEMIQUES : UNE APPROCHE NORMATIVE CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE Collection « L’esprit économique »
INTRODUCTION
DEFINIR LE DEVELOPPEMENT DURABLE
Né dans le prolongement des mouvements de défense de l’environnement, le développement durable est devenu en une quinzaine d’années un concept à la fois incontournable et suffisamment flou pour qu’il soit utilisé à tort et à travers par les leaders d’opinion, les médias, les acteurs politiques et économiques. Nous assistons à la marchandisation, au dévoiement, de ce concept qui, porteur de la promesse d’un avenir meilleur, est aujourd’hui bien souvent réduit à un catalogue de bonnes intentions.
Quels sont les principes, les primats, les enjeux du développement durable ? Qu’apporte cette notion, ce mouvement d’idées, à la réflexion sur la protection de l’environnement portée plus classiquement par les mouvements écologistes issus des années 1960 ?
Qu’apporte-t-elle à l’action dirigée en faveur d’un progrès humain respectueux de la nature ? Quels sont les objectifs ayant sous-tendu à sa création et à sa diffusion ? La notion de développement durable est-elle suffisamment opérationnelle pour répondre efficacement à ces objectifs ?
Nouvelle éthique, enjeu d’image ou enjeu moral ? Nous nous efforcerons ici de définir ce vaste corpus d’idées qu’est le développement durable dans des termes précis et de le replacer dans le contexte idéologique et politique de sa gestation.

I/ DEFINITION DU DEVELOPPEMENT DURABLE
La notion de développement durable vient, à la fin des années 1980, bouleverser et enrichir les notions plus traditionnelles de respect de l’environnement et de conservation de la nature. Apparu pour la première fois en 1987 dans le rapport Brundtland — du nom de la ministre norvégienne de l’environnement Gro Harlem Brundtland qui présidait la Commission mondiale sur l’environnement et le développement organisée dans le cadre de l’ONU — le développement durable est défini comme un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le rapport poursuit en précisant que « deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de “ besoins ”, et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir ».
Ainsi, dès sa création le concept de développement durable met-il l’accent sur deux conséquences directes des modèles de développement dominants. Dans un souci d’équité, comment d’une part permettre aux nations émergentes d’atteindre, comme elles le souhaitent légitimement, un niveau de développement équivalent aux nations riches sans que cela n’entraîne une dégradation encore plus importante de la biosphère, et comment, d’autre part, inscrire le développement humain dans une perspective pérenne, puisque, comme le disait Antoine de Saint-Exupéry, « nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants » ?
La notion de développement durable sera enrichie lors du Sommet de la Terre, qui réunit en 1992 à Rio de Janeiro 172 gouvernements dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Sont alors définis les trois « piliers » qui doivent être conciliés dans une perspective de développement durable : le progrès économique, la justice sociale et la préservation de l’environnement.
Emergé en cette fin de XXe siècle, alors que les vieilles idéologies basculent définitivement dans le passé de leurs échecs, le développement durable porte un véritable projet politique qui tente, avec le triptyque « progrès économique », «justice sociale » et « préservation de l’environnement », de réaliser la synthèse impossible entre la poursuite de la recherche du profit et le respect d’un certain nombre de valeurs, éthiques et morales.
L’entreprise, unité de création de profit, est en effet au cœur du projet ; projet dont le maître mot est la responsabilité. L’entreprise se voit ainsi décerner le rôle clé dans le développement des territoires. Le territoire, échelon primordial de la mise en place des préceptes du développement durable, est structuré autour de ses « parties prenantes ». La responsabilité de l’entreprise s’y exerce ainsi à tous les niveaux. Vis-à-vis de ses employés, auxquels elle est tenue d’assurer un certain niveau de rémunération et des conditions de travail conforme à la dignité humaine (pilier « justice sociale »). Vis-à-vis de la collectivité à laquelle elle doit assurer le maintien d’un environnement sain (pilier « préservation de l’environnement »). Responsabilité de l’entreprise enfin, vis-à-vis de ses fournisseurs et de ses clients, dont elle doit s’assurer qu’ils respectent à leur tour ces principes.
L’organisation des activités et le partage des responsabilités entre les différentes parties prenantes du territoire, sont également intégrés dans le développement durable, qui entend instaurer des nouvelles règles de gouvernance, basées sur la transparence et l’existence de contre-pouvoirs.
L’ensemble de ces parties prenantes doit s’assurer que l’activité de l’entreprise est strictement compatible avec le maintien des écosystèmes. Les impacts de l’entreprise et de ses produits en termes de consommation de ressources, de production de déchets, d’émissions polluantes sont passés au crible.
Ainsi, si le progrès économique, la justice sociale et la préservation de l’environnement peuvent être considérés comme les piliers du développement durable, la gouvernance et la responsabilisation en constituent les moyens et les voies.

II/ CONTEXTE ET APPORTS FONDAMENTAUX DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE
On assimile souvent, et à tort, le développement durable à l’écologie politique ; comme s’il s’agissait d’un engagement sectoriel. Au contraire le développement durable introduit dans le débat sur la préservation de la nature, la notion de globalité.
L’écologie, du grec « oikos » - maison, habitat - et « logos » - science, est définie comme l’étude des interactions entre les êtres vivants et leur milieu. Le terme est créé en 1866 par le biologiste allemand Ernst Haeckel. Il fait alors résonance à la crainte d’une détérioration de la nature, née à la fois des révolutions industrielles, dont l’impact sur le milieu naturel est sans précédent, et d’une modification radicale de la relation que l’Homme entretient avec son environnement, du fait de l’action conjuguée de l’urbanisation et de la mécanisation des processus de production des biens de consommation courante.
L’écologie en tant que projet politique prend réellement son essor dans les années 1960, du fait de l’action concordante de plusieurs facteurs. D’une part, l’impact croissant de l’activité humaine sur le milieu naturel trouve un relais efficace dans les média, qui relatent les catastrophes écologiques qui vont marquer l’opinion publique. D’autre part, la prospérité croissante et inédite que les populations des pays occidentaux connaissent pendant les Trente Glorieuses, les amène à prendre du recul par rapport aux biens matériels. La recherche de nouvelles valeurs pousse certains à un mouvement de retour à la nature, dynamique au sein de laquelle le souci de protection de l’environnement s’impose comme une évidence, puis comme une urgence. Enfin, une forme de défiance par rapport à l’idée de progrès linéaire, de modernité,

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