Société métallurgique de Normandie
274 pages
Français

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Société métallurgique de Normandie , livre ebook

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Description

1917 à Mondeville, près de Caen, une usine produit pour la première fois de l'acier. La Société Métallurgique de Normandie (SMN), à peine son lancement annoncé, son personnel est appelé sur le front. Puis, la Seconde Guerre mondiale, en mobilisant les ouvriers, en rasant l'usine et la cité ouvrière, allait nécessiter une reconstruction matérielle et humaine. A l'automne 1991 retentit l'annonce de la fermeture. Qui sont les mille ouvriers qui vont "terminer" l'usine en 1993 et devront chercher un nouvel emploi ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 91
EAN13 9782296487758
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Société Métallurgique de Normandie
Logiques sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Aline CHAMAHIAN, Claire LEFRANÇOIS, Vivre les âges de la vie, de l’adolescence au grand âge , 2012.
Sacha LEDUC, Les Ressentiments de la société du travail. La couverture maladie universelle (CMU) en quête de légitimité , 2012.
Charlotte BOISTEAU, Violences, sécurités et territoires , 2012.
Emmanuel QUENSON, Une socio - histoire des relations formation emploi , 2012.
Hugues JACQUET, L’intelligence de la main , 2012.
Arnaud ALESSANDRIN (dir), La transidentité. Des changements individuels au débat de société , 2012.
Andrea TRIBESS, Un village sarde contemporain : pouvoirs et contrepouvoirs , 2012.
Alhassane CHERIF, Le sens de la maladie en Afrique et dans la migration. Diagnostic, pronostic, prise en charge , 2012.
Philippe ZARIFIAN, Sociologie du devenir. Éléments d’une sociologie générale , 2012.
Birgitta ORFALI, L’adhésion à l’extrême droite. Étude comparative en France, Hongrie, Italie et Roumanie , 2012.
Arnaud ALESSANDRIN, Aux frontières du genre , 2012.
Colette MÉCHIN, La Fabrique des prénoms , 2012.
Yris ERTUGRAL, Le désir de maternité et la mort, depuis la légalisation de la contraception et de l’avortement , 2012.
Ulrich BRAND, Michael LÖWY, Globalisation et crise écologique. Une critique de l’économie politique par des écologistes allemands , 2011.
Fred DERVIN, Impostures interculturelles ,2011.
Anne-Lise SERAZIN, Vies de travail en Loire – Atlantique au XXe siècle. Traversées du siècle , 2011. Jacqueline DEGUISE-LE ROY, Les solidarités à l'épreuve de la pauvreté. Expériences anglaises et françaises aux XIX E et XX e siècles , 2012.
Jean Ferrette
La Société Métallurgique de Normandie
Grandeur et déclin d’une communauté ouvrière




PRÉFACE DE LOUIS CHAUVEL




L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l'École - Polytechnique ; 75005Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96358-0
EAN : 97822968963580
À André Ferrette (1912-1990) né à Villerupt (Meurthe et Moselle) embauché à 13 ans le 9 juillet 1926 aux Laminoirs comme enfourneur.








« Si vous nous piquez, est-ce que nous ne saignons pas ? Si vous nous chatouillez, est-ce que nous ne rions pas ? Et si vous nous insultez, ne devons-nous pas nous venger? Puisque nous sommes pareils dans tout le reste, ne croyez-vous pas que nous nous ressemblons même en ceci ? »
Shylock dans le Marchand de Venise de William Shakespeare





« Vous savez, je n’ai rien à vous raconter. Ma vie n’est pas très intéressante »

Témoignage d’un ancien sidérurgiste retraité
PREFACE
Dans ce travail, Jean Ferrette aborde la question de la mobilité ouvrière au long de l’existence de la SMN (Société métallurgique de Normandie), dans la banlieue de Caen. Il s’agit d’une monographie en profondeur dont l’objectif principal consiste en la mise en relation d’une réflexion théorique sur la stratification et la mobilité sociale, et d’un travail sur les réalités de la vie ouvrière au-delà même de la fermeture du site industriel qui donnait corps à un groupe social spécifique.
Ce travail se présente donc tout à la fois comme un rappel, une synthèse et une relecture critique des grandes théories de la stratification, de la mobilité sociale, de la sociologie des classes ainsi que des modes de vie, et en même temps comme un travail empirique d’ampleur, présentant tout à la fois un volet historiographique sur archives et un volet empirique, qualitatif et quantitatif. Au bout de cette perspective, ce travail tend à montrer que les individus mobilisent l’ensemble de leurs ressources inégalement réparties et marquées par des histoires personnelles ou familiales différentes, d’où résultent des formes divergentes de mobilité.
Les grandes thématiques auxquelles s’intéresse Jean Ferrette relèvent avant tout d’enjeux centraux de la sociologie classique ou contemporaine, tels que: le couple déterminisme/liberté, la morphologie sociale, l’organisation industrielle, la formation de la conscience de classe, la différenciation selon le genre, la sociologie de la mémoire, la mobilité sociale sous ses différentes dimensions, le rôle de la formation (et des autres agences de socialisation) dans la mobilité ou la cristallisation d’un groupe social, ou celle des modes et des genres de vie. Au-delà de ces thématiques dont beaucoup sont classiques, des tendances plus contemporaines font l’objet de travaux : comme la sociologie de l’oubli, des célébrités, l’analyse biographique, notamment. Ce travail présente donc une dimension théorique considérable, qui s’applique et trouve son fil rouge dans l’analyse des conséquences de la fermeture de l’usine SMN, qui entraîne un ensemble de reclassements collectifs ou individuels que Jean Ferrette constate, désire expliquer et souhaite comprendre. L’événement est aussi l’occasion d’un travail de sociologie rétrospective où le retour sur la constitution du groupe ouvrier SMN permet de mesurer le degré de construction de ce groupe, et de saisir les limites mêmes du processus de destruction, la fermeture n’empêchant pas le maintien de formes spécifiques ou d’effets de rémanence, parfois sur plusieurs générations, processus au bout duquel l’identité même de sidérurgiste se succède, parfois même en creux au travers de la dénégation du passé ouvrier.
Une grande qualité de ce travail consiste en une réflexion théorique mettant en évidence une culture large voire éclectique en sociologie et en sciences sociales, dans un travail critique sur les fondements de notre discipline. Un autre point important relève de la forte intégration, tout au long de la thèse, entre des éléments théoriques et des éléments empiriques, d’où un ensemble bien différent de celui de nombreuses thèses fondées sur un plan de type :1-théorie, 2-données-méthodes, 3-résultats. Un troisième point relève de la volonté de décrire finement et longitudinalement les processus individuels et collectifs de construction d’une trajectoire. Un quatrième relève de la diversité des instruments d’observation de la réalité sociale (outils qualitatifs, quantitatifs, questionnaires, analyses secondaires, etc.).
Ce travail ambitieux représente un ensemble dont l’intérêt dépasse largement celui d’une monographie d’usine. La double approche théorique et empirique, la très grande connaissance des sciences sociales contemporaines, l’étendue du travail sur des données, permettent à son auteur de nous offrir une analyse des limites respectives du déterminisme et de la liberté de l’acteur.


Louis CHAUVEL
Professeur des universités, Sciences Po Paris
INTRODUCTION
Pourquoi s’attacher à l’étude de la mobilité sociale d’une population de travailleurs d’une usine liée à un lieu et à une histoire particulière, plutôt qu’à la mobilité sociale « en général » ? Ne gagnerions-nous pas davantage à l’étude des grands nombres, par l’observation des mouvements de populations entre les catégories sociales à l’échelle d’une nation, voire de continents entiers ? Peut-être. Mais outre le fait que cela traduit aussi un fétichisme du « grand nombre», nous passerions àcôté de ce qui a fait l’apport de l’ethnologie : l’étude concrète de phénomènes concrets par la rencontre d’un chercheur avec son terrain, au risque peut-être, de le rapprocher de son objet à mesure qu’il s’éloigne de la distanciation scientifique.
Comment qualifier autrement que « phénomène social total » cette extraordinaire opération humaine qui a consisté, au tout début du 20 e siècle, à construire de toutes pièces une communauté su i generi s en agglomérant des hommes,puis des familles entières, d’origines, de langues, de cultures, de re

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