Sortie de crise et nouvelle culture économique
198 pages
Français

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Sortie de crise et nouvelle culture économique , livre ebook

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Français

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Description

Le monde est passé d'une économie de gestion comptable simple qui évoluait lentement à une économie plus complexe pouvant présenter des crises et des retournements de situation imprévus de plus en plus nombreux et fréquents. Les élites en général n'ont pas été préparées à s'en prémunir. Le monde de la décision financière s'est éloigné de l'économie réelle, abritant des comportements irresponsables très contradictoires, réglementaristes d'une part, et joueurs fatalistes d'autre part...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 222
EAN13 9782296704442
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SORTIE DE CRISE
ET NOUVELLE CULTURE ÉCONOMIQUE
Stéphane NEUVILLE


SORTIE DE CRISE
ET
NOUVELLE CULTURE
ÉCONOMIQUE
© L’H armattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12522-3
EAN : 9782296125223

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
RÉSUMÉ
Le monde est passé d’une économie à gestion comptable simple qui évoluait lentement à une économie plus complexe pouvant présenter des crises et des retournements de situations imprévus de plus en plus nombreux et fréquents. Les élites en général n’ont pas été préparées à se prémunir contre eux. On a bien vu avec les affaires KERVIEL et MADOFF que le monde de la décision financière s’est le plus souvent réfugié derrière des statistiques, des rumeurs et de la spéculation, et n’a pu réussir dans l’ensemble que sur les questions monétaires et la maîtrise de l’inflation. Pour le reste il s’est surtout éloigné de l’économie réelle, avec des comportements irresponsables très contradictoires, réglementaristes d’une part, et joueurs fatalistes d’autre part, où les désastres plus fréquents ne sont pas seulement le fait de l’environnement mondial et du hasard. Il devra s’intéresser davantage aux réalités plus complexes et se méfier des dogmes et critères qu’il s’est imposé. C’est d’abord une affaire de culture générale plus ouverte qui ne se contente pas des algorithmes enseignés à l’école et qui fait plus appel à l’initiative, à la créativité rationnelle, ainsi qu’à une meilleure communication hiérarchique et interdisciplinaire, comme on a pu parfois y aspirer déjà en mai 68. Des industries qui ignorent la crise ont pu déjà s’en inspirer.
I. AFFAIRE MADOFF POUR ILLUSTRER UNE CRISE
On a pu lire récemment dans la presse grand public certains articles parlant d’un « Mystère de l’affaire Madoff » (1). Il semblerait qu’il aurait été coupable de malversations, et qu’il se serait enrichi de manière délictueuse, en utilisant la technique de la pyramide de Ponzi, au détriment des gens qui lui faisaient confiance et qui lui avaient confié des sommes importantes pour les investir au mieux. Plus de 50 milliards de dollars ont disparu. Cet argent a-t-il été perdu ou détourné ? Apparemment nul ne le sait. Il disposerait aujourd’hui d’une fortune de 100 millions de dollars mis au nom de son épouse et de sa famille. Mais où sont donc passés les autres 50 milliards ? Cet argent là a-t-il été caché quelque part, s’est-il « volatilisé » ou a-t-il été détruit et perdu pour tout le monde, y compris pour M. Madoff ? Serait-ce une éventualité, et cela montrerait-il si oui ainsi les dérives possibles inimaginables du monde financier et des conséquences sur l’économie le fait de ne pas les maîtriser ? (2)

Au-delà de cette affaire et de savoir si oui ou non Madoff est coupable de malversations c’est tout un système qui avec ses méthodes, ne devrait jamais plus pouvoir fonctionner comme par le passé. Avec les vieilles méthodes, ce ne serait à l’avenir peut-être plus aussi facile de faire à « coup sûr » du profit et de créer du « développement économique ». Et l’affaire Madoff est peut-être l’occasion de nous le rappeler et de mettre en lumière certaines insuffisances de la décision financière, dont jusqu’à présent on n’a pas beaucoup entendu parler. Nous allons nous efforcer de développer un autre scénario que celui qui a été retenu par les tribunaux qui viennent de le condamner, mais qui selon toute vraisemblance aurait très bien pu se produire aussi et conduire aux mêmes situations de « volatilisation » d’importantes sommes d’argent, ce qui ne ferait que mettre en lumière certains mécanismes de la récession (3).
On n’avait pas eu besoin de s’attarder sur ces problèmes jusqu’à présent pour produire des résultats et des profits, que l’on considérait comme légaux et honnêtes. La situation a beaucoup changé. Et l’affaire KERVIEL (4) ici aussi a bien montré les faiblesses des méthodes boursières usuelles et les difficultés que peuvent rencontrer même des professionnels très bien rodés. Les investissements en Bourse peuvent aujourd’hui présenter à terme des risques financiers bien plus grands que n’importe quels autres, si on n’y ajoute pas d’autres savoir-faire sans doute plus difficiles à acquérir et à utiliser. Il est devenu plus que jamais nécessaire de mieux connaître et de mieux maîtriser ces aspects. A cet égard, il apparaît comme plus que probable, surtout dans l’affaire KERVIEL, que les personnes mises sur la sellette ne peuvent pas être aussi coupables que certains auraient peut-être aimé le voir pour disposer peut-être de bons boucs émissaires et ne pas avoir à reconnaître les faiblesses des méthodes employées actuellement. Pour ma part, les accusés ont surtout été entraînés dans un système de vieilles habitudes, qui en réalité ne sont pas si anciennes que cela (5), et qui n’étaient pas dans la déontologie initiale de la Bourse, dont la mission première est d’abord de financer l’économie réelle et de pouvoir retirer du profit uniquement à partir de son développement réel. Certes, ce fut un vœu pieux et les dérives perverses du boursicotage et de la spéculation sont bien vite apparues. Toutefois, on ne s’est peut-être pas rendu compte tout de suite que ces pratiques avaiient pu prendre très largement le pas sur les aspects beaucoup plus vertueux voulus au départ. Et sans doute ne s’est-on pas rendu compte non plus de la montée en puissance aussi forte de ces dérives aux effets si pervers et qui produisent des dégâts « collatéraux » qui ne sont plus du tout secondaires.

Rappelons que M. Madoff était président du NASDAQ, la Bourse des valeurs technologiques (6) où se trouvent toutes les activités industrielles et économiques qui gravitent autour de l’informatique et d’Internet, mais aussi – et en quantité beaucoup plus grande – beaucoup d’autres domaines très technologiques, qui concernent presque toutes les industries les plus modernes, et censées représenter l’avenir et les valeurs industrielles les plus dynamiques. Il n’était pas rare ici de voir des start-up connaître des progressions à la fois des revenus et des cours en Bourse de 30 à 40% par an et beaucoup plus parfois. Et dans ce contexte, si on part du principe que l’on est bien informé sur la réalité des sociétés cotées en Bourse, il n’était pas obligatoirement aberrant de pouvoir miser sur des progressions de 10 à 20% de certains titres bien sélectionnés quand on savait à quoi cela correspondait plus exactement. C’était aussi ce que pensaient beaucoup de banques en France, qui ont proposé des portefeuilles de valeurs boursières à « gestion dynamique » de rapports comparables, considérées certes comme plus risquées mais toujours dans les limites du raisonnable, et avec des profits et des valorisations souvent réalisés comme annoncés, même si ce n’était en fait que des paris effectués à partir des statistiques et des résultats antérieurs (7).

N’avait-on pas vu par exemple, au début des années 90, les valeurs des actions de APPLIED MATERIALS s’envoler de plus de 1000% en quelques années seulement (8) ? Il y avait eu de très bonnes raisons d’économie réelle à cela qui n’avaient rien à voir avec la mystique délirante, presque superstitieuse, des salles de marché en période de fièvre. On avait su magistralement « marier » le « technoscientifique » dans le domaine des plasmas de décharges électriques sous vide, l’optimisation de certains procédés de gravure qu’on utilise pour la fabrication des puces en microélectronique, avec la conception et la vente d’équipements technologiques professionnels correspondants, très uniques et très exceptionnels dans les performances d’utilisation technique, destinés à l’industrie des semi-conducteurs. Une affaire de produits « simples » bien « définis » et de brevets pertinents ? Pas vraiment, d’abord une association particulièrement bien faite de l’ensemble des aspects in

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