THEORIE GENERALE DE LA CROISSANCE
228 pages
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Description

L’intensité dramatique des événements financiers actuels déchaine les passions. La science économique devient le grand débat. Décriée par les uns pour son incapacité à fournir des solutions pérennes, elle est encensée par les autres qui font valoir ses avancées notables. Dans ce tumulte, le marasme s’installe. Qui est le responsable ? La science économique elle-même dans son conformisme, les hommes politiques dans leur démagogie, ou le capitalisme dans son avidité ? Au terme d’une étude rigoureuse qui va revisiter l’essentiel de la pensée économique, ce sont tous les dogmes, toutes les idées reçues, qui seront questionnés. Dette monétaire et dette financière sont les moteurs d’une croissance stérile. Elles permettent aux dysfonctionnements du système capitaliste de se perpétuer dans une fuite en avant sans issue. Redonner une perspective aux populations demandera d'abattre le mythe de la croissance salvatrice. La solution ne réside pas dans une course dévastatrice à la surexploitation, mais dans l’élaboration d’un nouveau contrat social.

Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2013
Nombre de lectures 10
EAN13 9782312011066
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

THEORIE GENERALE DE LA CROISSANCE

MICHEL REDONDO
THEORIE GENERALE DE LA CROISSANCE
monnaie + croissance = richesse
l’équation impossible











LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01106-6
Remerciements :
Je tiens à remercier Hubert Gabrié, conférencier et professeur d’économie, pour son soutien permanent et plus particulièrement pour les précisions qu’il a su m’apporter quand à la théorie marxiste et à sa critique.
Mes remerciements vont aussi à Bruno Madelaigue pour les échanges fructueux que nous avons pu avoir au cours de discutions enflammées.

Introduction
Je ne suis pas économiste de profession, mais de formation. Loin des cénacles conformistes, mon goût pour cette matière me porte à réfléchir en toute indépendance aux nombreux défis qui sont lancés à notre société d’essence capitaliste. Pourtant, mon envie d’écrire sur ce sujet relève d’une motivation plus profonde, d’un constat sans appel : nul ne peut s’extraire du champ de l’économique, il s’impose à chacun et à tous, dans nos vies professionnelles et dans nos vies privées. Il est omniprésent et omnipotent, intéressés ou pas, nous sommes tous intimement concernés. L’économie est partout, l’économie c’est la vie !
L’économie est une science, non pas au sens épistémologique en ce qu’elle n’est pas constituée d’axiomes et de théorèmes irréfutables, mais une science malgré tout dans l’analyse des données et des mécanismes qu’elle requiert, dans les lois qu’elle permet d’avancer. À classer sans doute au rang des sciences humaines, l’économie est à mon sens une science majeure. Majeure en raison des connaissances accumulées bien sûr, mais majeure aussi dans son classement hiérarchique au sein des problématiques et priorités auxquelles sont confrontées les hommes. La philosophie est la « science » suprême, celle qui est à l’origine de toute pensée, de tout questionnement. L’interrogation économique se positionne immédiatement après, elle est la face concrète du questionnement métaphysique. Psychologie et sociologie viennent ensuite compléter cet ensemble de sciences que je qualifierai de fondamentales, par opposition aux matières purement scientifiques, qui en tant qu’outils doivent être vues comme des sciences instrumentales.

Pour autant, l’économie est-elle utile ?
Vous l’aurez compris, je me fais ici l’écho de tous ceux qui, fort justement déçus par la médiocrité des performances obtenues et par les crises à répétition que nous subissons, se posent la question de l’efficacité des batteries de conseillers et d’organismes estampillés du sceaux de cette science. En un mot, procure-t-elle un quelconque pouvoir prédictif, a-t-elle jamais permis de piloter une nation vers une plus grande prospérité ?
Précisons tout d’abord que la société civile, l’entreprise, sont la matière première de l’économie, mais elles ne relèvent elles-mêmes dans leur fonctionnement pas directement de cette science. L’économie dont nous parlons ne peut être que la macroéconomie. Notre sujet est l’économie politique.
De Machiavel à Keynes en passant par Turgot, elle a servi à conseiller le Prince, tout au moins quand il était disposé à écouter. Conseiller veut dire exposer les différentes options possibles à un problème donné et argumenter en faveur de celle qui présente objectivement les meilleures caractéristiques. Dans la pratique, l’économiste se voit en réalité plutôt cantonné à un rôle de technicien. Dans le meilleur des cas il est amené à évaluer les impacts de décisions avant tout politiques à l’intérieur d’un schéma préétabli, le reste du temps il compile consciencieusement des bases de données à des fins statistiques.
La vision du monde occupe très peu de place dans ce mode de fonctionnement, surtout si elle doit mener à une remise en cause du système dominant. La pensée théorique profonde, globale, telle qu’elle existe, n’aura finalement servi qu’à orienter quelques équations dans un modèle économétrique. Or justement, l’économie n’est pas une science exacte, ce n’est pas une science instrumentale. Il ne faut donc pas attendre d’elle des réponses précises à des questions précises. Il faut lui demander plus. Il faut attendre d’elle un vrai projet de société. Elle peut esquisser les contours d’une organisation optimale autour du mode de fonctionnement juridique et social que s’est choisi un peuple.
Le problème n’est donc pas tant l’intérêt pratique que peut avoir la science économique, en ce qu’elle seule permet la compréhension globale des forces à l’œuvre, mais le problème est la place qui lui est attribuée dans les réflexions et surtout dans les processus de décision étatiques. L’économie en tant que science fondamentale et non en tant que technique doit être entendue.

Dès lors qu’il s’agit de parler d’économie, deux voies s’offrent traditionnellement à l’écrivain ; celle du commentaire « éclairé » de l’actualité avec force exemples et force recommandations ; et celle de la théorisation des principes, souvent académique et complexe.
Le commentaire, s’il ne se fonde pas sur un socle théorique consistant et explicite, ne peut qu’aboutir dans le meilleur des cas à une suite de remarques frappées au coin du bon sens, mais sans grande portée. La théorisation quand à elle, beaucoup plus intéressante sur le fond, cours le danger de la recherche de filiation au détriment du pragmatisme. Elle a désormais tendance à naviguer entre deux écueils, celui de la focalisation sur l’étude de micro-mécanismes, et celui du choix partisan qui rejette toute forme de débat et qui la pousse à perpétuellement adopter une posture défensive dans une espèce de justification.
J’ai choisi d’explorer une troisième voie qui consiste en une reformulation théorique globale du système économique en quelques principes simples, qui se fonde à la fois sur une synthèse des courants de pensée traditionnels et sur l’observation des forces à l’œuvre dans le monde contemporain. Cette construction permettra des allers-retours incessants entre actualité et théorie, de telle sorte qu’en se renforçant mutuellement, ils permettent de progresser le long d’un fil conducteur qui aidera à parfaire l’édifice.

Il est généralement convenu lorsque l’on se réfère aux grands penseurs d’adhérer ou de rejeter en bloc leur vision du monde. Des courants de pensée se forment alors qui sont en opposition souvent frontale. Si l’on se penche sur leur évolution historique, on s’aperçoit que leur apparition n’est pas concomitante mais successive. Il est même possible de déceler chez eux une forme d’alternance qui, par un phénomène de rejet a fait évoluer la pensée « en creux », c'est-à-dire sur un mode plus destructif que constructif. Il est rare d’assister à l’émergence d’une théorie novatrice indépendante, et bien plus commun de la voir se construire sur les décombres de la précédente que l’on s’est préalablement employé à détruire. Ainsi nombre de penseurs ont pris le contrepied des théories de leur prédécesseur pour bâtir la leur.
En économie cette alternance est relativement binaire, en ce sens que, schématiquement, seules deux grandes visions s’affrontent et prennent alternativement le dessus au gré des circonstances : les libéraux et les interventionnistes. Un peu à l’écart de cette bataille, le courant marxiste, tente de se frayer un chemin solitaire. Il peut le faire parce que son angle d’approche est différent et ses fondements jamais réellement revisités. Doit-on pour autant en conclure qu’il n’y a pas de vérité, que les querelles ne s’éteindront jamais et qu’aucun consensus n’en sortira ?
Je suis tenté de répondre non à la première question et oui aux suivantes, pour une seule et même raison : bien souvent les courants de pensée paraissent contradictoires et se vivent comme tels alors qu’en réalité ils ne parlent pas de la même chose, ils abordent des problématiques différentes, se concentrent sur des sujets différe

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