Une histoire de la télévision

Levrier Philippe

Description

La télévision est un média, qui divertit, informe et cultive mais c'est aussi une invention; sans doute l'innovation du XXe siècle qui, jusqu'à nos jours, a pris la plus grande place dans la vie quotdienne de chacun.Elle est l'oeuvre d'une foule de scientifiques, techniciens, ingénieurs, amateurs éclairés. Ce sont les aventures et les réalisations de ces pionniers que raconte en partie ce livre. Car ces hommes n'ont pas pu agir seuls. Pour parvenir à leurs fins, il leur a fallu convaincre ceux qui organisent la société et financent les grandes infrastructures, les hommes politiques.

Sujets

• Politique
• Histoire
• Medias
• Communication

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 02 mai 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140089091
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Philippe LevrierUne histoire de la télévision
Rêve des ingénieurs et jouet des politiques
La télévision est un média, qui divertit, informe et cultive. Elle
procure mille émotions et donne accès à un monde immense de
connaissances et de savoirs. La télévision est aussi une invention. C’est
esans doute l’innovation du XX siècle qui, jusqu’à nos jours, a pris la plus
grande place dans la vie quotidienne de chacun. Cette invention n’est Une histoire
pas l’œuvre d’un seul homme, mais d’une foule de scientifques, de
techniciens, d’ingénieurs, d’amateurs éclairés, de bricoleurs géniaux,
equi ont construit depuis la fn du XIX siècle, une machinerie mondiale
de création, de transport et de difusion des images. Ce sont les rêves,
les aventures et les réalisations de ces pionniers et de leurs successeurs de la télévision
que raconte ce livre.
Ces hommes n’ont pas pu agir seuls. Pour parvenir à leurs fns, il
leur a fallu convaincre ceux qui organisent la société et fnancent les Rêve des ingénieurs et jouet des politiques
grandes infrastructures, les hommes politiques. L’homme politique
se méfe de la télévision. Il cherche à la contrôler. Mais la télévision
le fascine. Par le surcroît de pouvoir qu’il croit y trouver, mais aussi
parce que le public aime la télévision et qu’il en demande toujours
davantage et de meilleure qualité. L’ingénieur fabrique des jouets, que
l’homme politique s’empresse d’ofrir à ses concitoyens. Ce pacte a
fonctionné pendant des décennies, lorsque la télévision grandissait de
l’ère mécanique à l’ère analogique. Ce sont aussi ces rencontres entre
politiques et ingénieurs qui tissent la trame de ce récit.
Philippe Levrier a été membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel de 2001 à
2007. Ancien élève de l’École polytechnique (X 68) et ingénieur de l’École nationale
supérieure des télécommunications. Il a efectué l’essentiel de sa carrière dans
le secteur de la communication audiovisuelle. Ayant exercé de nombreuses
responsabilités, notamment dans le domaine de la télévision numérique, il est
l’auteur, en 1996, du premier rapport gouvernemental sur la difusion numérique
terrestre de la télévision.
Illustration de couverture : © Shutterstock
ISBN : 978-2-343-14631-7 9 782343 146317
37,50 €
Philippe Levrier
Une histoire de la télévision
Rêve des ingénieurs et jouet des politiques




Une histoire de la télévision

Philippe LEVRIER
UNE HISTOIRE
DE LA TELEVISION
Rêve des ingénieurs et jouet des politiques



























© L’Harmattan, 2018
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-14631-7
EAN : 9782343146317













À Monsieur Jacques Eudes†,
Instituteur à l’école primaire de la rue Fessart,
Belleville (1958-1960)








SOMMAIRE


Avant-propos page 9
Chapitre 1 Préhistoire analogique page 13
Chapitre 2 Contrôler l’information page 29
Chapitre 3 Georges Mandel, la tour Eiffel et la Télévision page 43
Chapitre 4 La télévision américaine, électronique et commerciale page 55
Chapitre 5 La plus belle télévision du Monde page 67
Chapitre 6 La bataille de la couleur aux États-Unis page 85
Chapitre 7 L’Europe unie en 625 lignes page 93
Chapitre 8 De Gaulle et le SECAM page 103
Chapitre 9 L’Espace, nouvelle frontière des images page 115
Chapitre 10 Naissance de la télévision par câbles page 125
Chapitre 11 Pompidou multiplie les chaînes page 139
Chapitre 12 L’interminable chantier du statut page 151
Chapitre 13 Giscard démantèle l’ORTF et conforte le monopole page 159
Chapitre 14 Les « nouveaux » services page 173
Chapitre 15 Giscard enterre le câble et lance le satellite page 185
Chapitre 16 Premières fissures dans le monolithe page 207
Chapitre 17 Désordres sur la Terre comme au ciel page 219
Chapitre 18 Payer pour voir, la création de Canal+ page 237
Chapitre 19 La télévision commerciale en Europe page 255
Chapitre 20 Les nouvelles télévision hertziennes page 263
Chapitre 21 Astra au firmament page 279
Chapitre 22 Mitterrand, le MAC et la haute définition page 295
Chapitre 23 Le chant du cygne analogique page 315
Annexe A : Les fréquences ou l’esprit des ondes page 335
Annexe B : Les normes ou la grammaire des signaux page 347
Bibliographie page 361






AVANT-PROPOS


La télévision a connu bien des révolutions. Des révolutions annoncées, des
révolutions avortées, des révolutions silencieuses, des révolutions contestées,
des révolutions plébiscitées, toutes sortes de bouleversements ont eu lieu en
un siècle. Depuis sa naissance dans les années 1920, après une longue
gestation, la télévision n’a cessé de déployer son emprise sur les hommes.
Désormais, elle a envahi la plupart des foyers et déverse à profusion ses
images, à longueur d’antenne. Publique ou privée, gratuite ou payante,
nationale ou internationale, divertissante ou culturelle, généraliste ou
thématique, informative ou éducative, hertzienne, câblée, satellisée, webisée,
numérique ou analogique, en noir et blanc, en couleur, en haute définition, en
relief, la télévision s’est revêtue des habits les plus chatoyants, pour accomplir
son implacable mission : séduire le public, dans sa diversité.
Car la télévision ne relève pas du paradigme du pain, mais de celui des jeux.
Les hommes politiques ne s’y sont pas trompés. Pour eux, la télévision est à
la fois une arme et une menace. Ils la regardent peu, mais ils savent qu’elle
captive le grand public. Elle amuse, divertit, délasse le peuple. Nul besoin d’y
connaître grand-chose pour avoir un avis, une opinion, une proposition sur ce
qu’il convient d’en faire, sur ce qu’elle doit offrir, sur son organisation, sur
son avenir. Les développements technologiques, incessants, foisonnants,
exercent sur eux une fascination particulière. Ils sont comme de nouvelles
promesses de bonheur que l’ingénieur leur offre, pour qu’ils les transforment
en cadeaux à leurs concitoyens. Mais elle les inquiète aussi. Car la télévision
leur apparaît dangereuse. C’est un pouvoir susceptible d’imprégner les âmes,
d’influencer les esprits, de manipuler les volontés et les sentiments. Qui la
contrôle, est assuré de la popularité, du moins c’est ce qu’ils croient, malgré
toutes les preuves inverses accumulées depuis des décennies.
L’homme politique ne paraît pouvoir entretenir qu’une relation
irrationnelle avec la télévision. Comme lui, elle vit du verbe et de l’image.
Elle malaxe l’opinion, amplifie les impressions, propage les rumeurs, joue sur
tous les registres de l’émotion. Pour l’homme politique, la télévision est à la
fois un double et un prolongement. Il est naturel qu’il s’en méfie et qu’il
veuille l’utiliser et la contrôler. Il a longtemps eu la même attitude à l’égard
de la presse. Mais au fil du temps et de l’accoutumance, les relations avec
l’écrit se sont apaisées.
Cette intrication de la sphère politique et de la sphère télévisuelle est plus
ou moins forte selon les époques et selon les pays. Pour les Anglo-saxons, la
télévision est surtout une industrie. Ils sont davantage disposés à limiter leurs
interventions aux seules corrections des dysfonctionnements du marché. Pour
le personnel politique français par contre, il n’est pas question de laisser les
activités tél