Vers la démocratie économique
324 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Vers la démocratie économique , livre ebook

-

324 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Après vingt ans de politiques économiques néolibérales, que constatons-nous? Partout dans le monde, les inégalités augmentent, l'exclusion sociale devient le vécu quotidien de plus de deux milliards d'individus, les sans-ressources côtoient les mal-nourris... Cet ouvrage explique ces problèmes et apporte des solutions plausibles. Le tout est de revoir l'économie et, plus encore, de changer l'entreprise, d'instituer une entreprise démocratique dans laquelle les producteurs pourront s'approprier l'intégralité de la richesse produite par celle-ci.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2005
Nombre de lectures 84
EAN13 9782336252476
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747586290
EAN: 9782747586290
Sommaire
Page de Copyright Collection « L’esprit économique » Page de titre INTRODUCTION CHAPITRE I - MARCHE ET CAPITAL CHAPITRE II - L’ENTREPRISE ACTIONNARIALE CHAPITRE III - LA FINANCE D’ENTREPRISE CHAPITRE IV - LA MONNAIE CHAPITRE V - DYNAMIQUE DU TAUX DE PROFIT CHAPITRE VI - INFLATION ET TAUX D’INTERET REELS CHAPITRE VII - ETAT ET SERVICES PUBLICS CHAPITRE VIII - MARCHES REGULES ET CONTRAINTE DE PROFIT CHAPITRE IX - L’ENTREPRISE DEMOCRATIQUE CHAPITRE X - UNE AUTRE FINANCE EST NECESSAIRE CHAPITRE XI - LES ECONOMIES OUVERTES CHAPITRE XII - POUR UN COMMERCE INTERNATIONAL EQUITABLE LA CONCLUSION VOUS APPARTIENT BIBLIOGRAPHIE INNOVATIONS - Cahiers d’économie de l’innovation Collection « L’esprit économique » - fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996 dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis
Collection « L’esprit économique »
fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996 dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis
Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement...
Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions.
La collection est divisée en cinq séries : Economie et Innovation, Le Monde en Questions, Krisis, Clichés et Cours Principaux.
Dans la série Economie et Innovation sont publiés des ouvrages d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le coeur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles.
Dans la série Le Monde en Questions sont publiés des ouvrages d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications.
La série Krisis a été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques.
La série Clichés a été créée pour fixer les impressions du monde économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations.
La série Cours Principaux comprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
Vers la démocratie économique

Benoît Borrits
INTRODUCTION
L’économie est cette « science » qui paraît totalement obscure à la majorité de la population, mais qui semble nous gouverner au point de conditionner notre existence et la qualité de notre vie quotidienne. Alors qu’il y a quelques années, peu de monde était inquiet pour son avenir, une sourde angoisse nous a désormais tous envahi. Pour celui qui dispose d’un travail, cette angoisse se résume à savoir si il en sera toujours ainsi. Celui qui se trouve au chômage se demande si cette inactivité ne va pas perdurer. Cette angoisse n’a rien de métaphysique ou d’irrationnel. Nous savons tous que le chômage a bondi dans les années 70 et 80 d’un niveau marginal correspondant à des temps relativement courts de recherche d’emploi à environ 10% de la population active 1 . Tout jeune faiblement diplômé sait qu’il devra passer plusieurs années de stages, de petits boulots, avant de trouver un emploi stable et raisonnablement rémunéré. De même, tout salarié licencié aux environs de la cinquantaine sait qu’il lui sera difficile de retrouver un emploi et risque fort d’atteindre la retraite sans avoir cotisé pleinement et de devoir se contenter d’une maigre pension.

Face à ce mal vivre généralisé, le gros des troupes des économistes libéraux nous répète à satiété que nous n’avons pas d’autres choix que les politiques suivies jusqu’à présent, qu’il n’y a pas d’alternative, que nous devons nous plier à la dure loi du marché et que toute tentative de s’y soustraire entraînerait l’appauvrissement généralisé de la population. A cet égard, les libéraux développent un discours culpabilisant à l’égard des exclus comme des salariés en poste, leur faisant porter la responsabilité de leur malheur et les invitant à se remettre en cause. Il est cependant admis qu’il puisse y avoir des « filets » sociaux destinés à contrecarrer les effets les plus négatifs du marché. Ces filets sociaux sont généralement conçus comme des traitements de faveur pour les plus démunis, faveurs qu’ils se doivent de retourner à la collectivité sous forme de travaux dévalorisés, régis sous des formes dérogatoires du droit du travail et éloignant toujours plus ceux-ci d’une citoyenneté pleine et entière 2 .

On se dit pourtant qu’après la déconfiture généralisée des économies planifiées des pays du camp « socialiste », le marché doit effectivement avoir du bon, que nous avons sans doute toutes les raisons de nous réjouir de vivre dans un pays qui n’a « que » 10% de chômeurs. On nous répète à volonté ce discours selon lequel les inégalités n’ont pas d’importance pourvu que le niveau de vie de l’ensemble de la population progresse. Qu’en pense le chômeur de longue durée ? Qu’en pensent les ouvriers américains qui ont vu leur salaire horaire réel baisser de 14% entre 1973 et 1995 (Maris, 2003, p. 274) ? Qu’en pensent ces 28% d’électeurs du land du Brandebourg en Allemagne qui, lors des élections régionales de 2004, ont choisi de voter PDS, successeur du SED, parti qui, pendant quarante ans, a dirigé d’une main de fer l’Allemagne de l’est ?

Cette prétention des économistes libéraux de connaître mieux que quiconque ce qui est bon pour les populations est mis en brèche de façon encore plus criante dans les pays dits en développement. Depuis maintenant plus de vingt ans, après l’éclatement de la crise de la dette du tiers-monde, les institutions financières internationales, à savoir le FMI 3 et la Banque Mondiale, n’ont de cesse de prodiguer des conseils à ces pays dans l’unique but de maintenir coûte que coûte la valeur de cette dette. Ces conseils se résument toujours à la même formule (Stiglitz, 2002, p. 78-79) : privatiser les services publics existants (jugés inefficaces et archaïques) pour équilibrer les comptes de l’état, afin d’être attractif vis-à-vis des capitaux étrangers qui permettront le développement. En se développant, le pays est alors censé entrer dans un cercle vertueux de croissance qui lui permettra d’honorer ses engagements...

La réalité se montre beaucoup moins tendre pour les populations. Non seulement, les services publics essentiels aux catégories les plus précaires de la population ont été supprimés, mais de plus, les capitaux sont capricieux et n’affluent pas de façon systématique. Le continent africain s’enfonce, jour après jour, dans la pauvreté la plus absolue avec ses cortèges d’épidémies dévastatrices. Le meilleur élève du FMI, l’Argentine, voit, du jour

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents