Le travail : souffrance ou plaisir ?
207 pages
Français

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Le travail : souffrance ou plaisir ? , livre ebook

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Français

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Description

Ravivée par la crise, la question du travail figure aujourd'hui au coeur du débat public. Sur fond de conflits sociaux et de réformes contestées s'élève un questionnement inédit : celui du sens du travail, de la place qu'il occupe dans la vie de l'individu autant que celle que la société lui accorde. Le point d'équilibre semble dépassé et notre société, au bord de la rupture, a "mal au travail". Comment expliquer cette crise et y répondre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 78
EAN13 9782296487291
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE TRAVAIL : SOUFFRANCE OU PLAISIR ?
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96524-9
EAN : 9782296965249
LE TRAVAIL : SOUFFRANCE OU PLAISIR ?
Actes du colloque organisé dans le cadre
du Festival Ciné-Droit
en partenariat avec le centre de
recherche Droit et Sociétés religieuses
(DSR)
1 er avril 2011

Sous la direction de
Nathalie GOEDERT

Ouvrage publié avec le soutien du
Toit Citoyen





L’Harmattan
Quand une ville, une fac et un cinéma se rencontrent...



Crée en 2009, le festival Ciné-Droit est organisé par la faculté Jean Monnet (droit-économie-gestion) de l’université Paris Sud et la ville de Sceaux, en partenariat avec son cinéma d’art et d’essai, le Trianon.
La manifestation repose sur une idée originale qui consiste à mêler les publics et mélanger les genres, en abordant le droit tant sous ses aspects techniques et scientifiques que dans sa dimension sociale, voire culturelle, à travers l’analyse universitaire et le cinéma. La rencontre s’opère ainsi autour d’une manifestation annuelle qui propose, sur un thème « juridique », colloque scientifique, projections de films et débats.
Département de la Recherche
Université Paris Sud – Faculté Jean Monnet
Droit, économie, gestion

Collection Presses Universitaires de Sceaux
dirigée par Jérôme Fromageau

Initiée par le Département de la recherche de la Faculté Jean Monnet de l’Université Paris Sud, cette collection, à destination d’un public élargi, a pour ambition de mieux faire connaître la variété des travaux pluridisciplinaires menés par les centres de recherche et leurs partenaires scientifiques français et étrangers dans les domaines économiques, juridiques et de gestion.

Déjà parus

Géraldine GOFFAUX-CALLEBAUT , Du contrat des sociétés, Essai sur le contrat instrument d’adaptation du droit des sociétés, 2008
Paul TAVERNIER , Regards sur les droits de l’Homme en Afrique, 2008
Jean-François LEMETTRE (eds), Risque, information et organisation , 2008
François JULIEN-LAFERRIERE, Dorian GUINARD et Sarah-Marie MAFFESOLI, Quel sens pour le droit ? , 2008
David GINOCCHI, Dorian GUINARD, Sarah-Marie MAFFESOLI et Sébastien ROBBE, Les modèles juridiques français et américain : influences croisées, 2009
Nathalie GOEDERT, État de droit et droits de l’homme – Échanges de points de vue France- Iran, 2010
Gratien MOLE MOGOLO, Le patrimoine des jeunes Églises en République démocratique du Congo, conditions juridiques de l’autonomie, 2010
Guillaume DELMAS, Sarah-Marie MAFFESOLI et Sébastien ROBBE, Le traitement juridique du sexe , 2010
Cheryl Susan MC WATTERS et Henri ZIMNOVITCH, Histoire des entreprises du transport, Évolutions comptables et managériales , 2010
Jean-François LEMETTRE, Des bourses aux entreprises de marché / Le commerce du capital dans les turbulences de l’économie de marché , 2011
Joseph ASPIRO SEDKY, Guillaume DELMAS et Sébastien ROBBE, L’indépendance de la justice, 2011
Dorian GUINARD, Réflexions sur la construction d’une notion juridique : l’exemple de la notion de services d’intérêt général, 2012

Série Ciné-Droit

Nathalie GOEDERT (dir.) , Censure et libertés : atteinte ou protection ?, 2011




Correcteur : Caroline Schnettler, Université Paris Sud
Propos introductif
Entre peine et souffrance, réflexion sur la fonction émancipatrice du travail, Nathalie GOEDERT,
Historienne du droit
Université Paris Sud

Le travail,
Mon petit doigt m’a dit
que je l’ai fait toute ma vie
Toute ma vie à compter les heures,
Toute ma vie à verser ma sueur… 1

Ravivée par la crise, la question du travail figure aujourd’hui au cœur du débat public. Comme à l’accoutumée, les politiques en font un thème incontournable de campagne ; les acteurs sociaux se mobilisent et revendiquent. Mais l’indice de la nouvelle centralité du travail, tant dans ses dimensions collectives qu’individuelles, apparaît surtout à travers l’intérêt que lui portent les milieux scientifiques et, plus étonnamment encore, dans ses représentations artistiques. Tandis que les chercheurs expliquent, analysent et proposent des voies nouvelles d’exploration, la littérature et le cinéma, dans les documentaires, témoignages ou fictions, donnent à voir un monde du travail en mutation 2 . Sur fond de conflits sociaux récurrents, de réformes contestées, s’élève un questionnement inédit, que les Trente Glorieuses avaient permis d’occulter : celui du sens du travail, de la place qu’il occupe dans la vie d’un individu autant que celle que la société entend lui accorder. Ainsi, le slogan qui avait un temps cristallisé les espoirs « travailler plus pour gagner plus » paraît aujourd’hui dépassé, voire décalé. Pas tant parce qu’il n’a pas produit les résultats escomptés, mais plutôt parce qu’il ne répond pas, en fait, aux attentes d’une société en quête de sens. La souffrance au travail semble avoir pris le pas sur les promesses d’enrichissement. À l’idée de gagner plus, on oppose désormais celle de travailler mieux. La crise du travail est aujourd’hui celle du sens du travail.
Preuve du malaise ! Jamais le Tripalium , instrument médiéval de torture, n’a été si souvent convoqué pour rappeler la racine étymologique du terme. Son récent succès accrédite l’idée que le travail est perçu comme une torture. Le lien, longtemps ignoré, est rétabli comme une évidence. Pourtant, bien que le concept de pénibilité ait été évoqué dans le cadre de la réforme des retraites, la peine que l’on se donne à produire n’occupe pas le cœur des débats. Le tripalium renvoie désormais à la souffrance éprouvée au travail, souffrance des corps et des esprits condamnés à des gestes dont nul ne perçoit plus, ni le sens, ni la finalité. L’écart se creuse en effet dramatiquement entre les attentes dont on investit le travail et la réalité de la vie professionnelle. Symboliquement, la valeur travail reste vivace 3 . Les chômeurs ne réclament pas seulement un salaire, mais un travail dont ils attendent et espèrent une socialisation ; ceux qui bénéficient de ce privilège désirent quant à eux, travailler mieux, dénonçant des conditions de travail qui ne leur permettent pas l’épanouissement professionnel auquel ils aspirent. Notre société salariale, hyperactive, repose sur l’exclusion des premiers et l’anéantissement des seconds. Le point d’équilibre semble aujourd’hui dépassé et notre société, au bord de la rupture, a « mal au travail ».
Comment expliquer cette crise et surtout comment y répondre ? Une réflexion plurielle dont cet ouvrage rend compte qui, dans une démarche épistémologique, sollicite la sociologie, l’histoire, l’économie, l’art et la psychologie, peut permettre de dessiner les nouveaux sillons que le droit doit creuser. Car le droit a construit le travail. Il doit nécessairement aujourd’hui accompagner sa mutation et orchestrer la « reconquête du travail ».
Le concept dépend de la définition qu’on en donne. Il n’existe pas de travail objectif. Sauf à le confondre avec l’activité concrète. Une société soucieuse de contrôler l’activité humaine, enjeu vital du développement civilisateur, doit identifier dans le magma indifférencié des activités, ce qu’elle reconnaît comme un travail. La définition du travail permet alors de transformer arbitrairement une activité en travail. Le travail apparaît à ce titre comme un construit social qui passe par le droit. S’il se conçoit communément comme la part de l’activité qui produit des valeurs d’usage auxquelles est attachée une valeur économique 4 , notre société, devenue « salariale » au cours du siècle dernier, a réduit encore le champ du travail, au point de le diluer dans l’emploi qui constitue l’armature protectrice du travail. Le travailleur aujourd’hui est celui qui bénéficie d’un statut qui garantit ses conditions de travail 5 . La crise du travail interroge sur la pertinence de ce statut de l’emploi et invite, pour la résoudre, à redéfinir le

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