Une socio-histoire des relations formation-emploi
280 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Une socio-histoire des relations formation-emploi , livre ebook

-

280 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La formation permettrait d'améliorer l'accès des jeunes à l'emploi, d'adapter les adultes aux changements et de moderniser les entreprises. Cette vision normative de la formation est ici déconstruite. Son objectif revient-il à transmettre des savoir-faire instrumentalisés par le travail ou consiste-t-il à délivrer des connaissances plus générales ? Sa finalité est-elle de socialiser les salariés à l'entreprise ou de leur permettre d'accéder à un certain épanouissement personnel ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296484900
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une socio-histoire des relations formation-emploi
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot


En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.


Dernières parutions

Alhassane CHERIF, Le sens de la maladie en Afrique et dans la migration. Diagnostic, pronostic, prise en charge, 2012.
Philippe ZARIFIAN, Sociologie du devenir. Éléments d’une sociologie générale, 2012.
Birgitta ORFALI, L’adhésion à l’extrême droite. Étude comparative en France, Hongrie, Italie et Roumanie , 2012.
Arnaud ALESSANDRIN, Aux frontières du genre , 2012.
Colette MÉCHIN, La Fabrique des prénoms , 2012.
Yris ERTUGRAL, Le désir de maternité et la mort, depuis la légalisation de la contraception et de l’avortement , 2012.
Ulrich BRAND, Michael LÖWY, Globalisation et crise écologique. Une critique de l’économie politique par des écologistes allemands , 2011.
Fred DERVIN, Impostures interculturelles , 2011.
Anne-Lise SERAZIN, Vies de travail en Loire-Atlantique au XXe siècle . Traversées du siècle , 2011.
Jacqueline DEGUISE-LE ROY, Les solidarités à l’épreuve de la pauvreté . Expériences anglaises et françaises aux XIX E et XX e siècle s, 2012.
William GASPARINI et Lilian PICHOT (sous la dir. de), Les compétences au travail : sport et corps à l’épreuve des organisations , 2011.
André GOUNOT, Denis JALLAT, Michel KOEBEL (sous le dir. de), Les usages politiques du football , 2011.
Martine CHAUDRON, L’exception culturelle, une passion française ? Éléments pour une histoire culturelle comparée, 2011
Philippe ZARIFIAN, La question écologique , 2011.
Anne LAVANCHY, Anahy GAJARDO, Fred DERVON (sous la dir.) Anthropologies de l’interculturalité , 2011.
Emmanuel QUENSON
UNE SOCIO-HISTOIRE DES RELATIONS FORMATION-EMPLOI
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55844-1
EAN : 9782296558441
Remerciements
Cet ouvrage est une réécriture de mon Habilitation à diriger des recherches soutenue le 7 décembre 2009 à l’Université de Poitiers. Je remercie tout particulièrement Gilles Moreau, professeur à l’Université de Poitiers, qui a assuré la supervision de ce travail de mise en cohérence de mon itinéraire de recherche. Je le remercie très vivement pour ses conseils, toujours avisés, et sa lecture critique d’une première version de ce texte.
Mes remerciements concernent également les membres du jury (Jean-Pierre Durand, professeur à l’Université d’Evry-Val-d’Essonne ; Fabienne Maillard, professeur à l’Université d’Amiens ; José Rose, professeur à l’Université d’Aix-Marseille ; Lucie Tanguy, directrice de recherche émérite au CNRS), dont les investigations et analyses n’ont cessé de nourrir mes recherches et les ont inscrites dans de nouvelles perspectives.
Je suis également redevable aux acteurs rencontrés au gré des diverses enquêtes dans les établissements scolaires et de formation, et dans les entreprises. Sans la confiance accordée par les chefs d’établissements, les enseignants, les lycéens, les responsables des services de formation, les formateurs, les syndicalistes, les salariés, et ceux qui exerçaient des responsabilités au Centre national d’information pour le progrès économique (CNIPE), il m’aurait été impossible d’accéder à ces divers terrains et de faire signifier les faits qui s’y sont déroulés.
Enfin, ma gratitude s’adresse, bien évidemment, à ceux et à celles qui ont patiemment lu, corrigé et relu les versions successives de ce texte.
Introduction
Dans les croyances et les discours, la formation est en général appréciée de manière positive et bienveillante pour ses vertus supposées. Une sorte d’unanimité caractérise l’essentiel des représentations exprimées à son sujet parce qu’elle répondrait à plusieurs nécessités. Celle de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes en dotant ceux-ci de savoirs et de qualités permettant d’entrer sur le marché du travail et d’y faire carrière. Celle de faciliter l’acquisition de diverses connaissances et dispositions sociales, citoyennes ou productives, utilisables par les individus dans leur vie personnelle et professionnelle. Celle de corriger les inégalités sociales subies par les adultes ayant quitté précocement le système scolaire. Celle de sortir du chômage et d’assurer des reconversions professionnelles plus rapides.
Le rôle de la formation semble également attesté pour moderniser l’économie. Les mots d’ordre émanant des institutions européennes ou de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) 1 naturalisent l’idée d’une relation linéaire entre formation et croissance économique. De même, la performance et l’innovation des entreprises seraient corrélées au niveau de leur investissement en formation concentré sur l’adaptation des salariés aux changements techniques et organisationnels.
Depuis quelques années, de nouvelles représentations se sont ajoutées à ces dernières. Elles considèrent que les individus sont aussi responsables du rapport qu’ils entretiennent avec la formation. Face à la crise et à la précarité de l’emploi, ils doivent être capables de faire usage des différents dispositifs de formation existants pour améliorer leur efficacité productive, revenir vers l’emploi ou se maintenir sur le marché du travail. Sont attachées à cette logique de pensée des notions telles que celles d’ « individualisation des parcours de formation « ou encore d’ « appétence pour la formation ».
Tout se passe donc comme s’il suffisait d’augmenter le niveau de formation des individus pour qu’ils deviennent plus autonomes et responsables, que les inégalités scolaires, sociales et professionnelles s’amenuisent et que la croissance économique soit préservée, voire améliorée. Selon cette logique, le développement des savoirs et des compétences se traduirait par une amélioration de la qualification et de la protection des individus par rapport à la crise.
Toutefois, cette manière d’élever au rang de « bien universel » (Tanguy, 2007) une activité sociale n’est pas spécifique à la formation. Elle concerne aussi d’autres domaines dont la propension à résoudre une grande partie des problèmes rencontrés par les individus semble naturelle. Le sport, la culture, les loisirs, en leur temps, ou encore Internet aujourd’hui, sont parées des mêmes qualités. Il suffirait de développer les activités sportives pour améliorer la santé et l’épanouissement de la population. Le sport permettrait aussi de canaliser en partie la violence inhérente à toute forme de vie en société. Sous condition d’une véritable démocratisation, la culture permettrait de transmettre des idées, des valeurs, d’éveiller les sens de chacun, de découvrir l’altérité, de partager des goûts. Une société davantage tournée vers la culture serait plus tolérante, parce que la connaissance et/ou la pratique des différentes formes d’expression artistique seraient susceptibles de faire partager à chacun de nouvelles sensibilités. Les loisirs seraient le signe d’une société dont l’horizon est désormais moins rivé sur le travail et ses contraintes. Ils rendraient légitimes le temps de repos, en même temps qu’ils permettraient aux travailleurs de bénéficier d’un encadrement social par le jeu d’institutions aux contours et aux objectifs divers. Selon la même forme de pensée qui consiste à croire qu’une activité sociale existerait essentiellement pour résorber certaines questions sociales, Internet serait actuellement un moyen sans précédent d’accès au savoir. Cette technologie permettrait aux populations de s’affranchir des origines sociales et géographiques par une communication dite « interculturelle » et « intergénérationnelle ».
L’exercice qui substituerait ces différentes activités et les qualités qui leur sont conférées ne remettrait pas en cause cette pensée qui consiste à sélectionner une activité sociale, parmi d’autres, pour en faire un moyen de dépasseme

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents