A l école de l expérience: Autonomie et alternance
238 pages
Français

A l'école de l'expérience: Autonomie et alternance , livre ebook

-

238 pages
Français

Description

L'auteur interroge ici l'alternance du point de vue de celui qui la vit professionnellement, y compris lui-même en tant que formateur (en alternance) de formateurs (de l'alternance) qui s'est donné des moyens pour que son « expérience » devienne « formatrice ». Cet ouvrage travaille le regard de l'autoréférence, dans ses liens perpétuellement tissés avec de multiples hétéro références (les savoirs, les pairs, les figures de référence).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 155
EAN13 9782296480230
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

2
A l’école de l’expérience
CollectionAlternances et Développements dirigée par Serge CHEVAL
Dernières parutions
e LEGROUX Jacques,édition),De l'information à la connaissance (2 2008. PÉTRON Alfred,Rechercher-action et développement local, 2006. e DUFFAURE André,édition)Education, milieu et alternance (2 , 2005. MASSIP Christophe,Pratiques réflexives et formation de formateurs en alternance, 2004. CHARTIER Daniel, A l'aube des formations par alternance. Histoire d'une pédagogie associative dans le monde agricole et rural,2003. e CHARTIER Daniel,A l’aube des formations par alternance(2 édition), 2003 DEMOL Jean-Noël,Didactique et transdisciplinarité,Alternance III, 2003. GUILLAUMIN Catherine,Actualité des nouvelles ingénieries de la formation et du social, 2002. LÉNÉ Alexandre,Formation, compétences, adaptabilité,2002. MASSIP Christophe,Evolution des publics en alternance et la professionnalité des formateurs, 2000. DEMOL Jean-Noël,Histoire et citoyenneté en formation,Alternance II, 2000. CLÉNET Jean,Représentations, formations et alternance,1998. DEMOL Jean-Noël, PILON Jean-Marc,Alternance, développement personnel et local,1998. DEMOL Jean-Noël,Projet, orientation et évaluation, Alternance I, 1997. SALLABERRY Jean-Claude, CHARTIER Dominique, GÉRARD Christian,L'enseignement des sciences en alternance,1997. BACHELARD Paul, ODUNLAMI Amédée, Apprentissage et développement en Afrique Noire,1997. GUILLAUMIN Catherine,Une alternance réussie en lycée professionnel, 1997. LERBET Georges,Bio-cognition, formation et alternance,1995. LERBET-SÉRÉNI Frédérique,La relation duale,1994. LERBET Georges,Images de l'alternance à l'Éducation nationale,1994. CLÉNET Jean, GÉRARD Christian,Partenariat et alternance en éducation, Des pratiques à construire,1994.
Louis-Marie Bougès
Alécoledelexpérience
Autonomie et alternance
L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN,2011 5-7,ruedel'École-Polytechnique;75005Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56294-3 EAN : 9782296562943
Préface
L'alternance est régulièrement convoquée par la scène poli-tique quand la question du chômage se fait pressante, particu-lièrement celle du chômage des jeunes. Remède miracle aux formations classiques accusées de ne pas réussir leur mission d'insertion professionnelle, elle devient alors le système idéale-ment capable de réconcilier le monde des savoirs et celui du travail. Que ce système, avec toute la complexité que le terme recouvre, soit réduit en « outil », et se profile le piège d'une alternance dont la fonction serait de fournir au monde écono-mique la main d'œuvre ajustée à ses besoins, main d'œuvre d'autant plus ajustée qu'il l'aura lui-même façonnée à sa main pour les réponses aux questions du moment. Face à cela, le monde des savoirs prétend, quant à lui, s'inscrire dans une uni-versalité qui transcende tous les contextes, toutes les particula-rités, qui se situe hors champ des besoins et permet qu'en l'élève se construise le citoyen éclairé. L'enjeu de l'alternance comme système complexe de forma-tion, pertinent d'ailleurs du niveau infra qualifiant jusqu'au ni-veau I, se situe à l'entrecroisement, à l'enchevêtrement de ces deux logiques contradictoires. Comment concevoir, faire vivre, questionner les formations en alternance de telle sorte qu'au-cune des deux sphères contradictoires n'inféode l'autre ?Et l'objet de cet ouvrage est d'explorer les conditions de possibili-té d'une telle conception de l'alternance.Celles-ci se nomment « expérience », « rapport au savoir », « problématisation », « fonction polémique », « temporalités », et constituent, de cha-pitre en chapitre, autant de voyages conceptuels qui peu à peu se nouent ensemble pour tisser la toile de la complexité propre à ces dispositifs de formation. Mais l'apport majeur de cet ouvrage ne réside pas seulement dans ces précieuses mises au point théoriques destinées à nous rappeler que, d'en oublier une, non seulement on appauvrit l'ensemble mais on le dénature aussi, lui faisant perdre une part de ses potentialités formatrices, c'est-à-dire créatrices.Ce que Louis-MarieBougès propose ici de façon originale et particuliè-
7
rement bienvenue, c'est d'interroger cette nécessaire complexité non pas comme un expert qui se situerait à l'extérieur et sou-vent au-dessus de ce sur quoi il condescend à se pencher (ce que sa pratique, pourtant, l'autoriserait à faire), mais du point de vue de celui qui la vit professionnellement, y compris lui-même en tant que formateur (en alternance) de formateurs (de l'alternance), quelqu'un qui s'est donné des moyens pour que son « expérience » devienne « formatrice ». En effet, si nombre de travaux ont déjà abordé l'alternance dans un paradigme dé-libérément constructiviste, donnant ainsi consistance pédago-gique aux interactions multiples, souvent contradictoires, qui nourrissent les systèmes de formation en alternance, c'est un autre regard qui est travaillé ici, annoncé dès le sous-titre de l'ouvrage : celui de l'auto-référence, dans ses liens perpétuelle-ment tissés avec de multiples hétéro références (les savoirs, les pairs, les figures de référence). Alors, les concepts fondamen-taux (expérience, rapport au savoir, problématisation) se voient dans leur double face, pertinents pour regarder l'alternance à la fois du point de vue de l'alternant et de celui du formateur : quel est leur propre rapport au savoir ? Quel statut donnent-ils à l'expérience dans leur action professionnelle ? Comment s'emploient-ils à la problématisation des pratiques ? Quelle est la fonction du groupe/de l'équipe ? En tentant d'élucider ainsi les enjeux de l'alternance de ce double point de vue dédoublé, un retournement qui se révèle extrêmement fécond est opéré, celui qui va permettre de travailler pour soi-même comme en-seignant les concepts opérationnels pour comprendre l'alter-nance en tant que dispositif pour apprendre. Un formateur est ainsi reconnu, posé d'emblée même, comme quelqu'un qui, tout au long de sa vie, à l'instar de ses élèves, apprend de son expérience de formateur et transforme non seulement ses sa-voirs mais aussi son rapport au savoir. Tel est alors l'enjeu des formations de formateurs que de construire, là encore, les con-ditions de possibilité de l'interrogation des pratiques profes-sionnelles des formateurs. Un travail d'enquête (Q-Sort) mené auprès d'un échantillon représentatif de 269 formateurs permet d'illustrer l'approche
8
théorique. Il fait ressortir tant les représentations avec les-quelles les formateurs en alternance s'identifient (un métier des relations) que celles avec lesquelles ils se sentent moins en phase (transmettre des savoirs-objets), et l'analyse montre en quoi certaines positions, moins discriminantes, traduisent am-bivalences et contradictions elles aussi fécondes. Les réponses se trouvent également nuancées en fonction de l'appartenance disciplinaire des formateurs, c'est-à-dire, souvent, en fonction de leur cursus d'études personnel. Ce sont là autant de résultats qui permettent de s'interroger sur les dispositifs pertinents de formation, tant initiale que continue, des formateurs de l'alter-nance, objet du dernier chapitre : « comment accompagner la construction d'une professionnalité de l'accompagnement ? » « est, en somme, la question qui traverse ce chapitre. Mais si les formateurs affirment que leur mission est d'accompagner l'autonomie de l'alternant », ils rejettent dans le même temps les items portant sur les confrontations d'expériences, qu'il s'agisse de celles des alternants dans leurs dimensions contradictoires ou polémiques, ou des leurs propres. Au-delà de l'illustration, l'enquête trouve alors ici un nouveau statut. Cette contradiction majeure que révèle l'interprétation des résultats devient fonda-trice de la réflexion finale : parce qu'il n'y a pas de pédagogie de l'alternance sans expérience, et qu'il n'y a pas d'expérience-support d'apprentissages futurs sans questionnements et ébran-lements partagés des expériences, comment redonner force et vigueur à ces piliers avec lesquels les professionnels semblent en partie en disgrâce ? Quelques propositions, elles aussi théo-riquement fondées, achèvent donc le propos qui, ouvert sur l'expérience, se ferme sur elle, devenue riche, au passage, de multiples assises la rendant de plus en plus puissante, là encore sous certaines conditions. Faisant cela, Louis-MarieBougès rend, me semble-t-il, un très grand service aux formations par alternance, qui, d'une part, se revendiquent des pédagogies alternatives (le slogan des MFR est, par exemple, « Réussir autrement ») et qui, dans le même temps, comme vacillantes à l'égard de leur propre légi-timité, tendent à singer les dispositifs classiques dont elles sont
9
censées se démarquer. Certes, s'appuyer sur l'expérience peut sembler fragile, parce que tellement spécifique et contextuel, au point que peu à peu on s'en méfie et s'en éloigne, revenant à des bases plus consensuelles, comme celles de savoirs acadé-miques premiers à appliquer ensuite. L'expérience en elle-même n'est en effet qu'une suite de situations, aussi vite ou-bliées ou refoulées que vécues, si elle n'est pas travaillée, si on ne lui donne pas la possibilité, en quelque sorte, de « faire épreuve ». Voilà donc que maintenant, grâce à ce livre, nous en savons un peu plus sur ce que peut signifier « travailler son expérience », ce qui va faire qu'elle deviendra peut-être forma-trice, qu'elle aura, au moins, plus de chances de le devenir. Si, comme je le propose, c'est en termes de conditions de possibilités que le débat peut s'ouvrir, c'est que, justement, si cette expérience est formatrice, c'est que quelque chose de l'ordre de l'auto-référence s'y sera trouvé à l'œuvre et bousculé, une auto-référence dont la caractéristique est d'être invisible, imprévisible, indicible, indécidable, incontrôlable, fortement liée à l'expérience donc singulière, et profondément agissante. C'est donc, paradoxalement, non pas en cherchant à l'extérieur de l'expérience le ressort de sa consistance, mais à l'intérieur d'elle-même, intérieur nommé ici auto-référence, que le conti-nuum peut laisser voir des failles, des manques, des ratés, bref, des anfractuosités qui feront prise. Car si l'expérience de l'expé-rience... peut advenir, elle ne peut pour autant ni se décréter, ni se prédire. Il faut donc la laisser faire, ce qui suppose qu'elle rencontre des espaces-temps où elle se sente libre de se laisser faire. C'est peut-être cela, seulement cela et tout cela, l'accom-pagnement balisé ici par l'auteur. Cher lecteur, chère lectrice, que vous soyez expert de l'alter-nance, novice, ou tout simplement curieux, vous avez ainsi entre les mains un ouvrage délicat : un ouvrage qui vous parle simplement de choses difficiles, un ouvrage éminemment pé-dagogique tant dans son contenu (c'est son objet) que dans sa forme (il en parle avec rigueur et tranquillité, jalonnant le pro-pos de nombreux schémas), un ouvrage stimulant parce qu'il interpelle chacun vers et en lui-même, permettant que les effets
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents