Changement organisationnel et management par projet

Benoit Cordelier

Description

Les progiciels de gestion intégrés ou de gestion de la relation client sont souvent présentés comme des outils miracle pour changer l'organisation, restructurer les entreprises, les rendre plus performantes. L'effort à fournir est souvent sous-estimé. L'auteur décompose différentes manières de percevoir les progiciels et leur utilisation dans les processus de communication soutenant le changement organisationnel.

Sujets

• Management
• Gestion
• entreprises

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2012
• Nombre de lectures: 43
• EAN13: 9782296500464
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Communication des organisations »
Dirigée par Hugues Hotier
Déjà parus

GREC/O (ouvrage dirigé par Hugues Hotier), Non verbal et organisation , 2000.
Gino GRAMACCIA, Les actes de langage dans les organisations , 2001.
Nicole DENOIT, Le pouvoir du don , tome 1, Le paradoxe d’une communication d’entreprise par le mécénat : les années 80 , 2002, tome 2, Des "années fric" aux "années banlieues" : le mécénat des années 90 , 2002.
GREC/O (ouvrage dirigé par Elizabeth Gardère et Gino Gramaccia), Coexister dans les mondes organisationnels , 2003.
Elizabeth GARDERE, Le capital mémoire de l’entreprise , 2003.
Rosette et Jacques BONNET, Nouvelles logiques, nouvelles compétences des cadres et des dirigeants. Entre relationnel et le sensible , 2003.
Valérie CARAYOL, Communication organisationnelle : une perspective allagmatique , 2004.
Arlette BOUZON, Communication et management du risque en conception , 2004.
Henri ALEXIS (Dir.), La communication des organisations à la croisée des chemins disciplinaires , 2005.
Michèle GABAY (Dir.), Crises et communication. Images, représentations et médias , 2005.
GREC/O (Ouvrage dirigé par Valérie Carayol), Vivre l’urgence dans les organisations , 2005.
Arlette BOUZON (Dir.), La communication organisationnelle en débat : champs, concepts, perspectives , 2006.
Luc BONNEVILLE, Sylvie GROSJEAN (Dir.), Repenser la communication dans les organisations , 2007.
Jacques BONNET, Rosette BONNET et Gino GRAMACCIA (Dir.), Management et communication. Mutation, emprunts et résonances , 2010.
Titre
Benoit CORDELIER






CHANGEMENT ORGANISATIONNEL ET MANAGEMENT PAR PROJET

Mobilisation des systèmes d’information









L’HARMATTAN
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-97866-9
EAN : 9782296978669
Préambule

Ce livre est l’adaptation d’une thèse de doctorat présentée en septembre 2007. Je tiens donc à remercier les personnes qui ont contribué à mon terrain et m’ont aidé à mûrir mes idées.

Je tiens tout particulièrement à remercier Gino Gramaccia sans qui ce texte n’aurait pas été possible. Mes remerciements vont également à Arlette Bouzon, Valérie Carayol, Nicole D’Almeida, Christian Le Moënne et Vincent Meyer, pour leurs précieux conseils et commentaires.

Je souhaite enfin remercier les membres du GREC/O, devenu l’axe Communication, organisations & sociétés du laboratoire MICA (Université de Bordeaux), pour leur chaleur et l’environnement stimulant qu’ils savent si bien créer.
Dédicace

À mes lumières. Oihan et Haize

À Nathalie.
Merci.
INTRODUCTION
De l’organisation taylorienne à la communication des organisations
Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont incontestablement accéléré les mutations de la société. La révolution informationnelle précipite le rythme du changement aussi bien dans la sphère publique que privée. Les pratiques de travail sont de plus en plus marquées par les machines d’information, de communication, voire par ces outils relationnels. Mais ce n’est pas tant dans une sociologie des usages que nous voulons nous inscrire que dans une sociologie des organisations se concentrant sur les processus communicationnels. Les procès étudiés dans les sociétés ayant connu cette révolution informationnelle comprennent inévitablement des TIC. Nous n’en retracerons d’ailleurs pas l’émergence : cela nous semble inutile ici. Nous nous contenterons d’en présenter brièvement les derniers avatars dont nous voulons souligner la présence dans notre terrain. Mais auparavant, nous allons remettre en perspective les évolutions dans l’organisation du travail car les TIC les ont accompagnées, parfois précédées.
L’organisation post-taylorienne
Les principes de l’Organisation Scientifique du Travail ont formaté les exigences de l’organisation vis-à-vis de ses employés. Ils contraignent les processus de coopération. Chaque poste a alors une définition de fonction précise fermant la porte à l’initiative du travailleur. D’un point de vue sociologique, nous pourrions dire que nous retrouvons l’idéal rationnel-légal conceptualisé par Max Weber. Les tâches, programmées par la Direction, s’enchaînent sans que les ouvriers n’aient besoin de communiquer. La coordination des activités est rendue possible par le système. À un management autoritaire, s’est progressivement substitué, à partir des années soixante-dix, un management participatif. En dépit de ses ambiguïtés (Zarifian, 1993), la communication horizontale est réhabilitée pour favoriser la productivité des processus. Pierre Veltz (2000) conforte le constat en écrivant que « la qualité des communications horizontales devient le seul contrepoids efficace à la fragilité globale de ces systèmes ». Les aptitudes humaines sont dès lors reconnues dans le développement et la maintenance des systèmes organisationnels. C’est ainsi que Pierre Veltz et Philippe Zarifian (1993) ont pu également écrire à propos du taylorisme : « Là où primait l’efficience de l’opération prime désormais l’efficience de l’inter-opération. L’efficience devient […] interstitielle. Elle est directement liée à la densité des interactions que le taylorisme cherchait à économiser ». L’employé devient polyvalent et développe son autonomie.

Les modèles fordiste et taylorien qui ont permis la constitution de grands groupes industriels ont éclaté sous les pressions d’un environnement technique et économique de plus en plus mouvant. Sur une trentaine d’années, l’idéal fonctionnel de l’organisation a alors décliné au profit du nouveau mythe processuel. Pour gagner en réactivité, la communication devient transversale. L’organisation invente de nouvelles formes d’organisation. Des structures matricielles se développent. Des structures de support croisent des structures organisées par produit ou par marché. Des experts sont convoqués pour épauler l’entreprise dans un organigramme staff and line . L’équipe projet apparaît avant d’être requalifiée en cellule (Gramaccia, 2003). Elle aura d’ailleurs pour mission de reconfigurer les modes de fonctionnement de l’organisation. En d’autres termes, le projet prépare l’ opération (Declerck, Debourse & Navarre, 1983 ; Garel, 2003). Et il le fait aussi bien en travaillant sur l’innovation produit, qu’en préparant l’innovation organisationnelle et le déploiement de systèmes informatisés.
Progiciels de gestion intégrés et organisation : contexte technico-sociétal
Dans la littérature managériale, dans les discours des consultants, la tentation de lier innovation organisationnelle et innovation technologique est fortement présente. Ces types de propos reviennent régulièrement. Ainsi depuis les années quatre-vingt-dix, nous avons connu au moins quatre grandes tendances, sans compter leurs déclinaisons : le déploiement des ERP (pour Enterprise Resource Planning ) ou Progiciels de Gestion Intégrés (PGI), l’éclosion d’Internet, l’avènement du CRM (pour Customer Relationship Management ou Gestion de la Relation Client – GRC), comme celle du Knowledge Management (gestion des connaissances). L’utopie a, à chaque fois, bien fonctionné mais, si les premières promesses ont eu du mal à être tenues, il n’en demeure pas moins que ces systèmes ont eu, et continuent d’avoir, un impact important sur les organisations. Pour reprendre des propos de James W. Carey, cité par Lucien Sfez (2004), « toutes les valeurs qui ont été prêtées à l’électricité et à la communication électrique jusqu’à l’ordinateur, le câble et la télévision par le satellite, le furent d’abord au télégraphe avec un identique mélange de fantaisie, de propagande et de vérité. »

Un des intérêts de ces progiciels (nous ne traiterons pas d’Internet), est d’offrir des éléments de structuration à l’entreprise et ainsi favoriser son intégration. Ils imposent des référentiels de données, aident à la transversalisation des services, construisent des représentations