De l école à l entreprise : l apprentissage en question
98 pages
Français

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De l'école à l'entreprise : l'apprentissage en question , livre ebook

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Description

Voici retracée l'évolution de la formation professionnelle depuis l'après-guerre à nos jours. Cet ouvrage met en exergue les dysfonctionnements dans le maillage de l'apprentissage, de l'école à l'entreprise, notamment celui de l'orientation des élèves de l'école primaire au lycée. Celle-ci gagnerait à préparer, dans de meilleures conditions d'informations, le recrutement conduisant à des formations courtes ou longues.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296478589
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l’école à l’entreprise : l’apprentissage en question
André Perriguey
De l’école à l’entreprise : l’apprentissage en question
L’Harmattan
Du même auteur

– Destin d’un petit garçon , éditions Beaurepaire, janvier 2009
– Labyrinthe pour un ado , éditions Beaurepaire, août 2009

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55634-8
EAN : 9782296556348
CHAPITRE I : PREAMBULE
La trame famille, école, entreprise, dans laquelle évolue l’adolescent d’aujourd’hui n’est plus adaptée et surtout ne résiste pas aux turbulences du marché de l’emploi et de la reconversion.
Normalement ces trois piliers essentiels à notre société moderne l’équilibrent et la font progresser. Un manque d’harmonisation entre eux affecte profondément le socle des valeurs sur lesquelles elle est fondée. Car un jeune diplômé, à la recherche d’un emploi qualifié après avoir suivi une formation professionnelle doit être rapidement confronté à la réalité de l’entreprise.
Le trio famille/école/monde du travail est depuis toujours quotidiennement lié. Les familles dont il est question dans cet essai sont issues de la classe sociale la plus nombreuse, la plus productrice, la plus consommatrice et surtout la plus exploitée, cette classe laborieuse, essentiellement ouvrière d’origine urbaine, grossie par celle des ruraux qui désertèrent les campagnes lorsque s’amorça le plein-emploi du capitalisme sauvage des années 50/70 et, plus tard, par l’afflux des immigrés maghrébins et ceux du Sud de l’Europe. Ceux-là s’intégrèrent d’autant plus facilement qu’ayant trouvé un emploi stable ils pouvaient subvenir aux besoins de leurs familles restées au pays.
Le marché du plein-emploi des années 50/75 trouva de nombreux nouveaux consommateurs qui constituèrent en grande partie cette société dite de consommation créée, mise en place et orchestrée par les canaux de distribution des sociétés de profits.
Ces biens consommables, qui ne cessèrent de croître, installèrent peu à peu le confort dans les « chaumières ». Chacun crut à une situation sociale acquise, ascendante et irréversible.
Donc, très tôt, l’éducation des enfants se renforça, l’accès aux soins médicaux facilité grâce à l’instauration de la sécurité sociale permit de développer une politique de santé dont les résultats furent appréciés de tous. L’hygiène alimentaire s’améliora ; un moral au beau fixe régnait dans les familles ; leur niveau de vie s’éleva. Il en découla une volonté des parents de permettre à leurs enfants de recevoir une éducation et une formation professionnelle adaptées à leurs compétences.
A cette époque la famille croit au métier bien appris. Les parents suivent avec intérêt le parcours professionnel des enfants. En un mot, ils s’appuient sur des valeurs sûres qu’ils pensent immuables !!!
Cette ferveur au métier les pousse à provoquer chez l’adolescent l’envie d’apprendre et à le pratiquer en atelier, dont le contenu se transmet traditionnellement d’une génération à l’autre, et parfois même de père en fils.
Garante d’un des éléments stabilisateurs d’une société de progrès aux abords du milieu du XX ème siècle, cette croyance au temps du plein-emploi entraîna les forces vives de la nation à créer de la richesse redistribuée suffisamment auprès de la masse salariale pour amorcer la pompe de la consommation.
Le père ou les aînés donnaient les conseils d’usage de par leurs expériences parce qu’ils connaissaient ou pratiquaient le métier. Chacun avait sa part de responsabilité pour que le jeune réussisse son insertion dans le monde du travail.
Si, à l’époque, les registres des métiers et leurs technologies ne variaient guère, ce qui avait l’avantage de maintenir une relative stabilité aussi bien dans la formation que dans l’emploi, à l’heure actuelle il est impossible d’être sûr qu’ils perdurent, puisqu’il en disparaît plus qu’il ne s’en crée…. et pas des plus valorisants.
Cette situation de crise économique complique la mise en place de formations performantes sur le marché de l’emploi, afin qu’elles soient rapidement opérationnelles, par manque de visibilité d’un développement économique durable et graduellement stable.
Aux abords des années 70 la productivité augmente à l’arrivée de l’informatique et de l’installation des commandes numériques (CNC) dans les ateliers de production. La haute qualification cède à la spécialisation qui morcèle le métier classique. Elle prend le pas sur chaque poste de travail ou, pire encore, sur les fabrications répétitives dans le domaine des grandes séries.
L’éducation des enfants au sein de la cellule familiale prend son fondement sur le respect des parents. Son origine viendrait du concept de la morale acquise par le dogme de la peur. Cette peur, qu’elle soit divine ou familiale, au nom du respect des valeurs humaines, équilibre les principes dont les jeunes ados ont besoin pour acquérir un jugement sûr, qu’il soit positif ou négatif. Ils y parviendront s’ils arrivent à comparer leur échelle de valeurs en construction à celles des membres de leur famille qui devraient leur servir de modèles dont ils devraient être fiers… et non à celles, parfois bien plus attrayantes, plus accessibles que sont les clichés télévisés, audiovisuels de toutes sortes, et autres, dans lesquels maintenant la jeunesse se jette à corps perdu.
Aujourd’hui, les relations parents/enfants n’ont plus les mêmes valeurs qu’avant. Elles se désacralisent. La liberté d’action s’acquiert de plus en plus tôt pour plusieurs raisons.
1- Les moyens d’informations écrits ou audiovisuels ont un impact insoupçonné sur les enfants dès leur naissance. Ils développent des facultés d’observation et de compréhension qui ne vont pas nécessairement dans le sens souhaitable à leur éducation ! L’espace virtuel devient leur quotidien.
2- Le « tout, tout de suite », leitmotiv auquel les parents cèdent régulièrement, tire vers le haut cette surabondance de biens de consommation (vêtements, jeux, plaisirs immédiats ) et attise très tôt et d’une façon durable la convoitise de l’enfant, de l’adolescent, du jeune adulte.
Mais à un moment donné, pour des raisons très souvent de restrictions budgétaires dues à une diminution de revenu ou à une perte d’emploi, l’accès facile à la consommation régresse. Cette rupture brutale provoque de la désillusion avec le risque d’entraîner un retour sur soi, qui ne manque pas de provoquer un désordre psychologique aux conséquences qui pourront s’avérer fâcheuses.
3- L’émulation sera d’autant plus grande chez l’enfant si le dialogue familial est riche en concepts. S’il ressent qu’il devient un centre d’intérêt, il développera plus facilement ses aptitudes mentales et consolidera son « moi » grâce au principe de réalité, du fait de sa demande d’ouverture au savoir. S’il découvre progressivement la place qu’on lui octroie au sein de la famille, il tendra à l’affirmer par des comportements positifs qui, s’ils se confirment, flatteront son entourage.
S’il n’y parvient pas, pour des raisons d’incommunicabilité, surviendra alors un comportement agressif ou tout au contraire, s’installera un repli sur soi menant à une sorte de passivité et de désintérêt.
4- L’accès au principe de réalité ou à celui du plaisir se développera progressivement tout au long de cette longue période de l’enfance et de l’adolescence. Le ressenti de moments douloureux se heurtera parfois à une réalité brutale, et ce « moi » en sera fragilisé. Dans ces périodes délicates, la bienveillance et une attention particulière des parents joueront un rôle prépondérant. Car un comportement inhabituel non décelé peut entraîner des blocages ou une régression du développement psychologique et physique de l’enfant.
5- L’enfant et l’adolescent ont besoin de limites, des « stops », fixés par les adultes/parents et suffisamment définis qui leur serviront de repères et qu’ils devront percevoir avant de penser à vouloir les franchir. La peur de l’interdit, de l’inconnu, de la transgression devrait être suffisamment forte pour qu’ils renoncent.
Bien se sentir au milieu des siens favorise l’ouverture aux autres et au monde qui vous entoure.
6- Les causes de l’abandon du suivi scolaire et du contrôle des connaissances par les parents sont multiples. Les mauvaises conditions de logement, la précarité de l’emploi, la complexité des cours donnés, le manque de visibilité d’un avenir stable, l’i

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