Faible niveau et seconde chance
131 pages
Français

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Faible niveau et seconde chance , livre ebook

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Description

L'effort de formation post-scolaire destiné à celles et ceux qui ne maîtrisent pas des savoirs théoriquement acquis durant l'école obligatoire est un champ particulièrement complexe car il est à la croisée de plusieurs préoccupations, sociales, économiques et politiques. Véronique Leclercq s'est attachée à circonscrire cette dimension au sein de l'éducation et de la formation des adultes en insistant sur les objectifs et le découpage par publics prioritaires qu'a instillé l'action publique.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 282
EAN13 9782336254180
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296037595
Faible niveau et seconde chance

Christine Bazin
Le Comité scientifique s’est constitué en association de droit français dénommée Association internationale pour la promotion des recherches en éducation et formation des adultes (Aiprefa). L’Aiprefa a été enregistrée au Journal officiel du 15 février 2003. L’association, dont le siège social est à l’université de Paris X Nanterre, est propriétaire de la revue : elle en a les responsabilités d’édition, de gestion et de diffusion. Le second bureau est composé de Etienne Bourgeois, Philippe Carré, Sandrine Collette, Sandra Enlart Bellier et Gérard Jean-Mantelet.
Comité scientifique
Brigitte Albero (Professeur de sciences de l’éducation, Université Rennes 2)
Jacques Aubret (Professeur émérite, Inetop-Cnam)
Jean-Marie Barbier (Professeur au Cnam)
Christian Batal (PDG Interface Études et Formation)
Sandra Enlart Bellier (Professeur de sciences de l’éducation, Université de Genève)
Jcan-Michel Baudouin (Professeur de sciences de l’éducation, Université de Genève)
Marie Bonnafous-Boucher (Professeur associée au Cnam)
Etienne Bourgeois (Professeur de sciences de l’éducation, Université catholique de Louvain)
Jean-Pierre Boutinct (Professeur de sociologie, UCO Angers)
Philippe Carré (Professeur de sciences de l’éducation, Université Paris X)
Pierre Caspar (Professeur, Chaire de formation des adultes, Cnam)
Pierre Dominieé (Professeur de sciences de l’éducation, Université de Genève)
Gérard Jean-Montcler (Maître de conférences en sciences de l’éducation, Université Paris X)
Françoisc F. Laot (Maîtie de conférences en sciences de l’éducation, Université Paris V)
Paul Santelmann (Responsable de la prospective, Afpa)
Tom Schuller, (Directeur du Ceri, OCDE)
Claudie Solar (Professeure d’andragogie et de psychopédagogie, Université de Montréal)
André Tarby (Professeur de sciences de l’éducation, Université Lille 1)
André Voisin (Économiste, Paris)
Fondateur : Jacky Beillerot Directeur de publication : Philippe Carré Responsable éditorial : Anne-Gaël Bilhaut Secrétaire général de rédaction : Gérard Jean-Montcler Responsables scientifiques : Sandra Enlart Bellier , Jean-Pierre Boutinet, Françoise Laot Traductions français - espagnol : Dyanne Escorcia Traductions français - anglais : Stephen Brewer

Revue SAVOIRS
Université Paris X Nanterre UFR SPSE, Bât. C. 207
200, avenue de la République - 92001 Nanterre Cedex email : revue.savoirs@u-paris10.fr
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Éditorial Note de synthèse
La formation de base : publics, dispositifs pratiques - Véronique LECLERCQ
Rebonds
Formation de base et d’insertion. Un monde de la formation d’adultes spécifique ? Les fondements obscurs des « politiques » d’insertion
Articles de recherche
La formation des enseignants aux méthodes d’apprentissage coopératif : perspectives internationales L’information pour le développement des savoirs en soutien à la résilience des proches soignants
Notes de lecture Vie de la recherche Critères d’évaluation des articles de recherche de la revue Savoirs Numéros parus
Éditorial
La question abordée dans ce numéro porte sur une dimension difficile à cerner. L’effort de formation post-scolaire destiné à celles et ceux qui ne maîtrisent pas des savoirs théoriquement acquis durant l’école obligatoire est un champ particulièrement complexe car il est à la croisée de plusieurs préoccupations sociales, économiques et politiques.
Véronique Leclercq s’est attachée à circonscrire cette dimension au sein de l’éducation et de la formation des adultes en insistant sur les objectifs et le découpage par publics prioritaires qu’a instillés l’action publique. Or ces deux aspects ont fortement été déterminés par la dégradation de la situation de l’emploi des populations faiblement scolarisées (chômage de longue durée des salariés peu qualifiés et difficultés d’insertion des jeunes issus de l’enseignement professionnel sans diplômes). Pour être précis le développement de cette politique de remédiation des lacunes scolaires s’est développé à la fin des années 1970 sous l’égide du ministère du travail et des sphères ministérielles du champ social.
L’état des lieux des dispositifs, des mesures et des programmes mobilisés à partir de cette époque ne laisse aucun doute sur leur foisonnement et la variété des objectifs poursuivis. De l’acquisition des savoirs de base à l’accompagnement des processus de socialisation ou d’insertion de populations en mal de repères, ces dispositifs ont généré un système d’acteurs instable qui a peu à peu occupé l’essentiel du champ de la formation des adultes. Tant que le plein emploi de type taylorien a garanti un statut social et économique aux générations faiblement scolarisées, l’instrumentation supposée rattraper les déficits de départ est restée marginale. Cette impréparation explique en partie les tâtonnements ultérieurs d’opérateurs et d’organismes construits « sur le tas » à la faveur de programmes éphémères ou mal calibrés. Véronique Leclercq établit en quelque sorte le processus de diversification des mesures au fil des années 1980 et 1990 où les dimensions éducatives et formatives se diluent dans des objectifs toujours plus larges alors même que les résultats se font attendre.
Entre l’énorme effort de massification de l’enseignement secondaire et supérieur entamé dans les années 1980 et le développement de la formation continue des cadres, les dispositifs d’insertion ont occupé une place non négligeable en termes de budget et de moyens tout en se heurtant à une absence d’hypothèses d’ensemble et à une discontinuité chronique des mesures dont la durée moyenne de vie n’excédera jamais les trois années... En clair les dispositifs d’insertion au sens large se sont construits sans rétroaction et cohérence, que ce soit avec l’enseignement scolaire ou le système de formation continue issu de la loi de 1971. Comme si l’échec ou le succès de ces dispositifs n’interrogeaient pas les fondements et les fonctions des deux piliers structurels du système d’ensemble. Comme l’écrivent Christine Bazin, Cécile Bordy et Guy Sapin du C2R Bourgogne (équivalent de ce qu’est un Carif) : « Nous avons le sentiment que dans le monde de la formation, actuellement, un questionnement radical est devenu nécessaire et incontournable. Cependant ce questionnement ne doit pas s’arrêter aux outils ou aux procédés, mais au sens ; à la fois de l’amont (la commande et l’ingénierie des besoins) du pendant ; le choix des méthodes et de l’aval : l’évaluation. ». L’analyse de Véronique Leclerq est une invitation à une réflexion d’ensemble sur les principes qui sous-tendent l’action publique désormais portée par les régions et sur les hypothèses fondamentales qui sous-tendent les pratiques en œuvre et dont l’évaluation demeure la grande absente comme le souligne le rebond de Paul Santelmann.
Deux articles de recherche complètent ce numéro. Le premier présente une revue de question de la littérature internationale, notamment anglo-saxonne, sur une forme d’activité collective (l’apprentissage coopératif) mise en lien avec la formation des enseignants (ici le développement professionnel). Le second article traite de l’information transmise à la personne et à la famille lors d’un problème de santé, information intégrée aux connaissances existantes pour former un nouveau corpus de savoir qui soutiendra leur adaptation et leur résilience.
Note de synthèse
La formation de base : publics, dispositifs pratiques
Véronique LECLERCQ
Professeur de sciences de l’éducation Lille 1, Centre Université Économie d’éducation permanente Laboratoire Trigone

Résumé

Cette note de synthèse met en perspective un certain nombre de travaux concernant la formation de base s’adressant à des publics de faible niveau de scolarisation et de qualification, à travers la question de la spécificité de ce secteur au sein de l’ensemble de la formation postscolaire. Y-a-t-il un « monde » de la formation de base, se distinguant nettement des autres champs d’activités de la formation d’adultes de par la nature des publics ciblés, de par les missions, les modèles éducatifs, les évolutions pédagogiques ? Si spécificités il y a, quels en sont les degrés et les formes ? Comment les décrire et les expliquer ?

Les travaux pris en compte concernent les contextes institutionnels de développement des dispositifs, les publics, les pratiques et modèles éducatifs, le métier de formateur. Nous montrons que les préoccupations concernant les catégorisations des publics témoignent d’efforts des acteurs pour délimiter un territoire d’intervention, mais donnent lieu à une disparité de postures et à des critiques scientifiques. Un cadre de référence unifié n’a pu se mettre en place sur cette question des publics.

Par ailleurs nous verrons que les formations de base ne se caractérisent pas par une stabilité et une unité de normes et de schémas d’intervention, les distinguant nettement d’autres secteurs de la formation d’adultes. Cela n’empêche cependant pas l’existence de spécificités que nous évaluons et tentons de comprendre.

1- La formation de base, un « monde » de la formation d’adultes spécifique ?

1.1 Un secteur de la formation à délimiter
L’intervention éducative auprès d’adultes faiblement qualifiés et faiblement scolarisés conjugue trois grandes fonctions : une fonction compensatoire et de remédiation à une faible scolarisation ; une fonction d’accompagnement de personnes considérées comme menacées d’exclusion (migrants et minorités ethniques, chômeurs de longue durée, jeunes non diplômés...) ; une fonction de développement de l’employabilité de salariés ou demandeurs d’emploi peu qualifiés. La population ciblée se caractérise par un faible niveau de scolarisation, voire une absence de scolarisation dans le cas de personnes issues de l’immigration. Adultes ou jeunes adultes de niveau infra V 1 , ils ne peuvent accéder à des formations certifiantes ou

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