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pages
Français
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2022
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Ebook
2022
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Publié par
Date de parution
25 janvier 2022
Nombre de lectures
7
EAN13
9782381539492
Langue
Français
Qui pouvait imaginer que le patron de Renault prenait ses ordres au METI, le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, japonais ?
Ce livre met en scène un Carlos Ghosn en auxiliaire de l’État japonais. Par une démonstration implacable l’auteur, nous montre celui qui fut PDG de l’Alliance Renault-Nissan privilégiant le constructeur japonais au détriment du français. Il replace les accusations de malversations portées à l’encontre de l’ex-PDG dans leur contexte historique : faire payer un actionnaire, l’État français, pour avoir eu l’affront de sauver Nissan de la faillite en 1999.
Ce livre est aussi un coup de sang devant une démission collective. Président de la République, Ministres, Autorisation des Marchés Financiers, Conseil d’administration, auditeurs, ont leur responsabilité dans le naufrage de l’alliance. Par incompétence, désintérêt de la chose publique, suffisance, lâcheté, ils ont laissé faire ; aidés en cela par des médias complaisants. L’affaire Ghosn c’est aussi une réflexion sur la déliquescence du discours collectif y compris syndical.
Publié par
Date de parution
25 janvier 2022
Nombre de lectures
7
EAN13
9782381539492
Langue
Français
L’affaire Carlos Ghosn :
une incompétence partagée ?
Un dirigeant doit êtreune personnalité intègre, aussi exigeante dansl’exécution de ses propres actions que dans celles desautres.
Carlos Ghosn« 24 leçons de management (Maxima-Laurent duMesnil éditeur.)».
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Claude PATFOORT
L’affaire Carlos Ghosn :
une incompétence partagée ?
del’Alliance à la mésalliance
D’unesortie de route à un dérapage non contrôlé
PRÉFACE
Incompétent…Le titre de ce livre fait allusion à l’intervention deCarlos Ghosn se déclarant incompétent devant les jugeslors de son audition dans le cadre du « dieselgate ».(Fin 2015, le groupe Volkswagen avoue avoir introduit un logicieltruqueur dans ses véhicules diesel, dispositif qui permettaitla pleine dépollution des émissions de gaz du moteurlors du test d’homologation, mais pas dans des conditionsréelles de roulage. Tous les constructeurs vont êtrevite soupçonnés d’avoir fait de même.)
Incompétent(définition du Larousse en ligne, extrait : Sans compétence,sans connaissances dans un domaine.) … qui n’a pas lesconnaissances suffisantes pour juger, décider d’unechose. Il est incompétent dans ce domaine ou qui n’a pasles capacités pour…
Incompétent… un mot pour résumer 20 ansd’Alliance ?
Le trait est parfoisépais, la charge un peu lourde. Mais la fin ne justifie-t-elle pas les moyens ? Après tout le but n’est-ilpas de vendre des voitures, Monsieur Ghosn n’était-ilpas payé pour ça ? Les finances publiques ne s’enportent-elles pas mieux ? Le consommateur ne bénéficie-t-ilpas de prix « low cost » ? Et à laplace d’un salarié de Nissan, que dirais-je ? LePDG de Renault n’avait-il pas reçu l’onction deson organisme de tutelle ?
Ces arguments seraient recevables si les dés n’avaientété pipés. Qui pouvait imaginer que le patron deRenault prenait ses ordres au METI, le ministère del’Économie, du Commerce et de l’Industrie,japonais ?
Pendant 20 ansCarlos Ghosn aura réussi à instrumentaliser « sonpetit monde ». Son coup de maître fut de faireaccepter que l’alliance était le premier constructeurmondial et d’avoir réduit Renault à un logo.
Militant à laCFDT, salarié de Renault, j’ai assisté àl’agonie de ce constructeur automobile, témoinimpuissant d’une disparition annoncée. L’histoirede Renault épouse celle de la France. Depuis sa créationen 1898, le nom de Renault ne laisse personne indifférent. Etaujourd’hui encore cette marque continue d’irriguer notrevie au quotidien. Que serait le paysage de nos villes et de noscampagnes sans le déracinement de milliers de Maghrébins,d’Africains, main-d’œuvre bon marché pouralimenter les chaînes des usines automobiles ? Lesrégions du littoral auraient-elles connu leur développementsans les 3ième et 4ième semaines de congéspayés auxquelles ces mêmes travailleurs ont contribué ?
« Dupassé faisons table » cette phrase del’Internationale est maintenant mise en œuvre pourdissoudre l’ex-RNUR (Régie Nationale des UsinesRenault.) dans un machin de marques. Il ne faut pas être naïftout accord est un combat. Quoi qu’en disent certains. Dèsses origines la relation entre les deux constructeurs étaitambiguë bâtie sur un faux semblant celui d’uneégalité de façade. Ce devait être l’unionde deux égaux ce sera la cannibalisation de l’un parl’autre. L’Alliance fut un mythe comme le fut en sontemps celui de la forteresse ouvrière. Ce qui est une réalitéc’est la désindustrialisation du pays dont Renault estla caricature. Elle n’est pas la seule, les exemples abondentqui confirment l’insouciance de nos dirigeants face au défiindustriel. Mais c’est la première fois où l’onvoit un PDG se mettre ostensiblement au service d’un concurrentgrâce à la passivité de son actionnaire deréférence l’État français. MonsieurGhosn dans un ouvrage récent se compare aux victimes dustalinisme, voire met ses vicissitudes sur le même plan quePearl Harbor. Pour rester dans le référentielhistorique, le nom de Laval semble plus approprié pourqualifier ce qui fut une collaboration.
Ce livre n’est pas simplement un regard sur la gouvernance del’Alliance de Renault et de Nissan par Carlos Ghosn de 2005 à2019. C’est aussi un coup de sang devant une démissioncollective. Président de la République, Ministres,Autorisation des Marchés Financiers, Conseil d’administration,auditeurs, ont leur responsabilité dans le naufrage del’alliance. Par incompétence, désintérêtde la chose publique, suffisance, lâcheté, ils ontlaissé faire ; aidés en cela par des médiascomplaisants. L’affaire Ghosn met aussi sur le devant de lascène une déliquescence de la réflexioncollective, y compris syndicale. Sans vouloir donner de leçon,je pense que tout à chacun a sa part de responsabilité.
L’origine du livre
En juin 2012 dans unarticle « Monsieur Ghosn veut-il la disparition deRenault comme constructeur ? » sur le site enligne de l’hebdomadaire l’Express je mettais encause la politique de Carlos Ghosn .
J’ai apportéma contribution à la rédaction de l’ouvragecollectif « RENAULT en DANGER » publiéchez l’Harmattan. Ce livre faisait suite à une réflexionde l’Inter CFDT Renault sur les problématiques liéesà l’automobile avec un focus sur la gouvernance deMonsieur Carlos Ghosn et les dérives d’un pouvoir« autocratique ».
J’ai tenu un blogRENEW SRTA pour partager ma conviction que la stratégie deCarlos Ghosn n’était pas la solution pour Renault. Lesarticles rédigés au fur et à mesure desévènements, voire par anticipation, forment la colonnevertébrale de ce livre. Il aurait dû être écritpar un collectif. Un changement de responsables mais surtout undifférend sur la gouvernance du dit Carlos Ghosn aura euraison de ma collaboration épistolaire avec mon syndicat. Lelecteur aura compris que mon appartenance à la CFDT Renaultn’aura pas été sans incidence sur la rédactionde cet ouvrage.
Ce livre a fait l’objetd’une première édition qui traitait de lagouvernance de Carlos Ghosn jusqu’à son arrestation. Desévènements survenus depuis justifient, me semble-t-il,cette nouvelle édition. L’objectif recherché :mettre en évidence que l’alliance de Renault et deNissan, n’a pas répondu à ce que pouvait enattendre le constructeur de Billancourt sera confirmé, avecplus de force dans ce nouvel ouvrage. Cette affirmation donne ausous-titre, de la sortie de route au dérapage non contrôlé,sa raison d’être.
Une précision
Ce texten’est pas une diatribe dirigée contre la sociétéNissan et ses salariés. Par la force des évènements,le constructeur japonais est largement cité, mais sansacrimonie ni animosité. J’espère sur ce point, aumoins, rencontrer l’assentiment du lecteur.
ESSAI
L’essai est ungenre argumentatif qui parle de la réalité et rejettela fiction. Il répond à une ambition modeste, neprétendant pas, comme le traité, épuiser latotalité du sujet, mais seulement en donner un éclairagesubjectif et partiel. En principe, l’essai n’a pasvocation à être polémique, même si, dans lapratique, certains essais s’opposent violemment à despersonnes ou à des idées qu’ils dénoncent.Dans tous les cas, il présente une opinion sur un sujet donné,étayée à l’aide d’arguments etd’exemples » (Maxicours.com).
De la lumière à l’ombre
Vénéré comme un dieu, là-bas, au pays duSoleil Levant, star du show-business, ici, à Davos MonsieurCarlos GHOSN est aujourd’hui relégué au banc desinfamies. Figure emblématiqu