L entreprise rationnelle
160 pages
Français

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L'entreprise rationnelle , livre ebook

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Description

Voici une invitation à traverser à gué les sciences de gestion (le management) pour voir ce qui se passe du côté de l'inconscient. Cette recherche tente d'ouvrir un champ, où l'organisation peut s'observer, non plus comme influencée par l'inconscient, mais comme production de celui-ci. Apparaît ainsi l'existence d'un univers de signification insoupçonné, sur lequel viennent s'appuyer dynamiques et structures en toute…subjectivité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 12
EAN13 9782296480988
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’entreprise rationnelle

L'organisation comme production de l'inconscient
Santé, Sociétés et Cultures
Collection dirigée par Jean Nadal
Peut-on être à l'écoute de la souffrance, en comprendre les racines et y apporter des remèdes, hors d'un champ culturel et linguistique, d'un imaginaire social, des mythes et des rituels ?
Qu'en est-il alors du concept d'inconscient ? Pour répondre à ces questions, la collection Santé, Sociétés et Cultures propose documents, témoignages et analyses qui se veulent être au plus près de la recherche et de la confrontation interdisciplinaire.
Déjà parus
Roland BRUNNER, La psychologie du déprimé , 2011.
Emmanuel CASTILLE, L’Entreprise en psychanalyse. Un questionnement de l’inconscient comme déterminant structurel de nos organisations , 2011.
Daniel BEAUNE, Caterina REA, Et si Œdipe s'appelait Antigone. Repenser la psychanalyse avec les études de genre , 2010.
Yves COMPAS, Survivre malgré une maladie invalidante et inguérissable: la maladie de Charcot , 2010.
Dominique PERROUAULT, La contenance tierce. La difficulté d'être soi dans la société d'aujourd'hui , 2010.
Michèle GUILLIN-HURLIN, L'image en art-thérapie et son au-delà. « Des photographies comme médium relationnel » , 2010.
Joëlle DEDERIX, Voix et estime de soi chez des enfants ayant un vécu d’abus sexuels , 2010.
Renaud GAUCHER , La psychologie positive. Ou l’étude du meilleur de nous-mêmes , 2010.
Françoise ZANNIER, Éclectisme et intégration en psychothérapie. Intérêts et enjeux d’une profession , 2010.
Jean-Jacques WEISBUCH, Processus d’humanisation : devenir et être adulte , 2010.
Anne BLANCHARD-RÉMOND, Psychiatre : plombier de l’âme , 2010.
Emmanuel Castille
L’entreprise rationnelle
L'organisation comme production de l'inconscient
Du même auteur

L'entreprise en psychanalyse , L’Harmattan, 2011
(1re édition 2009)

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56861-7
EAN : 9782296568617
PRÉFACE
En 2009, le travail de mémoire de master en management d’Emmanuel Castille fut distingué par l’équipe pédagogique du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Les professeurs ne s’étaient pas trompés ! Le mémoire devint en effet un livre, L’entreprise en psychanalyse , qui connut même une édition enrichie en 2011, avec une préface pertinente d’Anne Marchais-Roubelat, enseignante au Cnam1. L’auteur et moi prîmes alors peu à peu l’habitude de nous fréquenter et nos échanges abordèrent progressivement d’autres sujets que des questions strictement scientifiques.
Plus tard, nous organisâmes un petit séminaire privé avec Moustapha Safouan, qui collabora longtemps avec Jacques Lacan et continue à publier et à former des praticiens2. Nous prîmes contact avec deux autres collègues, spécialisés en sciences de gestion, Anne Marchais-Roubelat et Gilles Teneau3, qui suggérèrent d’aborder plusieurs thèmes lors de notre entretien ; entre autres choses : le stade du miroir, le langage symbolique, la distinction entre identité personnelle et identité individuelle. Nous parlâmes également de fantasmes, de rapport à l’entreprise, de déviances, de perversions, de nudité, d’exhibitionnisme et bien sûr d’inconscient. Notre discussion fut enregistrée et il n’est pas impossible qu’un jour soient publiés ces questionnements et ces prises de position, on ne peut plus transdisciplinaires.
Plus qu’un besoin de diplôme ou de reconnaissance – comme le dit parfois Yvon Pesqueux, qui anime avec passion la formation doctorale en sciences de gestion au Cnam, certains paraissent éprouver comme une démangeaison face à l’idée de devenir docteur –, l’auteur avait surtout envie d’échanger et de communiquer sur les thèmes qui lui sont chers. Ainsi me fit-il l’amitié de m’envoyer – pour commentaire – une partie du texte qui allait devenir le présent ouvrage que vous consultez actuellement.
Pourquoi écrire tout cela plutôt que de rentrer dans le vif du sujet ? Eh bien parce que justement, nous y sommes pleinement. La démarche de l’auteur est celle d’un chercheur ouvert d’esprit, dont la pensée vagabonde librement, sans impératif scolaire ou académique. Si sa réflexion, par définition consciente, est organisée rationnellement dans l’ouvrage que vous aurez sans nul doute beaucoup de plaisir à découvrir, elle n’en est pas moins guidée par d’autres préoccupations. Et n’est-ce pas là le lot de bien des chercheurs ? Si certains se voient imposer leur thématique de travail dans le cadre de leur cursus universitaire ou d’intégration dans un laboratoire, beaucoup ont choisi un objet qui leur est souvent plus proche qu’ils ne le laissent percevoir.
De même, comme les grands leaders dont parle l’auteur, dirigeants qui se racontent dans des récits pour une part mystificateurs en recréant une histoire qui donne sens et légitimité à leur position sociale, je me suis plu ici, au travers de ces quelques lignes, à montrer toute mon importance dans le parcours intellectuel de l’auteur. Or ce rôle, je ne l’ai sans doute pas eu...
Pour continuer dans ce jeu de miroirs réflexifs mais déformants, la seconde partie de l’ouvrage est apparemment consacrée aux efforts d’un lecteur à faire respecter le silence au sein d’une bibliothèque universitaire, mais représente en fait une expérimentation fort habile et particulièrement savoureuse.
Les développements de l’auteur sur son terrain d’étude sont minutieux sans jamais être ennuyeux ; bien au contraire, l’auteur fait preuve d’un humour pince-sans-rire tout à fait appréciable et l’ajout de photographies rend encore plus vivant ce travail.
La démarche empirique en bibliothèque, qui suit très logiquement la première partie érudite, consiste à montrer à quelles histoires les organisations ont recours dans leur inconscient collectif ou dans celui de leurs responsables, histoires à la fois mystificatrices – par rapport à d’autres réalités que l’expérience seule peut rapporter – et structurantes : sans ce langage de légitimation, comment faire vivre en l’état l’organisation ? En racontant ces petites histoires, on peut aussi songer à quel point la grande est mythifiée4.
Voyageurs du temps, nos vies ne valent-elles finalement que par les mots que nous choisissons pour les raconter ? Les organisations, que nous idéalisons comme moins subjectives, sont-elles pour autant dégagées de ces processus de narration conscients et inconscients qui structurent notre imaginaire collectif ? Comme l’affirme régulièrement un autre célèbre enseignant du Cnam, qui aurait pu inspirer l’auteur : « le rêve féconde la réalité ».
Sonny Perseil , Cnam, Paris

1 CASTILLE Emmanuel, L’entreprise en psychanalyseUn questionnement de l'inconscient comme déterminant structurel de nos organisations, Paris, L’Harmattan, 2009 ; nouvelle édition revue et corrigée, 2011, préface de MARCHAIS-ROUBELAT Anne.
2 Voir par exemple SAFOUAN Moustapha, Lacaniana Les séminaires de Jacques Lacan 1953-1963 , Paris, Fayard, 2001, ou plus récemment La parole ou la mort : Essai sur la division du sujet, Paris, Le Seuil, 2010, nouvelle édition.
3 TENEAU Gilles, avec KONINCKX Guy, Résilience organisationnelle - Rebondir face aux turbulences , Bruxelles, De Boeck, 2010.
4 Voir par exemple les nombreux travaux de l’historien roumain BOIA Lucian, et notamment Jocul cu trecutul - Istoria între adevàr si fictiune (qu’on pourrait traduire par : « Jouer avec le passé - L’Histoire entre vérité et fiction »), Bucarest, Humanitas, 1998, 2002.
« Rappelez-vous de ce que j’ai extrait de ce travail inaugural dans la pensée de Freud que constitue La science des rêves , quand j’ai mis l’accent sur ceci, que Freud y introduit d’abord l’inconscient comme lieu qu’il appelle eine anderer Schauplatz , une autre scène. Dès lors, dès l’entrée en jeu de la fonction de l’inconscient à partir du rêve, ce terme est introduit comme essentiel. Eh bien je crois que c’est en effet là un mode constituant de ce qu’est, disons, notre raison. »
(Lacan, 2004, p. 43)
INTRODUCTION
Les organisations sont partout. Notre monde est organisé.
Son développement dorénavant mondialisé est guidé par l’id&#

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