La chute de l empire Kodak
187 pages
Français

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La chute de l'empire Kodak , livre ebook

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Description

Ce livre est-il une fiction ? Hélas non.C'est l'histoire vraie, incroyable,de la lente agonie de l'Eastman-Kodak. L'auteur se rend au salon du livre de Bétaille. A-t-il tout dit dans " Une si jolie usine" ? Non, il fallut détruire aussi l'usine Ultra moderne de Chalon sur Saône. Récit grave, parfois cocasse,de l'incompréhensible chute de cet empire.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 388
EAN13 9782296230606
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Graveurs de mémoire
Dernières parutions
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Frédérique BANOUN-CARACCIOLO, Alexandrie , pierre d ’ aimant , 2009.
Jeanne DUVIGNEAUD, Le chant des grillons. Saga d’une famille au Congo des années trente à nos Jours , 2009.
Jean BUGIEL, La rafle. Récits de circonstances extraordinaires d’une vie médicale (1936-1994), 2009.
Pierre VERNEY, Mon ciel déchiré, 2009.
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Bernard LETONDU, Fonctionnaire moyen, 2009.
Claude-Alain SARRE, Un manager dans la France des Trente Glorieuses. Le plaisir d’être utile, 2009.
Robert WEINSTEIN et Stéphanie KRUG, Vent printanier. 39- 45, la vérité qui dérange , 2009.
Alexandre TIKHOMIROFF., Une caserne au soleil. SP 88469, 2009.
Véronique KLAUJSNER-AZOUJLAY, Le manuscrit de Rose, 2009.
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Jean-Baptiste ROSSI, Aventures vécues. Vie d’un itinérant en Afrique 1949-1987, 2008.
Michèle MALDONADO, Les Beaux jours de l’Ecole Normale, 2008.
Claude CHAMINAS, Un Nîmois en banlieue rouge (Val-de-Marne 1987 - 1996 ) suivi de Retour à Nîmes (1996-1999j, 2008.
Judith HEMMENDINGER, La vie d’une juive errante , 2008.
La chute de l'empire Kodak

François Sauteron
DU MÊME AUTEUR
Trois jours comme les autres, Julliard, 1961.
Histoire d’une aventure, Kodak-Pathé, 1987 (avec Michel Rémond). Cent ans de cinéma, Glénat, 1995 (BD avec Catherine Zavatta).
Au pied de mon arbre; Le Monument; Illusions perdues , Diffusion Mairie de Faycelles 46100, 2004, 2005 et 2006 (histoire illustrée en 3 volumes d’un village du Lot, avec Arlette Sauteron).
Quellques vies oubliées. Une enfance vendéenne, L’Harmattan, 2007. Une si jolie usine , Kodak-Pathé Vincenns, L’Harmattan, 2008.
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan ! @wanadoo.fr
9782296092174
EAN : 9782296092174
Sommaire
Graveurs de mémoire - Dernières parutions Page de titre DU MÊME AUTEUR Page de Copyright Dedicace
À tous ceux qui ont consacré leur vie à l’image argentique et m’ont enrichi de leur amitié.
— C’est pour toi.
— Qui?
— Un libraire.
C’est ainsi que je fis la connaissance d’Alain Lagorce. Il organisait depuis sept ans un salon du livre à Bétaille. « La plus importante manifestation littéraire du Haut Quercy », m’avait-il affirmé. Avait-il l’habitude d’agrandir les choses, notre libraire de la rue Turgot, à Brive la Gaillarde ? Toujours est-il que j’avais dit oui. Je m’y rendrai pour une journée de dédicaces de mon dernier livre. Oui, sans réfléchir, car depuis quelques semaines, j’étais devenu un inconditionnel de la Corrèze, venant d’y découvrir un ancêtre. Maintenant, je me posais quelques questions, je savais à peine où se situait Bétaille. Certes, j’avais traversé une fois ce gros bourg en venant de Paris, pour rejoindre la maison familiale du Lot, mais la nuit, sous une très violente pluie d’automne. Turenne, Vayrac, Bétaille, Puybrun, Bretenoux, St-Céré. Dans cette dernière ville, je me trouvais en pays de connaissance, ayant longtemps gardé par devers moi une chaleureuse lettre de Jean Lurçat, dont les tapisseries m’enchantaient. Puis, nous avions continué, maudissant les tournants, jusqu’à Figeac, et atteint enfin le village de Faycelles. En passant à Bétaille, l’un des passagers s’était exclamé : « Pressoir à huile célèbre, sans parler du château de la Tourette. » Vous imaginez l’intérêt ! À minuit passé, sous des trombes d’eau, après un départ de la capitale où nous avions bien cru ne jamais pouvoir dépasser la porte d’Orléans, et où nous avions fini par découvrir l’autoroute saturée, d’où cette déviation à partir de Brive... Les yeux scrutateurs, la tête en avant, la nuque raide, je répétais inlassablement : « Plus jamais à la Toussaint, plus jamais. » Ma femme hochait la tête, dubitative. J’affirmais cette résolution chaque année, sachant bien que la tradition du chrysanthème rendait mes paroles bien vaines. Donc, je me rendrai à Bétaille cet été.
Je les imaginais les lectrices de Bétaille, parce que j’avais la conviction que nous verrions essentiellement des femmes. Comme dans toutes nos campagnes, les hommes partaient sans doute à la chasse, tuaient sangliers et chevreuils qui abondaient, couchant les récoltes. Ils disparaissaient également des journées entières à la pêche, d’autant que, par là, l’eau se trouvait facilement, au confluent du Palsou et de la Dordogne. Ils jouaient aussi à la pétanque, les hommes, pendant que les femmes, à la maison, passaient le temps en lisant et regardant la télévision. Elles prendraient le livre avec précaution, lirait le titre à haute voix : Une si jolie usine, Kodak-Pathé Vincennes, le retourneraient pour en lire rapidement le résumé, et se risqueraient, n’ayant pas bien compris :
— Il parle de quoi ?
Que leur dire ? Vite trouver une anecdote à laquelle elles pourraient se raccrocher ? Ce serait comme dans un supermarché, le public va d’instinct vers un produit qui éveille en lui un souvenir. Il faudrait que je trouve le nom d’une célébrité susceptible de les intéresser.
— C’est l’histoire d’une usine et de ses studios qui, avant la guerre de quatorze, produisait quatre-vingts pour cent du cinéma mondial. Charles Pathé était le plus gros producteur de films de la planète. Toutes les célébrités ont tourné dans ce site, tenez, Mata Hari.
— L’espionne fusillée dans les fossés du château de Vincennes ?
Alors, je ferais mon savant. Ayant garé ma voiture pendant plus de vingt ans, avec les autres employés de l’usine, sur l’esplanade du château, j’avais été attiré par l’histoire de ce monument, de ses emprisonnés, les Fouquet, Diderot, Sade et Mirabeau, de ses assassinés. J’en avais appris beaucoup en vingt ans... Je pouvais assurer que Mazarin y était mort et que son corps avait mis dix ans, avant de rejoindre l’Institut qu’il avait fondé sur les bords de la Seine. Non, dans les fossés, c’était le duc d’Enghien qui avait été fusillé, le premier jour du printemps, et enterré dans un trou que Harel, gouverneur de Vincennes, avait fait creuser en toute hâte, avant le procès, tant celui-ci était de pure forme, au pied de la tour de la Reine... On continuera d’ailleurs plus tard à déverser des monceaux d’ordures sur ce cadavre déchiqueté, jeté hâtivement sur le ventre, la tête plus basse que les jambes. Mata Hari, elle, avait été fusillée plus loin, à la butte de tir, dans le bois, après avoir protesté dans sa cellule de Saint-Lazare : «Comme je dormais bien. À quoi rime cette coutume de fusiller les condamnés à l’aube ! » Pourtant, on avait attendu, pour elle, les six heures, alors que le duc d’Enghien était mort à trois heures du matin, en pleine nuit, sous une petite pluie, à la lueur de quelques flammes dansantes, avec son chien Mohilof dans les jambes. Il avait même fallu lui suspendre une lanterne à hauteur du cœur pour que les gendarmes voient bien où viser. Ça n’avait pas empêché une balle de lui fracasser la mâchoire en éparpillant quinze dents, et une autre de lui casser la hanche gauche. Il n’avait que trente et un ans, mais Napoléon était pressé de s’en défaire.

Il aurait pu en parler, tiens, Charles Pathé, de la butte de tir où maintenant les jeunes faisaient ronfler leurs motocross. Avant la guerre de 70, avec des canons en bronze que l’on chargeait par la gueule, les artilleurs visaient ce petit monticule du haut du château. Ils atteignaient péniblement quinze cents mètres alors que les Krupp allemands portaient déjà à deux mille cinq cents mètres. Quand, par miracle, un artilleur touchait la butte, ses amis le portaient en triomphe dans les rues de Vincennes, avec tambours et trompettes. Il les avait vus, Charles, car tout ce tintamarre se terminait par du gros rouge accompagnant la cochonnaille de la charcuterie paternelle, situ&#

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