La prise de décision dans la gestion des systèmes de santé
140 pages
Français

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La prise de décision dans la gestion des systèmes de santé , livre ebook

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Français

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Description

L'auteur montre bien que la décision dans la gestion des systèmes de santé dépend du processus de l'environnement, du contexte, qui agit sur la décision, même si la décision peut modifier l'environnement. Dans le processus décisionnel, plusieurs facteurs s'enchâssent. Cet empilement dérive de recours pluriels dont font preuve les acteurs socioprofessionnels. Il révèle que le temps de la décision n'est pas assimilable au temps de l'action.


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Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 15
EAN13 9782336388410
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
ISSAKHA DIALLO







LA PRISE DE DÉCISION
DANS LA GESTION DES SYSTÈMES DE SANTÉ



Les forces sociales, politiques et syndicales
qui influent sur les décisions de gestion
des ressources humaines
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73852-9
PRÉFACE
Depuis les travaux reconnus d’Herbert Simon 1 (1916-2001), il ressort que dans les décisions réelles, la sélection des moyens alternatifs ne se fait pas selon une vision panoptique permettant la découverte de la solution optimale, mais selon une procédure séquentielle qui s’achève lorsque l’individu découvre une solution adaptée à des critères minima de satisfaction. De nombreux travaux ont ensuite établi que les limites de la rationalité des décisions étaient également engendrées par le caractère social et collectif de ces décisions. Il a fallu attendre le livre de Graham Allison 2 pour mettre en évidence entre autres le modèle bureaucratique-politique, considérant la décision comme le produit d’un jeu d’acteurs défendant leur vision et leurs intérêts.
Nous voici sur le chemin tracé par l’étude de cas de l’infirmier de Mbil que le Pr Diallo élabore savamment en montrant que le manager de santé est en prise permanente avec les facteurs sociaux pour lesquels il est peu préparé à en découdre avec les manifestations complexes qui en découlent en particulier lors des prises de décisions qui jalonnent son action au quotidien.
En effet, la décision prise à la suite des résultats du monitoring périodique, organisé par le District de santé, se heurte à diverses formes d’esquives de l’infirmier qui finit par devenir d’abord performant techniquement, ensuite, habile socialement et politiquement afin de sauver la face et devenir gagnant tout en subissant la mesure d’affectation. Pour y arriver, il combat dans un premier temps l’informatisation du système de santé tout en se rendant compte que le processus de décision est collectif mais aussi séquentiel, avec différentes phases pendant lesquelles le problème que l’on tente de traiter peut être interprété différemment. L’infirmier apprend dans l’action que le schéma rationnel ne suffit pas pour qu’une décision trouve de la légitimité. En réalité, dans le processus de rassemblement de l’information, de construction et de comparaison des alternatives, des écarts à la rationalité sont engendrés par des routines organisationnelles, des jeux de pouvoir et des négociations.
Aussi, à toute rationalité peuvent s’opposer d’autres rationalités selon les rapports de pouvoir qui sont en jeu. L’infirmier fait feu de tout bois, par la suite, considérant qu’à la guerre comme à la guerre chacun mobilise son capital social. Il agit ainsi sur plusieurs leviers : d’une part, la rationalité de la décision technique et, d’autre part, les alternatives construites séquentiellement par différents groupes d’acteurs (il brouille les cartes, change d’appartenance syndicale, brise la grève, reconquiert de la légitimité professionnelle et sociale en se montrant désormais attentif aux besoins de la demande en santé de proximité, manipule les préférences et menace ses « adversaires » grâce à son appartenance politique).
Les réseaux sociaux sont activés et son capital social lui confère du pouvoir d’évitement, de brouillage des décisions le concernant et de production d’alternative. Inversement, le pouvoir de sa hiérarchie s’exerce également.
De fait, Pr Diallo montre bien que la décision dépend du processus, de l’environnement, du contexte, qui agit sur la décision, même si la décision peut modifier l’environnement. Dans le processus décisionnel, plusieurs facteurs s’enchâssent. Cet empilement dérive des recours pluriels dont font preuve les acteurs socioprofessionnels. Il révèle que le temps de la décision n’est pas assimilable au temps de l’action.
De même, le processus de décision ne peut être compris, au sein des organisations et du système de santé à partir d’un seul acteur, médecin de district ou médecin-chef de région ou Gouverneur même si l’un ou l’autre dispose de l’autorité ultime. Les rationalités qui commandent la décision sont tout aussi plurielles et elles peuvent être différentes, voire contradictoires.
L’étude de cas de l’infirmier de Mbil en révèle un pan décisif qui fonde la décision ultime faisant que l’infirmier ne perd pas la face au-delà de l’application de la mesure qui le vise. Théoriser sur la décision relative au professionnel de santé, revient alors à considérer, au premier plan, l’activité humaine même si cette dernière se focalise seulement sur quelques aspects de l’activité humaine (les réseaux religieux, familiaux, etc. semblent mis en réserve). Il apparaît clairement que décider pour l’infirmier de Mbil, c’est faire un choix (bon ou mauvais) entre plusieurs options (faire, ne pas faire, attendre, attaquer). C’est aussi agir pour réduire l’incertitude et maîtriser au mieux les conséquences des choix effectués. Finalement, face à la décision, activer son capital social en sa faveur pour se réhabiliter demeure partie intégrante des ressources de l’acteur social comme du professionnel de santé.
L’étude de cas de l’infirmier de Mbil montre également que la théorie de la décision modélise le comportement d’un individu face à des situations de choix. Les choix de l’individu sont décrits et reliés à une notion de préférence ou d’intérêt. Les relations de préférence sont par la suite représentées par une fonction d’utilité, représentables par des probabilités si elles mettent en jeu les intérêts. Or, l’acte en santé comporte sans cesse des décisions, des choix, des plus simples aux plus complexes, à tous les niveaux : individuel, organisationnel, inter-organisationnel.
Enfin, l’étude de cas de l’infirmier de Mbil a l’avantage de mettre en scène différents faits que Pr Diallo résume par la complexité du facteur humain qui conduit à la relativité du savoir technique dont l’applicabilité se confronte en permanence aux liens socioprofessionnels et aux jeux de pouvoir dans les sociétés. Mais, entendons-nous bien, il nous faut décider. La complexité humaine n’induit pas l’inaction. Mais la décision a besoin de l’intelligence sociale pour se construire et s’appliquer. Elle doit donc être alerte à être bien renseignée et à intégrer son acceptabilité en amont. Alors que de nombreux chercheurs butent sur la question de savoir si la décision reste soluble dans l’action, Pr Issakha Diallo donne une belle leçon dans cette étude de cas qui montre que la décision doit déboucher sur l’action. Pour cela, il faut en réunir les conditions, car chaque cible doit être sensible au pouvoir qu’on lui applique pour l’accepter, la combattre ou repenser la décision. Cette étude de cas est conçue avec une générosité sans pareille, car son auteur l’accompagne d’une pédagogie de la santé publique et offre en bonus un glossaire des termes courants qui outillent plus d’un praticien au moment où l’Afrique s’ouvre à l’expression plus forte de la demande grâce à l’adoption de la couverture maladie universelle.

Pr Abdou Salam FALL
(Ph D) Sociologue
1 SIMON, Herbert (1945). Administration et processus de décision , Economica, (trad. 1983) ; (1980). Le nouveau management. La décision par les ordinateurs . Economica ; (2004). Les sciences de l’artificiel .Gallimard.
2 ALLISON, Graham (1971). The Essence of Decision.Explaining the Cuban Missile Crisis . Boston : Little Brown.
DÉDICACES
À nos maîtres, pionniers des premières heures de gloire de la santé publique des années 70 et 80 en Afrique francophone : Pr Gottlieb Lobe Monekosso, Dr Madiou Touré, Pr Ayite Dameida, Dr Basile Adjou-Moumouni, Pr Hervé de Lauture, Pr Ibrahima Wone, nos sources d’inspiration et nos guides.
À tous les acteurs du secteur de la santé publique : à madame le ministre Pr Awa Marie Colle Seck, à sa dynamique équipe, aux équipes cadres des régions médicales et des districts sanitaires, et particulièrement à tous les infirmiers chefs des postes de santé, socles de notre système de santé.
À tous les collègues spécialistes de santé publique : nos amis de l’Institut de Santé et Développement (ISED), Pr Anta Tall Dia, ses talentueux collaborateurs ainsi que tous les anciens et actuels stagiaires de cette prestigieuse institution.
REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements à tous ceux qui ont aidé dan

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