Le Temps de l’ambiguïté
126 pages
Français

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Description

Le livre propose une façon de décoder l'agir politique de même que les règles de mise en scène de cet univers. Le lecteur y trouvera donc une sorte de vade me cum du manager soucieux de bien composer avec les multiples facettes du politique que sont les élus, les conseils d'administration et les conseils municipaux.

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2011
Nombre de lectures 11
EAN13 9782760528284
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le temps de l’ambiguïté

PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450
Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone: (418) 657-4399 • Télécopieur: (418) 657-2096
Courriel: puq@puq.uquebec.ca • Internet: www.puq.ca

Le temps de l’ambiguïté

Le contexte politique du changement

RAYMOND VAILLANCOURT



2006
Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bur. 450
Québec (Québec) Canada G1V 2M2

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Vaillancourt, Raymond, 1947- .
Le temps de l’ambiguïté: le contexte politique du changement
ISBN 978-2-7605-1429-4
ISBN 978-2-7605-2828-4 (epub)
1. Changement organisationnel. 2. Politiquement correct (Mouvement). 3. Administration publique – Gestion. 4. Gestion. I. Titre.

HD58.8.V342 2006 658.4’06 C2006-940271-X



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
La publication de cet ouvrage a été rendue possible avec l’aide financière de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC).



Mise en pages: Infoscan Collette Québec
Couverture: Richard Hodgson



1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2006 9 8 7 6 5 4 3 2 1

Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2006 Presses de l’Université du Québec

Dépôt légal – 2 e trimestre 2006
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada

Dans un monde d’images, les personnes sont plus jugées pour ce qu’elles semblent être que pour ce qu’elles sont vraiment!



À Lauraine, mon oasis quotidienne dans cet interminable désert.

INTRODUCTION
LA RECTITUDE POLITIQUE EN GESTION

Aussi étonnant que cela paraisse, il arrive parfois que l’on nous donne tort d’avoir raison!

En période de bouleversement organisationnel, la frontière entre le management et le politique apparaît plus ténue que jamais d’autant plus que le politique fait également face à une désaffectation et à un cynisme croissants. Ainsi, il ne faut guère s’étonner que les maux affectant le politique se retrouvent tout autant au cœur de la gestion. La rectitude politique fait partie de ces éléments qui ont lentement, mais sûrement, imprégné le management quotidien. Qu’entendons-nous par «rectitude politique» en gestion? Ce terme recouvre deux réalités à la fois. D’une part, il désigne le fait qu’à partir du moment où, tout comme en politique les élus, se sentant impuissants à résoudre un problème, utilisent un langage qui a pour effet de dédramatiser ou de banaliser une situation, les managers usent de cette même approche pour tenter de minimiser leur incapacité à affronter les changements auxquels eux et leurs organisations sont confrontés.
D’autre part, il renvoie au fait de rendre plus tolérables certaines pratiques ayant cours dans la réalité quotidienne des organisations en les censurant dans le langage. C’est ainsi que de nombreux mots sont apparus pour masquer les effets négatifs de l’incapacité managériale à faire face aux nouveaux paradigmes. Par exemple, pensons à «reconfiguration», «réingénierie», «aplatissement des structures», «délocalisation» pour n’en citer que quelques-uns; ce sont à la fois des mots qui désignent une réalité concrète et des processus parfois nécessaires mais qui masquent aussi des conséquences négatives que l’on n’ose pas mentionner, comme «licenciement», «mise à la retraite», «réaffectation» et «fermeture».
Ce faisant, on tient un langage comptable pour décrire des réalités aux impacts affectifs et relationnels importants et l’on masque discrètement l’incapacité de plusieurs managers à mettre en œuvre de véritables changements organisationnels. Ces derniers sont plutôt assimilés à des modifications structurelles que l’on met de l’avant en lieu et place de transformations qui refléteraient les modifications de paradigmesi qu’il faudrait envisager. Les modifications de structure sont relativement simples, visibles et donnent l’apparence de changement et de bouleversement essentielle à l’image du manager soucieux de laisser croire qu’il peut affronter la réalité avec une main de fer. Par contre, les transformations liées à des modifications de paradigmes [1] exigent de revoir le type même de managers dont les organisations ont besoin pour affronter la réalité actuelle. Or comme on continue de s’appuyer sur les aptitudes du passé pour résoudre les problèmes d’aujourd’hui, il ne faut guère s’étonner que les organisations publiques, en particulier, soient parmi celles qui éprouvent le plus de difficulté à s’adapter à la nouvelle conjoncture. De plus, le monde politique, de qui elles émargent, n’y est pas préparé ni sensible.
En effet, combien de réformes ont été entreprises par ceux-là mêmes qui les avaient rendues nécessaires sans que cette incongruité soit soulevée? Combien de nouveaux plans sont apparus et dont la réalisation a été confiée à ceux-là mêmes qui n’avaient pas réussi à mettre en place les précédents? Combien d’erreurs managériales ont été imputées à la conjoncture ou encore à la mondialisation, ce qui a déresponsabilisé ceux qui les avaient commises? Combien de chevaliers d’industrie auront réussi à relancer pour la «énième» fois une nouvelle entreprise qui, comme les autres avant elle, laissera sur le carreau des clients et des employés floués? Combien de fonds publics sont octroyés pour pallier les erreurs des systèmes, hospitalier et éducatif à titre d’exemples, qui ne réussissent pas à s’orienter véritablement vers leur clientèle? Et la liste pourrait encore s’allonger.
Bref, on pourrait dire qu’en période d’incertitude le politique d’abord et le management ensuite s’intéressent moins aux réponses nouvelles qu’il faudrait apporter qu’à la possibilité que les questions ne leur soient pas posées! La rectitude politique est au langage ce que la télé-réalité est aux médias: un moyen d’imposer une vision du monde rassurante et aseptisée pour faire oublier la dégradation des rapports sociaux, l’incapacité des «élites» à voir et à composer avec les nouveaux paradigmes et la lente érosion du concept de responsabilité.
Trop influencée par un agir politique quelque peu handicapé par la conjoncture actuelle, la gestion est devenue «image», au sens non pas de représentation mais de distraction de la réalité sous-jacente. Ce que l’on nous dit cache ce que l’on ne nous dit pas, tout comme ce que l’on nous montre camoufle ce que l’on ne nous montre pas! Plusieurs managers se blindent d’une carapace inspirée des anciens paradigmes non seulement pour cacher leur incompétence à affronter la nouvelle réalité, mais surtout pour laisser croire qu’ils continuent d’avoir la situation bien en main! Cette attitude apparaît plus dans le domaine public que dans le domaine privé bien que ce dernier n’en soit pas à l’abri. Le domaine public doit sa plus grande vulnérabilité à cette forme d’incompétence parce qu’il est plus proche du politique et que ce dernier, sur la pente de la décadence, l’entraîne avec lui. C’est ainsi que l’on peut justifier les conflits d’intérêts évidents, les nominations partisanes à la chaîne, les abus de confiance et les manquements à l’éthique. Ce n’est pas parce qu’on les drape dans une quelconque «raison d’État», d’un «sain compagnonnage», d’une «dérive passagère» ou d’une «faiblesse déontologique» que la situation s’en trouve changée! C’est cependant ce que l’on veut nous laisser croire et, si l’on en juge par le peu de réactions qu’entraînent de tels comportements, le subterfuge fonctionne très bien!
À cet égard, le vocable «changement» apparaît tout autant comme la source et le remède à tous les maux qu’

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