Vivre l urgence dans les organisations
158 pages
Français

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Vivre l'urgence dans les organisations , livre ebook

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Description

L'urgence est devenue une temporalité ordinaire. Les technologies de communication sont montrées du doigt dans ce mouvement qui semble inexorable et qui affecte les organisations. Mais sont-elles vraiment la cause de cet emballement temporel ? Les organisations vivent au quotidien dans l'urgence et veulent se penser sous le signe du projet, de l'anticipation, de la pro-activité et de la veille stratégique. Elles vendent de l'éphémère mais développent des pratiques dites de développement durable ! Qu'en est-il donc de l'urgence dans les organisations et de son rapport aux pratiques communicationnelles ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2005
Nombre de lectures 288
EAN13 9782336278483
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Communication des organisations
Dirigée par Hugues HOTIER
Déjà parus
GREC/O (ouvrage dirigé par Hugues Hotier), Non verbal et organisation, 2000
Gino GRAMACCIA, Les actes de langage dans les organisations, 2001
Nicole DENOIT, Le pouvoir du don,
tome 1, Le paradoxe d’une communication d’entreprise par le mécénat : les années 80 , 2002
tome 2, Des “années fric ” aux “années banlieues”: le mécénat des années 90, 2002
GREC/O (ouvrage dirigé par Elisabeth Gardère et Gino Gramaccia), Coexister dans les mondes organisationnels , 2003
Élisabeth GARDERE, Le capital mémoire de l’entreprise, 2003
Rosette et Jacques BONNET, Nouvelles logiques, nouvelles compétences des cadres et des dirigeants. Entre le rationnel et le sensible, 2003
Valérie CARAYOL, Communication organisationnelle, une perspective allagmatique , 2004
Ariette BOUZON, Communication et management du risque en conception, 2005
Henri ALEXIS, La communication des organisations à la croisée des chemins disciplinaires , 2005
Michèle GABAY, Crises et communication, Images, représentations et médias, 2005
Vivre l'urgence dans les organisations

Valérie Carayol
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747597081
EAN: 9782747597081
Cet ouvrage, composé de onze contributions est le fruit de plusieurs séminaires tenus en 2004 et 2005, à Bordeaux et Béziers par les membres du GREC/O, Groupe de Recherche en Communication des Organisations de l’Université de Bordeaux 3.
Sommaire
Collection Communication des organisations Page de titre Page de Copyright Introduction L’urgence néguentropique Urgence et humanitaire : entre légitimation et déséquilibre identitaire Le processus de l’urgence Variations autour de l’urgence Les mises en scène à l’écran Contre l’urgence : la paresse, l’inaction, la lenteur. Quelques impacts de l’accélération temporelle sur la communication L’urgence, un outil de médiation locale dans les projets de changement organisationnel Contenir les méfaits de l’urgence dans les organisations par la création de nouveaux espaces de communication coopératifs Pression cellulaire et craintes hypertéliques dans le management de projet Coexistence des cultures de l’urgence, de l’immédiateté et de crise Urgence en entreprise Communication et civilisation à l’Harmattan
Introduction
Des mutations importantes de notre rapport au temps et de nos cultures temporelles sont en cours. Elles sont souvent analysées comme étant la marque de notre modernité avancée, de l’hypermodernité ou de la surmodernité. Ces transformations affectent profondément notre manière de vivre, laissant même présager pour certains une véritable mutation anthropologique.
Les nouvelles temporalités sont marquées, dans des analyses convergentes, par l’accélération, le sentiment d’urgence généralisé, la contraction temporelle et l’importance du moment présent, parfois même qualifié de “présentisme”.
Dans cette évolution, les pratiques de communication et l’accélération des flux d’information autorisées par les technologies sont souvent présentées comme jouant un rôle majeur de propagation de cette culture de l’instant et de l’urgence. Les choses ne sont sûrement pas si simples. Sur une question si complexe, le déterminisme technologique peut vite devenir étroit et stérile. Néanmoins la question du rapport entre les formes communicationnelles d’une entité organisationnelle, et les temporalités qui la structurent est particulièrement stimulante, d’autant qu’elle est encore très peu étudiée. Les temporalités sont-elles le produit des pratiques de communication ? Résultent-elles d’une activité intersubjective ? Sont-elles un cadre contraignant ou habilitant? Sont-elles des outils, voire des ressources mobilisables de manière stratégique dans des situations de communication? Toutes ces questions restent largement à étudier.
C’est sur ce thème que le GREC/O, Groupe de Recherche en Communication des organisations 1 , a souhaité initier une réflexion et plus particulièrement sur le thème de l’urgence. Le déploiement de cette temporalité particulière, souvent associé à celui des technologies de l’information et de la communication est un phénomène qui se traduit dans les pratiques communicationnelles par l’émergence de nouveaux modes d’interaction, par l’évolution de pratiques plus anciennes, voire par l’apparition de paradoxes ou d’effets indésirables que les auteurs de ce recueil ont entrepris d’analyser, notamment sur le terrain de la communication organisationnelle.
Il est question, dans les textes qui composent cet ouvrage, de plusieurs types d’urgence : chronique, aiguë, diffuse, instituée, exacerbée... Selon les terrains d’analyse et les perspectives adoptées, les qualificatifs varient. L’urgence médiatique ou mise en scène à l’écran, côtoie l’urgence planifiée des projets industriels, celle des acteurs humanitaires, des salariés, ou des politiques. Si les approches sont diverses, elles s’emploient à faire avancer la réflexion sur plusieurs points et notamment sur les enjeux de la vitesse et de l’urgence, sur les dérives et limites des pratiques qui peuvent lui être associées et enfin sur les paradoxes et interrogations que l’action en urgence soulève du point de vue des organisations.

Les enjeux de la vitesse et de l’urgence
Si depuis Descartes, nous savons que la précipitation est l’ennemie de la raison et conduit à de coûteuses erreurs, Nicole Denoit nous montre que l’urgence permet d’instaurer une hiérarchisation, de poser un ordre arbitraire et de faire sens dans un monde d’indétermination et de désordre. Elle permet d’éviter l’argumentation et fabrique du collectif en faisant l’économie du débat. L’auteur dépeint l’urgence “néguentropique” comme une alternative à la raison : elle n’en est plus simplement l’ennemie.
Dans une analyse sur le travail en urgence dont le secteur humanitaire s’est fait le spécialiste, Stéphanie Dillière-Brooks montre que le travail en urgence génère du consensus et aide à la construction d’un fort sentiment d’appartenance. L’urgence, par ailleurs, évènementialise et héroïse les acteurs, ce qui valorise de manière particulière les salariés impliqués dans ces organisations et attire des candidats au recrutement aux profils spécifiques, tout en valorisant certains aspects des missions au détriment d’autres. Elle est également source de pouvoir dans la mesure où elle “légitime un droit d’ingérence ” au nom d’un libre accès aux victimes des catastrophes naturelles et autres situations d’urgence. L’urgence devient ainsi un terrain d’affrontement entre logiques différentes, et intérêts divergents notamment militaires et humanitaires.
De l’urgence objective à l’urgence subjective ou intersubjective, le travail d’interprétation et de communication autour de l’action collective que suppose l’urgence est au cœur de l’analyse de Ghyslaine Thorion et Gérard Massard. Ces derniers proposent une modélisation du processus de l’urgence. À cette occasion, ils mettent l’accent sur les difficultés de communication qui sont susceptibles de ralentir l’entrée dans le processus d’urgence. Un certain consensus est nécessaire pour générer de l’action collective. Agir collectivement et de manière efficace, tel est, en effet, l’un des enjeux d’une gestion de l’urgence. Mais de nombreux écueils communicationnels existent et peuvent surgir notamment dans des processus inter organisationnels. Les processus de conviction autour des risques et aléas peuvent s’enliser, les débats entre expertise et contre-expertise peuvent montrer des divergences dans la perception de la gravité des signes avant-coureurs de l’urgence, les partenaires peuvent avoir des divergences sur leur capacité collective à s’engager dans des actions ; des divergences sur la légitimité de la coordination de l’action par l’un des acteurs peuvent apparaître. L’urgence nécessite souvent la coopération d’acteurs d’horizons et de cultures différents, soulevant des questions communicationnelles relevant de phénomènes interculturels.

Les dérives et limites du régime d’urgence
Dans son analyse des figures de l’urgence au cinéma, Dominique

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