Médias et démocratie  - 3e édition : Le grand malentendu
195 pages
Français

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Médias et démocratie - 3e édition : Le grand malentendu , livre ebook

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Description

Quels sont les liens de dépendance entre les médias et les pouvoirs politiques et économiques? Quel est le rôle politique des médias? En complet porte-à-faux avec le discours romantique du journaliste valeureux et prêt à défendre la vérité, on le retrouve ici plutôt enserré dans un ensemble de contraintes organisationnelles, dont certaines, comme les logiques économiques de concentration et de marchandisation, lui apparaissent «naturelles».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 janvier 2011
Nombre de lectures 5
EAN13 9782760528420
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MÉDIAS et DÉMOCRATIE
Le grand malentendu




PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau450
Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418-657-4399 • Télécopieur :418-657-2096
Courriel : puq@puq.ca • Internet : www.puq.ca




ANNE-MARIE GINGRAS

MÉDIAS et DÉMOCRATIE
Le grand malentendu





3e ÉDITION REVUE ETAUGMENTÉE





2009
Presses de l’Université duQuébec
Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bur.450
Québec (Québec) Canada G1V2M2




Catalogage avant publication de Bibliothèqueet Archives nationales du Québec et Bibliothèque et ArchivesCanada
Gingras, Anne-Marie
Médias et démocratie
3 e éd. rev. et corr.
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-7605-2388-3
ISBN 978-2-7605-2842-0 (epub)
1. Médias - Aspect politique. 2. Démocratieet médias. 3. Médias et opinion publique.
4. Médias - Influence. 5. Internet. I.Titre.
P95.8.G56 2009 302.23C2009-940582-2



Nous reconnaissons l’aide financière dugouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développementde l’industrie de l’édition (PADIE) pour nos activités d’édition.
La publication de cet ouvrage a été renduepossible grâce à l’aide financière de la Société de développement desentreprises culturelles (SODEC).




Intérieur
Mise en pages : Info 1000 mots
Couverture
Conception : Richard Hodgson





1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2009 9 8 7 6 5 4 3 2 1

Tous droits de reproduction, de traduction etd’adaptation réservés
© 2009 Presses de l’Université duQuébec

Dépôt légal - 2 e trimestre2009
Bibliothèque et Archives nationales du Québec/ Bibliothèque et Archives Canada




Remerciements





La rédaction de cet ouvrage a été renduepossible grâce à l’aide et aux conseils de plusieurs personnes, parmilesquelles deux méritent une reconnaissance bien spéciale à cause de leurpatience et de leur générosité ; il s’agit de Thierry Vedel, chercheur CNRSau CEVIPOF, et de Claude Robillard, secrétaire général à la Fédérationprofessionnelle des journalistes du Québec. Je remercie aussi MichelArseneault, Philippe Authier, Louise Bernard, Marc-François Bernier, JeanDion, Marc Lemire, Don MacPherson, Benoît Munger, Pierre-Paul Noreau, RhéalSéguin et Michel Sénécal. Il va sans dire que l’aide de ces personnes nesignifie aucunement qu’elles partagent la perspective présentée dans cetouvrage.




Introduction





En mars 2003, le président américain GeorgeW. Bush déclenchait la guerre contre l’Irak, prétextant la fabricationd’armes de destruction massive par Saddam Hussein et l’alliance du dictateuravec l’organisation terroriste islamiste Al-Qaida. Les preuves del’existence de ces armes et celles de l’alliance Hussein/Al-Qaida étaientbien fragiles, mais le New York Times a reproduit sans nuances ni questionnement lespositions de la Maison-Blanche. À cette époque, toute remise en cause ouinterrogation sérieuse sur l’existence d’armes de destruction massive dansle New York Times était perçue comme une atteinte au patriotisme américain, et les voixdiscordantes reléguées à la portion congrue de l’espace éditorial, quandelles n’étaient tout simplement pas tues. Un an plus tard, devant lescepticisme grandissant à l’égard de l’existence des soi-disant armes dedestruction massive irakiennes, l’ombudsman du New York Times faisait son mea culpa, expliquant la dérivejournalistique par le patriotisme exacerbé auquel a succombé le célèbrequotidien. L’image du New York Times comme modèle de rigueur et d’objectivité volaiten éclats, le journal ayant tout simplement servi de porte-voix auxmensonges de l’administration américaine.
Le malaise face à cet épisode peu glorieux dujournalisme américain s’explique par une croyance fortement ancrée dans laculture politique occidentale : l’association entre, d’une part, la libertéd’expression et la liberté de presse, et d’autre part, la démocratie. Desmédias libres symbolisent, plus que n’importe quelle autre institution ouorganisation, la liberté d’expression, un ingrédient essentiel endémocratie. Toute restriction à cette liberté est perçue comme une menace àla démocratie. À l’opposé, on ne manque jamais de souligner la censure et lecontrôle des médias qu’exercent les régimes autoritaires.
Il y a aujourd’hui un véritable fossé entre,d’une part, l’idéal journalistique de transmission rigoureuse des faitspermettant aux citoyens et aux citoyennes de se faire une opinion éclairéesur les enjeux de tout ordre liés à l’évolution du monde et, d’autre part,les résultats de recherche en sociologie du journalisme et en économiepolitique des médias depuis plus de trente ans. Dans la perspective idéale,les médias constitueraient une « sphère publique », un lieu de délibérationaccessible, transparent et rationnel. Malgré leurs quelques défauts, ilsjoueraient le rôle d’un maillon fondamental du système démocratique. Lestravaux sur le journalisme politique démontrent au contraire que lapropagande, la désinformation, les mises en scène politiques etl’information-spectacle abondent dans les médias un peu partout sur laplanète. Si les exemples de contrôle médiatique prennent une tournure plusflagrante dans certains pays non libéraux - on pense aux biais de la chaîneAl-Jazeera, à l’élimination d’une presse indépendante sous la Russie dePoutine et de Medvedev, à l’assujettissement de la télévision dans denombreux pays comme la Tunisie et le Maroc -, les régimes démocratiques nesont pas à l’abri des abus médiatiques, comme le montrent le contrôle de latélévision italienne par Berlusconi en Italie jusqu’en avril 2006 et lesdérives récurrentes de la presse américaine en temps de guerre [1] , entre autres.
Ce livre vise à faire le point sur une sériede malaises relatifs aux médias : malaises quant à la crédibilité de laparole journalistique, à l’impact de la propriété de la presse sur lescontenus, au mélange des genres entre l’information et le divertissement etau brouillage entre opinion et reportage. Dans quel contexte évoluent lesmédias et quel est leur degré d’autonomie face à la main qui les nourrit,l’entreprise privée ? Quelles attaches se tissent entre les journalistes etleurs sources ? Existe-t-il quelque chose comme un « contrôle de qualitémédiatique » ? Quelles contraintes explicites ou implicites pèsent sur letravail des journalistes ? Comment concilier le rôle de fournisseurd’informations rigoureux des médias avec leur statut d’entreprises à larecherche de profit ? De quels outils disposent les acteurs politiques ettous les acteurs sociaux pour tenter d’influencer, voire de manipuler lesmédias et l’opinion publique ? Comment les sondages en sont-ils venus àreprésenter la voix du peuple dans les médias ? Ces questions, et biend’autres soulevées dans ce livre, indiquent que pour vraiment comprendre lefonctionnement des médias, nous devons nous pencher sur la relativeautonomie des journalistes et des médias, en mettant en valeur la toile descontraintes de nature politique et économique à laquelle ils sontassujettis. Voici donc une entreprise de déconstruction de l’imageromantique du journaliste valeureux à la recherche des faits et uneentreprise de déconstruction du média comme lieu de débat public servant ladémocratie. À notre avis, l’association entre médias et démocratie reposesur un grand malentendu alimenté par trois confusions.
Il y a tout d’abord confusion sur le lienentre des médias libres et l’exercice concret de la démocratie. Laréalisation, même imparfaite, de la démocratie comme système politiqueperméable aux volontés populaires, comme système administratif fondé sur larègle de droit, comme système commun de valeurs et comme lieu de débatnécessite des éléments de socialisation politique que rendent possible desmédias libres : une éducation civique, une connaissance des acteurs, desidéologies et du système politique, la délibération et la pratique ducompromis. Des médias libres constituent donc une condition essentielle à lamise en place de la démocratie, mais certainement pas une conditionsuffisante. Parmi les autres conditions essentielles, on trouve : unereprésentation adéquate de tous les groupes par les partis politiques, desmécanismes de participation politique variés capables d’instaurer

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