Mutualité sociale et association du capital et du travail - Ou Extinction du paupérisme
160 pages
Français

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Mutualité sociale et association du capital et du travail - Ou Extinction du paupérisme , livre ebook

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Description

I. — Pour rendre hommage à Dieu, Être suprême, source et principe universel de la vie,Pour glorifier la vie elle-même,Et pour servir à l’avènement de la justice parmi les hommes.Les présents Statuts sont établis d’après la doctrine suivante :II. — La vie est la loi suprême de tout ce qui existe ;Tout est fait pour la vie et la vie pour fin ;C’est pour progresser dans la vie que l’homme reçoit l’être ; Son existence a pour objet évident de concourir à l’élaboration de la vie sur la terre.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346075867
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jean-Baptiste André Godin
Mutualité sociale et association du capital et du travail
Ou Extinction du paupérisme
NOTE DE L’ADMINISTRATION
L’Association du Familistère de Guise a été fondée le 13 août 1880, et ses Statuts furent publiés pour la première fois à cette même date. Depuis cette époque un certain nombre de modifications dictées par la pratique et l’expérience ont été apportées aux statuts et règlements.
L’édition nouvelle que publie aujourd’hui l’Association contient toutes ces modifications, aussi bien celles faites du vivant du Fondateur, décédé le 15 janvier 1888, que celles faites depuis, sous la Gérance de Madame veuve Godin et sous la Gérance de l’Administrateur actuel.
Nous avons ajouté comme appendice à l’ensemble de nos statuts un extrait du testament de Monsieur Godin.
Les renvois dans le texte indiquent les dates des Assemblées Générales et des Conseils qui ont décidé des modifications.
Nous avons supprimé l’ancien texte modifié, jugeant inutile de reproduire des articles abrogés qui n’auraient eu pour le lecteur qu’un mince intérêt rétrospectif.

Familistère de Guise, le 13 janvier 1891.
L’Administrateur-Gérant,
 
François DEQUENNE.
NOTIONS PRÉLIMINAIRES
CHAPITRE I
UTILITÉ DE CE LIVRE
C’est avec le désir d’être utile au présent et à l’avenir que je publie les statuts de l’Association du Familistère.
Le moment approche où la Société réclamera la solution des problèmes que le salariat pose à notre civilisation.
Ces problèmes ne seront résolus que par des institutions de nature à coordonner les forces du monde moderne et à en répartir les ressources avec équité et justice. C’est dans ce but que ce livre pourra être consulté avec fruit.
En présence de la diffusion actuelle des lumières et de l’élévation du niveau intellectuel des classes ouvrières, les esprits les moins attentifs reconnaissent que la société ne peut rester sans réparer l’oubli de ses devoirs, en accordant aux classes laborieuses des garanties contre la misère et le besoin.
Ce sont ces garanties qu’il importe de découvrir et de créer si l’on veut assurer la paix et la sécurité sociale.
Qu’on ne dise pas qu’elles sont impossibles à accorder. L’impossibilité n’existe que par ignorance de ce qui est à faire, et par indifférence pour le bien à accomplir.
Si ceux qui ignorent savaient et si ceux qui peuvent voulaient, les difficultés sociales seraient bientôt résolues.
L’Association dont je publie aujourd’hui les Statuts n’est pas une œuvre improvisée ; c’est le résultat d’une longue expérience. Elle est, sur le terrain de la pratique, une élaboration de ce double problème qui agite aujourd’hui tout le monde civilisé : éteindre le paupérisme et donner aux classes laborieuses les garanties nécessaires à l’existence.
Je ne prétends pas avoir résolu toutes les difficultés que cette question comporte. La conciliation des intérêts des classes riches avec ceux des classes laborieuses ne sera complète que le jour où elle sera d’une application générale dans les institutions sociales.
L’Association du Familistère est particulièrement industrielle. C’est l’application, restreinte à un millier environ de travailleurs, de garanties mutuelles contre la misère et les privations ; c’est la participation du travail aux bénéfices de la production.
Néanmoins, dans ces limites, je présente avec confiance à mes contemporains les Statuts de cette Association et je les confie surtout à l’avenir, comme étude utile à poursuivre dans le champ de l’application.
Des Statuts et des Règlements présentent sous une forme trop concise les faits et les principes qu’ils consacrent ; les raisons et les motifs qui les ont dictés n’apparaissent pas immédiatement à l’esprit des hommes même les plus attentifs. Il faudrait donc, pour éclairer le lecteur, mettre sous ses yeux les longues études, les discussions des. motifs qui m’ont fait choisir telle rédaction plutôt que telle autre qui, au premier abord, pourrait paraître mieux appropriée au sujet.
Mais, comme je ne puis me livrer ici à ce travail, je prie le lecteur de vouloir bien suivre attentivement l’exposé sommaire des considérations et des principes qui m’ont guidé dans cette fondation.

*
* *
CHAPITRE II
ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ MODERNE
Quand on examine l’état présent de l’industrie dans le monde civilisé, on est frappé de cette anomalie que les Sociétés voient chaque jour se développer leurs moyens de production et s’accroître les ressources propres à augmenter la consommation de chacun, tandis que le paupérisme, contrairement à ce qui devrait se produire, tend à se développper au milieu de cet accroissement de la prospérité publique.
La richesse s’accumule aux mains de quelques-uns dans des proportions inouïes, et la masse du peuple n’a ni plus de sécurité ni plus de garanties pour le lendemain.
Toute l’existence des classes ouvrières repose sur le salaire : si le salaire fait défaut, la misère est aussitôt dans la famille.
Dans l’ancien comme dans le nouveau monde, travailleurs et chefs d’industrie se préoccupent de la solution de ce problème.
A quoi serviraient les progrès de l’industrie et de l’agriculture, si les ouvriers, auteurs principaux de cette prospérité, devaient être privés du nécessaire que le sauvage et l’animal obtiennent de la nature !
Mais pour que ces progrès, gloires du travail humain, puissent procurer à la Société tous les bienfaits qu’elle est en droit d’en attendre, il faut que les institutions, tout en sauvegardant les intérêts de ceux qui possèdent, donnent aux classes laborieuses les garanties qui leur sont dues. A défaut d’une telle organisation, les intérêts se heurtent confusément et les individus ne peuvent donner essor à leur activité sans entrer en conflit les uns avec les autres.
Partout, en France, en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis, les chefs d’industrie, les fabricants, les cultivateurs cherchent des débouchés à leurs produits. On ne voit pas que les consommateurs sont à la porte même de l’usine et de la ferme et que la part trop restreinte qui leur est faite dans les bénéfices les empêche seule d’assurer à la production d’intarissables débouchés.
Cet état de choses fait que la richesse reste presque inactive, que les capitaux regorgent dans les banques.
Des conflits semblables à ceux que nous révèlent les grèves des mines et des fabriques en Angleterre, les grèves des chemins de fer aux Etats-Unis, celles dont la France a trop souvent à se préoccuper, ne naissent pas sans des causes profondes qu’il serait imprudent de méconnaître plus longtemps. Ces conflits puisent leur principale raison d’être dans un vice d’organisation de l’industrie et dans l’insuffisance des garanties données au travailleur.
Le chômage, les conflits entre patrons et ouvriers sont des sujets qui méritent la plus sérieuse attention de la part de tous ceux qui cherchent les améliorations politiques et sociales nécessaires au bonheur des peuples.
La plupart des hommes qui influent sur les questions du travail ne voient dans la société que l’équilibre de la production et de la consommation, au lieu d’y voir l’équilibre de la vie humaine. Les choses leur importent plus que les personnes. Ils ne se préoccupent que des intérêts matériels là où sont en jeu les intérêts de l’existence.
Ne consultant que des chiffres, ne supputant que des bénéfices au lieu de chercher avant tout le bien-être des hommes, ils n’imaginent, comme remède à l’encombrement des produits, que l’abaissement des salaires ; moyen aussi injuste qu’il est insensé, car il va directement contre son but.
En effet, la fabrication à prix réduit a pour conséquence d’augmenter un stock déjà trop considérable, et de déprécier les produits existants.
Ces marchandises jetées sur le marché obligent à

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