Enfant de la D.D.A.S.S.: nos silences résonnent trop fort

Lila Gorinat

Description

L'accueil d'un enfant au sein d'une structure spécialisée n'est pas un travail simple et il peut être très mal vécu. Comment exposer les ressentis des enfants et adolescents de la D.D.A.S.S. ? Quels sévices ont-ils pu subir ? Comment les encadrer et les soutenir jusqu'à leur vie de jeunes adultes ?

Sujets

• Santé et bien-être
• Développement personnel
• développement personnel
• Santé
• Placement
• Pratique
• Témoin
• Assistant de service social
• Bien-être
• Témoignage
• Publicidad por emplazamiento

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 27 septembre 2013
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342012668
• Langue: Français

Extrait

Enfant de la D.D.A.S.S.: nos silences résonnent trop fort
Lila Gorinat
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : [phone]
Enfant de la D.D.A.S.S.: nos silences résonnent trop fort
 
 
 
Ce livre est dédié aux femmes et aux hommes qui sont à l’écoute des enfants placés par la DASS et qui les aident au quotidien. Il est basé sur des témoignages d’adultes placés il y a plus de quinze ans.
Puisse-t-il vous guider dans le but de faire un jour de ses enfants en souffrance, des adultes heureux et épanouis tout en vous aidant à l’être également dans votre travail.
 
 
 
Introduction
 
 
 
Dans des situations bien spécifiques, des enfants sont retirés de leur environnement familial. Prendre la décision de placer un enfant n’est pas chose simple, il engendre une grande perturbation émotionnelle et une perte des repères dans sa vie. L’accueil d’un enfant au sein d’une structure spécialisée n’est pas un travail simple et il peut être très mal vécu. Beaucoup de choses sont imposées à ses enfants et cela engendre un gros impact au niveau émotionnel et psychologique qui peut conduire à des attitudes dangereuses voire d’autodestruction.
Pour mieux les aider et les accompagner, placez-vous de l’autre côté à travers leurs regards, positionnez-vous en tant qu’enfant et pas simplement en professionnel. Les choses seraient bien différentes et ce positionnement qu’on néglige bien souvent vous aiderait à mieux communiquer, éviterait bien des conflits et des échecs qui sont malheureusement courants. Par manque de moyens, de temps et malgré tous vos efforts, vous faites parfois involontairement des erreurs.
En tant que parents, il n’est pas simple de guider et de comprendre son enfant. Cela nécessite une perpétuelle remise en question sur sa façon de l’aborder, de l’écouter, de lui répondre et malgré toute cette implication, on n’est pas à l’abri de faire fausse route ou de rencontrer des échecs. En tant que professionnel, le travail est encore plus difficile malgré votre préparation dans les écoles d’éducateurs, car vous rencontrerez des difficultés et des échecs.
Se positionner en tant qu’adulte et professionnel auprès d’enfants ou adolescents n’est pas une mince affaire, cela nécessite encore plus de travail personnel lorsque cet enfant n’est pas le sien et qu’il est en souffrance.
 
 
 
Cinq parties
 
 
 
La première partie de ce livre traite des sentiments perçus par les enfants lors des différentes étapes du placement en rapport avec leur évolution dans la vie et au quotidien. Comme point de départ, j’exposerai quelques causes de placement possible en passant par les ressentis perçus par l’enfant au sein d’une structure d’accueil (foyer de l’enfance) et je ferai un lien avec son évolution au quotidien allant jusqu’au maintien du placement. Tout en m’appuyant sur des témoignages d’enfants devenus adultes et cela tout au long des différents chapitres.
En deuxième partie, je présenterai quelques formes de sévices qu’ont pu vivre ces enfants.
Dans la troisième partie, je développerai l’importance d’une bonne communication à travers des exemples de situations qui ont pour but d’apaiser le ou les conflits.
La quatrième partie mettra en avant quelques exemples de comportements destructeurs que les enfants ou ados peuvent avoir envers eux-mêmes. Ce qui peut les pousser à en arriver là et ce qu’ils peuvent ressentir volontairement ou involontairement, toujours basé sur des témoignages.
Ma dernière partie parlera de l’autonomie imposée par le système, mais nécessaire à la future vie d’adulte de cet enfant devenu jeune adulte que vous suivez. Il parlera de l’accompagnement et exposera les difficultés de ce travail compte tenu des moyens et du temps. Je conclurai par mon témoignage et mon propre ressenti en explorant ces différentes parties de façon brève en m’appuyant sur des faits qui m’ont marquée.
 
 
 
Chapitre I. Les sentiments perçus par les enfants lors des différentes étapes du placement en rapport avec leur évolution dans la vie
 
 
 
Les causes de placement d’un enfant à la DASS
Souvent retiré pour des raisons de sécurité, l’enfant ou l’adolescent sera placé par l’assistance pour le protéger de violence directe ou indirecte. Victime de violence physique et bien souvent associé à des violences psychiques au sein de la cellule familiale. Ces violences peuvent être orchestrées par l’un des parents ou parfois même par les deux parents.
L’enfant peut être lui-même l’élément perturbateur de cette cellule en étant violent physiquement ou verbalement avec son entourage familial (père, mère, frères, sœurs et autres) et/ou scolaire. Il se met directement en danger et devient parfois un danger pour ceux qui l’entourent. Il se met en échec concernant son avenir. Les parents n’ont plus de prise sur l’enfant ou l’adolescent.
Dans d’autres cas, les services de la DASS prendront en charge le rôle parental lorsque les parents ne peuvent assumer les besoins de base (se loger, subvenir aux besoins alimentaires, assumer leur devoir de parent pour des raisons de santé ou autres…) en attendant que cet équilibre soit retrouvé.
Pour ces différentes raisons, l’enfant sera donc retiré de son environnement afin de le préserver et de lui permettre de grandir dans un environnement sain en attendant que l’équilibre familial puisse être retrouvé (si cela est possible).
Un long travail commence entre l’équipe pluridisciplinaire qui s’occupera de l’enfant ou de l’adolescent et l’assistante sociale en charge du ou des parents(s). Mais aussi entre les différents professionnels au sein de la structure d’accueil et parfois au niveau médico-psychologique. Compte tenu de leur état de santé et de leurs fragilités psychologiques, certains enfants développement des troubles psychosomatiques plus ou moins importants qui les affectent dans leur quotidien mettant un frein à leur épanouissement. De plus, ils présentent des troubles affectifs engendrés par la situation au sein de la famille et causés par le placement. Deux facteurs qui nécessiteraient à mon sens une prise en charge psychologique qui devrait être systématique pour tous les enfants.
Les différentes structures
Il existe différentes structures de placement qui ont une plus ou moins grande capacité d’accueil, divisées en différentes unités selon l’âge de l’enfant allant de quelques mois jusqu’à leur majorité. Ses structures peuvent être d’urgence accueillant des enfants retirés de la cellule familiale du jour au lendemain dans l’attente d’une décision de justice concernant le maintien ou l’arrêt du placement. D’autres structures d’accueil disposent à la fois de places d’urgence et accueillent des enfants dont le maintien du placement a été rendu sur du long terme.
Il est possible que des enfants soient également placés en famille d’accueil.
Le jour du placement
L’enfant, victime de violence, est bien souvent retiré à la suite d’événements inquiétants voire très inquiétants (coups, blessures, inceste…) qui sont en attente de confirmation ou qui ont été constatés médicalement. Le placement peut être organisé mais, dans ce cas de figure, c’est plus rare. Dans la majorité des cas, le placement est avéré immédiatement par le juge qui suit le dossier. Il est informé de la situation par l’assistante sociale en charge de la famille qui a pu recueillir les informations, par l’école de l’enfant ou de l’adolescent et, bien souvent, directement par le médecin de famille ou des urgences. D’autres personnes peuvent intervenir comme les voisins alertés par les bruits qui effectuent le signalement au commissariat de police du quartier, parfois par des amis de famille…
Autre cas de figure, celui du placement qui peut être organisé et décidé avec la famille compte tenu de la situation familiale. Problèmes financiers dus à la perte d’emploi ; à cause de dettes qui engendrent plusieurs impacts au sein de la famille et des carences sur les principaux besoins de base. Ou pour des raisons de santé, comme la maladie de l’un des parents qui ne peut plus assumer seul son devoir de parent à cause d’une hospitalisation de son partenaire ou parce que le parent est seul dans cette tâche. Dans ce cas de figure, les services sociaux et parents ont selon l’urgence plus ou moins préparé l’enfant à la séparation. Il comprend que cette situation est temporaire même si la situation l’inquiète et qu’il l’accepte difficilement. Il garde l’espoir de rentrer chez lui et de retrouver son ou ses parent(s).
Dernier cas : celui de l’enfant qui se met en danger en étant violent avec lui-même et/ou son entourage. Le placement peut être organisé également à la suite d’un événement marquant. L’enfant ou adolescent est empreint de colère, de peur, de sentiment d’injustice voire de haine envers le système et parfois même envers ses propres parents. La situation est très sensible et imprévisible.
Tout placement requiert toute l’attention des professionnels qui est nécessaire pour imposer votre autorité et votre présence tout en créant un climat de confiance entre le jeune et vous. Vous êtes un étranger et l’avez indirectement enlevé de sa famille, de plus si ses rapports antérieurs avec les adultes n’étaient pas sains ou équilibrés, je vous laisse imaginer le travail qui vous attend. C’est un travail long et parfois très difficile qui nécessite une entente commune et une perpétuelle remise en question. Chaque situation est déjà différente, mais chaque enfant perçoit et réagit à sa manière. L’observation du comportement et l’écoute, aussi bien ver