Je prends soin des autres sans m épuiser
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Je prends soin des autres sans m'épuiser , livre ebook

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Description

Psychologue clinicienne, l’auteure s’est intéressée pendant la crise sanitaire à toutes ces personnes qui« sauvent » : les soignants, les aidants, mais aussi tous les autres qui depuis leur plus tendre enfance ontdéveloppé une gentillesse et un altruisme sans égal. Ces personnes qui épongent tout, ces « sauveurs » qui ontdéveloppé une grande bienveillance leur permettant de comprendre sincèrement les autres, mais qui, à forced’être exposés de façon répétée à la détresse d’autrui, ont pu se sentir « usés ».◊ À l’aide d’explications claires, de témoignages et avec beaucoup d’empathie, l’auteure entreprend un tourd’horizon du syndrome de « sauveur », en présentant la naissance du fonctionnement de sauveur : l’impactde l’enfance et les conséquences de tenir ce rôle à l’excès, notamment avec le développement de la fatigue decompassion.◊ La deuxième partie de cet ouvrage est consacrée aux perspectives qu’apporte ce questionnement. Cesouvertures sont en lien avec le repère des zones de fragilités, des besoins de chacun pour prévenir le risqueque ce fonctionnement ne devienne excessif et pour ainsi retrouver l’harmonie à laquelle chacun aspire.◊ Tout au long de ce livre, elle propose un circuit comprenant des exercices ainsi que des points de repères etdes clés pour faciliter des moments d’introspection : pour se ressourcer, et pour permettre de donner à l’autre,sans s’épuiser.◊ L’auteure ouvre ainsi des pistes de réflexion par lesquelles elle est passée, invitant ses lecteurs à s’y pencherégalement pour traverser cette expérience de changement, pour maintenir un sens à leur vie de « sauveur »,un sentiment de bien-être, en y trouvant la promesse d’une vie riche et renouvelée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2022
Nombre de lectures 28
EAN13 9782840588399
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture

Titre
Annick Taquet-Assoignons
Je prends soin des autres sans m’épuiser
À tous les proches aidants, soignants…
Le Souffle d’Or
5, allée du Torrent – 05000 Gap (France)
www.souffledor.fr
Collection Chrysalide
Sommaire
Introduction
Témoignages
Partie 1 : Le syndrome de sauveur
Chapitre 1. Sauveur , qui es-tu ?
Chapitre 2. Qui retrouvons-nous dans ce rôle ?
1. Les professionnels de la relation d’aide
2. Les aidants familiaux
3. Tous les autres…
Chapitre 3. Comment devient-on sauveur ?
1. Impact de l’enfance
1.1. Peur de ne pas être aimé/peur de l’abandon
1.2. Hyperémotivité
1.3. Besoin de reconnaissance
2. Sur quoi repose ce manque de confiance en soi ?
3. Impact des exigences sociales
Chapitre 4. Quel mal y a-t-il à être sauveur ?
1. La fatigue de compassion
1.1. Symptômes physiques
1.2. Perte de vitalité, lassitude
1.3. Un sentiment de surcharge émotionnelle
1.4. Hypersensibilité
1.5. Symptômes d’attitudes
1.6. Sécheresse relationnelle
1.7. Pour les soignants, une perte douloureuse du sentiment de vocation
2. Notre résilience : sommes-nous capables de bien rebondir ?
Partie 2 : Comment s’en sortir et retrouver l’harmonie à laquelle nous aspirons tous ?
Chapitre 1. Choc de se reconnaître dans la lecture de ce livre
Chapitre 2. Bien se connaître : vos zones de fragilités, vos besoins essentiels…
1. Les fragilités
2. Les besoins
Chapitre 3. Travail sur soi et réflexion sur sa propre personne
Chapitre 4. Restaurer sa singularité
Chapitre 5. Bien vivre son rôle de sauveur
1. Estime de soi
2. S’entraîner à trouver notre « famille d’âmes », à recevoir, à apprécier l’affection et le soutien des autres
3. Aller chercher de l’aide, du soutien et entretenir ce réseau de soutien
4. Que faisons-nous pour entretenir notre réseau de soutien ?
5. Les limites
6. L’affirmation de soi : comment s’affirmer ?
Chapitre 6. Changer ?
Conclusion
Suggestions de lecture, inspirations et références


Introduction
J’ai intégré dès mon enfance que la vie était fondée sur un rapport de force. Déjà dans la cour de récréation, je prenais systématiquement la défense des « moins forts ». J’ai ainsi très vite compris que l’existence était une bataille et qu’il fallait s’armer pour ne pas tomber, avec toujours la peur de ne pas être à sa place, voire de décevoir. Je suis ainsi devenue très vite « une petite résistante », et j’en étais fière.
Psychologue depuis plusieurs dizaines d’années, je me suis efforcée d’aider au mieux les personnes qui sont venues me consulter, personnes qui souffraient de maladie, de détresse liée à leur travail, à leur couple, leur famille…
Mais la Covid-19 a fait voler en éclats mes propres pensées : je n’étais plus sûre de rien. Je n’étais plus sûre de pouvoir continuer longtemps à écouter et à aider les personnes en souffrance. Je n’étais plus sûre de mes capacités de résilience. Je me sentais de plus en plus en situation de vulnérabilité et une immense fatigue s’est abattue sur moi. J’étais envahie de doutes et d’idées saugrenues. Je sentais l’angoisse et le découragement croître en moi.
Étais-je en burn out ? Ou s’agissait-il de la fatigue compassionnelle si récurrente auprès des personnes s’occupant de gens en détresse, professionnels de la santé, pompiers, gendarmes… mais aussi les autres, ceux qui, depuis leur plus tendre enfance, ont développé une gentillesse et un altruisme sans égal ? Bref, toutes ces personnes qui ont pris l’habitude de toujours être là pour les autres, à qui on téléphone quand ça ne va pas pour discuter, pour vider son sac. Ces personnes qui épongent tout, ces sauveurs.
Qui pourrait penser qu’il y aurait un prix à payer pour aider les autres et que « trop porter » les autres pourrait faire souffrir et rendre malheureux ?
Est-il possible de maintenir notre volonté d’aider sans se sentir ébranlé, épuisé tant physiquement que moralement ?
Comment entretenir notre capacité d’empathie pour autrui ?
Ces questionnements m’habitent depuis de nombreuses années. D’ailleurs, je consultais déjà une collègue en supervision, et ce, dès le début de mon activité professionnelle.
En effet, au titre de psychologue spécialisée en oncologie, j’ai rencontré pendant plus de vingt ans des personnes admirables, authentiques : touchées par la maladie cancéreuse, confrontées au cancer d’un de leurs proches, qui doivent parfois survivre au décès de leur enfant, de leur parent…
J’ai ainsi vécu durant toutes ces années de nombreux moments bouleversants, alternant des jours de grande énergie avec des jours d’immense tristesse, ébranlée par des récits traumatisants que me racontaient en détail mes patients, me demandant parfois pourquoi j’avais choisi ce métier…
À mes questions sont venus se juxtaposer les propos de toutes ces personnes que j’ai rencontrées au cours de ma carrière professionnelle. Ces personnes qui ont été confrontées à une maladie grave, à un décès de leur proche, celles qui avaient vécu des choses traumatisantes et toutes les autres qui aidaient en permanence, qui vivaient parfois dans un esprit de sacrifice se sentant obligées d’être « la psy » de tout le monde…
« J’ai l’impression de faire tout pour tout le monde, sans jamais rien recevoir en retour. »
Tout au long de mes années de pratique, j’ai pu écouter ce type de propos. Ces patients étaient très nombreux à consulter pour une remise en question après une rupture amoureuse, pour une détresse liée à leur travail. Mais aussi ces aidants naturels épuisés par la prise en charge au quotidien de leur proche malade qui se demandaient si c’était possible de maintenir leur volonté de « soigner », d’« aider » ce proche, sans se sentir dévastés.
Certaines histoires étaient courtes. Mais, il y avait aussi des versions plus longues, plus intenses, voire plus violentes.
Et donc, depuis plus de trente ans, j’écoute, j’observe et j’essaie de comprendre chaque personne venue me parler d’elle. J’ai été touchée par leur histoire et je me suis très souvent inquiétée pour elle.
C’est ainsi qu’au fil du temps, mes observations se sont affinées et ont déjà fait l’objet de deux livres :
– Le soignant malade
– J’ai mal… Je vieillis ?
Dans le premier, Le soignant malade , je me suis penchée sur la souffrance des soignants tout en consacrant déjà un chapitre entier à la « fatigue de compassion », préoccupée par le profil des soignants confrontés au quotidien à des situations pouvant exacerber les souffrances, les émotions et les difficultés.
Après sa parution, j’ai souhaité m’intéresser davantage à d’autres thématiques, toujours dans l’optique d’écrire des livres pour proposer des pistes de réflexion et donner du sens aux différentes expériences de la vie comme le vieillissement.
Mais avec la crise sanitaire, des petites phrases entendues régulièrement au cours de tous ces échanges avec mes patients me sont revenues et se sont amplifiées. Le confinement, la Covid-19 avaient-ils entraîné des ­répercussions négatives auprès de ces sauveurs soignants et non soignants ?
En tous les cas, durant cette période de crise sanitaire, le matin, il m’arrivait, de plus en plus, d’être épuisée de n’avoir encore rien fait, d’être épuisée à l’avance… Il me fallait parfois aller chercher un café au distributeur pour dissimuler les émotions qui me submergeaient, pour tenir, sourire, répondre aux demandes, montrer mon intérêt, ma motivation, ma légitimité… Je ne savais plus trop quoi penser.
J’ai alors commencé à réfléchir sur cette problématique qui touche tellement de personnes, moi y compris, pour en arriver à un portrait-robot de ces humains épuisés d’avoir trop porté.
J’ai longuement cherché le terme qui synthétisait le mieux ce profil. J’aurais pu opter pour le surnom de « valeureux petit soldat » qu’on m’avait attribué depuis de très nombreuses années. Mais finalement, le terme sauveur m’a semblé plus approprié autant pour leur altruisme que pour leur esprit de sacrifice.
Avant de me lancer dans l’écriture de ce troisième livre, j’ai évoqué à plusieurs connaissances mon envie d’écrire sur cette problématique. Et leur visage s’illuminait subitement lorsque je complétais mes propos par des exemples. Ils ne se reconnaissaient pas nécessairement en tant que sauveurs mais tous m’ont invitée à poursuivre ma réflexion.
Je me suis donc motivée à mieux comprendre ces « petits soldats » en essayant de détecter ce que ce rôle de sauveur représentait dans leur vie, ce que cela leur amenait en mettant en évidence leur façon de fonctionner.
J’ai organisé ce livre en 2 parties :
– Partie 1 : « Le syndrome du sauveur »
– Partie 2 : « Comment s’en sortir et retrouver l’harmonie à laquelle nous aspirons tous ?… »


Témoignages
Voici deux exemples de personnes dont les relations semblent se construire sur ce modèle de sauveur.
 Margaux 

Margaux est une jeune femme entrant dans la trentaine. Elle consulte parce qu’elle ne sait plus trop quoi penser et se sent épuisée émotionnellement. Elle éprouve, sans pouvoir l’analyser sur le moment, l’impression de s’être laissé emporter par son côté sauveur.
Elle a pris l’habitude de toujours « être là pour les gens ». Elle me révèle que c’est toujours elle qu’on appelle quand cela ne va pas pour s’épancher, dire tout ce qu’on a sur le cœur. Par conséquent, elle ressent au plus profond d’elle-même que c’est elle qui éponge tout. Pourquoi ? Parce que depuis l’enfance, on la surnomme « Margaux la gentille » , Margaux qui ne dit jamais non à rien, Margaux qui est toujours là pour tout le monde et qui sourit tout le temps.
Aussi loin qu’elle se souvienne, elle a l’impression d’avoir toujours été comme ça. En primaire, c’était elle qui aidait tout le monde, Margaux la bonne copine, Margaux la gentille. Dès que ses copains de classe avaient besoin d’un « truc », c’était à elle qu’ils s’ad

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