L'Humanite en 45 tours

Caroline Paquin

Description

Faire le tour de l’humanité en parcourant 45 véritables chefs-d’oeuvre littéraires traitant de thèmes aussi fondamentaux que l’audace, la résilience, l’amour, la solitude, la tristesse, l’échec, le courage, la mort, la vie…
N’est-ce pas le voyage par excellence, d’une beauté difficile à égaler, économique, en plus d’être philosophique, que tout parent aimerait offrir à son enfant devenu grand? Pourquoi ne pas partager cette nourrissante odyssée à son meilleur ami, sa soeur, son voisin, et plus égoïstement, à soi-même?
C’est la voix d’une mère qui parle ici de la vie, avec sagesse et bienveillance, directement à sa fille maintenant adulte. Ainsi, ce tu, employé dans ce livre, s’avère aussi personnel qu’universel puisqu’il s’agit de l’humain qui s’adresse, avec humilité, amour et compassion, à un autre être humain.
Ce livre deviendra, sans contredit un incontournable, et trouvera écho en toute âme en quête de sens qui cherche à se réaliser au sein de notre étrange, mais si attachante, humanité.

Sujets

• Inspiration
• Développement personnel
• personal Growth

Informations

• Publié par: Les Éditions Crescendo!
• Date de parution: 16 novembre 2022
• Nombre de lectures: 23
• EAN13: 9782898312434
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

De la même auteure
Voyage en mères , roman, Lanctô t Éditeur, 20 06
La chambre vide , témoignage, Éditions de Mortagne, 2005
Trop de lumière , roman, Carte blanche, 2003




DÉDICACE
À l’enfant en chacun de nous qui trouve parfois le monde bien grand !
À ma fille que j’aime tant !
Mali, je souhaite que les réflexions que tu trouveras dans ce livre sachent bien t’accompagner… Car, même si tu es maintenant une adulte, tu te sentiras toujours habitée par ta fragilité d’enfant, celle qui ne nous quitte jamais vraiment.
Tu peux partir
Tes ailes s’ouvrent tout à coup si grandes
C’est que des terres inexplorées t’attendent
Un vent fort t’entraine dans son tourbillon
Que mon amour te porte loin, mon papillon
Mais sache que lorsque tu perdras de l’altitude
À cause de ton cœur trop lourd d’inquiétudes
Sous le toit de ton enfance, tu pourras revenir
Pour te poser afin de mieux repartir…


L’HUMANITÉ
L’humanité est un étrange personnage au cœur duquel tu te trouves et dans lequel il faudra essayer de ne pas te perdre avec l’âge. C’est qu’à cause de ses presque huit milliards de visages, la pauvre est aux prises avec de graves troubles de la personnalité qui se traduisent en des guerres internes qu’elle n’arrive pas, seule, à gérer.
Elle s’en remet donc à de multiples dieux pour recevoir des conseils qu’elle espère miraculeux. Or, puisque tous semblent souffrir d’un mutisme mystérieux, elle s’invente des réponses, toutes aussi abracadabrantes les unes que les autres, pour se sentir mieux. Tu comprendras ainsi sans doute pourquoi l’humanité, absorbée qu’elle est par ses problèmes personnels, finit par négliger le monde autour d’elle…
Égarée dans ses pensées, elle tourne en rond sur Terre tel un animal en cage. Elle fait les cent pas, part dans toutes les directions, piétine tout ce qu’elle rencontre sur son passage… Puis, par moments, elle s’arrête quelques secondes, complètement étonnée par les dégâts d’ampleur qu’elle constate autour d’elle comme si elle n’en était pas l’auteure.
Elle est comme ça, l’humanité. Mais ne cède surtout pas à l’envie de la condamner. Parachutée dans ce projet inusité que constitue la vie sans jamais qu’on lui en ait expliqué la finalité, elle est confuse. Alors, elle lutte comme elle peut pour ne pas que son moral s’use. Elle réussit même parfois à se sortir habilement de certaines impasses en créant des œuvres d’une beauté qui la dépasse.
L’IMPERMANENCE
Comme tout humain, tu t’obstineras à croire que tout dure ; mais la vie t’apprendra que tout passe.
L’impermanence constitue sans doute l’une des réalités les plus difficiles à avaler. Elle nous reste longtemps en travers de la gorge, nous empêchant de respirer normalement. En revanche, on la garde là, décidé à lui résister éternellement.
Et même si l’on est à bout de souffle continuellement, on s’enorgueillit de tenir tête à tous changements, même à ceux qui semblent alléchants. On avance dans la vie, forcément coincé, en nous retenant de la croquer à belles dents pour nous contenter de laisser échapper de petits rires étouffés.
Or, un beau jour, n’en pouvant plus d’exercer notre contrôle, on lâche le morceau… Étonnamment, on cesse de suffoquer aussitôt. En vérité, on se sent étrangement mieux, beaucoup mieux, car notre cœur se remet à battre naturellement, au rythme des saisons qui nous enseignent que tout est en constante mutation, à l’instar de la Terre en perpétuelle révolution.
Bref, n’attends pas… Valse avec les feuilles que l’automne fait tourbillonner. Danse sous les flocons que l’hiver fait virevolter. Improvise quelques pas pour te joindre au printemps qui repart son bal chaque année. Chante avec les oiseaux lorsqu’ils célèbrent le retour de l’été. En d’autres mots, sois en harmonie avec le cycle de la vie, car tu en fais partie.
LE PRÉSENT
Le présent est cette barque de fortune, sans autre prétention aucune que celle d’être accessible, qui t’attend sur un étang peu fréquenté à l’ombre d’un magnifique saule paisible. Il ne tient qu’à toi de libérer cette dernière du faible nœud qui la retient là et d’y prendre place pour te laisser emporter par elle loin de tous tracas.
Bien sûr, tu auras le loisir de mener cette embarcation à ta façon ; mais ne lui demande pas de filer à vive allure, nul moteur n’y est fixé. C’est à la rame que le présent préfère avancer, sans se précipiter. Il n’a rien à fuir ni à atteindre à tout prix. Il a compris… Il ne voit pas d’intérêt à tuer le temps ; il se plait à le vivre intégralement, une minute à la fois seulement.
Le présent te montrera simplement à savourer le moment qui t’est donné… Si c’est de l’eau douce qui se trouve à portée de main, tu n’auras qu’à allonger les doigts pour te régaler de la fraicheur de ce festin. Si ce sont des nénufars qui te sautent aux yeux, tu n’auras qu’à les croquer sur le vif pour te délecter de la beauté de cette plante qui sait flotter.
Ce que le présent a principalement à t’apprendre, c’est de garder ton esprit et ton corps ensemble. En empêchant tes pensées de partir loin de toi pour se nourrir d’images abstraites du futur ou de celles désuètes du passé, le présent t’enseignera à ne faire qu’un avec le monde tel qu’il t’entoure au moment où tu t’y trouves, car il n’y a que là que tu puisses vraiment exister.
LE SILENCE
Le silence est essentiel, il consiste en tous ces instants d’une richesse insoupçonnée qui se glissent entre les notes pour permettre à la musique d’exister. Sans lui, ta vie ne sera que bruit. Lorsqu’il s’impose, accueille-le avec respect en ne cherchant pas à le meubler à tout prix par des phrases sans sujet…
En la mémoire de gens disparus depuis longtemps, on garde volontiers une minute de silence tout en s’interdisant le moindre mouvement. Cependant, pour nous, qui sommes bien vivants, nous hésitons à nous approprier ce vaste univers apaisant, non par pudeur, mais parce que l’immensité fait peur.
L’humain redoute le silence, il le trouve trop grand. Il lui rappelle son vide intérieur inquiétant. Conséquemment, il cède continuellement à cette fâcheuse habitude de tout traduire en mots pour l’occuper. Nommer, expliquer, répéter… Que de stratagèmes pour tenter désespérément de se rassurer !
Le silence est le langage de l’âme ; il ne recèle rien de menaçant. Laisse-toi bercer par ce qu’il a à raconter, tu seras surprise de réaliser à quel point il s’avère éloquent. Fais confiance à ces moments sans fard où tout ce qui vaut d’être entendu passe par le regard.
D’ailleurs, l’amour que j’éprouve pour toi n’est-il pas né de cette façon, en silence, car il n’y avait pas de mot pour en exprimer toute sa puissance ?
LA SOLITUDE
Si tu parviens à faire de la solitude ta meilleure amie, tu connaitras grâce à elle un tout-puissant état de plénitude.
Bien sûr, la première fois que ton regard croisera le sien vraiment, tu en éprouveras un étrange malaise déconcertant : cette impression de te retrouver à nu devant une inconnue. C’est qu’elle te surprendra à sonder ton âme mieux que quiconque. Loin des foules, qu’elle n’affectionne pas particulièrement, la solitude a développé un don de clairvoyance étonnant…
Même si, au départ, tu te sens intimidée par cet effet miroir qu’elle te renverra, ne fuis pas. Tu auras tout à gagner à t’en approcher, car la solitude t’amènera à réfléchir avec elle et en toute transparence sur ta nature profonde. Pour ce faire, elle te reflétera une image juste de toi, en mettant en lumière ta part d’ombre. Cette vérité qu’elle t’offre ne peut se révéler que féconde.
La solitude te conviera à t’accepter telle que tu es : un mélange de brillantes certitudes et de sombres inquiétudes. Grâce à elle, tu découvriras que cette complexité, qui s’avère le propre de tout humain, est d’une attendrissante beauté.
Ainsi, cette intimité que tu auras su créer avec elle te permettra ensuite d’aller vers tes pairs, en qui tu verras dorénavant de fascinants clairs-obscurs que de passage sur Terre.
LA VULNÉRABILITÉ
Du fond de sa cage thoracique, tout près du sternum, se tapit le cœur de l’Homme. Ses innombrables émotions vécues au fil des siècles l’ont tant retourné qu’il préfère rester là, enserré dans ses remparts, à l’abri des regards. Sa vulnérabilité le garde impérativement en captivité, la tête à l’envers, avec cette étrange impression d’avoir été taillé dans le verre.
Pourtant, sans relâche, il continue de battre, de se débattre. Impossible de laisser tomber cet humain à sa merci, cet humain qui ne peut vivre sans lui !