Le guide du gang des introverti(e)s

Liv Vesper

Description

« Timide », « dans la lune », « à l’écart », « pas sociable »… Si vous êtes une personne introvertie, ces étiquettes font certainement partie de celles qu’on vous a régulièrement collées, depuis les bulletins d’évaluation de vos premières années d’école jusque dans votre vie professionnelle.

Au sein d’une société qui valorise davantage l’extraversion, ces clichés peuvent faire des dégâts et être de vrais freins à l’acceptation de soi, tout au long de la vie.

Elle-même introvertie, l’autrice de ce guide bienveillant et déculpabilisant ne vous donnera pas de conseils pour « vous affirmer » ou « sortir de votre coquille » mais vous aidera à prendre conscience de toutes les facettes de votre personnalité qui font votre richesse et votre singularité. Laissez-vous guider sur la voie d’une meilleure connaissance de vous-même et brillez enfin de tous vos feux !

Sujets

• justice
• apprendre
• Bien-être
• Pratique
• Santé

Informations

• Publié par: Mango Editions
• Date de parution: 28 décembre 2022
• Nombre de lectures: 67
• EAN13: 9782317033544
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Liv Vesper @gangintrovertis • illustré par Gaëtane Rosell
Le guide du gang des introverti(e)s
S’accepter et trouver sa place dans une société extravertie
Sommaire Avant-propos Introduction L'introversion une particularité entachée par des stéréotypes Ces clichés par milliers avec lesquels nous vivons La fin des amalgames L’extraversion, un modèle dominant au sein de la société occidentale Le grand spectre de l'introversion et de l'extraversion Deux notions pour distinguer où se trouve notre énergie Inné ou acquis ? Quelle personne introvertie êtes-vous ? Le test MBTI®, un outil de compréhension fascinant Comprendre son introversion, (re)devenir soi-même Vers la voie de l'acceptation Comprendre ses besoins, comprendre ses frustrations Vos qualités les plus répandues Réapprendre à s'aimer, mieux vivre avec soi-même : une philosophie de vie Vers la fin de la culpabilité Réécrire l'histoire et se rendre enfin justice Le lourd poids des mots sur notre évolution Redéfinir ses limites : le consentement au cœur de nos considérations Commencer une nouvelle vie : un pas vers l’amour de soi Être une personne introvertie et vivre avec les autres La vie amicale La vie sentimentale L'enfance et la vie familiale La vie scolaire La vie professionnelle Conclusion Bibliographie Remerciements Page de copyright
Points de repère Page de Titre Couverture Introduction Conclusion Bibliographie Remerciements Corps de texte
Avant-propos
V ous pouvez m’appeler Liv. Mon amour pour la solitude est infini et après un moment en compagnie des autres, j’ai besoin de me ressourcer seule, même si je me suis bien amusée. J’aime observer le monde qui m’entoure avec attention et faire des milliards de plans sur la comète. La plupart du temps, personne n’est en mesure de soupçonner l’ampleur de mon monde intérieur, car je le garde pour moi. Les personnes qui font ma connaissance disent que je suis un être calme et secret, et aujourd’hui, je crois que ça me va. Mais le détachement dont je fais preuve à l’heure actuelle est un dénouement positif qui fait suite à de nombreuses années de doutes et de culpabilité. Cela résulte d’une prise de conscience : je suis introvertie.
Dès l’école primaire, les adultes me faisaient déjà savoir que je n’étais pas assez expressive et trop peu assurée à leur goût. Je n’étais pas l’enfant dégourdi et espiègle qui se trouvait juste à côté de moi et que j’ai appris à envier pour son naturel si chaleureux ou son aptitude à se faire aimer dès les premiers instants. Aux yeux de ce monde, j’étais un peu trop dans ma tête, souvent un fantôme, quelquefois une plante verte, timorée à bien des égards.
Pourtant, lorsque j’étais dans mon élément, je laissais exploser mon enthousiasme tel un feu d’artifice. Mais pour provoquer ces états de grâce, il fallait s’attacher à me comprendre et me laisser du temps.
Comme beaucoup, j’ai scrupuleusement assimilé ce que la société a bien voulu me transmettre au fil des années. Les environnements dans lesquels nous évoluons ne sont pas adaptés aux personnalités introverties et ne les mettent pas en valeur. De ce fait, nous ne cessons jamais d’essayer de nous ajuster à ce monde, à ses contraintes et aux codes inhérents à la vie sociale. Nous sourions, nous écoutons, nous nous fondons régulièrement dans la masse, nous faisons le nécessaire pour que les autres nous acceptent, sans que cela soit toujours pris en considération.
Pendant longtemps, j’étais sûre d’avoir un problème : je voulais faire un travail sur moi-même pour devenir quelqu’un d’autre.
Mon introversion, je l’ai longtemps considérée comme un fardeau, car je ne connaissais pas le véritable sens de ce terme. Je soutenais à tort la théorie selon laquelle ma réserve était le fait d’un dysfonctionnement de ma personnalité et que, par conséquent, je devais gommer ces défauts pour devenir une version plus aboutie de moi-même. J’ai le souvenir de toutes ces fois où je suis rentrée de soirée triste et fatiguée, où je m’en voulais de ne pas avoir su apprécier ces instants que les autres vivaient avec tant d’enthousiasme. Je ne partageais pas leur excitation, mais tentais de me convaincre que moi aussi, j’avais hâte de passer des heures en compagnie d’une trentaine de personnes que je ne connaissais pas.
Ne vous y méprenez pas, j’aime infiniment les gens, mais de temps en temps, j’aime avoir le choix, la possibilité d’appuyer sur pause et de prendre une grande inspiration. J’aime la perspective d’être seule, de me plonger dans un livre, d’écrire ou de rêver, avec pour seule compagnie de la musique dans les oreilles. Mais la solitude interroge. Et exprimer sa nécessité, encore plus.
Ne pouvons-nous pas tout autant aimer les autres et apprécier la solitude ? Tout n’est-il pas possible lorsque nous parlons des êtres humains ?
Il m’a fallu un travail important de déconstruction de ce que je pensais savoir sur moi pour réapprendre à me connaître.
Après quelques lectures éclairantes, quelques recherches autour de l’introversion et un déménagement en hâte pour quitter Paris dans la fatigue et la tristesse, beaucoup d’éléments sont devenus limpides dans ma tête. J’étais concernée par l’introversion, mais surtout, il était manifeste que le sujet n’avait pas été analysé en profondeur.
Très vite, le désir d’écrire s’est fait res- sentir. Dans une démarche d’abord thérapeutique, j’ai voulu m’ouvrir à d’autres personnes, car je nourrissais le besoin de partager ce que j’avais compris. Un choc intérieur s’accompagne souvent d’un temps où nous ressentons l’envie de crier cette révolution silencieuse au monde entier. C’est dans ce contexte que, pendant une nuit d’hiver, à une époque de ma vie où je n’allais pas bien, j’ai voulu créer un gang sur un coup de tête, un gang pour les personnes introverties.
Et comment s’adresser directement à d’autres personnes concernées par les mêmes problématiques que moi ? Par le biais des réseaux sociaux, ces nouvelles fenêtres sur le monde, qui nous offrent la possibilité de partager nos histoires respectives. C’est ainsi que mon compte Instagram @gangintrovertis et mon blog ont vu le jour et que, très vite, j’y ai reçu un écho immense en discutant avec des personnes introverties francophones des quatre coins du monde.
En anglais, un gang représente, entre autres, une bande organisée de malfaiteurs. Mais le terme désigne aussi plus positivement un groupe, un club composé de personnes qui partagent des intérêts communs. Un gang, par extension, c’est une famille choisie qui nous accepte, qui nous défend, qui rend notre existence légitime et qui met en lumière notre capacité d’agir, alors que le reste du monde ne le fait pas.
Je ne m’attendais pas à quelque chose de particulier, et pourtant, cette bouteille à la mer jetée sans trop réfléchir a été découverte par des milliers de personnes qui attendaient qu’un message leur soit un jour délivré : celui qui leur dirait qu’elles méritent autant d’amour et de bonheur que n’importe qui et qu’elles peuvent évoluer en restant qui elles sont vraiment .
Le Gang des Introvertis a été le début d’une nouvelle vie non seulement pour moi, mais aussi pour beaucoup de personnes qui suivent mon travail au quotidien. Faire partie de ce gang si particulier et l’éclairer de mon flambeau a été l’occasion inespérée de prendre la parole à ma façon pour déconstruire cette particularité si mal comprise, mais pleine de surprises.
Mon but est de déconstruire tous les mythes sur l’introversion et de lui rendre sa véritable définition. Une société n’évolue pas du jour au lendemain, mais je suis persuadée que ce sont les petits pas qui donnent assez d’élan pour avancer.
En écrivant ces premiers mots ici, je me sens honorée et heureuse comme je ne l’ai jamais été. J’ai aussi peur : la question de la légitimité se pose quand on écrit un livre qui sera lu, peut-être annoté au crayon et rangé parmi d’autres livres. Mais je crois que chaque témoignage est justifié, parce qu’il apporte une petite pierre à l’édifice d’envergure qu’il reste à construire.
Aujourd’hui, lorsque je lis l’expression « personne introvertie », je souris, allégée d’un poids invisible. Cette particularité fait partie intégrante de mon humanité avec tout ce que cela implique.
Cet ouvrage a donc été écrit sous la forme d’un témoignage ; il est le fruit d’une pensée personnelle. Je ne prétends pas détenir de vérité absolue concernant l’introversion (ou le reste). Ma volonté est surtout de vous livrer un point de vue qui a fleuri avec le temps, grâce à mes apprentissages, à mes rencontres et au travail que j’ai accompli sur le Gang des Introvertis. Ce travail est un hommage à cette évolution fructueuse et merveilleuse qui a sauvé une vie.
Très bonne lecture à vous.
Introduction
S i vous avez ce livre entre vos mains, que vous soyez dans un fauteuil confortable ou debout dans un métro bondé, ce n’est pas dû au hasard : vous êtes peut-être une personne introvertie . Ou alors, la curiosité vous anime et vous souhaitez comprendre comment fonctionnent les personnalités introverties. Quelle que soit la raison de votre lecture, vous êtes au bon endroit.
« Être une personne introvertie » : qu’est-ce que ça signifie au juste ?
Beaucoup vous répondront qu’il s’agit d’un gros mot. D’autres se laisseront porter par une multitude d’idées reçues et vous transmettront leurs a priori .
L’inconscient collectif regorge de termes péjoratifs pour expliquer ou justifier le tempérament introverti. Les définitions sont la plupart du temps incomplètes et les connotations de ses synonymes sont souvent négatives ou invitent aux raccourcis.
Comment interpréter la retenue, le silence ? Est-ce de la timidité ? de la désinvolture ? un manque d’assurance ? Tout le monde semble avoir un avis sur la question. Nous naviguons ainsi en eaux troubles, entre les certitudes des autres, nos questionnements intérieurs et les clichés réducteurs sur ce que seraient les personnes introverties.
Mais au-delà de ce que nous serions, qui sommes-nous vrai