Peau neuve - Je ne cours plus après la vie, je la ressens !

Elise Ferran

Description

Le récit émouvant d'une quête de la vie. Souffrant d'un eczéma sur tout son corps, puis agressée en pays Maya où elle mène ses études d'archéologie, Élise s'engage sur un chemin de guérison : celui de sa peau et de son cour meurtri. Elle nous raconte comment, de Mexico à Paris, ses épreuves et rencontres l'ont amenée à se découvrir et à changer de vie. Sceptique au départ, elle va suivre un parcours initiatique qui la mènera à la résilience : mourir pour mieux renaître, plonger dans le monde du ressenti et de la sensation, pour commencer à arpenter le chemin de la guérison du cour et du corps.Nous la suivons dans sa réconciliation avec son corps, dans sa rencontre avec elle-même et dans sa découverte des dimensions subtiles de la vie. Un livre passionnant, sensible et résolument positif.

Sujets

• Bien-être
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Informations

• Publié par: Le Souffle d'or
• Date de parution: 08 novembre 2022
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782840588528
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Couverture
Titre


Elise FERRAN


Peau neuve : Je ne cours plus après la vie, je la ressens !
Dédicace

À toutes les merveilleuses personnes
que j’ai rencontrées sur ma route,
au Mexique, en France et ailleurs.
Exergue

Ode à la Vie
À l’amour qui bat en moi
Chemin d’épanouissement
D’accomplissement
De guérison.
Plongée dans les profondeurs
Pour te trouver
Toi, moi, mon être
Resplendissant
Vivant
Vibrant
Ne faire qu’un, enfin.
Épouser ta forme, ton essence
Pour révéler ta lumière,
Ma lumière
La vie qui m’abreuve
Et m’emporte avec elle.
Tourbillon de l’inconnu,
Immensité
Célébration
Jouissance.
Du corps au cœur,
Du cœur au corps
Unité.
Sommaire
Avant-propos
Ma peau
Jusqu’au bout des limites…
Sortir du silence
Le monde des émotions
Mourir à soi pour mieux renaître
Trauma
Premier dialogue avec mon corps
À l’écoute de mon ventre
Rencontre avec « l’énergie »
Retour en terre maya
Bienvenue à Paris !
Rythmes biologiques
Souvenirs
Reconnexion à soi
La relation
Savoir et croyances
Expériences
Entre deux mondes
La voix/e du chamane
L’amour
Avant-propos
Sur mon chemin de connaissance, mon corps a été mon maître. Il a guidé mes pas. Ses maux et ses souffrances m’ont permis de plonger au plus profond de moi-même et de partir à l’exploration de mon être.
Un long chemin, un douloureux chemin jusqu’à ce que je touche la joie en moi et découvre ma propre lumière.
« Co-naissance », ce livre est le récit de ma vie, de la route que j’ai empruntée pour renaître. J’y retrace les chemins et les rencontres que la vie m’a offerts pour m’aider à me révéler et découvrir qui je suis réellement.
Mal dans ma peau, mal dans mon corps, mal dans ma vie, je vivais coupée de mon essence et de la vie qui m’habitait. Je vivais dans ma tête, je construisais ma réalité à l’image de mon mal-être intérieur. Je m’étais enfermée dans une prison solitaire, aux parois impénétrables, renforcées par le manque d’amour que je me portais. Auto-jugement, critiques, dévalorisation, rejet de soi, j’étais passée maître dans l’art d’alimenter les stratégies inconscientes qui entretenaient ma souffrance.
Une souffrance que je ressentais autant dans mon cœur que dans mon corps. Mon hypersensibilité en était le siège, elle était selon moi « la cause » de mes souffrances, la source de mon malheur. Ma peau en était le garde-frontière, témoin à vif du conflit qui se jouait en moi, entre mon intériorité et l’extérieur.
Depuis petite, je faisais mon possible pour me protéger de cet extérieur menaçant qui pouvait me toucher si profondément. Ne rien laisser paraître de ma sensibilité et des émotions qui me traversaient était la meilleure stratégie que j’avais trouvée. Avec les années, je m’étais transformée en un bloc impassible, coupée de moi-même et coupée des autres. Ma résistance à la douleur et aux épreuves était devenue ma fierté, surtout ne pas me laisser abattre par les aléas de la vie. J’étais « forte ». Une force que je construisais à mes dépens, au prix de me renier moi-même, de ne pas respecter mes limites et d’oublier ma vraie nature.
Dans les pages qui suivent, je livre mon histoire. Je témoigne du parcours qui a été le mien pour apprendre à me connaître et enfin, m’accepter telle que je suis.
J’y raconte mon voyage initiatique au cœur de moi-même, une descente dans les profondeurs les plus sombres de mon être. Un voyage, qui a mené la jeune archéologue que j’étais jusqu’au Mexique, aux frontières de l’inconnu. Une rencontre brutale avec la réalité pour que l’illusion de ma vie d’antan s’effondre et que mon processus de renaissance commence.
J’ai dû mourir pour mieux renaître de mes cendres. Mourir à moi pour porter un regard nouveau sur ma vie et sur le monde. Un regard bienveillant, un regard aimant, un regard ouvert à l’immensité des possibles.
Ce livre retrace mon histoire de vie, mon chemin de transformation et de guérison pour enfin « oser être » : être moi-même, malgré mes différences et mes particularités.
En plongeant au plus profond de mon mal-être, j’ai rencontré mon cœur. J’ai découvert la vie en moi. J’ai découvert le pouvoir guérisseur de l’amour de soi. J’ai appris à prendre soin de moi, à être à l’écoute de ma sensibilité, à panser mes blessures, à accueillir ce qui se passe en moi.
Mon corps m’a appris à m’aimer. Commencer à écouter les messages qu’il m’envoie continuellement a été le plus riche enseignement que j’aie jamais reçu. Désormais, il ne se passe plus une journée sans que j’écoute ce qu’il a à me dire. Sa sagesse illimitée me relie au courant de la Vie.
Aujourd’hui, mon extrême sensibilité n’est plus synonyme de souffrance, elle est source de plaisir et d’émerveillement perpétuel. Elle me permet d’explorer un monde sensoriel infini, qui dépasse tout ce que je n’aurais jamais osé imaginer. Ma sensibilité m’a ouvert les portes d’un monde nouveau, un monde dont je ne soupçonnais pas l’existence, moi qui étais si cartésienne et ne croyais en rien.
Je ne pensais être qu’un corps et j’ai rencontré mon âme. J’ai découvert le monde de l’énergie et du subtil, le monde du ressenti et de l’invisible, le monde du mystère et de l’intuition.
Ce livre est le récit de mon parcours de vie. J’y raconte ma plongée au cœur de moi-même, pour découvrir la sagesse de mon corps et enfin, entendre ce qu’il a à me dire : « Écoute, ressens et aime ! »
Ma peau
Ça pique ! Ça brûle ! Je suis mal dans ma peau et elle me le fait savoir. J’ai 12 ans lorsque surgit ma première « crise d’eczéma ». Héritage maternel ingrat que j’accueille tant bien que mal au sortir de l’enfance. Sitôt arrivé dans ma vie, l’eczéma se sent en terrain conquis. Ma peau qui gratte, ma peau qui s’ouvre, ma peau qui souffre.
Rougeurs, démangeaisons incontrôlables, irritations. J’ai mal et honte à la fois. Je n’ose plus me regarder dans la glace. Et me sens terriblement impuissante devant cet eczéma qui gagne du terrain jour après jour. Des pliures de mes bras où il a établi son quartier général, il commence à ravir le contour de mes lèvres et à cerner mes yeux. Quand l’eczéma est au meilleur de sa forme, il envahit mon cou et mes oreilles qui ne sont plus que crevasses suintantes.
L’invasion est fulgurante dès la première crise. Comme s’il voulait se rattraper de toutes ces années d’enfance pendant lesquelles il était en sommeil au fond de moi. Je peux m’estimer heureuse qu’il m’ait épargnée jusqu’à la puberté, cela aurait pu m’arriver bien plus tôt. Sentence unanime des médecins qui s’accordent tous sur le fait que lorsqu’on a un « terrain » propice à « l’eczéma atopique », il peut ressurgir à tout moment. Une fois qu’il vous frappe, vous êtes mariés à vie. Il fait partie de votre constitution, conséquence de la nature hypersensible de votre peau et de celle de votre système digestif.
C’est un fait, ou une fatalité. Allez expliquer ça à une adolescente qui a l’impression d’avoir grandi trop vite et qui a tellement de mal à s’intégrer dans ce monde d’adulte en devenir…
L’eczéma survient dans ma vie à un moment où je me sens déjà si seule. Incapable de me faire de nouvelles amies parmi ces collégiennes qui rivalisent toutes d’ingéniosité pour ressembler à de vraies petites femmes. Fini le temps de l’innocence où je passais des heures à grimper aux arbres, les jeunes filles de mon âge ont d’autres occupations : leur apparence, leur style vestimentaire et les garçons.
Jeans et chaussures de marque, mascara aguicheur, rouge à lèvres brillant, fond de teint copieusement étalé pour masquer les moindres imperfections cutanées, décolletés plongeant découvrant les poitrines naissantes. Un univers féminin orienté autour du paraître et de la séduction qui m’est complètement étranger, et dans lequel je m’efforce tant bien que mal de trouver une place qui me corresponde. Une place que je sens différente de la majorité de mes camarades de classe.
Plus je les observe, plus je trouve leurs manières et leurs codes de conduite incompréhensibles. Elles ne pensent qu’à se montrer, quand moi j’ai envie de me cacher. Dissimuler mon corps de jeune femme en pleine floraison. Retarder le plus possible mon entrée dans l’âge adulte.
La fidélité à la mode, au style et à l’attitude « cool » du moment, tout est prétexte à ­s’observer et à juger l’autre. Hors de question de passer pour une ringarde, la pire honte qui soit sur terre !
Tant de jugements et de critiques gratuits prononcés par-derrière, pour ensuite faire comme si de rien n’était face à la personne concernée. Les comportements hautains et dédaigneux des adolescentes de mon âge me soulèvent le cœur. Je ne peux m’empêcher de les trouver superficiels et vides de sens. Au collège, l’hypocrisie est de rigueur, autant que ces bises interminables qu’on se force à répéter chaque matin sur les joues de personnes que l’on n’aime pas. Uniquement par conformisme. La norme, le paraître, l’image stéréotypée de la femme sont les trois piliers de la religion des adolescentes.
Douloureuse transition vers le monde des adultes, un monde que j’ai envie de fuir à grandes enjambées et dans lequel j’avance chaque jour un peu plus, malgré moi.
Je me sens différente et fais mon possible pour que personne ne le remarque. En surface, je suis une jeune fille souriante et m’entends bien avec tout le monde. À l’intérieur, la solitude me pèse. Et l’arrivée de l’eczéma, avec ses rougeurs atroces, ne fait qu’empirer mon ­mal-être. Un vrai coup de grâce pour ma confiance en moi déjà si ébranlée. Je me sens affreuse. J’ai terriblement honte de ma peau qui s’écaille et rougeoie sur mes bras et mon visage.
À la maison, ce n’est guère mieux. Je m’enferme dans mon mutisme. Mon grand frère occupe le devant de la scène avec l’explosion tonitruante de sa crise d’adolescence. La présence de sa petite sœur l’insupporte. Nos contacts se résument au strict minimum : grognements, injures et coups répétés. Envolée la belle complicité de notre enfance, la guerre est ouvertement déclarée : aucune trêve p